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Faire Couple… (2) : à Monaco et à Venise.

Sans titre

Cette initiative de «faire couple» (1) m’a fait dériver encore plus loin lorsque le dernier numéro du magazine «Point de Vue» (13-19 mai) m’est tombé dans les mains et sous les yeux. Avec ce superbe hebdomadaire, la Machine-BiBi a commencé à marcher à plein régime imaginaire. Du «faire couple», lecteur et lectrice, en veux-tu ? En vois-là.

Le Tour de ma Méditerranée.

 ulysse

Lors de mes derniers jours, de mes dernières nuits, je n’ai guère eu envie de suivre les péroraisons des Artistes suivistes qui ont donné leurs bénédictions à Bernard Arnault et à sa Fondation Vuitton. Guère envie non plus de convaincre quelques Blogueurs de Gauche s’extasiant devant la multitude des Opérations politiques de Com. Mes oreilles n’en peuvent plus.

Il y a crise. Crise de notre Monde ? Pas forcément. Plutôt crise dans la représentation que nous nous en faisons (moi compris). Crise qui fait fêlure dans nos habitus et face à l’Inconnu (demain nous mourrirons) ; nous qui avons été élevés dans le Progrès glorifié, dans le Savoir tout-terrain, dans la Réponse à Tout.

Ces derniers jours, ces dernières nuits, j’ai donc décidé de me changer les idées en faisant le Tour de ma Méditerranée.

Lecture de Paris-Match du 13 janvier (Part.2)

BiBi, un peu moins enthousiaste qu’à l’ouverture du numéro, finit sa corvée de lecture de Paris-Match. Après les trois hommes (Guillon-Sollers-Valls), l’hebdo cancane sur trois femmes : Farah Pahlavi, Marion Cotillard et Danièle Thompson.

Farah Pahlavi.

Paris-Match pleure sur le destin de Farah Dibah qui a perdu son second fils. Par contre, l’hebdo ne pipera mot sur les souffrances passées des Iraniens, de ce temps pas si lointain où le Shah avait aux ordres une police qui torturait, pendait, emprisonnait, coupait les mains et les têtes à tout va.

Farah a quand-même beaucoup de chance dans son malheur d’exilée : «A 72 ans, elle réside principalement à Paris, rive gauche, où elle bénéficie d’une discrète surveillance policière [ah bon ? Qui paye ?]. Elle y mène une existence assez mondaine [dégustons le «assez»], est reçue à l’Elysée par Chouchou, côtoie les Chirac, les Giscard, les Pinault et se rend parfois à des premières, toujours élégante». BiBi se demande si, en partant d’Iran, elle a pensé à faire comme Leila Ben Ali : partir avec une tonne et demie d’or dans son sac à main. Bien entendu, vous avez  la réponse : c’était beaucoup, beaucoup plus.

Marion Cotillard continue de piaffer.


Toujours dans le même numéro de Paris-Match, on s’étend sur Marion Cotillard et Guillaume Canet : «Marion a quitté son appartement pour se rapprocher de lui [touchant !] dans le Marais [ah, quand-même !]. Mais ils n’habitent pas ensemble [Moderne le couple !]. Ils jouent aux 4 coins sur une jolie place autour d’un jardin [ils y jouent avec l’infantile Philippe Sollers ?], elle dans un deux-pièces sous les combles [comme elle doit avoir froid l’hiver – ou trop chaud l’été, la pôvrette]. Lui, dans un duplex un peu plus vaste».

Qui aura un clap de fin pour dire à Marion que Piaf, c’est fini ?

Danièle Thompson.


Tournons la page de ce si riche numéro : au Théâtre Marigny (propriété de Pinault simple François), Danièle Thompson, décorée récemment par l’ami Sarkozy, fait répéter Bernadette Lafont dans «L’amour, la Mort, les Fringues». Paris-Match rapporte une réplique de la pièce ce jour-là :

«Évidemment, maintenant, il y a le Botox… parce que là aussi… quelle misère ! Alors opter pour un visage tendu comme une peau de yack sur un tambourin au-dessus d’un corps plissé, franchement, où est l’intérêt ?».

Conseil à Danièle : si Carla et Arielle (Dombasle) sont invitées à votre Première, retirez la réplique.

Stéphane Fouks : le Roi de la Tambouille (2).

«Dans le gouvernement Fillon, on retrouve des petits Fouks un peu partout» note Le Point. Reconnu comme incontournable sur la place,  le Boss d’Euro RSCG va placer ses petits pions publicitaires sur l’échiquier politique Droite-«Gauche». Qu’on en juge : Florence Depret et Glawdys Huré (ex-consultantes de la Boite) deviennent les DirCom de la Maison UMP ; Marie-Emmanuelle Assidon, de la Maison Fouks, fait désormais les beaux jours de Martine Aubry, rue de Solférino. Fouks et ses ouailles suivent Valérie Pécresse, Frédéric Mitterrand, NKM, Laurent Wauquiez, Benoist Apparu et Bernard Kouchner (Fouks lui est précieux pour son lobbying africain) etc. En 2008, Xavier Bertrand remet au Fils de Pub la… Légion d’Honneur (probablement méritée pour services rendus à l’UMP).

Le carnet d’adresses de Fouks est incomparable. En lettres majuscules, les Patrons du Cac 40 : Michel Pébereau et Baudoin Prot de BNP Paribas, Henri Proglio d’EDF-Veolia, Henri de Castries (AXA), Stéphane Richard (France Télécom), Saint-Geours (UIMM) ou encore Noël Forgeard (Airbus) et Paul Hermelin (Cap Gemini).

C’est évidemment depuis l’apparition et l’installation de ces Consultants en Com’ que la Vie politique française s’est dégradée. Mitterrand avait ouvert la voie. Chirac ne fut pas en reste pour lui sucer les roues. Aujourd’hui, les méthodes de Chouchou et Chochotte sont ciselées à l’aune de ces Travailleurs de l’Ombre. Cet abâtardissement de la Politique, rabaissée à une promotion de tête de gondole, a aussi envahi et gangréné les espaces de la «Gauche». L’archétype du jeune loup de demain, sorti de la tanière Sciences-Po, porte par exemple le nom de Manuel Valls, conseillé – comme par pur hasard – par l’ami Stéphane. Comment expliquer et comprendre autrement la mise en avant régulière de ce piètre homme politique ?

BiBi ne saurait quand-même finir ce tour d’horizon sans redonner au bonhomme Fouks d’Euro RSCG un peu d’humanité. Il nous parle de son dépucelage, de cette «première fois» : «Lorsque j’ai vu notre premier spot publicitaire en zappant par hasard chez moi sur ma télé, j’ai éprouvé une grande émotion». Dire qu’il y a des gens qui vivent pour ça : pour cette étincelle d’extase, pour ce grand «bonheur» de pacotille !

A l’instar des Grands de ce Monde (Arnault, Pinault), le Caméléon Fouks est aussi un grand spécialiste et un amateur très éclairé d’Art contemporain. Ce qui est moins repéré chez lui, c’est son indicible joie de vivre (Il dira : «La Vie est un enchantement») et ce sont aussi ses remarquables et remarquées dispositions pour la… Cuisine. Tous les mercredis, il sert par exemple la soupe au Frère Lagardère. Reconnaissons deux qualités supplémentaires à notre Stéphane : le bonhomme a prouvé qu’il savait depuis belle lurette mettre ses plats à toutes les sauces (à droite comme à «gauche») et qu’il est passé Maître à préparer (et vendre) ses salades indigestes au gros gratin.

Leroy et la « Jeune fille ».

BBB Leroy

On savait que, sur le tard, les Puissants n’aimaient guère rester en retrait. Tapis dans l’ombre jusque-là pour n’être reconnus que des initiés, il leur vient le désir irrépressible de se mettre à tout prix sous les projos, de vouloir être reconnu et aimé du plus grand nombre, d’être quasiment populaire ( Oh, c’est d’un chic !). Quand la Mort pointe le nez, on s’étale, on se met en avant, on délivre ses jugements, on donne de la voix et de l’écrit.