Tag Archives: Sarkozy

COMPLEMENTS d’ENQUÊTE sur LES AMIS « LIBYENS » de SARKOZY.

14 ans d’enquête pour arriver en ce 6 janvier 2025 à distribuer un impeccable documentaire (« Personne n’y comprend rien »). Ce documentaire de Yannick Kergoat a été réalisé à partir des enquêtes de Mediapart signées Fabrice Arfi et Karl Laske.

14 ans de travail pour nous éclairer sur le financement libyen de la campagne électorale 2007 de Nicolas Sarkozy. Ce financement lui permit de monter sur la plus haute marche présidentielle pour notre plus grand malheur.

Sans forfanterie, en sortant de la séance de cinéma, je me suis senti plein de fierté d’avoir régulièrement cherché, lu, écrit des articles sur les protagonistes de cette affaire depuis la naissance 2008 de mon blog. Faisons le tour de ses malfaiteurs. Et commençons-le par le premier d’entre eux.

NICOLAS SARKOZY.

Ils furent pléthore les articles de mon blog sur Nicolas Sarkozy bien sûr. Ici avec un article d’octobre… 2011 rappelant l’accueil délirant de Kadhafi sur les pelouses de l’Elysée.

Mais ce sont surtout sur ses accolytes dont je veux reparler ici. Des amis sarkozystes sur lesquels le film n’a pas trop le temps de s’appesantir. Alors, voici un petit récapitulatif où vous pourrez trouver tous les compléments d’informations sur ces Malfaiteurs malfaisants qui ont tous occupé des places de choix dans les saloperies sarkozystes.

EDOUARD BALLADUR.

C’est par la filière Pasqua-Achille Peretti-Karachi-Balladur que Sarkozy fit ses premières armes. C’est le Sarkozy, second alors de Balladur, qui envahit les premières images du film. Le documentaire fait démarrer l’enquête sur cette Affaire Karachi dont les pièces maitresses aurontr été Balladur, Sarkozy et François Léotard (non cité). Remarquons que, déjà dans son rôle de défenseur de Sarkozy, le JDD (Journal Du Dégoût) de Bruno Jeudy, d’Olivier Jay et de Claude Askolovitch relégua l’attentat et la mort de 11 français en entrefilet de la page 8. Je précisais alors (2009 !).

Extrait :

« Dimanche dernier, l’Affaire du banquier Stern était évoquée via le sado-masochisme et les partouzes de la Bonne Société. Dans leur article, le JDD avait gommé tout lien entre notre Président et le sulfureux banquier. Aujourd’hui, l’Affaire de Karachi revient à la surface. Devant le tollé, le JDD l’évoque mais la minimise en donnant aux lecteurs une explication «militaire» qui fait tellement plaisir à Balladur et Sarkozy »

CLAUDE GUEANT.

Attardons-nous sur l’omniprésent Claude Guéant dont j’avais retracé après moult recherches le parcours.

Premier billet : 22 v’la Claude Guéant. avec l’aide d’une revue peu connue alors : « Le Sarkophage ». J’y rappelais comment Claude Guéant considérait le rôle de la Justice et de la Police, à l’instar de nos Retailleau-Darmanin d’aujourd’hui.

Second billet : ici encore avec Les Dossiers du Canard. A ma lecture, j’appris l’existence d’Ahmed (Alexandre) Djourih dont il est question dans le film de Yannick Kergoat. Un Djourih qui ne s’occupait pas uniquement des affaires libyennes mais aussi de l’Angolagate (avec toujours Guéant, Pierre Falcone et Attali)

C’est en… avril 2011 que j’avais recherché tout ce qu’on pouvait alors savoir sur Claude Guéant. J’ai ainsi pu retracer le parcours de cet homme, le plus puissant de France qui trônait en Une dans Le Point en deux parties.

« Mais qui est Claude Guéant » : 1ère partie

Un Claude Guéant aux doux surnoms de « Le Cardinal », « La Tour de Contrôle » ou encore « L’Homme du Pouvoir absolu ». Un homme de l’ombre promu grace aux manigances du Parrain Charles Pasqua et qui fit l’admiration de Marine Le Pen («Claude Guéant mériterait d’être membre d’honneur du FN»). Propos d’une Marine Le Pen que personne dans les médias ne rappelle aujourd’hui bien entendu.

La seconde partie du son parcours touchait aux proches de Guéant, aux membres de sa famille (« La Famille et les Familiers de Monsieur Claude »). Il y était question du fiston François, lobbyiste, grand ami de Bernard Laporte et Basile Boli mais aussi… d’Alexandre Djourih. Sur ce dernier, intermédiaire corrupteur, il n’est pas précisé que son fiston, Germain, avait  épousé la fille d’un proche de Poutine, Serguei Chemezov. De même – c’est curieux – il n’est pas dit un seul mot dans le film que ce même Alexandre Djourih connaissait bien Dominique De Villepin et qu’il avait essayé de jouer le réconciliateur entre ce même Dominique de Villepin et… Sarkozy !

Sur Guéant, j’avais noté : « Pour se tenir au courant, il possède cinq téléphones. Toujours sur le qui-vive. On dit qu’il aime beaucoup décrypter les Médias. Les méchantes langues, bouhhh, diront qu’il les « surveille ». Particulièrement, ces supposés électrons libres que sont Mediapart, Rue89 ou  Bakchich par exemple ».

BRICE HORTEFEUX.

Ah sacré Brice Hortefeux ! C’est via son épouse que j’avais déposé sur mon blog mon premier article qui fit ma « petite gloire » ,un article sur la phénoménale Valérie Bling bling Hortefeux ! Ce billet fut remarqué par Jacques Rosselin proprio de l’hebdo « Vendredi » où je devins pour quelques mois à tenir la rubrique « Les Flèches de BiBi ».

Autre billet d’importance sur Brice, celui où je notais toutes ses amitiés pour les milliardaires. Ici pour tout savoir.

THIERRY GAUBERT.

Dans le film « Personne n’y comprend rien », on aperçoit toute cette « bande de malfaiteurs ». De François Léotard à François Fillon le condamné (sans sa femme Pénélope qui devait être au travail), de Michel Barnier (Hé oui !), de Bruno Lemaire à Eric Woerth et Thierry Gaubert que j’avais épinglé ici article en octobre… 2011

L’article de Courrier International s’attarde sur le palais colombien hallucinant de ce crapulard de Gaubert qui y recevait la fille Betancourt (Ingrid) et qui y organisait des parties fines à ce qu’on disait. Un Gaubert, marié à Hélène de Yougoslavie (photo ci-dessus) par qui transitait l’argent lybien (440.000 euros).

DOMINIQUE DESSEIGNE.

N’oublions pas non plus de présenter Dominique Desseigne, propriétaire du Fouquet’s, du Martinez (Cannes), milliardaire sur lequel Rachida Dati (présente dans la fin du film pour défendre son Maître Sarkozy) jeta son dévolu. Le patron des Casinos Barrière se fit aider par Eric Woerth pour obtenir l’ouverture aux jeux d’argent dans ses temples. Lire mes 3 articles… 2010 sur ce grand copain de Nicolas !

« Dominique Desseigne, milliardaire de droite »

« Dominique Desseigne, ses actifs, son lobbying ».

« Dominique Desseigne, l’ami sarkozyste »

ERIC WOERTH.

Eric Woerth ne fut pas uniquement impliqué dans cette affaire libyenne mais il fut plus que présent dans cette sulfureuse affaire canadienne avec sa femme Florence et son pote De Sérigny pour plumer Mme Bettencourt.

Un Woerth défendu par Sarkozy ici.

Un Woerth qui récolta de l’argent pour le compte de son ami Nicolas et de l’UMP mais qui déclarait avoir oublié le montant et la destination de ces colossales sommes d’argent. Eric Woerth passa ses années 2006-2007 à voyager dans le monde entier afin de récolter des fonds pour la campagne de Sarkozy. Un indispensable second couteau qui commandait le Premier Cercle de l’UMP.

Voyez son tweet ci-dessus !

*

Toute cette flopée d’amis intimes de Sarkozy sont cités dans ce grand film d’information que chaque Citoyen et Citoyenne de France se doit d’aller voir. Après la projection, je suis resté toujours aussi épouvanté et aussi enragé devant ce qu’était devenue la France avec ces racailles, avec cet innomable Président élu, fier comme un paon pendant ses campagnes américaines à vomir, toujours accroché à échapper à toute poursuite… Même en ayant humblement travaillé à faire connaître régulièrement tous leurs méfaits via mes simple billets de blogueur-citoyen, je reste encore aujourd’hui stupéfait par l’énormité du scandale !

*

Enfin, voilà mes derniers mots, plus importants que tous : un très grand merci à Yannick Kergoat et à son équipe de Médiapart. Ils honorent le métier de journalistes… surtout en comparant la tenue mediatique de ceux et celles dont on entrevoit dans le film. Je parle de toute cette cohorte honteuse de Courtisans (Olivier Truchot, Ruth Elkrief, Hervé Gattegno etc). Je n’oublie pas le silence quasi-total des médias-mainstream sur cette affaire et je rappelle – comme le fait trop vite le documentaire – le rôle et la présence de Mimi Marchand, grande amie de… Brigitte et Emmanuel Macron ! Un silence médiatique seulement interrompu par des reportages mensongers (la rétractation de Zyad Takieddine à Beyrouth). Enfin, à la fin du film, j’ai noté la parole de Bardella intervenant pour défendre un Sarkozy qu’il qualifie d' »innocent ».

Suivons le procès en cours, allons, allez voir le film de Yannick Kergoat et continuons, continuez d’en parler et d’en parler encore et encore.

Porte de prison pour Sarkozy… Porte de l’Enfer pour JM Le Pen.

****

***

Ce billet tombe au moment même où Jean-Marie Le Pen, bourreau abject, s’en est allé. Un Le Pen que, déjà, d’aucuns qualifient d’« éternel refractaire » (Le Figaro), de « tribun hors-pair » (AFP), de « grand serviteur de la France », de « combattant » (Bayrou). Rappelons l’écho (ici en couverture de Libération) qu’en fit Nicolas Sarkozy, aujourd’hui au tribunal, grand soutien de ce tortionnaire raciste et antisémite, un Nicolas Sarkozy qui qualifia le FN, parti d’extrême-droite, de parti « compatible avec la République »...

A l’heure où le Président de la honte française passe une énième fois au Tribunal, il m’a paru interessant de revenir 17 ans en arrière, sur cette nuit du Fouquet’s du 6 mai 2007 où fut célébrée son arrivée au pouvoir.

Il y eut cette nuit dans l’établissement de Dominique Desseigne (1) qui fit alors la connaissance de Rachida Dati pas encore ministre (2) et aussi cette autre nuit qui précéda cette grandiose réception, celle dont nous parlera peut-être un jour Cécilia Attias ( ex-Sarkozy) peut-être dans un prochain livre en nous offrant sa… part de Vérité ».

Mais revenons à cette soirée du 6 mai 2007 et apprécions déjà l’envolée lyrique d’un Sarkozy très « famille » (3) :

« Ici, vous êtes toute ma famille, celle des bons et des mauvais jours ».

Remarquons que lors des bons jours, cette faune fut très présente mais qu’elle est beaucoup plus discrète aujourd’hui, au moment où leur cher Nicolas arpente les couloirs des tribunaux.

Je parle en premier de la faune grand-patronale bien entendu au Top de cette nuit.

Refaisons donc l’inventaire des invités aux premières loges et aux tables de premier ordre (une quasi-totalité d’hommes avec des épouses faisant les potiches à leurs côtés) :

Bernard Arnault (alors 1ère fortune de France) et son secrétaire LVMH Nicolas Bazire.

Vincent Bolloré (alors PDG d’Havas et 6ème groupe de com mondial). Un Bolloré qui invita son ami Nicolas fatigué à se reposer sur son yacht le «Paloma» dès le surlendemain.

Martin Bouygues de TF1. Une télévision que le fils bien placé de Patrick Buisson avoua avoir été entièrement dévouée à Sarkozy pendant tout son quinquennat. Déclaration faite au Quotidien de Yann Barthès.

Serge Dassault (proprio du Figaro et du groupe Dassault) et son premier gratte-papier d’alors Nicolas Beytout. Le Figaro d’aujourd’hui caractérise Jean-Marie Le Pen comme étant une « figure majeure et controversée » et ne fait aucune allusion à ses actes de torture en Algérie. Le quotidien qualifie le FN de « parti nationaliste » et non d’ « extrême-droite ».

Jean-Claude Decaux (PDG de JC Decaux), Albert Frère (1ère fortune belge et 1er actionnaire de Suez), Patrick Kron (PDG d’Alstom), Henri Proglio (PDG de Veolia),

Antoine Berheim (PDG de Generali). Lire le billet-BiBi ici, un billet très fouillé sur son importance… hélas cachée au grand public.

Paul Desmarais, milliardaire canadien et PDG de Power Corporation. Le billet ici de BiBi détailla là aussi l’importance de ce parrain qui – plus que tout autre – aida à l’ascension de Sarkozy.

Le joaillier Bruno Cromback (PDG d’Augis 1880). Sans oublier Pierre Giacometti (PDG de l’Institut de sondage Ipsos). Remarquons que les sondages étaient déjà au centre des intérêts du Pouvoir et des médias. On connaîtra toute leur importance par la suite via les sommes ahurissantes dépensées par l’Elysée pour savoir où en était l’opinion.

Stéphane Courbit (PDG d’Endemol la boite de production n°1 d’alors). Aujourd’hui, ce chien de garde est souvent invité à la table d’Arthur Sadoun, PDG de Publicis, mari d’Anne-Sophie Lapix.

Mais toute réception mondaine de ce type-là ne peut atteindre le firmament et un éclat céleste incomparable sans la présence d’Etoiles annexes qui font briller les premières.

Des artistes (acteurs, chanteurs, sportifs) bien sûr : Johnny Hallyday (venu demander un retour de Suisse en France à la condition de ne plus devoir payer d’impôts), Christian Clavier et Marie-Anne Chazel, Jean Reno (4) et son top model Zofia Borucka, Richard Virenque, Basile Boli, Pascal Gentil,  Bernard Laporte, Denis Charvet, Eric Vuan (Maître de ballet).

On ne peut pas non plus faire la fête sans les amis politiques et médiatiques – dont certains connurent plus tard – le même chemin dans les arcanes judiciaires : les condamnés avec en vedettes, le couple Balkany, Claude Guéant, François Fillon, Alain Minc mais aussi Jean-Pierre Raffarin, Henri Guaino, Roger Karoutchi, Nicolas Baverez (Chroniqueur du Point) et ce cher présentateur Arthur dont les (mé)faits télévisualisés passent en boucle en ce moment sur les réseaux sociaux.

***********

(1) Pour connaître le milliardaire, PDG du groupe Barrière, il suffit de relire les deux billets que je lui avais consacrés ici :

(2) Mon pote toujours espiègle me chuchote que pour arriver à bon port à Paris ce soir-là, Rachida Dati avait dû quitter sa résidence principale de la ville de Saint-Claude.

(3) On sait ce que recouvre ce mot de « famille » quand on parle l’italien ou quand on comprend le dialecte sicilien.

(4) Billet-bibi ici sur Jean Reno.

ECHOS-BIBI SUR LE SCRUTIN DU 9 JUIN.

L’INTERET ECONOMIQUE EN DERNIERE INSTANCE.

Toute analyse de ce scrutin qui ne regarderait pas et ne considérerait pas les intérêts économiques en dernière instance comme déterminant serait obsolète et contre-productive. Voir Macron en autiste ou en abîmé psychologiquement, réduire la vision d’un Macron autour de sa seule personne ne fait qu’ajouter à la confusion.

C’est l’intérêt supérieur du Grand Capital (le Capital financier) qui fait la loi et qui oriente dans telle et telle direction son personnel politique. Pour lui, il en va de la vie et de la mort pour arriver à ses fins, pour préserver son pouvoir en nous faisant cracher et cracher encore du sang, pour imposer ses réformes liberticides, pour maintenir ses taux de profits dans la concurrence mondiale acharnée. Ce grand patronat ne peut, par exemple, avec sa Police à ses ordres que la faire bosser pour une brutalité jamais vue. (Imaginez un Ministre RN à l’Intérieur).

LE MEDEF DU XXIème SIECLE.

Il faudrait rappeler encore et encore que ce sont les grands patrons qui ont fabriqué Macron, qui l’ont placé là où il est, ce sont encore eux – plus que jamais – qui ont fabriqué les 4 têtes d’affiche inédites apparues lors de ce vote. Il suffit de les nommer : Bardella, Glucksmann, Bellamy, Marion Maréchal. Tous ont bénéficié de l’appui des grands médias qui appartiennent (spécificité française) aux mêmes grands patrons. Voyez le temps d’antenne accordés à Bardella et Glucksman lors du seul mois de mai.

Cette approche est bien entendu constamment méconnue, déniée, transfigurée par le personnel médiatique qui ne fait que servir ses Maîtres. Et leurs Maîtres, ce sont etc etc les Arnault, les Bolloré, les Niel, les Saada, les Lagardère etc. 

PROPAGANDE : HIER LA PRESSE. AUJOURD’HUI LES MEDIAS MAINSTREAM.

Ce n’est pas tant que ces chaînes de m. aient un pouvoir total de désinformer le Citoyen. Leurs audiences ne sont pas si importantes que ça même si on peut bien entendu les déplorer. Le danger constant et hélas vérifié c’est que les médias publics (TV, radios) et presse dite de référence (Le Monde), dite de « gauche » (Liberation) sont à la remorque. Ces derniers se calquent sur les thèmes de ces officines médiatiques de m., renchérissent jusqu’à les surpasser avec le toxique taux d’audience comme seul paramètre, leur ouvrent leurs colonnes au nom du pluralisme et la démocratie. Pour évoquer la dégradation radio/TV/presse, jamais, au siècle dernier, on n’aurait entendu, lu, vu de telles insultes clamées aujourd’hui sur tous les tons. Des insultes – qu’on soit LFI ou non – qui connaissent leurs points culminants avec les noms de Mélenchon et de Rima Hassan.

L’HISTOIRE A L’ECOLE QUI DESINFORME.

Il faut rapporter la montée du RN du Bardella d’aujourd’hui à la méconnaissance de l’Histoire récente de notre pays (chose rarement évoquée). Et pourtant. Ici je laisserai de côté les générations d’au-dessous de 18 ans mais mettrai en question la culture historique proche du néant des 18 à 50 ans. Formatés par la culture historique scolaire, ils ont ingurgité toute la désinformation et les contre-vérités distillées depuis plus de trente années par les manuels scolaires, par les Historiens de l’historiographie dominante. Pour exemple exemplaire, voyez la façon dont on étudie la Guerre 39-45 réduite et expliquée exclusivement par la Shoah (évidemment très importante et à ne pas oublier) et les 6 millions de juifs exterminés alors que le total des morts est de 51 millions. Il y a évidemment plus : on gomme l’aboutissement au Vichy du 10 juillet 40 en exemptant les terribles responsabilités du Capital financier concentré de l’époque qui prépara et choisi la Défaite avec la victoire en deux jours des forces hitlériennes. Un grand Capital (de Renault au Comités des Forges et des Houillères, des ligues fascistes à Polytechnique, de Je Suis Partout au Temps) qui finança Droite ET extrême-droite.

Enfin, je ne m’apesantirais pas sur la suite : sur la façon dont – historiens du consensus à l’appui – on a mis un signe d’égalité entre fascisme et communisme (au mépris de la recherche historique qui les différenciait), on continua de dire que « fascisme français » n’avait pas existé et qu’on ne pouvait caractériser l’époque pétainiste comme tel. Ajoutons enfin que – in fine – en ces temps de commémoration, on nous fait croire que ce fut l’armée du Département US qui avait gagné militairement la Guerre 39-45.

LA GENERATION 18-50 ANS.

Comment, après un tel pilonnage officiel sur notre Histoire, faire comprendre et admettre ce qu’était ce fascisme français dénié par des Historiens reconnus et admirés ? Comment un élève d’aujourd’hui et d’hier (40-50 ans aujourd’hui) peut  savoir quelle était l’utilité et la brutalité de la Milice (120.000 français avec seulement 3000 gestapites pour le maintien de « l’ordre »), comment peut-il savoir qui était par exemple De Wendel, Schneider, Lehideux, le Daladier de Munich, la banque Worms etc ? Le bourrage de crâne fait qu’aujourd’hui, on a beau parler, répéter que la création du FN était le fait de Waffen SS français, cela ne dit absolument rien à cette génération. Une génération qui peut alors gober tout ce qui se raconte sur la « nouveauté » du RN.

Un RN « compatible avec la République » (Sarkozy), adoubé par Arno et Serge Klarsfeld (décoré par Louis Aliot à Perpignan), un RN vierge analysé et glorifié par les sondages (ici le sondeur Jérôme Fourquet) et par la presse peopolitique (ici la page ParisMatch) qui censurent cette culture historique, qui gomment tout le passé du RN sous le couvert de l’absolue nouveauté (qui est une censure qui empêche de comprendre ce 9 juin et son arrière-plan) ?

ET MAINTENANT QUE VAIS-JE FAIRE ?

Faire déjà ce double constat : le RN avec Reconquête est à 36% des votants. Ce 36 % est celui des votants, pas des inscrits. Il faut donc les mettre en rapport avec les 50% d’abstentionnistes qui ne votent pas pour eux. Donc même si le % du RN + Reconquête est fort, l’analyse de l’état de la France ne peut gommer ce fait et on doit rappeler que l’état d’âme des Français n’est pas majoritairement porté au racisme et à la volonté d’exclure. Il faut le dire même si je ne perds pas de vue que le système électoral n’en a cure puisque bulletins blancs et abstention ne sont pas comptabilisés.

TACTIQUE ET STRATEGIE DU GRAND CAPITAL 1937 à 2024.

Il est simple de comprendre les similitudes entre la France de 36-40 et celle d’aujourd’hui. Les manœuvres du grand Capital sont similaires. Avant-guerre, pour enterrer le Front Populaire, le Grand Capital ne pouvait se contenter de Polytechniciens, d’Entrepreneurs et de Banquiers pour l’emporter. Il lui fallait une base de masse populaire. Alors il créa et finança de nouveaux partis (PPF etc). Aujourd’hui, le Grand Capital s’appuie sur le RN pour avoir une assise populaire car la Macronie (parti Renaissance faiblard) ne peut suffire. Ce Capital financier n’a cure de savoir les différences à Droite : il appuie tous ces petits mondes avec ces Médias, il popularise en pilonnant pour gagner et conserver le pouvoir.

Hier ce furent les Communistes comme bouc-émissaires. Aujourd’hui tout Citoyen de Gauche est dans le viseur avec cette obsession hallucinante sur Mélenchon et Rima Hassan.

Enfin, similitude encore entre les réformistes syndicaux et politiques d’avant 40 (Daladier capitulard, René Belin syndicaliste récompensé en finissant Ministre du Travail de Pétain) tous achetés (les preuves sont là) pour diviser la Gauche. D’où ma question-tweet récurrente, jamais répondue : QUI finance Raphaël Glucksmann ?

L’INCONNU.

Ce qui va advenir à gauche, je n’en sais strictement rien. Je sais (cela va être dur, très dur d’oublier le passé proche d’invectives) mais le moment est à la lutte (comme toujours), donc à l’Union Populaire mais entre le Désir et le Réel, on ne sait jamais s’il peut y avoir jonction ou non.

Reste que « Optimiste de plus en plus inquiet » est toujours et plus que jamais exergue de mon compte Twitter. Enfin sur le combat et la clarification historique, je conseillerai modestement ce livre sur Résistance et Répression fasciste.

Sur Les Glières 1944-1968, un roman noir… très politique.

Après son Prix du Bourbonnais 2022 pour sa fiction historique « La Guerre N’Oublie Personne » (avec le Vichy 1940-41 en toile de fond), après son roman social 2023 (« Mi fugue mi Raison »), voilà qu’en cette année 2024, Madani ALIOUA fait un retour à ses premières amours : le polar, le roman noir. Il nous présente ici sa fiction à haute teneur politique « So Long Marianne (Les Glières 1944-1968) ».

***

Pensez BiBi : Dans ta quatrième de couverture, ton livre est qualifié de «polar politique » ? Pourquoi cette insistance sur le « politique » ?

Madani ALIOUA : Parce que… (rires), le Politique est à la mode dans les fictions ! Ce matin, par exemple, j’apprends par la radio qu’Edouard Philippe a écrit un scénario pour une série politique qui passera à France 2. Telerama, lui, a fait sa Une hebdomadaire en titrant que « les Séries TV collent au plus près de la réalité politique ». Marlène Schiappa est embauchée par Bolloré pour confectionner sa propre comédie politique. Le « politique » est certes accepté, promu en tête de gondole mais seulement quand il se pare d’habits très consensuels. Lorsque ce sont des fictions à humeur plus politisée, avec couleur rouge dominante, tout change. Les Instances de promotion freinent, mettent alors la pédale douce. Mon avant-dernier livre (1), prix du Bourbonnais 2022, rare fiction à se dérouler dans Vichy, Capitale de l’Etat français, (période Pétain-Laval-Darlan) n’a pas vraiment interessé les journalistes, les professeurs d’Histoire. Et ce, jusqu’aux écrivain(e)s car ces dernièr(e)s préfèrent situer leurs fictions plutôt dans le Paris occupé. Mais heureusement, j’ai de fidèles lecteurs et lectrices, des citoyen(ne)s curieux et très ouverts qui gardent la pêche.

Pensez BiBi : C’est vrai que la fiction politique rencontre un grand succès mais on est toujours un peu dubitatif devant ces révélations sur les Puissants de ce Monde car les trames fictionnelles sont plutôt construites via le prisme de la Psychologie, du Comportementalisme, de l’Individualisme non ?

MA : Dans les fictions TV-Bolloré-CanalPlus, on entretient le suspense de jolie façon mais au fond, que veulent-elles nous dire ? C’est simple : dans ce nouveau Siècle, dans la période du Capitalisme délirant qui couvre les premières décennies de notre XXIème siècle, il faut raconter des histoires encore et toujours. Y compris le côté Politique qui a aussi un besoin vital de storytelling, de récit, de cet art de raconter des histoires. Ces séries fictionnelles et ces récits qui enveloppent toute décision politique ont besoin en permanence d’un horizon narratif pour justifier et imposer leurs mesures. Les médias, tenus par le grand patronat, sont les dispensateurs en continu de ces storytelling. Ils sont les voix porteuses de l’Histoire officielle via les thèmes de la Mort, de la Manipulation et du Mensonge. Trois fils rouges qui sont à la base de tout roman noir. Les médias l’ont bien compris : le lien est là. Et si l’on tire le fil de la pelote de laine, on a une bonne histoire, un bon fait divers. Sans ces optiques, sans ces choix, il n’y a ni pouvoir, ni gloire, ni audimat, ni, surtout, maintien de l’Ordre établi !

Pensez BiBi : Tu as des exemples de storytelling ?

MA : En voilà un de taille : Macron présenté comme un homme neuf en 2017, ni de droite ni de gauche. Autre pilonnage mensonger : la luttes de classes, c’est ringard. En corrélation avec les deux premiers cités : le RN présenterait un nouveau visage, désormais compatible avec la République. Et la pire des fictions, celle de l’immigré, de l’étranger (et, avec lui, tout opposant), qui seraient des délinquants. Dernière nouveauté : ils seraient aussi antisémites. D’autres générateurs de storytelling : le fait divers, je l’ai déjà dit mais aussi les scandales des Affaires. Une affaire succède à une autre et le Pouvoir en joue jusqu’à nous en saturer. Ce qui est visé c’est de nous empêcher de penser le Présent et ses tendances. Le but reste de nous persuader que nous vivons dans un monde qui ne peut pas changer et qu’il ne faut pas changer. L’imposition idéologique du There Is No Alternative laisse le lecteur et télespectateur sidérés, inertes, cloués au fauteuil. C’est avec cette storytelling inchangée, mille fois répétée que s’impose la roublardise quotidienne du Système.

Pensez BiBi : Venons-en à ton roman noir. Toi aussi, tu as faim de fictions ! Comme pour ta précédente sur Vichy 1940-41, tu y inclus des faits historiques avérés. Peux-tu nous résumer les principaux qui courent dans ton livre ?

M.A. : Il y a bien sûr l’épisode de l’attaque du Maquis des Glières en mars 1944 sur lequel je reviendrais. Je parle de la filière Odessa qui permit aux nazis et collaborateurs français de fuir impunément en Argentine. Je dresse aussi, en arrière-fond, un inventaire de ce qui se passa en mai 68 dans les pays d’où sont originaires mes cinq personnages principaux : l’Argentine, l’Italie, l’Allemagne (Berlin Ouest et Est), la Suisse (ses banques, sa Croix-Rouge) et enfin la France (usine Renault à Billancourt et Thorens-Glières). Je suis né politiquement en 1968, entre ruralité et moyenne urbanité.

Pensez BiBi : Ton sous-titre est « Les Glières 1944-1968 ».

M.A. : Personnellement, j’ai toujours eu envie de m’attarder en fiction sur l’épisode tragique des Glières et sur cette terrible répression contre les maquisards, une opération menée conjointement par la Wehrmacht et la Milice. Je me rends régulièrement au Rassemblement annuel des Glières depuis 2011 (où – si je me souviens bien – se trouvaient Stéphane Hessel, François Ruffin, Frédéric Lordon). J’avais surtout envie de construire une histoire qui se tienne à distance des calomnies historiques très réactionnaires sur ces combats où l’on veut ignorer les adversaires (nazis allemands et fascistes français de la Milice). Mon intérêt avait commencé avec le film de Gilles Perret sur « Walter Bassan en résistance » et avec l’obscénité du comportement de Sarkozy venu parader aux Glières tout de suite après son élection 2007. Il n’avait eu alors que de faire partager au public qui se recueillait sa… nouvelle compagne d’alors (Carla Bruni) !

Pensez BiBi : Un mot sur tes personnages.

M.A : Trois d’entre eux se sont donnés rendez-vous à Thorens-Glières vingt années après 1948. A cette date de 48, ils étaient à Gênes et deux d’entre eux s’embarquaient en catimini pour Buenos Aires.

En mai 1968, Jean De Vaginay (son vrai nom était Jean de Vaugelas), exilé à Bariloche (Argentine) est de retour à Thorens-Glières. Il y était responsable de la milice de Haute-Savoie et de la répression terrible de fin mars 44 contre les maquisards du Plateau. Nommé ensuite à la franc-garde de la région de Limoges, il fut décoré par Laval en juillet 1944. Un «personnage» qui a réllement existé.

Gino Monti Constanzo, lui, est un prélat du Vatican qui a aidé les vaincus de 1944 à partir pour l’Argentine. Le personnage est fictif mais l’aide du Vatican a été réelle, indiscutable.

Albert Jewee, chef de la Wehrmacht, présent aussi à Gênes, a finalement opté pour un retour tranquilou à Berlin post-1945, choix personnel préférable à un exil argentin. Il y a récupéré son poste de professeur, s’est inscrit au Zentrum. Ce Jeewe fut vraiment le chef du Greko, la Gestapo installée à Annecy en 1944. Très « actif » et dépendant des chefs nazis de Lyon et Paris.

Enfin, lien incontournable, ce banquier genevois, Hans Kastl, venu les rencontrer à Thorens, a navigué entre les banques argentines, US (JP Morgan) et suisses. Que viennent-ils faire ensemble à l’hôtel du Parmelan de Thorens-Glières vingt années après 1948 ? Quels liens les unissent ? Quels sont les raisons de leur retour à Thorens ? Pour le savoir, il faudra lire ma fiction (Rires). Je rajouterais enfin que ma fiction est une première à simplement évoquer les Glières et son drame.

Pensez BiBi : Dans tes personnages, il y a aussi ce trio.

M.A : Julien Farge vingt-deux ans, chômeur, prolo descendu de Billancourt, vient aider sa tante Gisèle, tenante de l’hôtel Parmelan de Thorens-Glières. Son idée fixe ? Ecrire. C’est le seul de mes personnages qui parle à la première personne. Peut-être parce que j’en suis le plus proche. Marianne Jeewe, elle, est tout juste arrivée d’une Allemagne encore nazifiée avec son Chancelier Kiesinger au passé hitlérien. Il y a enfin Roger Andrieu, le retraité, ancien chauffeur de car de la ligne Thorens Annecy. Tous ces personnages se croisent à Thorens et logent à l’hôtel Parmelan qui a vraiment existé puisqu’en 1944, il était le siège de la Milice. Nous sommes en mai 68 : l’hôtel existait encore mais aujourd’hui, il a été transformé depuis en appartements.

Pensez Bibi : « So Long, Marianne ». Tu peux nous expliquer ton titre ?

M.A. : Nous sommes en avril-mai 68 et les chansons d’un chanteur canadien inconnu viennent aux oreilles de mes personnages via le transistor. Cet inconnu s’appelle Léonard Cohen. L’émission du soir « Campus » d’Europe 1, animé par Michel Lancelot, passe son premier album en boucle avec ces deux chansons « Suzanne » et « So Long, Marianne« . Cette voix grave, éraillée, lancinante, cette nudité musicale furent autant de chocs pour moi qui n’écoutais alors que du rock. Son premier 33 tours, qui m’est toujours une relique, m’avait touché au cœur. Le titre de ma fiction est donc un hommage. J’insère d’ailleurs quelques-unes de ses paroles pour rythmer et soutenir mon texte. Enfin, le prénom de Marianne, figure emblématique de la France, prénom donné par un Allemand à mon héroïne, n’est pas un élément anodin.

Pensez BiBi : Tu nous a expliqué qu’il y a un va-et-vient, un entre-deux mouvant entre Fiction et Réel quand il s’agit de tes personnages. Comment as-tu préparé ta fiction et quelles sont les formes que tu as choisies pour construire ton histoire ?

M.A. : Autant sur Les Glières que pour mon livre précédent sur Vichy 1940-41, j’ai été sidéré du silence fictionnel autour de ces événements, de cette répression. Dans mes travaux de recherche sur les Glières, je me suis appuyé sur des livres d’Histoire, jamais sur des romans. Et pour cause : ils n’existent pas. Quant à mon choix littéraire, il a été de trouver des formes nouvelles, différentes à chaque fois : sur Vichy, j’avais opté pour le journal intime qui se dédoublait en intrigue. Ici, j’ai choisi le puzzle avec une attention sur un personnage / un chapitre. Julien Farge restant le seul à parler à la première personne. J’espère aussi que la forme choisie pour le dénouement sera perçue comme « originale ». Mes livres sont des tentatives d’écriture. J’essaye, je tente, en espérant – à chaque livre – me bonifier. (2) Dans mon livre, Julien a cette réponse à Roger Andrieu que je reprends à mon compte.

Roger : – Et toi, mon garçon, c’est quoi ton style ? 

Julien : –  Style peu original. Dans la vie diurne, doux comme un agneau mais, en écriture de nuit, boucher de Chicago et vraie teigne. Enfin, j’essaye.

Pensezbibi : Donc, un essai de vraie teigne que les habituelles Instances de consécration continueront probablement à ignorer mais heureusement, il y a les lecteurs et lectrices du blog, les 8300 abonné(e)s du compte Twitter (@pensezbibi) et tous les Citoyen(ne)s inquiet(e)s de voir monter l’extrême-droite. Ceux-là, celles-ci continueront de te soutenir.

M.A. : Je ne jouerai pas au faux-modeste en laissant croire, en pseudo-désintéressé, que l’importance du nombre de lecteurs ne compte pas mais – a contrario – dans mes fictions, je ne choisis pas de leur dérouler le tapis rouge. Rien d’une séduction à tout prix mais un clin d’œil de connivence et de solidarité, avec cet exergue léniniste : « Prendre un livre, c’est prendre une arme ».

(1) Edité chez L’Harmattan, « La Guerre N’Oublie Personne – Vichy 1940-41 » a obtenu le Prix du Bourbonnais 2022. Ici entretien avec l’auteur en deux billets.

(2) Le roman noir « So Long, Marianne » peut se commander dans toutes les librairies de France. La fiche auteur est visible sur le site de L’Harmattan (ici) avec, pour un avant-goût de votre future lecture :-), les 10 premières pages en extrait. Et ici sur la page Amazon (choix de l’éditeur)

A table ! C’est l’heure de la soupe !

Ce n’est évidemment pas la première fois que, dans les plaisirs de la table, on peut relier le personnel politique aux hommes et femmes des Médias. Quand il s’agit de réceptions, dîners, déjeuners, fêtes organisées par les Possédants, les « ami-e-s » invité(e)s sont particulièrement triés sur le volet. Via une compétition d’une férocité extrême pour être l’élu(e). Souvenons-nous des épisodes qui concernaient les interviews de Macron. A chaque fois, cela engendrait des haines et des luttes au couteau à l’intérieur du champ journalistique dès lors qu’il y avait un choix à faire dans les intervieweurs.

Mais restons-en aux dîners et déjeuners : ces derniers n’ont pas que le plaisir comme visée. Bien entendu, le but poursuivi en est la perpétuation et la consolidation express du pouvoir en place, toujours plus ou moins aux abois.

Pour ces assoiffés et affamés du PAF, être invité, se mettre à table (au propre comme au figuré), c’est une habitude. On adore ! Et, dans les invité(e)s, on ne trouve pas que des top-cadres médiatiques, il y a aussi des Artistes, des Intellectuels de plus ou moins grande renommée (Historiens, Scientifiques etc). Ils sont aussi très sensibles, très fiers de s’asseoir à la même table. Voyez par exemple l’acteur François Cluzet en extase au dîner de Carlos Ghosn au Château de Versailles. En contrechamp, me revient l’image du Tout-puissant mafieux Robert De Niro dans les Incorruptibles règlant ses comptes à coups de battes de base-ball à table, avant de servir l’apéritif. Une constante plus ou moins violente dans les mafias de tous ordres. Directement politique ou non pour que tout cela entre bien dans vos têtes ! Compris, hein ?

Déjeuner, dîner avec les Dominants, c’est un honneur, une jouissance inégalable, un profit de distinction qui classe son bonhomme médiatique et sa petite dame aux dents longues. N’oublions pas aussi que lorsque le dîner se fait rare, il y a la liaison… téléphonique. Là, vous avez Macron prenant illico des nouvelles de Zemmour soi-disant « agressé dans la rue » par téléphone. Il y a aussi Pascal Praud, ordure zélée, présentateur de CNews, qui a régulièrement au bigophone une certaine première dame.

A propos de celle-ci, rappelons que c’est elle qui présenta son petit Emmanuel autour de la table de Bernard Arnault. Xavier Niel, patron du Monde et compagnon de Delphine Arnault était aussi de la partie. Sarkozy, lui, en recherche désespérément d’une première dame, avait raté Laurence Ferrari dans sa visite discrète à son papa mais il se rattrapa in-extremis autour d’une table. C’est là qu’on lui présenta Carla lors d’un repas en présence de journaleux triés sur le volet et autres crétins moutonniers (Jacques Séguéla). A France 2 tv, nous avons non seulement Nathalie Saint Cricq mais aussi Anne Sophie Lapix dont on loue les rebellions devant le Chef de l’Etat (défense de rire). C’est Challenges qui nous a appris qu’avec son mari (Arthur Sadoun numéro 1 de Publicis) ils dînaient très régulièrement at home avec des patrons du CAC 40. Quant à Hollande, lui, il baffrait à l’Elysée avec les Lagardère boys (Elkabbach en tête).

Et voilà qu’aujourd’hui, nous apprenons sans surprise que les dîners et déjeuners existent aussi sous l’ère de Macron II. Dans le plus grand secret (mais éventré) s’est déroulé un déjeuner où se sont agenouillés et retrouvés les journaleux appartenant à la fine fleur de la Mediacratie. Au menu : « Comment faire pour retourner l’opinion sur cette réforme des retraites qu’il s’agit de faire passer coûte que coûte ? »

Citons les invité(e)s : l’inénarrable Dominique Seux de France Inter (une radio que l’extrême-droite nous présente comme d’extrême-gauche), Nathalie Saint Cricq de France2 tv qui hurle sa haine sur Mélenchon à chacune de ses apparitions TV, Benjamin Duhamel son fiston-à-pistons qui officie dans cette calamiteuse chaîne BFMTV (chaîne reine de l’évasion fiscale) , Guillaume Tabard du Figaro (inutile d’insister sur ce vaurien) et – attention la classe – voilà la représentante du Monde dont on nous serine depuis tant d’années le sérieux et la neutralité : Françoise Fressoz invitée très très régulière de nos TV publiques. En aparté, citons le premier journaliste non-invité qui répercuta allègrement les éléments de langage présidentiel : Yael Goosz de… Libération, évidemment pas en reste.!

HOLLANDE AUSSI.

Tout ce petit monde doit être cité car ce déjeuner – dont tous leurs collègues taisent l’ampleur, les effets, les raisons, le sens – est le prélude à une campagne médiatique sans précédent. Cette solidarité de classe ressoudée ne vient pas à n’importe quel moment. Ce repas est organisé pour resserrer les rangs, pour marcher d’un seul pas contre le populo qui se lève (et pas qu’un peu) contre cette réforme des retraites qui risque de faire basculer le pays dans une horreur jamais vue et subie. Ces enragé(e)s du PAF ont beau plastronner et minimiser l’ampleur de la Révolte contre cette réforme des retraites, ils ne sont pas si naïfs que ça sur le rapport des forces du jour. Les Renseignements Généraux eux ne mentent pas dans leurs remontées à Beauvau et donnent vraiment le pouls du pays à leurs maîtres.

Cette bataille risque de mettre en danger jusqu’à Macron. C’est que plus le pouvoir des Dominants est contesté, plus la lutte s’exacerbe, plus le Pouvoir vis(s)e haut dans les médias et plus il s’organise et fait (va faire) preuve violence dans la rue.

Ce Déjeuner que Macron a essayé de tenir secret est une opération pour appuyer, marteler, pilonner les éléments de langage indispensables pour justifier sa réforme liberticide. C’est aussi via cette violence symbolique que pourra continuer de s’exercer sa domination. Pour la violence physique, Macron est déjà servi : il a déjà passé commande à son serviteur n°1 : Darmanin.

*

PS : Aux dernières nouvelles, les convives étaient au nombre de dix. Il en manquerait donc 4 à l’appel. Il serait d’ailleurs plus interessant de savoir pour qui ils travaillent, de savoir quels sont ces médias présents qui veulent tenir leur présence au secret. Bien inutile d’interpeller, bien entendu, ceux et celles ci-dessus invités déjà nommés : même pas penauds, ils passeraient devant vous la tête haute.