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Bernard Arnault d’aujourd’hui & Louis Vuitton d’hier.

Drôle d’histoire que celle racontée sur les deux derniers numéros du Canard Enchaîné. L’équipe du Magazine «Géo-Histoire» avait décidé de parler de la France sous l’Occupation. Au sommaire : la naissance de Radio Monte-Carlo en 1942, les détails de la poignée de main entre le Directeur de la Société Générale et les autorités nazies, la photo de Louis Renault aux côtés d’Hitler et de Goering. Bref, un numéro alléchant.

Mais oh ! Surprise ! Le numéro dans lequel on aurait pu lire l’article de Vincent Borel «Quand la guerre rimait avec affaires…» avec un passage savoureux sur le bagagiste de luxe Louis Vuitton décoré par les officiers SS, fut tout simplement caviardé. 5 pages découpées par la Direction.

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Un mot sur la brillante Entreprise de Louis Vuitton Moët-Hennessy (LVMH) et sur Bernard Arnault, son Boss amateur d’Art :

Pour ceux qui ne connaissent pas cette 7ième fortune mondiale, grand ami de Nicolas, Bernard Arnault a embauché son numéro 2 en la personne de Nicolas Bazire, celui-là même qui est actuellement mis en garde à vue par le Juge Van Ruymbeke.

Bernard, Capitaine d’Industrie de Luxe, embaucha aussi en numéro spécial, Bernadette Chirac au nom d’une vieille amitié. Sans oublier les numéros suivants :

Renaud Dutreil, celui-là même qui fut candidat UMP à Reims en 2008 et qui s’en alla – sans souci de ses électeurs après le premier tour – présider à New York la filiale américaine du leader mondial du luxe LVMH.

Renaud Donnedieu de Vabres, ex-Ministre de la Culture, a endossé le costume de Président de la filiale Dior chez LVMH. Auparavant, notre Renaud avait été le bras droit de François Léotard, ministre de la Défense, en charge des marchés de ventes d’armes. Ce n’est pas tout : d’après l’ex-Mme Takieddine, il fut celui qui introduisit l’Homme d’Affaires auprès de Thierry Gaubert et Nicolas Bazire.

– Ou encore l’inénarrable Hubert Védrine, socialiste et contempteur du Monde Libéral.

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BiBi examina en détail la page reproduite en fac-similé par l’hebdomadaire satirique (cliquez sur la photo).

Nous sommes en 1940 à Vichy (A lire *1). L’Hôtel du Parc à Vichy accueille Philippe Pétain au troisième étage. Au rez-de-chaussée, on a les boutiques de luxe : Restaurant Chantecler, Van Cleef et Arpel, Barclays, Christofle et…Louis Vuitton. (Voir ici  la visite de BiBi à Vichy)

Henry et Gaston-Louis Vuitton jurent fidélité au Maréchal Pétain pour consolider la Maison en pleine expansion. Fin 1942, la Maison Louis Vuitton, fondée en 1854, va désormais être la seule boutique chic de Vichy. De la famille Van Cleef, 167 partiront en fumée à Auschwitz. La Maison Vuitton va alors sortir… 2500 bustes officiels du Maréchal d’une usine vichyssoise.

C’est l’époque de l’amitié avec les Officiers de la Gestapo. Lors de la cérémonie officielle de la remise de la décoration à Henry, les officiers de la Wehrmart ont de très jolis uniformes, sortis directement des ateliers allemands de Monsieur Hugo Boss de Metzingen et confectionnés par des déportés et des travailleurs STO.

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(1). Stéphanie Bonvicini. Louis Vuitton, une saga française chez Fayard. (BiBi ne l’a pas lu mais si un lecteur ou une lectrice le connaît, BiBi est preneur de tout commentaire…)

(Sources : l’équipe de Géo-Histoire qui se bat pour son indépendance, le Canard Enchaîné et l’article d’Arrêts sur Images ).

 

Les Insupportables : de Luc Chatel à Edouard Balladur.

Les petits matins de Luc Chatel.

Le matin du 19 août 2009, Luc Chatel était en conversation avec des supposées clientes de l’Intermarché de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne) sous l’œil des caméras TV. On se souvient que ces clientes étaient des adhérentes UMP venant défendre la politique de rentrée scolaire et que cette mise en scène avait été une obscène Opération Com’.

Dans le Point de cette semaine, revoilà Luc Chatel qui veut «en finir avec le mythe du Grand Soir». Il croit «aux petits matins quotidiens». Surtout à celui du 19 août 2009.

La Saint-Édouard.

Le 5 janvier, Nicolas Sarkozy avait appelé Édouard Balladur pour lui souhaiter sa fête. Très ému fut notre Chouchou devant son mentor très très pleurnichard : «Vous savez, mon cher Nicolas, plus personne ne me souhaite ma fête». Rappelons que Saint Edouard, dernier roi à régner en Angleterre, fut vite l’objet d’un culte populaire sachant se faire l’ami des petites gens. Edouard est très populaire lui aussi. A Chamonix, les nombreux richissimes anglais comme ses sympathiques voisins chamoniards (Florence et Eric W.) l’adorent.

Sarkozy toujours.

Sarkozy se la joue serein alors qu’il est mort de trouille. «De Villepin, dit notre Chouchou avec (fausse) conviction, pourrait être à 2 ou 3% mais il ne se présentera pas». A la sortie du Conseil des Ministres, il plastronne, cette fois-ci, sur Marine Le Pen : «Pffttt… Marine Le Pen, c’est du vent».

C’est pour ça qu’il commande à ses sous-fifres d’amadouer Dominique, qu’il invite l’Aristocrate à fausse particule fin février et qu’il commande sondage sur sondage sur les thèmes porteurs de la Marine.

Le rapport qui tue.

Notre grand intellectuel, Serge Moati, se dresse sur ses ergots : «Je n’ai rencontré le Président Ben Ali qu’une seule fois dans ma vie, peu de temps après son arrivée au pouvoir». Le réalisateur fit quand même beaucoup d’effet à l’ex-Chef d’Etat tunisien puisque ce dernier lui confia «un rapport sur la libéralisation de la TV tunisienne». Serge Moati, prudent, dit que «le rapport s’est perdu dans le sable». BiBi n’hésitera plus désormais à ranger Serge Moati dans les rangs des Journalistes-Autruches.

Le Point dans la gueule.

Pour l’Hebdo Le Point, très nostalgique de Jacques Chirac et de Bernadette, les propos tenus par Eva Joly («Le coup de la maladie, c’est très classique. Pinochet aussi se disait très malade. Il a vécu beaucoup d’années après») seraient «très inélégants». Pourquoi inélégants ? Eva Joly ne souhaite pourtant qu’une seule chose : que le Grand Jacques vive très longtemps et en très belle forme.

François Mitterrand, sage comme une Image.

Lundi 14 février à 22h30, Public Sénat diffusera un documentaire du belge Hughes Le Paige sur François Mitterrand («Le Prince et son Image»). Il est peu probable qu’il raconte cette anecdote hautement signifiante sur le Chevalier à la Francisque. A chaque séjour vichyssois chez ses amis Michel Charasse ou Guy Ligier, François Mitterrand évitait de traîner en ville, de peur qu’un photographe prenne le cliché déshonorant qui le verrait revenir sur les lieux où en 40-41, il travailla au service de Vichy, «francisque» à la boutonnière. BiBi aurait bien aimé faire ce film-là, avec ce titre-là : «Le Prince et l’absence d’une Image».

Argent blanchi et nez rouge.

Un jour, Stéphanie de Monaco déclara, horrifiée, qu’elle était contre les corridas en lâchant : «Mais les taureaux sont quand même des êtres humains». Cette fois-ci, elle fait plus soft : «Dans notre famille, le Cirque, c’est génétique. Nous avons un chromosome à nez rouge qui se balade de génération en génération». Et BiBi peut en témoigner : à Monaco, on blanchit tout… jusqu’au masque des clowns.

Justin Bieber, pas Justin Bridou.

Il parait, toujours selon Le Point, que «Justin Bieber serait l’Ado le plus connu du Monde». S’il y avait un Dictionnaire des Célébrités, BiBi se classerait  juste devant lui 🙂 Mais… au fait, qui est ce Justin Bieber ?

L’incroyable destin d’Emile Fradin.

GLOZEL BIBI

La vie d’Emile Fradin bascula le premier mars 1924 à proximité du hameau de Glozel. Ce jour-là, le grand-père Fradin et son petit-fils Emile, alors âgé de 17 ans, labouraient le champ Duranthon à Ferrières-sur-Sichon dans l’Allier lorsque la vache Florence s’enfonce brusquement et profondément dans le sol. Après avoir dégagé le bovin, ils découvrent des choses intrigantes au fond du trou. En creusant un peu plus, ils mettent à jour deux vases intacts et des ossements. Les semaines suivantes, avec le Docteur Marlet archéologue à Vichy, Emile Fradin découvre des galets, des briques, des vases et des tablettes aux signes inconnus (photo). En moins de deux ans, 3000 objets sont extraits du «Champ des Morts» et seront ensuite exposés au petit Musée de Glozel.
La vie d’Emile Fradin va alors prendre un tour que lui-même n’aurait jamais imaginée. A Vichy puis dans la France entière se répand l’idée qu’on a découvert un trésor dans cette région. Cette découverte ne va pas être acceptée de tous. La France de la Préhistoire va alors se diviser en Glozéliens et Anti-Glozéliens. Emile Fradin est accusé d’avoir fabriqué lui-même les objets, de les avoir enfouis à plus de deux mètres sous terre. Il est traité de faussaire, de fou, de profiteur. La Police perquisitionne chez lui et emporte tous les objets. Emile Fradin va connaître de très nombreux procès en série où parfois il gagne, où parfois il perd. La suspicion s’est installée. L’affaire sent mauvais et on l’abandonne d’autant plus qu’on peine à insérer Glozel dans des structures préhistoriques connues.

 
Il faudra attendre 1976 pour que les procédés de Thermoluminescence et le Carbone 14 donnent raison à Emile Fradin. Les objets datent de plus de 17000 ans avant JC. Emile Fradin a gagné «LaGuerre des Briques». Aujourd’hui, il est interdit de fouiller à Glozel sans autorisation. Un gisement de cette importance demanderait des budgets trop importants. Personne n’a réussi jusqu’à présent à percer le Mystère Glozel.
Emile Fradin, lui, vient de souffler gaillardement ses 103 bougies. Il a passé près d’un siècle à tenter de convaincre qu’il n’a jamais été un faussaire. En ouvrant le Petit Robert 2 (Edition de 91), on y reconnaît «l’authenticité aujourd’hui incontestée des pièces préhistoriques».

Vichy : Hôtel du Parc, troisième étage.

VICHY

 

Les habitants de Vichy en ont assez que l’on confonde Vichystes et Vichyssois. Aussi la Mairie de la Capitale de l’Etat français entre 40 et 44 a décidé de mettre en place tous les mercredis une randonnée pédestre avec guide pour expliquer comment et pourquoi Vichy avait été choisi par les Maréchalistes. Une leçon d’histoire bienvenue.
La ville avait été choisie principalement à cause de ses capacités hôtelières exceptionnelles et de son Central téléphonique performant. En outre, Paris était à 4h30 par train, ce qui permettait les escapades d’Otto Abetz en Pays vichyssois. La ville comptait 35000 habitants et 300 palaces environ en 1940. Le Carlton avait déjà vu défiler le Shah d’Iran, le Glaoui de Marrakech et autres célébrités. Mais c’est l’Hôtel du Parc (depuis transformé en appartements), le plus grand des Palaces, qui reçut les hautes Autorités dont le Maréchal Pétain. Au rez-de-chaussée, on trouvait tout un parterre de boutiques chic (Restaurant Chantecler, Van Cleef et Arpel, Barclays, Christofle et… Louis Vuitton).

Le Maréchal occupait 3 chambres et un bureau (le 124) et avait son médecin particulier à proximité. Sa femme logeait tout à côté à l’Hôtel Majestic. Rappelons que la présence allemande jusqu’en fin 42 fut rare dans la ville. Il n’y avait pas de Kommandantur : les français zélés présents faisaient excellemment le travail. On voyait déambuler dans cette rue du Parc (anciennement baptisée Rue du Maréchal) les Xavier Vallat, les Darquier de Pellepoix, antisémites notoires, habitués de l’Hôtel Algéria tout proche ( on mettait la TSF à fond pour couvrir les tortures), Pierre Laval en chemise blanche, Philippe Henriot, la Voix de la Collaboration, Joseph Darnand qui organisa la Milice, la comédienne Danielle Darrieux et autres célébrités. Le dimanche, le Maréchal, très applaudi par les enfants, traversait le Parc pour se rendre à 11 heures à la messe dominicale. L’atmosphère était à la bondieuserie. Les partouzes se passaient hors la ville dans les petits châteaux des environs.

C’est dans ce funeste quartier du Parc thermal que siégeaient les fonctionnaires du Commissariat aux Questions Juives et à l’Aryanisation. En septembre 1940 en sortirent les Lois anti-juives. Ce fut encore là que fut décidée la rafle du 26 août 1942 qui vit 6500 juifs étrangers être arrêtés. Une stèle récemment posée nous rappelle cette ignominie. L’Hôtel de la Paix, lui, accueillait le Ministère de l’Information et de la Propagande.
Cette visite guidée nous emmène aussi au Grand Casino de 1500 places. Dans cette salle fut proclamée la fin de la Troisième République le 10 juillet 1940. Sur 666 parlementaires, 569 votèrent les pleins pouvoirs à Pétain. Il y eut 17 abstentions et 80 refus honorés par une stèle (dont Léon Blum et Marx Dormoy). Les absents (Daladier, Mendès-France, Mandel, Jean Zay fusillé dans les bois) avaient rejoint Casablanca par le bateau Massilia.
Un petit mot encore sur François Mitterrand qui s’y entendait pour boucher les trous de l’Ombre de son histoire. Il reçut à Vichy la Francisque (distinction maréchaliste). Lors de ses voyages de Président à Vichy pour y voir ses amis (Guy Ligier, Charasse etc), il évita soigneusement d’être pris en photo devant les bâtiments où il travailla pendant 16 mois. Il ne voulut probablement voir Vichy ni en peinture, ni en photos.

Instantanés sportifs en France (1941- 1943).

            Course du 7 mars 42

1. Se nourrir : pour les sportifs, c’est la première des difficultés qu’ils rencontrent. Tickets de rationnement, queues, espoirs de colis de Province : c’est le quotidien en ville. Certaines compétitions dotées de prix en nature sont très recherchées : ce sont « les Courses au bifteck« !