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Le JDD défend la vie privée jusqu’en Guinée.

BiBi avait adressé un petit message à la Guinéenne Madame Nafissatou Diallo : «Courage à vous. Méfiez-vous des Médias qui vous sauteront au cou pour… vous étrangler. Oui, courage !»

Eh bien, ça n’a pas traîné. D’un côté, les fin limiers de DSK, payés à prix d’or, se sont donnés du courage pour aller fouiller derechef  le passé de la femme de chambre du Sofitel (bah, ils trouveront toujours un petit travers qu’ils grossiront jusqu’à la démesure puisque tout être humain a quelque chose à se reprocher, hein ?). De l’autre, nos distingués Journaleux du JDD en font encore plus, surenchérissant sur cette «inconnue qui

A table avec le JDD, savoureux canard-laquais.

BiBi a bu à la source du JDD. Le Canard laquais de Lagardère (version dominicale) tente de se refaire une santé en se rapprochant de son lectorat mi-intello mi-populo. A la bonne heure ! Mais qu’Olivier (Jay) et Claude (Askolovitch) fassent bien attention, il se pourrait que

BHL fait la pub du JDD, canard-laquais de Lagardère.

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Il est 10 heures et quart ce vendredi et BiBi écoute France-Info. C’est la première fois qu’il entend la voix d’Olivier Jay, directeur du JDD. Un gazouillis matinal auquel BiBi, fidèle lecteur du Journal, prête grandement attention. Le JDD a abandonné son édition du samedi et veut se refaire un look (à l’instar d’Europe 1, autre média du Groupe Lagardère). Rappelons que c’est Denis Olivennes qui est le nouveau patron de ce nouveau pôle d’information qui regroupe Europe 1, Paris Match et le JDD.

Sitôt l’interview de Jay fini, BiBi s’en va se divertir à la lecture du Télérama de la semaine et ô surprise, voilà le canard-laquais de Lagardère qui continue de le poursuivre avec… une publicité plein page de BHL. Le Philosophe à la chemise blanche a revêtu une robe de magistrat et il défend les couleurs du Journal dominical avec cette légende : «Quand BHL défend les droits de l’homme en Iran, c’est d’abord dans le JDD». (Cliquez sur le cliché de la version originale pour l’agrandir).

Il y a un mois à peine, pendant les évènements tunisien et égyptien, le Chef de file de cette intelligentsia était surnommé Chef de «l’Intelligentsia du Silence». Titre justifié puisque, depuis 1994, BHL en 474 textes n’a jamais parlé de la Tunisie (Pour Égypte, c’est une seule fois). Ceci ne l’empêche pas de se décerner sur son site le titre de «Grand témoin des révolutions du printemps» (1).

Reconnaissons que Bernard-Henri a été très occupé ce dernier mois : il lui a fallu se dépenser sans compter pour convaincre Monique Canto-Sperber, directrice de l’ENS, d’empêcher la tenue de la Conférence de Stéphane Hessel. Admirons dans le même temps son courage et son dévouement : au cours de janvier/début février, BHL a été l’invité d’Europe 1, de Canal Plus, de France-Inter. Il a écrit dans le Monde, dans le Point tout en occupant un siège d’importance au Monde et sur la chaîne Arte, sans oublier ses revues tenues de mains de Maitre et ses passages fréquents dans les Maisons d’édition.

Alors, face au Bulldozer Lagardère-Olivennes-BHL, BiBi a donc sorti sa lime à ongles, a affûté tranquillement ses griffes et a paraphé ses griffonnages. Les lecteurs-BiBi avaient déjà connu le costard à veste (retournée) d’Eric Besson, le pyjama de Frédéric Mitterrand, voilà donc la robe de BHL en quatre modèles d’exclusivité.

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(1). Que le printemps n’ait pas commencé peu importe pour notre Philosophe à la Chemise blanche. Le défilé BHL est toujours en avance de deux ou trois longueurs sur la saison.

 

Fuck You Serenity !

Dimanche. Toujours penché sur son journal dominical préféré, BiBi a goûté à la prose du canard-laquais de Lagardère, Olivier Jay. A ses temps perdus, le Journaleux fait des ménages aux Rencontres du Medef mais, ce dimanche, il nous fait la leçon en prônant « Sérénité, Sérénité ». A ce Jay au Parler-Perroquet, BiBi répond : «Fuck You, Serenity».

Ce Jay, du haut de son olivier perché, nous enjoint d’être sereins (pas serins). Et soyons-en sûrs : ce n’est pas demain, ni dimanche prochain, qu’il va changer de nid. Il continuera de nous seriner : «Sérénité, Sérénité ».

Examinons un peu ces propos bien volatiles. D’abord, bien comprendre, nous dit-il, que «2011 sera une année de pause électorale». C’est vrai, faudrait pas avoir à recommencer ces mouvements de grève 2010, ces manifs de rue 2010, faudrait pas avoir à gueuler comme Jean-Luc Mélenchon ou à s’énerver bêtement ou inutilement contre Nicolas, le «Maître du Monde» (comme le titrait le JDD, il y a à peine une année).

Sérénité : voilà bien un mot de Maitre, un mot-pivot pour nous faire entrer dans le rang, un mot de belle posture aristocratique. C’est qu’Olivier Jay s’est hissé tout en haut de l’arbre et il regarde de haut la France d’En-bas. Il crie à la foule vociférant (disons les cris des 3 millions de manifestants d’Octobre) : «Ohé ! Du calme ! Du calme ! Sérénité ! Sérénité ! Faites un peu comme moi, repliez vos ailes et garez votre zèle ! Comme «aucun grand pays ne connaitra d’élection décisive», c’est le bon moment pour que le Pays se calme et retrouve la Sérénité. Yes, Sérénité ! Serenity !»

Joli refrain égrené et destiné aux Frères des «autres pays du G20». Aux Frères espagnols : Ne bougez pas ! Admirez le jeu du Barça et basta ! Aux Frères irlandais : revenez à vos églises et à vos moutons ! Aux Frères anglais : payez vos frais d’Université et ouvrez vos cahiers ! Aux Frères grecs, soyez philosophes, retrouvez votre sagesse antique ! Aux Frères islandais : retenez votre Volcan de malheur ! Sérénité. Serenity.

Et pour les Frères qui vivent en France, dans notre beau pays «dégagé de la pression immédiate de son opinion publique», Olivier nous délivre cette belle et très sereine prière : «Je vous en conjure, chers lecteurs et lectrices de notre Journal «intello-populaire», quittez ce rôle d’éternels râleurs, rangez vos fourches de 1789 et vos drapeaux rouges et repartons «sur un nouveau pied» ! Oui ! Sérénité ! Serenity ! C’est «l’état auquel nous aspirons». Voila «l’occasion» unique «de mieux maitriser la forte croissance mondiale et ses désordres»!

Sérénité, Serenity ? BiBi et ses amis ne pensent pas au-dessus du Monde. Ils pensent et ils agissent dans le Monde. Ils ne veulent être ni sages, ni tranquilous, ni impassibles. Ils veulent de la contradiction vivante, des dialogues sans complaisance, des vérités à cracher, des heurts dans la Pensée. Bref du Vif et du Vivant.

BiBi présentera donc ses vœux à ce cher Jay, éternellement perché sur le même olivier, et il lui dira : «Olivier, garde pour toi cette «année sereine» que tu nous promets. Ces 365 jours, BiBi les veut pleins de rage, de bruit et de fureur. Et sache que cela ne diminuera en rien la force des Pensées qui le traversent et le traverseront pour 2011. Fuck You, Serenity».

800 articles et un Buzz.

C’est par hasard que BiBi s’arrêta sur le nombre de ses articles mis en ligne depuis la création de son blog (avril 2008). Sept cent quatre vingt dix neuf billets. Il se demanda quel sujet allait s’imposer à lui pour le huit centième. Il y avait bien Luis Fernandez et Line Renaud invités chez Drucker ce dimanche (mais 2 tweets sur Twitter suffiront) ou encore le sinistre éditorial d’Olivier Jay en Une du JDD. Ce laquais de Lagardère nous sommait de faire «des sacrifices légitimes» pour sortir de la Crise. Heureusement Sébastien Fontenelle (de Politis) avait – cette fois-ci – devancé BiBi pour plumer notre Jay.

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Alors sur quoi BiBi allait s’allonger ? Sur la douceur et les rondeurs de Boto-Boto pour oublier ses désespoirs momentanés ? Se gâcher le dimanche en furetant dans les propos abracandabrantesques de Balladur qui n’a rien-vu-rien-entendu et qui ne sait pas que Karachi est la Capitale de la France d’En-bas ? BiBi décida alors de parler de Booba, le chanteur de rap, entraperçu chez Virgin, le 22 novembre, en ce lundi parisien.

BooBa (1)

Booba, qualifié de «rappeur nouvelle génération, ébloui par l’Amérique», raconte ce que doit être le bonheur. Il le dit dans une interview hargneuse à «Métro» (22 novembre) : «Quand je vois Diam’s qui a vendu un million d’albums et qui n’est même pas capable de faire un morceau où elle dit qu’elle est heureuse, je trouve ça insultant. C’est de l’hypocrisie».

Insultant ? Se fabriquer des ennemi(e)s et chercher ainsi un profit de distinction est une stratégie éculée et très conformiste de Marketing. Booba ne veut surtout pas qu’on ne le confonde pas avec Diam’s, Pokora, ou Sinik, tous des «hontes négros». Et s’il n’en reste qu’Un dans le champ du Rap, Booba aimerait bien être évidemment celui-là. Vanité infantile d’être le «Number One» et refus de partage… (BiBi soupire : « Même là…!»).

BooBa et BiBi (2).

Sur Booba, BiBi n’en restera pas là. Il ira lire les flashes laudateurs sur le site de Slate, (jolie instance de consécration comme chacun sait) et il s’appuiera la lecture dominicale de la quasi-totalité des textes du rappeur. Suggestion faite à  Booba : intituler son prochain tube «BiBi, Bop & Booba» sur un sixième album. Voilà qui réconcilierait BiBi – plutôt R&R et R&B – avec le rappeur qui n’en finit pas d’être «ébloui par l’Amérique».

Le Buzz de BiBi.

Il eut lieu le jour où Guy Birenbaum mit en ligne sa petite vidéo sur son blog (en images : le défilé de mode élyséen avec Valérie Hortefeux en Princesse). BiBi avec son vieil article («Valérie Hortefeux est un phénomène») connut son premier Buzz d’envergure : 3890 visites pour la seule journée du 9 novembre. Tout cela aurait pu le rendre joyeux, le pousser à une indéfinissable extase mais non, pas vraiment. D’où vient alors que BiBi fut – à moitié – satisfait et – aux trois-quart – ronchon ?

BiBi a écrit 799 articles. A leur relecture, certains sont bien futiles. BiBi – un poil vaniteux –  dit pour se défendre que «Zidane, lui aussi, ratait parfois ses matches». Avec ce pic d’Audience, le lectorat s’était déplacé non sur un de ses articles dont il est le plus fier (par exemple le billet sur Brice Hortefeux, hélas beaucoup beaucoup moins lu) mais sur un billet qui s’amusait du… décolleté de Valérie Hortefeux. Léger vertige de BiBi : il suffit ainsi de parler de cette insignifiante femme de ministre, poupée élyséenne à l’occasion, pour faire un admirable et incroyable Buzz ?

BiBi sait bien que la dimension people fait partie de ces Temps (pi)politiques mais le voilà un peu atterré, un peu hagard devant ce Buzz qui signe au fond la dégradation maximale du Politique jusque sur ses terres.

Réponse magique.

En ultime défense contre cette angoisse dominicale, en lieu et place du Buzz, BiBi choisit finalement le meilleur :  les 800 Bizz de Boto-Boto.

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PS : La photo est d’André Kertesz dont les images noir et blanc sont exposées magnifiquement au Musée du Jeu de Paume à Paris. On reconnaîtra BiBi sur le cliché tirant ses Flèches de jeunesse.