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Le Nouvel Europe 1 ? Apolitique, évidemment !

Denis Olivennes qui fait de la politique comme Monsieur Jourdain faisait de la prose (sans le savoir) a quitté le Nouvel Observateur pour se mettre au service d’Arnaud Lagardère à Europe 1. Le Monsieur a également pris la tête de la direction opérationnelle du nouveau pôle d’information de Lagardère Active.

Dans le dernier numéro d’un Télérama bien complaisant, le voilà qui clame haut et fort : «On ne doit pas voir les empreintes digitales des journalistes». Mais, hélas, le voilà aussitôt rajoutant : «Arlette Chabot, (1) que je viens de nommer à la tête de la rédaction manifeste régulièrement son indépendance». Arlette Chabot et son indépendance ? A la question posée par un étudiant  à l’Ecole de Journalisme de Bordeaux («Pourquoi participez-vous au dîner du Siècle ?»)  notre Camarade Arlette, vieille amie de Giscard d’Estaing, journaleuse évidemment toute a-politique, répond : «Les gens qui ont réussi dans la vie s’y rencontrent. J’y suis depuis trois ans, ça ne me gêne pas». C’est bien connu : au Siècle, cercle des Capitaines d’Industrie et du gratin médiatique, on ne discute pas politique et on y discute qu’avec des «gens qui ont réussi dans la vie» !

Autre élu de Lagardère : Olivier Duhamel, éternel collaborateur des Matins de France Culture (radio repaire de la Gauche de la Gauche comme chacun sait). Ce socialiste tendance très très tiède, courant Sciences-Po, Oui-ouiste convaincu, tient la tranche politique de 7 h40. Pour Olivennes, ce «Duhamel n’est pas un homme de droite». La preuve ? Il est un éminent membre du Siècle où il doit probablement défendre les intérêts supérieurs du prolétariat.

Europe 1 refait donc sa vitrine.

Guy Carlier, dont l’admiration pour Sarkozy ne se dément pas, est élevé au grade de Fou du Roi.

Jean-Pierre Elkabach ne suivra pas le conseil de Georges Marchais – celui de se taire. Il sera toujours là : apolitique, naturellement. Il lui en faut du culot pour lâcher ça : «Il faut en finir avec l’invasion des faits divers et des peoples abêtissants». Ah, ce Jean-Pierre ! BiBi se souvient comment il s’adressa à notre Chouchou pour que le Président lui-même intervienne, donne ses conseils avisés pour le choix d’un journaliste par la station. (Article Acrimed).

Et puis, il y a Patrick Roger.[ ATTENTION : PAN SUR LE BEC de BIBI sur Patrick ROGER d’Europe 1. Celui du Monde est un homonyme 🙁 Lire Commentaire (5)] Mais bon sang mais c’est bien sur ! Patrick Roger ! Sur le stupéfiant travail de ce journaleux – qui présentera Le Grand Direct de l’Info de 12 heures à 13 heures 30 à la place de Morandini, BiBi convie ses lecteurs à lire l’incroyable billet que ce lèche-bottes écrivit pour la défense d’Eric Woerth. Apolitique en diable !

Enfin, faut-il rappeler ce que tout article cache en ne l’évoquant que par la bande, en en parlant que comme une banale banalité ? Il le faut : Europe 1 (2) est donc propriété et chasse gardée de notre Grand Marchand de Canons, petit frère de Sarkozy : le tentaculaire Arnaud Lagardère.

Lui aussi, apolitique et gentil amateur de tennis.

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(1) Souvenir-souvenir !  Arlette Chabot présenta ses excuses – avec moult génuflexions – au grand démocrate Jean-Claude Juncker. Ce dernier attaqua un journaliste de France 2. Crime de lèse-majesté : ce dernier osa présenter le Luxembourg comme une gigantesque lessiveuse d’argent sale.

(2) Que les lecteurs pro-Europe1 ne viennent pas protester contre le mauvais esprit-BiBi ! Ils se tromperaient lourdement en croyant que BiBi assimile TOUS les journalistes de la Station à des journaleux. ( BiBi salue ici par exemple Guy Birenbaum). Il se trouve juste que les mauvais herbes font ménage avec les fruits et légumes et que seuls les proprios du Jardin ci-dessus nommés sèment de la mauvaise graine.

Eric Woerth ? Mais tout « Le Monde » l’aime !

BiBi ouvre le Monde de ce jeudi 28 octobre. Tiens, encore un article sur Éric Woerth. Pas anodin, il est en page trois. Rédigé par Patrick Roger, il s’intitule : « Éric Woerth : trois mois de solitude » En bout de lecture de l’article, on se pince : non, y a une erreur. Mais en seconde lecture, ça se  confirme. Constat d’évidence : ce pauvre Éric ! Comme il a dû souffrir !

BiBi a tiré la « substantifique moelle » de ce panégyrique. Pour ceux qui – en ce jour de grève – n’ont pas trouvé le Monde, en voici la traduction-BiBi qui laisse bien volontiers la parole à ce cher Journaleux, le canard laquais du jour, Patrick Roger :

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«Cher Éric,

Pour moi, tu es une sorte de poor lonesome cow-boy, très injustement martyrisé ! Esquissant «un sourire timide» qui ne peut mentir, tu captes déjà notre sympathie car en toi, «ni triomphalisme, ni arrogance». Nous savons combien toutes ces épreuves t’ont «fragilisé» et nous t’admirons d’avoir su finir «ton long marathon».

Peu de gens savent – comme tu nous l’as dit en confidence –  que tu as traversé «des moments difficiles, de grands moments de solitude». Oui, tous ceux qui t’attaquent en éructant ne connaissent rien de toi : ils ne devraient pas t’en vouloir d’avoir défendu ce magnifique projet de loi ! Ils ne devraient pas t’en vouloir, toi qui parle «discrètement», toi qui as traversé «trois jours de travail en commission» comme autant d’ «épreuves» ?

Moi, je laisserai tomber de côté tous ces ragots sur toi et Madame Bettencourt : on en a assez dit, on a même tout dit.

Après tout, tu es un citoyen comme les autres, avec ta grandeur et tes faiblesses, avec tes émotions et tes colères, hein ? Je me dois de faire taire ces critiques injustes et plutôt louer ta «descente» – avec courage n’est-ce pas ? – «dans la fosse aux lions».

«A l’Assemblée», dis-tu, tu as essuyé «des balles réelles» et moi, Patrick Roger, j’en suis le témoin. Et si tu as traité une députée socialiste de «collabo», c’est que… hein ? quoi ? «elle l’avait bien cherchée».

Je dois dire que tu poses un regard lucide et incontestable sur toi-même en le disant mieux que  je ne pourrais l’écrire : «Ma ligne, dis-tu, c’est d’être combatif sans tomber dans la provocation». Tu es en effet l’exact contraire de tous ces braillards qui ne te laissent pas en paix faire ton travail si utile pour le Bien commun.

Ils devraient te voir, «armé de patience, endurer ces débats pendant de longues heures où tu es assis, seul, au banc du gouvernement, accompagné des jeunes membres de ton cabinet». Tu parles évidemment du très gentil Sébastien Proto, l’ami intime d’Antoine Arnault qui fait des Affaires avec Betfair, de Vincent Talvas qui disait avec raison que tu es «un des hommes politiques les plus réglo que j’ai été amené à rencontrer». (et contrairement à ce qu’écrit BiBi sur son blog, Vincent a bien dit «réglo» et pas «rigolo»).

Pour moi, cher Éric, tu es une figure de Héros shakespearien à travers ta simplicité. Tu es la Grande Victime qu’on veut crucifier. Seul contre tous, tu en es devenu sublime. Comment peux-tu être honni des foules alors que tu as fait consciencieusement ton travail ? Et jusque dans l’adversité, tu luttes, tu résistes : «On a essayé de fracasser mon image mais j’ai gardé la tête froide»

Fracassé ou non, moi, Patrick Roger, je t’aurai aidé de toutes mes forces, de tout mon cœur, à recoller tous les morceaux. Et de morceau de choix, j’espère que mon article en est un.

Merci, Eric, mille fois merci».