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Ahurissant ! Le Monde-Magazine nous délivre un cliché de toute beauté : Un ministre (Frédéric Mitterrand) en pyjama !
On avait eu les godillots UMP, on a eu droit à la veste retournée de Besson, à la Rolex de Séguéla, aux chaussettes trouées de Jean-Marie Messier, aux jupettes des ministres-femmes de Juppé, on aura droit désormais au Pyjama-culte de Frédéric Mitterrand (« Le Monde Magazine » numéro 30 !).
Un pyjama bleu ciel aux fines rayures blanches dont il n’a pas ouvert le col (Cou serré que notre Ministre, non ?) Un pyjama zébré, fait probablement de ce tissu de flanelle qu’adorait le Grand-père de BiBi. Monsieur le Ministre repose sur un lit double sans couette mais avec un drap du dessus, lui aussi bleuté, et un jeté brodé probablement par Mère-Grand. « Le meilleur moment de la journée » précise Freddy. Qu’est-ce à dire ? Qu’il existe d’autres moments de la journée moins apaisants ? On aurait aimé qu’il en dise plus.
Ce qui en dit long, ce sont ces quelques livres étalés au hasard. Une culture éclectique : dans le coin droit, un beau livre sur Dior; sur le lit, négligemment posés (Monsieur, très cultivé, lit plusieurs livres à la fois) : les Mémoires d’Outre-tombe de Chateaubriand (Oh, cette meeeeerveilleuse langue française), le Pol Pot de Philip Short (Hé quoi, Freddy est aussi très politique in-ter-na-tio-nale), un Benoit Duteurtre et, bien en évidence, le 10/18 de John Fante (« Les Compagnons de la Grappe » – dont on ne pourra éviter le mot facile : un… livre à ne pas lâcher).
Un éclectisme à l’image de ce que veut donner à voir Monsieur Frédéric : cultivé dans et hors de nos frontières. Au mur, les photos amplifient l’impression : photos de Venise, de Mykonos sur ton sépia (toujours cette envie de faire le coup de l’éternelle jeunesse en nous fourguant du Vieux Sentimentalisme à la petite semaine).
Ce premier cliché incroyable aurait été bien entendu ridicule s’il n’y avait eu un correctif – toujours en photo – avec cette image solidaire du Pense-Bête où on peut lire le nombre incroyable de tâches surhumaines à accomplir par notre Freddy («une soixantaine de points »). D’une écriture assurée (la sienne), Freddy se (nous) détaille les endroits à visiter, les lieux à découvrir, les expositions à honorer etc. La légende précise : «Pense-Bête rédigé d’une traite [il a une mémoire d’éléphant, le bougre] par Frédéric Mitterrand UN MATIN AU REVEIL ».
Ainsi donc, ne nous fions pas à cette première image de Lézard matinal. Avec ces deux photos fondues en une, tout s’éclaire : Frédéric commence son travail bien avant de se lever. Elle est peut-être là l’image du Quinquennat : Frédéric Mitterrand (« entre sept heures et huit heures » – bien tard quand-même), c’est évidemment la France qui se lève tôt.
En regardant une dernière fois le cliché du Ministre sereinement couché, BiBi se dit que c’est cette couleur qui l’indispose, cette couleur sépia de chaque cadre accroché aux murs de la chambre de Freddy. Ce sépia marque la Mort d’une époque et le Crépuscule de son Idole (Sarko).
L’ impression de BiBi se double d’une seconde : ce lit Vieille-France, c’est peut-être tout aussi bien le futur lit de mort de Freddy sur lequel se pencheront tous les Oubliés de la Culture pour lui fermer les yeux.
Lire aussi l’article de Dominique Hasselmann qui a dégainé plus tôt que BiBi à propos de la même literie mitterrandienne…
Lorsque BiBi a ouvert le « Monde », le Monde s’est ouvert à lui sur ces deux photos : l’une couvrant la Une du « Monde Magazine » (Ségolène Royal, l’Effrontée) l’autre se trouvant en page intérieure, dans les replis de l’édition du samedi («La Baigneuse de Coney Island » photographiée par Lisette Model).
Malgré le Monde qui les sépare, ces deux photos se sont imposées à lui ensemble. En écrivant sur cette contigüité, BiBi s’est (un peu) découvert à lui-même, s’est un peu ouvert, à son tour, au Monde.
Quand les modèles ne fixent pas l’objectif…
Ségolène a déjà glissé, les yeux fermés, entre chatouilles et jouissance. Elle se veut hors-temps. La New-yorkaise se laisse attendrir, toute présente au Présent. C’est dimanche de sortie, et la voilà – comme souvent les dimanches de printemps et d’été – sur le sable de Coney Island : elle a fini, un peu éreintée, sa longue semaine chez Harper’s (Dieu que les clientes ont été exigeantes !) et elle se prélasse dans le maillot de bain acheté en soldes l’année précédente.
Deux femmes, deux plaisirs.