*
Lautréamont et «les Grandes Têtes molles ».
Il est des refrains, des morceaux de prose, des textes qui ont été des brûlures et qui restent accrochés à votre mémoire comme du chiendent. Par exemple les lectures des œuvres de Lautréamont (Chants du Maldoror et Poésie). Reviennent ses mots, ses prises de position. Autant d’entreprises de démolitions jouissives, sans complexe et sans complaisance : «La poésie est la géométrie par excellence, écrivait-il dans Poésie1, Depuis Racine, la poésie n’a pas progressé d’un millimètre. Elle a reculé. Grâce à qui ? Aux Grandes-Têtes-Molles de notre époque».
Et de citer entre autres Chateaubriand le Mohican, Jean-Jacques Rousseau le Socialiste grincheur, Goethe le Suicidé-pour-pleurer ou encore Lamartine, la Cigogne larmoyante.
L’imposant volume de Bécassine.
Aujourd’hui, autre réminiscence : celle de Bécassine. Chère Bécassine qui s’asseyait sur les auteurs… position volontaire et téméraire avec cette idée de les mettre plus bas que fesse. Chaque Membre du Club de Bécassine se souvient de cette jolie anecdote. Un Universitaire, vieil homme grincheux et envieux, avait rédigé une thèse volumineuse qu’il avait confiée à la BiBliothèque Municipale de Quimper. Un jour, la bibliothécaire vint lui dire la bonne nouvelle : quelqu’un avait emprunté son savant ouvrage ! Le vieux bonhomme, fou de joie, alla s’enquérir de cette lectrice : c’était Bécassine. Bécassine avait choisi le plus gros volume possible de la bibliothèque pour s’asseoir dessus et ainsi, pouvoir se mettre à niveau de sa table de couture. Voilà donc où le produit livresque du vaniteux Universitaire avait pu être ravalé… pratiquement au niveau le plus bas, plus bas que la ceinture, plus bas qu’à l’orée des fesses (nul besoin d’un dessin pour repérer l’endroit).
Reste à dresser la liste des livres empruntés par les Bécassin et les Bécassine des Temps Présents.
Les premiers choix de BiBi.
Dominique de Villepin : «Le soleil noir de la puissance», «La chute ou l’Empire de la solitude: 1807 – 1814» ou encore «Notre vieux pays».
Jean-François Copé : «Un député, ça compte énormément». «J’arrête la langue de bois» (!)
Valérie Giscard d’Estaing. «La Princesse et le Président».
Eric Zemmour. «Mélancolie française».
Éric Besson. «Pour la nation».
François Bayrou. «Abus de Pouvoir». «2012, état d’urgence»
Patrick Balkany. «Une autre vérité, la mienne»
Laurence Parisot. «Un piège bleu Marine»
Alain Juppé. «Je ne mangerai plus de cerises en hiver»
Michèle Cotta. «Cahiers secrets de la Ve république t.4 (1997-2007)»
Claude Allègre. «Peut-on encore sauver l’Europe ?» «Figures De Proue»
Luc Ferry. «Chroniques du temps présent».
Rama Yade. «Plaidoyer pour une instruction publique».
Max Gallo. «De Gaulle, les images d’un destin». Avant-Propos D’Yves Guena.
Ivan Levaï. «Chronique d’une exécution».
Manuel Valls. «Pouvoir»
Pál Sarkozy. «Tant de vie».
Michel Onfray. « La pensée du midi ; archéologie d’une gauche libertaire. Archéologie d’une gauche libertaire».
Roland Dumas et Jacques Vergès. «Sarkozy sous BHL».
Hubert Védrine. «Francois Mitterrand ; un dessein, un destin».
Simone Veil. «Discours de réception de Simone Veil à l’Académie française». Etc, etc.
Bécassine, c’est ma voisine !
Qu’il est bon ainsi d’avoir les fesses si bien calées ! Rien n’interdit donc à l’ami(e) internaute de poursuivre l’inventaire de Bécassine en recensant les grands Livres de la Littérature française contemporaine (du Journal de Didier Goux aux Opus de Jean d’Ormesson), les CD de la Grande Chanson française (partir de Vincent D. et aller jusqu’à… tutti quanti), sans oublier les DVD du Cinéma français (de Danièle Thompson à Christian Clavier).