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Le sermon de Nicolas Sarkozy à son « frère » Arnaud.

 

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C’est toujours la même double chanson avec Nicolas Sarkozy. Il dit tout et son contraire avec une fierté de petit coq. Ainsi, parle t-il de son frère Lagardère – dont BiBi aime à déchiffrer son vilain Journal du Dimanche (JDD) en sacré donneur de leçons, grondant le petit frangin par devant et tentant de le consoler par derrière :

«Arnaud est vraiment un idiot de s’être livré à cette mise en scène. Cette vidéo est un suicide public».

Bon, on se dit que ce cher Nicolas n’a pas un pois chiche dans la tête et que, voilà, voilà, il reconnaît le ridicule dans lequel a plongé son « Frère ». Mais on se trompe. Le voilà – rapporté par une dame digne de foi, Maïté Paz-Forest, mère de la compagne top model d’Arnaud – disant le contraire :

«Nicolas tenait à réconforter frère Arnaud car beaucoup de choses négatives ont été dites sur lui. Il a aussi dit que Jade devrait rencontrer Carla en ajoutant que Carla avait dû affronter beaucoup de critiques pendant sa… carrière (!). Je pense qu’ils se rencontreront une fois les vacances terminées, et que Carla sera une épaule très forte pour Jade ». (Source : Le Canard Enchaîné du 3 août).

Remarquons en passant que Nicolas ne désire pas inviter son « frère » pendant les vacances (des fois que tu aurais à le nourrir et à payer, hein ?). Mais le plus beau dans les propos de Sarko reste à venir :

«Non seulement Arnaud a fait la connerie de s’afficher de cette façon-là avec cette fille mais, en plus, il ne CONTRÔLE pas sa mère».

Vous avez bien lu ? Dans le Monde Sarkozyste, on a l’obsession du «contrôle». On contrôle, on chasse, on expulse, on interdit. Quant à donner des leçons de maintien à Lagardère que devrait-on dire de ces couples sarkozystes pipolisés (avec leur accord) et de ces incomparables clichés retrouvés par BiBi ?

A table avec le JDD, savoureux canard-laquais.

BiBi a bu à la source du JDD. Le Canard laquais de Lagardère (version dominicale) tente de se refaire une santé en se rapprochant de son lectorat mi-intello mi-populo. A la bonne heure ! Mais qu’Olivier (Jay) et Claude (Askolovitch) fassent bien attention, il se pourrait que

Olivier Jay du JDD et « le Président Sarko ».

«Les Habits neufs du Président Sarko » : c’est le titre de l’éditorial d’Olivier Jay suite à la visite du Président Hu Jintao. Du neuf, l’Editorialiste du JDD nous en donne aussi.

Un nouvel avatar.
Le JDD veut lui aussi faire dans la nouveauté : désormais, le Canard laquais se veut résolument sérieux et proche de son lectorat. Notre Olivier a donc troqué la veste pour la chemise et il s’est doté d’une barbe naissante discrète (mais suffisamment visible).
Intéressant ce poil : d’abord, ça vous pose un homme et ça vous fait encore «Homme au travail» (hypothèse possible : «Voyez, je n’ai pas eu le temps de me raser»), ça vous fait Penseur de proximité et/ou Grand Penseur de la Nouveauté (laissons lui un peu de temps et on le verra bientôt, belle barbe fleurie digne d’un philosophe grec).

Une culture solide mais stratégiquement discrète.
Remarquons le discret plagiat : le titre de l’édito rappelle -pour tout Intellectuel digne de ce nom– le livre de Simon Leys («Les Habits neufs du Président Mao» édité en 1971). Ce que notre éditorialiste ignore c’est que ce titre était déjà un emprunt à Hans Christian Andersen ( «Les Habits neufs de…  l’Empereur» !). De la formule de Leys, Olivier n’en fait pourtant pas un plagiat chic et insistant. Il ne s’y appesantit pas car cela viendrait rompre le lien ténu/ solide que le Journaleux veut garder avec le lecteur JDD de base. Pas question de passer pour un Intello qui en mettrait plein la vue : ça ferait perdre du lectorat.

Imposture et double posture.
Dans son titre, Olivier Jay écrit «Président Sarko». Ce n’est pas forcément pour faire la rime avec «Mao». D’écrire ainsi ce titre élimine les autres titres possibles. Voyons lesquels sont écartés :
–  Écrire : «Les habits neufs de Sarko» n’aurait pas été heureux : il y aurait eu, là – sans le nom de «Président» – une couleur un peu trop populiste.
–  Écrire a-contrario : «Les habits neufs du Président SarkoZY » l’aurait tenu trop éloigné de son lecteur car en écrivant SARKOZY, Olivier aurait ôté la connivence avec le lecteur populo qui, lui, parle plus volontiers du «Président Sarko» que du «Président SarkoZY».

Propaganda.
Plus loin, dans son article, voilà notre Jay qui prend son envol d’une plume toute «neuve» :
1. «Le Gouvernement remanié et resserré sera chargé de RELANCER le dialogue social». Que ce Gouvernement n’ait jamais dialogué depuis 2007 ne pose aucun problème à notre Jay tout neuf. Avec son verbe «RE-lancer», le Journaleux nous fait croire que le Dialogue a déjà bel et bien existé. Ce qui est hautement contestable.

2. «La nouvelle équipe DEVRA laisser plus d’espace au Premier Ministre et à de GRANDS ministres ». Passons sur le qualificatif de « GRANDS » et attardons-nous sur le futur du verbe « DEVOIR» ! Placé dans cette phrase affirmative, sa présence assène l’idée qu’Olivier Jay en est persuadé. Pourrions-nous imaginer un Olivier, plus prudent, écrivant : «Est-ce que la nouvelle équipe pourra laisser plus d’espace au Premier Ministre ?» Vous n’y pensez pas, c’est impossible : nous sommes dans le Journal du Frère Lagardère.

3. « La visite REUSSIE du Président chinois… ».Le qualificatif n’a l’air de rien mais il pèse de tout son poids dans la Propagande-Jay. L’idée à marteler, c’est que le Président SARKO aurait une dimension internationale, point sur lequel Chouchou, aidé d’Olivier, va faire donner les grandes orgues jusqu’en 2012. Dès lors, notre Journaleux ne se gêne plus : ce n’est pas la France qui va prendre la tête du G20 mais Nicolas. Nicolas en «avait proposé sa création au cœur de la crise» et peut alors apparaître comme celui qui «sauve la finance internationale et l’économie mondiale».

Olivier. Olivier. Olivier.
Reste alors à dérouler le tapis rouge devant le lecteur ébahi et presque KO. Car qui «inventera les outils de la reprise »? «Qui inventera des idées qui profitent à tous ?» Réponse : Nicolas. Nicolas. Nicolas.
Et qui inventera des mots tout neufs qui profiteront à Un seul ?
Olivier. Olivier. Olivier.

Flèches de BiBi : spécial JDD (5 septembre).

Incroyable.

Alors que mardi se profile une des plus imposantes manifestations depuis celles de 1995, le Journal du Frère Lagardère consacre 6 pages à Johnny Halliday. «J’ai à l’idée que le Chanteur a jauni» avait écrit BiBi sur Twitter. Il semble que l’ami Johnny ait retrouvé d’autres couleurs. L’interview menée par Daniel Rondeau ne se déroule pas à Gstaad (Suisse) mais aux Antilles françaises. Ce qui permet à Johnny de dire : «Mon pays, c’est la France». Pas de cette France où on paye ses impôts.

Pour le JDD : c’est donc Tous pour Un (Johnny).

Pour le BiBi de mardi : c’est Tous contre Un (Chouchou).

Tous pour Un (2).

C’est sur une page entière, c’est une photo noir et blanc. Le jeune homme n’a pas encore le visage creusé par les épreuves de la Vie; c’est un type bien propre sur lui, bras tranquillement croisés, chemise blanche et regard amusé. Quatre lignes qui disent tout sur lui : 79589 infos à chaud/ 1884 décryptages / 3 heures de direct / 1 Fogiel.

C’est une pub pour Marc-Olivier Fogiel, pleine page d’Europe 1. Ce gendre idéal a le même boss que le  JDD : Frère Lagardère.

Tous pour Lui.

Alain Minc est un poltron et il le dit.

Le JDD ouvre ses colonnes «Lire» à Alain Minc. Le journal ne dit pas s’il a poursuivi ses mauvaises habitudes de plagiat. Cette fois-ci, le Valet de Chouchou bavasse sur les Intellectuels. Au centre de son Opération publicitaire, le voilà se dévalorisant lui-même comme argument de promotion. Pour être un vrai, un grand intellectuel, «le courage me manque…» pleurniche t-il.

Il enfonce ensuite des portes ouvertes pour mieux les cadenasser ailleurs. «Un grand politique est un grand manipulateur. Un grand patron aussi. (…) Toute personne qui prétend manipuler un manipulateur s’expose à de graves désillusions». Alain Minc, lui, a compris : lèche-bottes des Manipulateurs, y a pas mieux.

Michel Pébereau, un extra-terrestre ?

Tout à côté, page 33, le richissime Col blanc nous ramène sa science et ses fictions, en voulant nous faire partager sa passion pour la science-fiction. Ce Monsieur qui encaisse des subprimes innommables voudrait se faire passer à la fois comme un extra-terrestre et un terrestre extra.

La perle du très romantique Jean-Louis Borloo.

«Nicolas Sarkozy n’est pas conventionnel, pas formaté par un système antérieur, c’est un voyageur». Un voyageur pour qui tous les chemins mènent au Rom.

Claude Askolovitch et ses gants blancs.

«Il ne s’agit pas de pourfendre tel ou tel, Woerth, Besson, Hortefeux, tant chaque ministre joue son rôle dans cette tragi-comédie du Pouvoir assiégé». Jolie phrase pour dédouaner ce beau Monde : c’est vrai, Brice et les deux Éric sont des marionnettes complètement dépassées par ce qui (leur) arrive. Et donc, oui, à quoi bon les pourfendre ?

La conclusion vient alors, cerise sur le gâteau : il faut «regretter le temps où Nicolas Sarkozy était populiste au plein sens de ce beau mot républicain». De ce temps où Claude Askolovitch glorifiait Sarkozy en… «Maitre du Monde».

Salut à Richard.

Richard Bohringer émerge de tout ce fatras dégoûtant avec cette petite phrase qui touche : «Il y a des blessures qui ne s’ouvrent qu’à la nuit, écrit-il, à l’heure où les rires se taisent, où l’âme a froid et fait trembler le corps». C’était la Flèche de cœur-BiBi.

En promenade avec le Journal du Dimanche…

Les dimanches ensoleillés ne sont pas propices à la lecture. Il aura fallu un effort surhumain à BiBi pour parcourir le Journal du Dimanche du Frère Lagardère sur la plage. Mais il goûta aussi l’eau du Lac (Léman) : décrassage mental garanti.

La Dispute chez Claude Askolovitch.

Claude Askolovitch voit donc d’un très mauvais œil «l’unité du Parti Socialiste» qui serait un «déni de la politique réelle». Il rajoute, un peu énervé : «comme si l’ambition pouvait se vivre sans compétition, et la compétition sans le fiel… »

Deux remarques :

1. C’est vrai, sans ce « fiel » désiré, les ventes du JDD baisseront à n’en pas douter. Allez, chers Socialos, commencez la bagarre pour faire monter le lectorat du Frère Lagardère.

2. «En réalité, c’est de disputes que manquent les socialistes». Bagarreur le Claude ? BiBi ne voudrait pas lui faire de peine mais que le Journaliste se souvienne : en plein débat (dispute) avec BiBi en février 2010, il prit ses jambes à son cou pour courir se réfugier sous les jupons de sa Rédaction. Pourtant, il avait sollicité sa place de follower au compte Twitter de BiBi.

Rappelons l’objet du litige : BiBi attendit en vain une réponse à une quinzaine de tweets qui posèrent la même question : « « Monsieur Askolovitch, aviez-vous signé, en son temps, la lettre au Frère Lagardère des journalistes du JDD qui protestaient contre l’orientation trop sarkozyste du journal ? » BiBi attend toujours. Il attendra encore longtemps.

Au hasard : des titres, des petites phrases.

1. Page 31 : BiBi sursaute à la parole de Philippe Forest : «Le roman doit être du côté du bien ». C’est probablement un choix de rédaction car sur son interview, l’écrivain dit des choses pertinentes et vraies. Le Roman du côté du Bien ? Dans les souvenirs de BiBi, un des premiers livres fondateurs de sa passion de lecteur fut «La Littérature et le Mal» de Georges Bataille.

2. Page 3 : Paul Virilio : «On vit aujourd’hui, de gauche ou de droite, dans un individualisme de masse. Le collectivisme a disparu, Dieu merci d’ailleurs… ». Bizarre ce mot de «collectivisme » car le sens que Virilio lui attribue dériverait assez vite ailleurs. Dans l’analyse par exemple, on n’appréhenderait ainsi la Réalité qu’à travers le prisme de cas individuels, de paroles chocs, de petites phrases singulières, de témoignages individuels, de faits divers isolés. Cette démultiplication de paroles singulières autorise n’importe quelle justification. Et aujourd’hui, on sait où cette analyse nous mène.

Et voilà qu’en fin d’interview, il déclare : «La politique ce ne sont pas d’abord les masses». Pas les luttes collectiv(ist)es, donc ?  Cher Paul, BiBi espère vous voir singulièrement, le 4 et 7 septembre, défiler avec – comme vous le dites – «les corps qui souffrent, qui aiment, qui se battent».