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Lire, relire, lier, se relier : des verbes contre les Pouvoirs.

Lire, relire. Lier, se relier. BiBi a slalomé entre les livres de Valère Novarina, de Primo Lévi, d’Arlette Farge et a écouté les chants déterminés (et parfois désespérés) des ouvriers de l’usine Doux à Graincourt.

Lire, relire. Lier, se relier : tout ce que les Pouvoirs détestent.

Echos contemporains : Bram Van Velde, Primo Lévi.

1. Bram Van Velde [à Charles Juliet] :  «Quelque chose cherche à naître. Mais je ne sais pas ce que c’est . Je ne pars jamais d’un savoir. Il n’y a pas de savoir possible. Le vrai n’est pas un savoir».

2. « Les mots ne sont rien. Ils ne sont que du bruit. Il faut beaucoup s’en méfier.Quand je vais vers la toile, je rencontre le silence».

3. « Ma toile propose mais n’affirme jamais. Ne pas chercher à convaincre. A prouver quoi que ce soit».

4. « On connaît plus souvent l’échec que la réussite. En peinture comme dans la vie».

5. « Quand je peins, je ne sais pas ce que je fais, où je vais. Je travaille jusqu’à ce que je n’aie plus à intervenir».

Primo Lévi

« Tous nous devons savoir, ou nous souvenir que lorsqu’Hitler et Mussolini parlaient en public, ils étaient crus, applaudis, admirés. Les idées qu’ils proclamaient étaient en général aberrantes, stupides, cruelles, et pourtant ils furent acclamés et suivis jusqu’à leur mort par des milliers de fidèles. Ces fidèles n’étaient pas des bourreaux-nés, mais des hommes quelconques, ordinaires, prêts à croire et à obéir sans discuter »

Il faut donc nous méfier de ceux qui cherchent à nous convaincre par d’autres voix que celle de la raison. Dans la haine nazie, il n’y a rien de rationnel. Nous ne pouvons pas la comprendre, mais nous devons comprendre d’où elle est issue et nous tenir sur nos gardes. Si la comprendre est impossible, la connaître est nécessaire parce que ce qui est arrivé peut recommencer« .

Les brèves annotations du peintre Bram Van Velde sont consignées dans le livre de Charles Juliet édité chez POL. Les deux longues citations sont de Primo Lévi.

Les Flèches de BiBi (15/26 avril).

Sièges pas éjectables.

Il y a peu de temps encore, on se bousculait pour occuper les sièges d’avion lors des voyages présidentiels. Demandez à Claude Askolovitch du JDD, Denis Olivennes et Inès de la Fressange, ils vous confirmeront. Aujourd’hui, l’Elysée brade ces mêmes places et trouve difficilement preneur. Chacun doit penser que ça ne porte pas chance de s’embarquer en avion avec un tel (ou untel) Président.

Coup de pied aux fesses.

Antoine Bernheim, 85 ans, parrain vénéré de Chouchou et de Vincent Bolloré, a été éjecté de la Présidence de l’assureur italien Generali, rapporte le Canard Enchaîné. « Quand on a été comme moi mis à la porte d’un magistral coup de pied, gémit-il, on est plutôt tenté de riposter ». Antoine, laisse tomber, tu n’es plus dans le coup. Assurément, tu manques vraiment d’assurance.

Villepin au cul des rappeurs.

Le mercredi 14 avril, Dominique De Villepin, ancien premier ministre, a quitté le cul des vaches du Salon de l’Agriculture pour celui des rappeurs et des poètes. Dans l’émission « Les Questions du Mercredi » sur France-Inter, Abd al Malik s’est prêté à cette Opération-Séduction. Attention Abd : on commence dans la rue et on finit au Salon (où l’on cause).

Amitiés anciennes.

On apprend dans le Monde que Villepin et Juppé sont copains comme cochons depuis très longtemps. Ils tentent aujourd’hui de semer ensemble des graines pour la levée du blé 2012. Ils s’aiment beaucoup mais est-ce qu’ils récolteront ?

Présentation de la Représentation.

Bakchich nous rappelle qu’à l’Assemblée Nationale (rapport annuel 2009), 1,38% des 577 députés sont ouvriers ou employés alors que ces derniers représentent 53% de la population active. Et plus encore : 118 élus (soit 20,45%) exercent une profession libérale (5,88% de la population active). A l’Hôtel de la République, la Chambre Nationale est toujours réservée pour la France d’En-Haut.

Gérard D., chiraquien.

Ce jeudi, Gérard Depardieu était l’invité de France-Inter. Deux répliques éléphantesques pour celui qui vient de tourner « Mammouth » au Cinéma : « Je n’ai jamais pensé à l’argent, c’est pour ça que je suis riche ». Et encore : « On ne change pas les zébrures d’un zèbre ». Eternel supporter de Jacques Chirac, notre Gérard ne changera pas : c’est qu’un éléphant comme lui, ça se trompe toujours énormément.

Edgar Grospiron et la Rumeur-2018.

« Gagar », grande Star des boites de nuits de La Clusaz et Président du Comité d’Annecy-2018, est le chouchou de Chouchou (pas celui de Chochotte). Aux Glières, le Président, toujours très lucide, a trouvé que « le choix de Gagar est vraiment un bon choix ». Certaines sources internes parlent du « stage » d’Edgar, à hauteur de 215.000 euros. C’est sûrement une rumeur. Une Rumeur qui ne l’est pas en revanche, c’est  que derrière Gagar, on trouve Jacques Séguéla, Stéphane Fouks et Havas-Sport.

La vie courante de Lance.

Lance Armstrong, copain de Chouchou et de Michou, a abandonné sa dernière course car il a été victime d’une gastro-entérite. C’est que lorsqu’on soulève le problème du dopage, on avance toujours en terrain glissant.

Rimbaud.

Le Figaro publie une photo inédite du Poète de Charleville. BiBi offrirait bien les Œuvres Complètes du Poète à l’UMP. BiBi voit très bien Chouchou lire «Une Saison en Enfer», Boorlo voguer sur un « Bateau Ivre », Rachida Dati plongée dans « Chercheuse de Poux » et les Députés UMP se payer « Mauvais Sang ». BiBi lit en attendant le « Soir historique » et la « Matinée d’Ivresse » 2012.

La langue japonaise est un casse-tête chinois.

Voila l’épisode extraordinaire que j’ai tiré du formidable livre de Marthe ROBERT (« La Vérité Littéraire » chez Grasset). Une réflexion sur une soit-disant erreur de traduction pas banale du tout. Je résume donc ici l’intervention de la Critique (traductrice de son vivant). Nous sommes à l’orée de la Déclaration de guerre de l’Amérique au Japon et « tout » va se jouer sur un mot, un seul verbe : MOKUSATSU.