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Dernières Nouvelles de la Cour.

La Cour et ses Comptes.

A plusieurs reprises, Philippe Seguin, décédé ce jour, avait sévèrement taclé Chouchou sur sa tenue des comptes. Par exemple, il avait épinglé notre Président sur ses dépenses pharaoniques lors du sommet de la fantômatique Union pour la Méditerrannée. On aura droit aux sincères condoléances de Chouchou sur tous les écrans et toutes les Ondes. De sa part, on peut s’attendre à un rapide remaniement de cette Cour qui… compte et comptera beaucoup pour lui.

Anne Fulda, journaliste élyséenne.

Anne Fulda nous apprend dans son billet du Figaro que Chouchou «ne présente plus ses vœux à une Presse qu’il ne porte pas en très haute estime après l’avoir utilisé avec maestria et domptée durant des années durant ». Charmant non… lorsqu’on sait qu’Anna aurait pu être la Première Dame de France. « Utilisée avec maestria » et «domptée» : BiBi ne sait pas trop de qui, de quoi Anne Fulda parle ici. De sa Corporation ? Ou bien fait-elle, là, un retour sur son passé ?

Frédéric Mitterrand le Top du Courtisan.

On se souvient de sa phrase reprise par le JDD : «Je ne suis pas là pour être dans le moule». Un vrai rebelle que notre Freddy, bras en écharpe. Quand, au début de la réunion de rentrée 2010, Chouchou lui dit : «On abandonne le scooter quand on est ministre», Frédéric-l’Insoumis, se dresse fièrement, relève sa mèche rebelle et déclare à sa sortie aux journalistes : «Pour moi, le scooter, c’est fini». Encore un qui… même debout, se couche.

Un Courtisan de Campagne.

Oyez Hoyé, Braves Gens ! Bernard Hoyé (Maire de Gonneville-sur-Mer dans le Calvados), refuse de retirer un portrait du Maréchal Pétain affiché dans la Salle des Mariages de l’Hôtel de Ville. On attend les protestations d’Eric et de Brice contre cette offense à la République. BiBi, placide et de bon conseil, a déjà averti Monsieur Hoyé que le 6 juin prochain, les Américains débarqueront sur les plages et qu’il fera mieux, alors, de faire ses valises et de filer en quatrième vitesse. A Vichy par exemple.

Déjeuner chez MAM(my).

13 ministres à table pour un déjeuner à l’initiative de MAM. Comme d’habitude, Chouchou s’est invité à l’apéritif. Bizarre pour quelqu’un qui ne boit pas d’alcool. Monsieur s’est éclipsé au bout d’une heure. Avec son… Verdeaux ?

« L’ambiance était chaleureuse » a dit Fadela Amara. La rebelle féminine, ni pute, ni soumise, a impressionné son monde. Pleine de courage, magnifique de bravoure, elle a osé interpeller le Chef Suprême : «Il faut plus de femmes politiques, Monsieur le Président !» Un Frédéric Mitterrand au féminin, non ?

Roselyne Bachelot, elle, a vécu ce déjeuner comme «un petit oasis en début d’année». Probablement qu’elle n’a été prise en grippe par personne.

BiBi remet le couvert pour ses amis-lecteurs : Tartare de Saint-Pierre accommodé de quelques grains de caviar/ dos de bar grillé avec sa fleur de courgette farcie au plat/ fromage/ gratin de fruit rouges. MAM a ensuite offert un cadeau à chacune : une « bougie au thé vert de Baccarat ». Dans son compte-rendu, le Figaro minimise l’importance du présent en rappelant que nous sommes en «disette budgétaire». Soit. Mais si MAM a offert ces cadeaux en sortant son propre porte-monnaie pour quelle raison le Journal de Dassault précise que le cadeau ne coûte pas cher et parle de «disette budgétaire» ? Alors, s’interroge BiBi, Argent public ou cadeaux aux frais de MAM ? Que MAM vienne nous éclairer sur ces 14 bougies, les commentaires-BiBi lui sont ouverts.

Pas de potage mais des Papotages.

Le Figaro rapporte que «les femmes-ministres ont papoté pendant plus d’une heure». Elles ont parlé des sports qu’elles pratiquent (lorsqu’elles sont probablement invitées aux Sports d’Hiver par les Stations de Ski huppées), elles ont causé des boutiques chics de la Place Vendôme (Certaines ont du voir Valérie Hortefeux au bras de Charlotte Rampling). Mais ce n’est pas tout : entre le poisson que MAM adore et le fromage, la conversation a oscillé entre le «sérieux et le frivole». On y a parlé des… « Hommes séduisants du Parlement ». Secrets d’alcôves pour 13 ministres et Secret-Défense pour Madame Alliot-Marie.

Les Vieux de la veille : Bigeard, Pasqua, Chirac et Bergé.

Les Vieux

1. Ce «vieux connard» de Bigeard (c’est lui qui se dénomme ainsi et ce n’est pas BiBi qui ira le contredire) a réapparu dans le Figaro de ces derniers jours. Le «vieux» est toujours là, bon pied, bon œil. A croire que les guerres d’Indochine, d’Algérie, ça conserve. Il a toujours gardé son humour : «Vous savez, à 20 ans, j’étais antimilitariste. D’une certaine manière, je le suis resté. Dans l’Armée, peu de gens m’ont impressionné». Devant un tel sens de l’humour, voilà BiBi qui en est tout… désarmé.

Le Colonel Marcel Bigeard (93 ans) nous délivre ensuite cette petite monstruosité : «Aujourd’hui la France a du mal à supporter de perdre des hommes. A Dien Biên Phu, on avait 40 morts par jour. Moi, je pense que si on ne supporte pas les conséquences de la guerre, mieux vaut ne pas la faire». Son ego surdimensionné le pousse à collectionner ses propres bustes, les plaques de rues à son nom et des albums de photos en nombre.« Aujourd’hui encore, dit-il, ça emmerde le Pouvoir d’avoir un Bigeard vivant». Pauvre «vieux connard», pour le Pouvoir, il n’y en a qu’un qui soit vivant : c’est Bigard et il se prénomme Jean-Marie.

2. Autre vieux de la vieille : Pierre Bergé (79 ans) mécène et entrepreneur des bonnes causes, grand ami de Line Renaud, d’Alain Minc, d’Yves Saint-Laurent. Il a, lui aussi, sa petite page dans le Figaro (vendredi 30 octobre). Le «Vieux» se manifeste au crépuscule de sa Vie, toujours avec ce désir de reconnaissance éperdu et pathétique. Il veut se faire mousser avec ses Donations, ses Associations caritatives, ses Ventes au profit de. On dirait qu’il a une mauvaise conscience qui le taraude. «Toujours sur tous les fronts» écrit le Figaro, comme si Pierre Bergé était increvable, humain, plus qu’humain. Ces Vieux aiment par-dessus tout qu’on les aime, effet-boomerang de leurs dons faramineux (la vente de Pierre Bergé a rapporté 342,5 millions d’euros). Ce Pierre a le cœur à «gauche» mais il «aime bien» Nicolas Sarkozy. «Il n’a pas dit son dernier mot pour se représenter à l’Académie Française», écrit encore le Figaro. «La Gloire, cette vermine» écrivait de son côté Elias Canetti.

3. La Mort. La Mort qui rôde et qui fait s’ouvrir les bouches avant qu’elle ne nous cloue le bec. Dur, dur de passer sa Vie à mentir. Aujourd’hui, les Vieux de la trempe de Pasqua (83 ans) veulent régler leurs comptes. Le Père Charles enjoint Jacques Chirac de «prendre ses responsabilités» avant de descendre Alain Juppé (qui, lui aussi sur le tard, commence à balancer) et avant de faire la peau à Edouard Balladur-à-cuire. De son côté, Philippe Seguin sort de son enclos et se répand dans les Médias à propos des dépenses pharaoniques de la Présidence française. Ils jouent tous sur les fautes et les magouilles de leurs ex-Partenaires de Jeu pour se refaire une virginité. Pauvres vieux.

4. Chichi vient de publier ses Mémoires. Sur les conditions de la remise de l’Ordre National du Mérite au brigand Arcadi Gaydamak, il répond dans le Figaro :  «Je n’ai pas un souvenir très précis de cette affaire». BiBi se dit que la démarche de Jacques Chirac tient du prodige : ce doit être en effet la première fois dans l’Histoire humaine qu’un malade d’Alzheimer écrit un livre de Souvenirs.

BiBi entend de là le Colonel Bigeard faire l’appel dans la Cour, les mettre au garde-à-vous et de sa voix sonore leur balancer du «Non, pas pauvres vieux ! Vieux connards !».

L’Art chez les Versaillais.

MUSEE AILLAGON

BiBi a découvert les drôles de pages du Figaro. Relooké récemment, le Journal à prendre dassault offre des articles calibrés en « publi-rédactionnels ». Aussi, lorsque BiBi les lit, il se dit que ce n’est pas très sérieux, qu’on se paye sa tête en déguisant cette propagande en info. Mais il s’est quand même arrêté sur l’interview de Jean Jacques Aillagon, Président du Château de Versailles, ex-Ministre de la Culture et ex-grand ami des Intermittents du Spectacle.

Jean Jacques Aillagon n’est pas un bonhomme insignifiant. Le 6 juin 2007, Chouchou l’a nommé président de l’Établissement public du musée et du domaine national de Versailles. Dans les vastes réseaux, dans les domaines des dépendances, JJA est un point important et stratégique qui influe sur l’Art et l’économie artistique. 

Il nous conte donc sa vision de l’Art fondée sur ce seul axe : encourageons le Mécénat, cette forme subtile de dépendance économique, de mise au pas idéologique (sous couvert de largesse artistique) et d’intimidation symbolique. Pour exemple : gloire à Total qui a préservé un grand tapis de la Manufacture de la Savonnerie de la Chapelle Louis XV pour la Maison versaillaise d’Aillagon. Mais c’est évidemment dans le créneau de l’Art Contemporain – cette forme d’Art-Passoire où tous les trous sont permis – que JJA place ses visées.

Dans un premier temps, JJA reconnaît avec aigreur la réalité historique : les Institutions publiques marquent la scène culturelle française. Deuxio : «On ne peut réduire la réalité de la vie de l’Art à ce dispositif institutionnel». Puis vient le dressage du Regard : «Les institutions privées, les Collectionneurs privés… c’est à travers leur regard que se produit le renouvellement du goût et la découverte de nouveaux talents». Icône magistrale : François Pinault, son pouvoir démesuré de consécration via ses expositions moscovites et son «bordel» vénitien.

Et le pire dans tout ça, c’est la vision surannée d’un Art pur, dégagé de toute matérialité, bien loin des combats contre le Monde tel qu’il est, bien loin de la formule de Courbet « L’art, c’est un combat ». Comme son Mécène adulé, JJA lâche que « l’Art est une protestation contre les Néants qui la menacent ». De ces Néants qui font bien dans le tableau, on n’en saura pas plus. Mais pour BiBi, l’un des néants qui menace l’art se nomme Jean-Jacques Aillagon qui lâche une dernière formule : «L’Art mérite mieux que le calcul». Bourdieu, en son temps, avait haché menu ses polichinelles de la Culture en analysant superbement ce déni, ce «désintéressement très intéressé».

BiBi avait déjà écrit sur les Têtes de l’Art :

Gstaad et Marrakech : paradis célestes ?

Gstaad et Marrakech

Une plume et un Canard.

Anne Gillet, rédactrice en chef de Management, parle de la presse éco :

«Notre ambition de conseils, de coaching, de mise en perspective fonctionne d’autant plus en période d’incertitudes». (JDD du 27/09)

BiBi, rédacteur en chef de son blog, répond par voie d’affiche à Madame Anne Gillet… sans trop d’économie.

Songe et mensonge