1. Avant toute chose, saluons les égyptiens et leur joie pharaonique. BiBi n’a pas osé mettre une petite vidéo où il fit la danse du ventre et cria à tue-tête son contentement de voir un peuple se libérer. Pas de position frileuse et adhésion pleine et entière au bonheur du peuple égyptien. De cela, on ne discute pas… on danse et on met à fond la caisse les chants d’Oulm Kalsoum (pour Dalida, on hésitera 🙂
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2. La sainte frousse de ce cher Hubert.
A chaque soubresaut mondial, les Médias (de France Inter à C dans l’air) mettent un point d’honneur à ouvrir la porte à notre bon vieil Hubert (Védrine) pour qu’il puisse y glisser son grain de sel. Cette fois-ci, ce sont les Inrocks, probablement impressionnés par la stature du Ministre des Affaires Étrangères de 1997 à 2002, qui l’invitent à blablater sur les évènements en Tunisie et en Égypte.
Il est cependant toujours curieux que personne ne rappelle d’où parle ce cher Hubert. BiBi comble cette lacune : Monsieur Védrine, invité de tous les mariages (celui de Delphine Arnault aux côtés de Sarkozy, celui de Chloé Bouygues/Yannick Bolloré) est une des têtes pensantes de LVMH de Bernard Arnault, septième fortune mondiale et Capitaine d’Industrie hors-pair. Ce très chic Bernard fait exactement la même chose : lorsqu’il veut parler d’Art, il fait tout pour qu’on gomme son appartenance au Cac40.
Donc, le Monsieur Védrine nous délivre jugements et fine analyse sur le séisme tunisien et égyptien dans ce dernier numéro des Inrocks. Voilà ce que ça donne :
– Il accrédite cette idée reçue : «Le système Ben Ali a été bien au début».
– Il a peur de la contamination : «Tout n’est pas transposable d’un pays à l’autre».
– Il refuse de faire la fête et de bouger sur la piste de danse démocratique. Il rate le bonheur égyptien qui s’annonce : «Je m’attends à un retentissement profond, durable mais pas immédiat et différencié».
– Il réaffirme cette distance aristocratique insupportable : «On devrait être prudent dans nos commentaires».
– Il nous offre le vernis magistral de l’expert en enfonçant des portes ouvertes: «On est dans une situation évolutive».
Et enfin, il appuie sur ce dernier constat qui ne déplaira ni à son Boss ni à Nicolas : «La polémique franco-française sur «on n’a pas vu venir» n’a pas d’intérêt». Il rejoint ainsi BHL qui, voulant préserver son précieux ryad à Marrakech, déclare dans le numéro du Point : «Reste que les situations [tunisienne et égyptienne] ne sont pas, pour autant, les mêmes et que les différences, n’en déplaise à la Pensée toute faite, l’emportent sur les points communs».
Manque aussi la réponse à cette interrogation-BiBi : Monsieur Védrine nous dira t-il si Ben Ali (et Moubarak) ont emporté leurs lingots d’or dans les sacs Vuitton de son Boss ? Sinon, faudra t-il le demander à Nicolas Bazire ou à Madame Chirac, tous deux membres du joli CA de LVMH pour obtenir une réponse ?