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Olivier Jay du JDD et « le Président Sarko ».

«Les Habits neufs du Président Sarko » : c’est le titre de l’éditorial d’Olivier Jay suite à la visite du Président Hu Jintao. Du neuf, l’Editorialiste du JDD nous en donne aussi.

Un nouvel avatar.
Le JDD veut lui aussi faire dans la nouveauté : désormais, le Canard laquais se veut résolument sérieux et proche de son lectorat. Notre Olivier a donc troqué la veste pour la chemise et il s’est doté d’une barbe naissante discrète (mais suffisamment visible).
Intéressant ce poil : d’abord, ça vous pose un homme et ça vous fait encore «Homme au travail» (hypothèse possible : «Voyez, je n’ai pas eu le temps de me raser»), ça vous fait Penseur de proximité et/ou Grand Penseur de la Nouveauté (laissons lui un peu de temps et on le verra bientôt, belle barbe fleurie digne d’un philosophe grec).

Une culture solide mais stratégiquement discrète.
Remarquons le discret plagiat : le titre de l’édito rappelle -pour tout Intellectuel digne de ce nom– le livre de Simon Leys («Les Habits neufs du Président Mao» édité en 1971). Ce que notre éditorialiste ignore c’est que ce titre était déjà un emprunt à Hans Christian Andersen ( «Les Habits neufs de…  l’Empereur» !). De la formule de Leys, Olivier n’en fait pourtant pas un plagiat chic et insistant. Il ne s’y appesantit pas car cela viendrait rompre le lien ténu/ solide que le Journaleux veut garder avec le lecteur JDD de base. Pas question de passer pour un Intello qui en mettrait plein la vue : ça ferait perdre du lectorat.

Imposture et double posture.
Dans son titre, Olivier Jay écrit «Président Sarko». Ce n’est pas forcément pour faire la rime avec «Mao». D’écrire ainsi ce titre élimine les autres titres possibles. Voyons lesquels sont écartés :
–  Écrire : «Les habits neufs de Sarko» n’aurait pas été heureux : il y aurait eu, là – sans le nom de «Président» – une couleur un peu trop populiste.
–  Écrire a-contrario : «Les habits neufs du Président SarkoZY » l’aurait tenu trop éloigné de son lecteur car en écrivant SARKOZY, Olivier aurait ôté la connivence avec le lecteur populo qui, lui, parle plus volontiers du «Président Sarko» que du «Président SarkoZY».

Propaganda.
Plus loin, dans son article, voilà notre Jay qui prend son envol d’une plume toute «neuve» :
1. «Le Gouvernement remanié et resserré sera chargé de RELANCER le dialogue social». Que ce Gouvernement n’ait jamais dialogué depuis 2007 ne pose aucun problème à notre Jay tout neuf. Avec son verbe «RE-lancer», le Journaleux nous fait croire que le Dialogue a déjà bel et bien existé. Ce qui est hautement contestable.

2. «La nouvelle équipe DEVRA laisser plus d’espace au Premier Ministre et à de GRANDS ministres ». Passons sur le qualificatif de « GRANDS » et attardons-nous sur le futur du verbe « DEVOIR» ! Placé dans cette phrase affirmative, sa présence assène l’idée qu’Olivier Jay en est persuadé. Pourrions-nous imaginer un Olivier, plus prudent, écrivant : «Est-ce que la nouvelle équipe pourra laisser plus d’espace au Premier Ministre ?» Vous n’y pensez pas, c’est impossible : nous sommes dans le Journal du Frère Lagardère.

3. « La visite REUSSIE du Président chinois… ».Le qualificatif n’a l’air de rien mais il pèse de tout son poids dans la Propagande-Jay. L’idée à marteler, c’est que le Président SARKO aurait une dimension internationale, point sur lequel Chouchou, aidé d’Olivier, va faire donner les grandes orgues jusqu’en 2012. Dès lors, notre Journaleux ne se gêne plus : ce n’est pas la France qui va prendre la tête du G20 mais Nicolas. Nicolas en «avait proposé sa création au cœur de la crise» et peut alors apparaître comme celui qui «sauve la finance internationale et l’économie mondiale».

Olivier. Olivier. Olivier.
Reste alors à dérouler le tapis rouge devant le lecteur ébahi et presque KO. Car qui «inventera les outils de la reprise »? «Qui inventera des idées qui profitent à tous ?» Réponse : Nicolas. Nicolas. Nicolas.
Et qui inventera des mots tout neufs qui profiteront à Un seul ?
Olivier. Olivier. Olivier.

Le JDD, délicieux canard… laquais.

1. Gaston Lagaffe, l’ami-BiBi, est aussi descendu dans la rue. Il y a rencontré un UMPiste. Cette Une, vous ne la verrez pas dans les Canards-Laquais suivants : dans le JDD et Paris-Match du Frère Lagardère, dans les Echos de Bernard Arnault ou dans le Figaro de chez Dassault.

2. Titre jubilatoire du JDD : «Le Mouvement patine, les Ultras se mobilisent». Qui patine ? La réponse de BiBi montre que c’est plutôt Chouchou qui patine (et qui reste de glace). Quant au Mouvement populaire, n’en déplaise au JDD du Frère Lagardère, il garde son sang-froid.

3. Jusqu’à dimanche, BiBi ignorait l’existence de Laurent Hénart, député UMP. Le JDD, toujours à la pointe du combat de démolition des acquis populaires, lui a offert une demi-page pour fustiger les français toujours aussi fainéants. Rendez-vous compte : de travailler le lundi de Pentecôte a permis de gagner plus de 2 millions d’euros. Gagner ? On ne saura évidemment pas où sont passés les millions gagnés. Ongles manucurés, cravate rouge et chemise rayée, cet ancien secrétaire d’Etat n’hésite pas : «Il faudra demander un jour de RTT aux Français». Allez ! Au turbin ! Et que ça saute !

A la question «Qui va payer ?», la réponse est admirable : «Je pense qu’il faut demander un effort à tout le monde». Merveilleux détournement de sens : «tout le monde» veut bien entendu dire : «Tout-le-Monde-à-l’exception-de-mes-amis-du-beau-monde ».

En promenade avec le Journal du Dimanche…

Les dimanches ensoleillés ne sont pas propices à la lecture. Il aura fallu un effort surhumain à BiBi pour parcourir le Journal du Dimanche du Frère Lagardère sur la plage. Mais il goûta aussi l’eau du Lac (Léman) : décrassage mental garanti.

La Dispute chez Claude Askolovitch.

Claude Askolovitch voit donc d’un très mauvais œil «l’unité du Parti Socialiste» qui serait un «déni de la politique réelle». Il rajoute, un peu énervé : «comme si l’ambition pouvait se vivre sans compétition, et la compétition sans le fiel… »

Deux remarques :

1. C’est vrai, sans ce « fiel » désiré, les ventes du JDD baisseront à n’en pas douter. Allez, chers Socialos, commencez la bagarre pour faire monter le lectorat du Frère Lagardère.

2. «En réalité, c’est de disputes que manquent les socialistes». Bagarreur le Claude ? BiBi ne voudrait pas lui faire de peine mais que le Journaliste se souvienne : en plein débat (dispute) avec BiBi en février 2010, il prit ses jambes à son cou pour courir se réfugier sous les jupons de sa Rédaction. Pourtant, il avait sollicité sa place de follower au compte Twitter de BiBi.

Rappelons l’objet du litige : BiBi attendit en vain une réponse à une quinzaine de tweets qui posèrent la même question : « « Monsieur Askolovitch, aviez-vous signé, en son temps, la lettre au Frère Lagardère des journalistes du JDD qui protestaient contre l’orientation trop sarkozyste du journal ? » BiBi attend toujours. Il attendra encore longtemps.

Au hasard : des titres, des petites phrases.

1. Page 31 : BiBi sursaute à la parole de Philippe Forest : «Le roman doit être du côté du bien ». C’est probablement un choix de rédaction car sur son interview, l’écrivain dit des choses pertinentes et vraies. Le Roman du côté du Bien ? Dans les souvenirs de BiBi, un des premiers livres fondateurs de sa passion de lecteur fut «La Littérature et le Mal» de Georges Bataille.

2. Page 3 : Paul Virilio : «On vit aujourd’hui, de gauche ou de droite, dans un individualisme de masse. Le collectivisme a disparu, Dieu merci d’ailleurs… ». Bizarre ce mot de «collectivisme » car le sens que Virilio lui attribue dériverait assez vite ailleurs. Dans l’analyse par exemple, on n’appréhenderait ainsi la Réalité qu’à travers le prisme de cas individuels, de paroles chocs, de petites phrases singulières, de témoignages individuels, de faits divers isolés. Cette démultiplication de paroles singulières autorise n’importe quelle justification. Et aujourd’hui, on sait où cette analyse nous mène.

Et voilà qu’en fin d’interview, il déclare : «La politique ce ne sont pas d’abord les masses». Pas les luttes collectiv(ist)es, donc ?  Cher Paul, BiBi espère vous voir singulièrement, le 4 et 7 septembre, défiler avec – comme vous le dites – «les corps qui souffrent, qui aiment, qui se battent».

Les Flèches de BiBi (15 /31 juillet).

Sarkozy grimpe dans les sondages !

Le Président est un « bon président » pour 53% des Français (+12 points par rapport à mai !), selon un sondage CSA publié hier. 43% des Français pensent que le Président doit « continuer à gérer les principaux dossiers du pays » durant ses vacances et 51% qu’il doit « se reposer complètement » après… son malaise. Son malaise ? C’est alors que BiBi se rendit compte qu’il lisait le numéro du Figaro du 23 juillet… 2009.

Nicolas… Nicolas Demorand.

A la question : « Que pensez-vous des tensions qui minent actuellement l’antenne de France-Inter », Nicolas Demorand répond sans rire : « Le nouveau mode de désignation des dirigeants des grands médias publics est à l’origine des tensions qui règnent dans ces entreprises. Il y a fatalement un soupçon qui pèse sur ces dirigeants. Cela complique très fortement le management… ».

C’est évidemment plus simple et beaucoup moins compliqué à Europe 1 où le journaleux a été transféré. Là-bas, au royaume d’Alexandre Bompard, jeune énarque promo Cyrano, ex-pensionnaire du Cabinet Fillon, pas de soupçon possible. Une transparence totale : tout le Monde sait que la station appartient au Frère Lagardère et qu’Alex Bompard est très copain avec Alain Minc, qu’il est aussi très pote avec Stéphane Courbit et bien sûr très ami avec notre Président. En toute indépendance, bien sûr.

Garden-party : de l’eau et du Champagne.

A Paris, pas de réception grandiose pour le 14 juillet. En d’autres temps (année 1995), on fêtait ça sans complexe. Chirac arrivait vers 19 heures, appréciait la beauté des demoiselles malgré le courroux de Bernadette. Il «serrait des mains et buvait des coups» selon le traiteur Marc Vigneau-Desmaret. Tout ça ne manquera pas à Chouchou. Impopulaire, il n’y a plus personne pour lui tendre la main. De plus, élevé à l’eau plate, il déteste le vin. Tout le beau Monde le dit : Chouchou ne boit que des Verdeaux.

A New-York, pour sa participation à l’Assemblée générale des Nations Unies (21 au 24 septembre dernier), la délégation française comprenait 132 membres auxquels il fallut rajouter les 31 membres de l’équipage des trois avions. Coût total de l’accueil-hébergement : 1.145.279 euros. Ah ! le bon vieux temps ? Eh bien, non : alors que tous les consulats ont vu leur budget se réduire, celui de New York continuait son train de vie. C’est vrai qu’il est sponsorisé par… des marques de Champagne. Un consulat probablement arrosé par la Maison UMP Taittinger.

Non, on n’imagine pas !

La Famille Sarkozy sera bien occupée pendant le mois d’aout. Chouchou attendra au Cap Nègre que Chochotte en ait fini avec Woody Allen à l’Hotel Bristol. BiBi a réentendu notre Président lors de son intervention télé apostrophant Pujadas et les Français : «Vous m’imaginez, pendant un dîner, devant les convives à tables repartant avec l’argent ? ». Bien sûr que non, se dit BiBi qui conseille au Président, féru de cinéma, de revoir un film de Woody Allen datant de 1969. Son titre ? «Prends l’oseille et tire-toi ».

Plein soleil sur Nicolas et  ses amis.

Dans son intervention télévisée, Chouchou, très rebelle, s’est offusqué des pressions : «Quand vous mettez en œuvre des réformes, vous bousculez des intérêts, des situations acquises, un certain nombre de gens… ». Des intérêts ? Chouchou, lui, a – contrairement à ces mystérieux comploteurs tapis dans l’ombre et le brouillard – des amis très désintéressés. Citons : Dassault, proprio du Figaro, Lagardère (proprio de 17% du Monde, du JDD, de Paris-Match, d’Europe1, des éditions Hachette), Bouygues (TF1), Vincent Bolloré (journaux gratuits, Havas, SFP, Direct8), Bernard Arnault (Les Echos) etc. BiBi conseillerait bien au Président, très féru du cinéma de Woody Allen, d’aller voir un de ses films datant cette fois-ci de 1992. Son titre ? « Ombres et Brouillard ».

JDD : Olivier Jay et son édito.

Le JDD est aussi embêté que notre Président sur l’Affaire Woerth-Bettencourt. Olivier Jay, nouveau directeur du Journal du Frère Lagardère, est monté au créneau pour colmater les brèches de la Forteresse sarkozyste.

Le titre de son édito  est « Tous pourris ? » Comme si la Question était là. Bien arrangeante cette question car, même à question inutile, tout lecteur salive déjà à lire la réponse. Celle-ci arrive dans les dernières lignes :  » Nicolas Sarkozy doit trancher… C’est aussi la marque des Hommes d’État. Pour rétablir l’idée de justice. Pour éviter la montée insupportable du « tous pourris ». Il est encore temps« .

Jolis envols et jolies envolées pour ce Jay-là avec ces deux maîtres-mots : attendre (« Il est encore temps« ) et promettre (« Nicolas doit trancher« ). Tout cela évite d’interroger le Présent dans le détail. Pourtant, avec cette affaire Woerth, les détails au quotidien fourmillent non ?

Le Journaleux prend bien soin de ne pas écrire une seule fois le nom de « Woerth ». Il nomme l’Affaire du seul nom de « Bettencourt ». Par contre, dès les premières lignes, il cite les deux défenseurs de Woerth, Simone Weil et Michel Rocard et les qualifie de « deux sages« . Ah bon ? Des Sages ? Sage, Monsieur Rocard qui déclarait dans le Monde du 20 novembre 2009 :«Il faut commencer par cela : nous voulons conserver le Capitalisme». Sage Madame Veil, supportrice de toujours de Chirac, de Tibéry et de Sarkozy ?

Mais le plus drôle est à  venir : il paraitrait selon notre Oiseau du JDD que l’Affaire Woerth serait un « roman vrai« . Un Roman vrai ! Oh, merveilleuse trouvaille que voici : le « roman vrai » concilie les contraires et fait perdurer la confusion. Car la « confusion » est le seul stratagème pour éviter que l’Affaire ne devienne claire (ce qu’elle est pourtant). Voyez-en les avantages :

1. Si vous êtes plutôt pro-Sarko, vous tirez du côté du « Roman » (comme élucubrations, fiction, invention…).

2. Si vous considérez que l’Affaire Woerth dit des vérités sur les méthodes exécrables et anti-démocratiques de Chouchou, vous choisissez le « vrai« .

Il faut attendre la page… dix pour lire des infos détaillées sur le plus grand scandale du quinquennat. Le journaleux Laurent Valdiguié reste aphone et ne prononce pas – lui non plus – une seule fois le nom d’Eric Woerth, continuant de pérorer sur « l’Affaire Bettencourt ».

Enfin, dans le petit encart adjacent, on apprend qu' »Eric Woerth » ne veut pas apparaitre en public, qu’il est « épuisé et miné« . Et ce n’est pas dans les Hôpitaux qui vont fermer ( et dont le JDD nous dessine la carte) que notre Ministre va pouvoir se refaire une santé.