BiBi est allé voir dans les creux de la Creuse le profil du nouveau communicant de Chouchou, Hughes Moutouh. Ô surprise : c’est un Intellectuel. Délaissant le poste de préfet de la Creuse, le Monsieur intègre l’équipe du Maitre… mais rien de bon qui vaille lorsqu’on apprend qu’il est l’auteur d’un ouvrage sur… les Tziganes (2000). Quand on voit les enseignements qu’en ont retirés Besson et Chouchou, il y a de quoi s’inquiéter.
Ce deuxième ligne de rugby, ami d’un autre intellectuel (Bernard Laporte), rentre donc dans la mêlée 2012. Encore un nouveau pilier de l’enfumage car, comme tout Communicant élyséen qui se respecte, il dit tout et son contraire.
Tout et son contraire : dans un article de 2006 ( «La Communication médiatique déterminant de l’action publique»), le nouveau chef de Com de l’Elysée ne croyait pas que « la communication de masse serait susceptible d’influencer de façon directe et immédiate l’opinion des individus». Il stigmatisait ce «fond général de croyances» (Haro sur Serge Halimi et Noam Chomski) pour reconnaître exactement le contraire aux pages suivantes : «La communication médiatique joue indéniablement un rôle important dans l’action politique».
Tout et son contraire : BiBi prend note de ses affirmations («Le second risque est celui de voir demain la vie politique entièrement dominée par des conseillers en communication politique – les fameux spin doctors – dont le seul et unique objectif sera d’adapter le message de leur candidat aux attentes supposées de l’électorat et de vendre leur programme comme on vend du savon») et remarque que le bonhomme, 4 ans plus tard, devient spin doctor et intègre l’équipe de campagne de Chouchou pour préparer 2012, rejoignant un autre grand penseur, ancien du cabinet Darcos, Jean-Baptiste Froment.
Tout et son contraire : BiBi relève un éclair de lucidité dans son article. Hubert Moutouh parle des dangers de la personnalisation médiatique et de la concentration des Pouvoirs. Il dénonce «le danger qu’il y a pour la démocratie à permettre à un homme politique de premier plan d’exercer un quasi-monopole sur le secteur de la communication médiatique dans son pays, notamment audiovisuelle, quand on connaît l’importance de cette dernière dans la propagation de l’information et la construction de l’opinion publique».
Mais… euh… notre Hughes parle ici de Berlusconi, pas de Chouchou son Patron qui est maître de l’audiovisuel public, qui est ami de Lagardère (Europe 1, Paris-Match, JDD), ami de Dassault ( Le Figaro), ami de Bernard Arnault (Les Echos), ami de Bouygues (TF1) etc.
Ne vous étonnez donc pas si vous cherchez tous les noms de nos Puissances médiatiques françaises dans cet article, ils n’y sont pas. Pour Moutouh, la France est le Pays des Bisounours.
Tout et son contraire : pas étonnant que le bonhomme ait été nommé par Sarkozy dans son équipe. Le petit Chef adore ce double langage de l’enfumage, toile de fond qui accompagne toutes les «réformes». C’est bien entendu pour cette raison que Hughes a été rappelé de son poste de préfet de la Creuse où il laissera – en une seule année – le souvenir marquant de son désintérêt de la radiothérapie du CH de Guéret.