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Blogs surveillés ?

Recevant un commentaire de Valérie sur la surveillance probable de son blog, BiBi a envie de lui répondre via sa lecture de la Tribune de Genève du 2 février. Cela suffira t-il à la rassurer ?

On y interroge Ilia Kolochenko, président d’un ethical hackingHigh Tech Bridge»). Son entreprise s’occupe de démontrer les failles «techniques» des systèmes informatiques. Bien entendu, notre bonhomme est très courtisé… surtout par les banques helvétiques. Les dernières affaires dans ces milieux habituellement fermés («pillage» de données et vols de fichiers de clients) ont inquiété et fortement ébranlé nos Amis banquiers. Vite, vite, c’est qu’on se doit de rassurer vite, très vite les titulaires de comptes. La Suisse sans coffre-forts, c’est comme la Télévision sans Michel Drucker : impensable, impossible.

L’informaticien s’en amuse presque : «En Informatique, tout système est cassable, y compris ceux qui ont installé les cryptages les plus sophistiqués». 

A la question « On peut donc rentrer partout», Ilia répond : «Absolument. Et nous les sociétés de « hackers éthiques » le prouvons tous les jours. Tout système informatique possède sa petite faille, un petit trou de souris par lequel les hackers «criminels» peuvent pénétrer. Savez-vous que sur le marché noir, certains sites Internet hyperconfidentiels proposent en ce moment même, une partie, voire la totalité des fichiers clients des plus grandes banques de ce monde ? Il suffit d’y mettre le prix : 300000 dollars comme mise de départ».

«Qui ont accès à ces sites ?» La réponse d’Ilia se passe de commentaires : «Les gouvernements, la mafia et les grosses entreprises concurrentes. Autant l’argent est le nerf de la guerre, autant, aujourd’hui, l’information est la clé absolue du Pouvoir».

Chère Valérie, inutile de paniquer : ton site est (potentiellement) surveillé. Comme beaucoup d’autres blogs.

D’ailleurs, sais-tu qu’en ouvrant chaque matin ses pages informatiques, BiBi salue rituellement Brice Hortefeux ?

Marion Cotillard et Michel Bouquet à l’interview.

Marion et Michel Bouquet

Putain de blog.

Putain de blog

450 articles en un an et demi de blog, soit 2 articles tous les trois jours. BiBi s’appuie le Figaro quotidien, se paye le JDD tous les dimanches, la Tribune de Genève, le Monde, Challenges, Le Point, Politis, les Inrocks, le Monde Diplo et puis au bout du compte, tournant une des dernières pages, il lui vient comme une nausée. Il se sent sale et sali par tous ces évènements dont la moitié ne le touche pas directement. Il a un mal de tête qui dure et perdure, il a des élancements qui le picotent, des fourmillements qui l’agacent. Et une fatigue généralisée.

Il se dit que toute Pensée écrite ne saura jamais dire et traduire ce dégoût subit, que rien ne pourra fixer cette mélancolie devant ces choses de la Vie qui l’accablent et qui le rendent tout chose. S’il s’écoutait un peu plus, un peu trop, il se dirait qu’il en a assez fait avec ce blog, que dorénavant, il ira dire les choses ailleurs, autrement. Il lui est facile de se persuader qu’il y a d’autres enseignements à tirer de sa vie. Le regard qu’il se porte est implacable : il est temps non de s’en aller (il n’est pas touriste ou suicidaire) mais grand temps, de savoir un peu plus ce qu’il veut.

Il tient un blog et – paradoxe – c’est le blog qui le soutient. Il ne cherche pas ses articles, il ne les calcule pas, il n’a pas ce défaut-là… heureusement. Il laisse venir le Monde, ce Monde qui lui envoie tant de signes, qui déverse sur lui autant d’ordures que de diamants. Il garde jusqu’à présent une force intacte, de celle qui lui permet de séparer cette activité de fourmi (le blog) de sa vie courante. Il a des carnets en pagaille, des notes en désordre, des archives personnelles bondées, trois, quatre articles qui attendent, il écrit aussi sec, il met en ligne à grande vitesse. Souvent, il ne sait même pas comment tout cela s’agence, comment tout cela se met en place. Il n’a pas peu à dire et à écrire mais plutôt trop : ça déborde, ça l’envahit. Il n’est pourtant pas dans l’automatisme de l’écriture. En écriture, il baigne plutôt dans une certaine forme de somnambulisme, d’un inexplicable somnambulisme. Mais il dort, il bosse, il joue, il marche, il boit, il invite, il voyage, il lui prend la main, il l’embrasse.  

Des fois, il se sent l’enfant qui aimait arpenter la rue des Ecoles, courant, bras ouverts en goûtant au vent chaud qui descendait des montagnes du Rif. Des fois, il repense à Gérard, son ami envolé, à leurs premières lectures croisées (découverte d’Artaud, Blanchot, Bataille, Joyce, Dostoïevski et tutti quanti). Alors, il sait qu’il fait fausse route avec ce blog, il s’en veut de perdre du temps à caviarder tous ces quotidiens qui lui salissent les mains, de ces articles lus qui lui salissent surtout surtout surtout l’âme.

Il s’en veut : il lit moins qu’avant, il a tellement de retard sur les Beautés du Monde. Il ne les rattrapera plus. Il voudrait tout Proust, s’attarder sur Shakespeare, relire Kafka, Faulkner, avancer dans les microgrammes de Robert Walser, il voudrait travailler en reprenant Bourdieu, il voudrait y voir clair, que le ciel se dégage, il voudrait voler et ne jamais atterrir mais, pauvre de lui, il s’aveugle et se plombe à son blog.

Il s’ébroue, il se donne du courage : cette «saudade» est provisoire. Le voilà qui choppe un livre tiré de ses étagères et, une fois ouvert à sa lecture, il refait un peu d’ordre dans sa tête : ce livre est un livre d’entretien de Madeleine Santschi avec Michel Butor. Il est content de voir se rallumer une petite flamme intérieure. Putain, oui, la Littérature a toujours raison. Il a ouvert ce livre et sa joie naît et renaît : ce temps, ce bonds, ce rebonds à lire ne seront pas perdus. Il tombe en arrêt devant la première citation de Michel Butor. En exergue, elle est rapportée d’un numéro de Paris-Match de l’année 78. Dieu, que faisait-il en 78 ? L’année de la  Coupe du Monde en Argentine. Avec Guillou, son joueur préféré et ce but ultra-rapide de Bernard Lacombe.

Butor, donc :

« Je pense que la littérature transforme la réalité. Le seul fait de constater un certain nombre de choses fait qu’elles ne peuvent plus rester comme elles étaient avant cette constatation. Un écrivain n’a pas besoin de s’engager. Il lui suffit de sa littérature. Presque tout ce qui fait notre vie passe par le langage. Dès qu’on touche au langage, on transforme la réalité. Il y a des choses que nous ne savons pas dire, faute de trouver l’expression juste. Si on arrive à cette expression, des pans de murs entiers s’écroulent, et on découvre des horizons tout neufs. C’est cela changer la vie».

Et la Joie, et la rage jusqu’alors éteintes, de naître, de renaître. Putain de littérature, putain de blog.

Paroles, paroooles…!

Paroles & parooooles 

Les Flèches estivales de BiBi.

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BiBi rappelle que – jusqu’à présent – ses flèches ont été gentiment reprises par l’hebdo Vendredi de Jacques Rosselin. Le numéro d’été qui fait l’inventaire de 300 blogs est toujours en vente. En attendant septembre, BiBi décoche ses flèches estivales. Elles font cette fois-ci le Tour d’Europe…

Le  Canton de Vaud réclame 150000 francs suisses pour la gestion du passage du Tour de France (frais de sécurité et entretien des routes). Faut rajouter que les riverains se sont offusqués des déchets laissés par la Caravane. Un sale.. Tour joué aux Vaudois.

BiBi a rencontré dans le train un certain Pierre Blanchet, citoyen de la Confédération helvétique. Il écrivait à la Tribune de Genève pour protester contre le refus des autorités de son pays d’accueillir officiellement le Dalaï-Lama à Lausanne le 4 et 5 août. Aucun membre du Conseil fédéral ne daignera se déplacer. Prétexte : ils sont tous en vacances. Pour un trek au Tibet ?

Sarah Ferguson veut toiletter l’histoire et particulièrement la Reine Victoria. « C’est un exemple. Elle n’est pas la veuve éplorée, toujours vêtue de noir, anti-féministe, de mauvaise humeur. Non, c’est une jeune fille romantique, enthousiaste, énergique… » Sarah dopée à l’EPO ? A la Guiness ? L’humour british est toujours aussi stupéfiant.

Les Malheurs de Sofia.
La Bulgarie est mise au rang de l’Europe, épinglée comme «lanterne rouge de la lutte contre la Corruption». «Boïko Borissov, ancien maire de Sofia, devenu chef de gouvernement, a jusqu’ici montré peu d’entrain pour en découdre avec le Crime Organisé» signale Le Figaro.
Sur la Bulgarie, BiBi se souvient d’une phrase d’Eva Joly (dans une émission du vendredi sur France-Inter) qui suffisait – pour elle – à disqualifier Dominique de Villepin : «Il fait du lobbying pour… la Bulgarie ». Si vous voyez Eva, demandez lui des précisions.

Le Charme princier de Monaco.
A Monaco, belle initiative d’Albert : il a confié à trois experts en Com (!) la Mission de redorer le blason de sa Principauté au plan international. Il faut en finir avec cette idée très saugrenue que Monaco serait un paradis fiscal. Ce n’est pas le Silence qui a trop rainier là-bas mais les fausses rumeurs. On a dit par exemple que pour l’argent recyclé, il y avait eu le Prince Rainier, ex-père, très expert… Calomnie évidemment.