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Pulsions intertextuelles : Télérama, Montaigne et Laurent Bigorgne.

BiBi aime s’apercevoir que, par delà les siècles, des écritures sont comme des wagons. En les rapprochant, en les raccrochant, on se trouve embarqué dans des trains incroyables. En les mettant bout à bout – Ô surprise – voilà que ça roule ! Imperceptiblement les mots, les phrases et leurs sens retrouvent des couleurs semblables, un rythme commun. Voilà qu’elles finissent par dire les mêmes choses, des choses éternellement et terriblement humaines.

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Télérama et Montaigne.

Ainsi, lisant cette lettre tirée du courrier de Télérama, BiBi découvrit une analyse inédite, très juste et très fine, sur le rapport à l’autre (envisagée ici dans le cadre d’interviews de journaleux).

Les liens chez BiBi se font plus rapides encore que chez les Premiers des Classements Wikio. Il s’en alla derechef tirer le tome des Œuvres Complètes de Montaigne, se souvenant que le génial écrivain (dont l’Institut de Claude Bébéar, roi des stock-options, n’a guère eu de scrupules à s’affubler de son nom) avait aussi écrit là-dessus :

Montaigne et le Directeur de son Institut.

L’aventure-BiBi de sa pensée continua lorsqu’il lut cet article du Monde (page 3 entière SVP. Le Monde du 4 août) sur Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne. Ce sortant de Science-Po nous détaillait son carnet noir. Il s’offrait en modèle de travailleur infatigable… au service du libéralisme (pardon, bien sur, au service de la «Gauche libérale»), et paradait en exemplaire et vertueux stakhanoviste, bossant plus de 24 heures par jour (pauvres fainéants que nous serions).

Le petit coq du Think Thank au service des Puissants et de leurs idéologies, cherchait dans Le Monde un embryon de capital de notoriété. Cette magnifique vanité – sous couvert de modestie et de réserve –  fera très bien, à n’en pas douter, dans la Cour de Versailles et dans ses alcôves (de droite comme de «gauche»). Félicitations-BiBi à notre Étoile montante.

En échos aux méchantes pensées-BiBi, continuaient de se manifester avec force les «sauts» et les «gambades» de Montaigne. Les aphorismes de Michel Eyquem répondaient sans complaisance à la fringale de Laurent Bigorgne, enchaîné à sa science :

«Et combien ai-je vu de mon temps d’hommes abêtis par téméraire avidité de science ?» Ou encore :

«Combien d’honnêtes hommes ont rejeté tout leur certain à l’abandon, et le font tous les jours, pour chercher le vent et la faveur des rois et de la fortune».

Tout s’emballait : on quittait ce sinistre Laurent et l’esprit-BiBi vagabondait toujours.

Montaigne, Freud et Théophile Gautier.

Montaigne parlait à présent «peinture » : «Il en est de même en la peinture, qu’il échappe parfois des traits de la main du peintre surpassant sa conception et sa science, qui le tirent lui-même en admiration et qui l’étonnent». Conjonction étonnante avec le concept de pulsion chez Freud ou encore rapprochement avec ce qu’écrivait Théophile Gautier en arrêt devant l’œuvre de Rembrandt :

«Heureux l’artiste qui n’écoute pas les mauvais conseils de la prudence et redouble d’audace à l’heure où les plus fougueux deviennent sages, et, soutenu d’une conviction inébranlable, pousse son originalité même jusqu’à la furie et jusqu’à l’extravagance ! Nul peintre, nul poète n’a dit son dernier mot».

Montaigne, Freud, Théophile Gautier, Rembrandt : la Joie, la Rage, la Beauté novatrices, par delà les repères temporels.

Joie, Rage, Beauté contre tous les Rentiers, tous les Chiens de Garde et les sinistres Serviteurs des Maitres.

Fuck La Sagesse.

Rembrandt. La Ronde de Nuit.

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BiBi est tombé sur un petit livre de voyage de Théophile Gautier (1). Avec son ami Gérard de Nerval, le poète partit faire un tour