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J’ai envoyé mon Journal de bord au Père Noël.

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Cher Père Noël,

Tu vas bientôt mettre les pieds sur terre, sur notre sacrée bonne terre mais peut-être ne sais-tu pas trop ce qui s’y passe. Oh, je ne te ferais pas de longs discours. Tu sais de quelle façon j’esquive les grandes pensées, hein ? Pour que tu comprennes mes joies et mes tourments, je t’ai préparé un tout petit cadeau : c’est le Journal de bord de ma semaine.

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« Le Messager » : une presse régionale indépendante ?

On lit beaucoup «Le Messager», hebdomadaire régional dans les montagnes de Savoie et Haute-Savoie. Dans la hiérarchie de la presse hebdomadaire française, l’hebdo est au 4e rang (sur près de 290 titres). BiBi y a trouvé parfois de beaux articles et en avait fait part. 

Se souvenant d’un billet du 16 avril 2009 portant sur le tri et la sélection du courrier des lecteurs, BiBi a voulu voir si les choses avaient changé. Il s’est donc précipité sur la page 58 de l’édition du 5 avril 2012 (soit trois années après). Ô surprise ! Tout avait changé mais comme le disait le Comte de Lampedusa dans le Guépard : «Tout change pour que rien ne bouge». Examen de la sélection des lettres de la semaine dans cette boite aux lettres censée représenter un éventail démocratique…

Victor Martin, résistant belge.

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Drôle d’impression que celle de connaître en un temps record la destinée d’un être jusqu’alors inconnu de vous et définitivement disparu. Jeudi 10 novembre, paraît le numéro de l’hebdomadaire Le Messager et dans ses pages internes, BiBi est attiré par un article : «A la Mémoire de Victor Martin, envoyé en «mission de reconnaissance» à Auschwitz». (1).

Revint alors en mémoire de BiBi son voyage à Auschwitz-Birkenau avec le Train des Justes en avril-mai 2001. Un train aux 14 wagons qui portaient, chacun, le nom de Justes parmi les Nations. BiBi se souvient de cette conversation avec Jeanne Brousse qui fit son simple devoir en fournissant de fausses cartes d’identité à ceux et celles qui fuyaient l’Oppresseur nazi.

Mais qui est Victor Martin ? Quel homme fut-il ? Pas un Juste. Un non-juif, de nationalité belge, sociologue de profession, né en 1912 (il a donc 30 ans en 1942). Le bonhomme se distingua durant la Seconde Guerre Mondiale en ramenant d’une mission en zone allemande les premières informations fiables sur le destin des Juifs déportés en Allemagne et sur le fonctionnement du camp d’Auschwitz.

Sitôt entré en résistance, il intéressa ses compagnons qui virent en sa maîtrise de la langue allemande un atout. On lui proposa aussitôt une mission secrète en terrain ennemi mais sa mission fut autre qu’il ne l’avait imaginé. A la demande du responsable du «Comité de Défense des Juifs», il fut en effet chargé de récolter des renseignements à propos des trains de la déportation des Juifs de Belgique.
Sous couvert de préparer un mémoire sur la «psychologie différentielle des classes sociales», il obtint non seulement des rendez-vous avec le sociologue Léopold Von Wiese à Cologne et un autre confrère de l’université de Breslau (ex-ville de Wroclaw) mais aussi la permission de se rendre entre le 4 et le 20 février 1943 à Francfort, Berlin et Breslau.

À Katowice, dans un bistrot non loin d’Auschwitz, Victor Martin rencontra des ouvriers français du STO qui lui décrivirent l’élimination massive des Juifs et leur incinération.

Il écrivit : «Ici tout le monde sait et tout le monde se tait». Il constate «qu’on tue à l’arrivée tous ceux qui ne peuvent travailler» et griffonne dans un bref message : «Femmes et enfants exterminés, hommes esclaves travaillant jusqu’à l’épuisement, ensuite supprimés».

Arrêté par la Gestapo, il fut emprisonné le 1er avril 1943 au camp de Radwitz où il servit d’interprète. Il s’en échappa le 15 mai de la même année. Rentré clandestinement en Belgique, il fit rapport à ses amis résistants du Front de l’Indépendance qui transmirent le résultat de ses investigations à Londres. Arrêté une seconde fois, il s’évada du camp de Vught en Hollande.

Après la guerre, Victor Martin travailla au Bureau International du Travail (BIT) de Genève avant de prendre sa retraite à Féternes en Haute-Savoie. Il s’installa au lieu-dit «Le Creux» en 1977 et mourut dans l’anonymat en 1989.

A l’heure où certains Européens se félicitent de la nomination de Lucas Papademos («Une bonne nouvelle» selon Jean Quatremer, le correspondant de Libération) qui fait entrer 4 chemises brunes dans son gouvernement, il n’est pas inutile de rappeler l’itinéraire de Victor Martin, résistant belge né non loin de la Capitale européenne.
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(1). L’article mis en ligne est paru dans le journal «Le Messager» (10/11/2011). Il est signé de Marie Selex. Pour lecture, cliquez sur la photo 1.

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La mission de Victor Martin par La_Huit

Claude Askolovitch (suite et fin).

Il y a des lecteurs attentifs du Blog à BiBi au Journal Le Messager. Les aventures de Claude Askolovitch avec BiBi y sont expliquées dans cet entrefilet (numéro du jeudi 18 février). De la Pub involontaire qui fait sourire BiBi.

Mais la pêche au gros Poisson est terminée. BiBi a plié ses gaules, rangé ses hameçons et a rentré son petit bateau.

Et a tout rejeté au Lac.

Revenons les deux pieds sur terre, là où y a mieux à faire : lire le JDD de ce dimanche par exemple.

Quelques lecteurs du Messager de Serge Dassault.

Serge Dassault est notre Messager.

Le Messager, du pôle Presse Alpes/Jura, fait partie de ces hebdos régionaux qui distillent des nouvelles proches d’un lectorat très diversifié. C’est le groupe du grand démocrate Serge Dassault qui, via la Socpresse, est propriétaire de la totalité de l’hebdo haut-savoyard. Pêle-mêle, on y trouve des infos locales et régionales sur les deux Savoie. De la rubrique «Cinéma» au calendrier des manifestations de la semaine, peu de choses échappent aux correspondants du journal. Ce qui fait le délice de BiBi, c’est la sélection hebdomadaire des lettres de lecteurs dans le Forum, rubrique «C’est votre Avis». Le tri est évidemment très sélectif. Sur les 4 lettres de la semaine du 9 avril, 3 méritent le détour.
La première, de Jacqueline M., nous parle de la Turquie et d’anti-américanisme : «Obama ne pense qu’aux intérêts de son Pays (…) Bravo donc à Little Nikos pour sa fermeté».
La seconde prend position contre les Manifestations : «Cessons de prendre des gants avec ces gens-là et interdisons systématiquement les manifestations «pacifistes» qui ne sont que des prétextes pour les casseurs». Merci Marcel.
Enfin, troisième réaction, celle de Yves B., de Marnaz : «Le Pays ne s’en sortira que lorsque les Français ne penseront plus à être assistés». BiBi rappelle à notre aimable lecteur que ces «assistés» (chômeurs mais pas fainéants) de Haute-Savoie ont dépassé le cap des 24000 le mois dernier (+ 3,6% sur un mois, + 45,8% sur un an) et que certains d’entre eux, les salariés de Rencast, occupent leur usine qui fabrique des pièces destinées à la production des Twingo.
Les messages du Messager de cette semaine sont parfaitement clairs : «Pas d’étrangers turcs, pas de manifs, pas d’assistés et des bravos pour Little Nikos».
Jacqueline, Yves et Marcel, c’est la France de Dassault : France profonde, France éternelle.