Michel Boujenah change de casquette. D’humoriste, le voilà acteur puis réalisateur puis directeur de Festival. Pourquoi pas ? Ce qui reste pourtant surprenant pour BiBi, lecteur de son interview au JDD du 26 juillet, c’est cette extrême facilité avec laquelle l’humoriste passe d’un statut à un autre dans le Réel.
Ce passage-là n’est interrogé ni par l’acteur ni par le journaliste comme si, dans cet espace social spécifique, ce changement était naturel, comme s’il allait de soi, comme s’il se faisait sans heurts, sans difficultés.
Pour BiBi, il serait interessant de savoir comment passer d’une fonction spécifique (humoriste) à une autre (réalisateur de longs métrages), comment trouver appui pour matérialiser ce va-et-vient, non par voyeurisme mais par intérêt sociologique.
En contrepoint des trente ans de carrière et de la traversée du désert de l’artiste, BiBi a relevé les propos de Guy Eyermann, délégué CGT de l’usine New Fabris :
«Nous avons été virés comme des malpropres. Du jour au lendemain, PSA et Renault ont cessé leurs commandes. Les 366 salariés seront jetés à la rue après, parfois, 20 ou 30 ans de travail. Impossible de retrouver un emploi».
Des propos qui pèsent bien peu : ce n’est pas dans le journal du Frère Lagardère qu’on en fera un article.
Guy Eyermann, Michel Boujenah : deux places différentes, un même Monde.