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Solitudes 2011.

«A ceux pour qui chaque matin est un problème; chaque après-midi, un désert; l’approche de chaque soir, une terreur ». (Georges Haldas)

Solitude de l’éducateur.

Le 17 novembre, un éducateur s’est suicidé. Le corps de Fabrice H, 38 ans, père de famille, a été retrouvé au matin sur le pont de Rosendaël à Dunkerque. Pendant son travail, il avait eu une altercation avec un jeune. La Direction le muta à 40 kms de son lieu d’habitation alors qu’il n’avait fait que se défendre. «Les éducateurs sont de plus en plus seuls, rapporte un délégué du CHSCT. Ils encadrent parfois 14 à 16 jeunes, les collègues font 50 à 90 heures par semaine. C’est de la folie».

Nous sommes dans la France 2011 avec un Président qui n’a jamais prononcé le mot « éducation« .

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Mendicité et solitude de l’enfant.

Dans le Journal des Jeunes d’octobre 2011, un éducateur de Seine Saint-Denis témoigne :

«Des mamans séparées comme ça de leurs petits, au motif qu’elles mendiaient, je n’ai jamais vu ça, alors que je fais ce métier depuis 15 ans. Les enfants, indique t-il, surtout le plus grand, n’ont pas cessé de pleurer pendant les 10 jours de placement, au point qu’on a dû séparer (le plus grand) de son frère. Les assistantes familiales et les éducateurs n’avaient jamais vu ça. Ils m’ont appelé à la rescousse pour lui parler. Mais, que dire ? Je voyais bien qu’il était en grande souffrance et que sa place était auprès de ses parents. Il ne comprenait pas ce qu’il faisait là et ses parents non plus. Ils ne pouvaient pas se parler car la mesure de placement ne le permettait pas, et j’étais au milieu. (…)

J’ai été surpris de constater que lorsque j’ai appelé non seulement au commissariat, mais aussi au Parquet des mineurs, ils n’avaient pas les coordonnées des parents. Il a fallu attendre trois jours pour que la famille retrouve elle-même nos services».

C’est la France de Qui-Vous-Savez. C’est la chasse aux mendiantes avec enfant. Nous sommes à Paris en 2011.

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 Mendicité et solitude de la mère.

Elke Mussche, journaliste à Nieuwsblad, quotidien belge néerlandophone rapporte le témoignage de Loredana, mendiante Rom, 22 ans :

«La première fois que j’ai eu à mendier, je me suis sentie profondément humiliée. Je n’osais pas regarder les gens d’en face, j’avais honte. Bientôt, j’ai remarqué qu’il y avait trois sortes de passants. Ceux qui ne donnent jamais rien. Ceux qui, même s’ils ne donnent que 10 centimes, avaient pitié de moi. Puis les pires, ceux qui montraient leur mépris en jetant leurs sous dans mon escarcelle. Va donc travailler ! criaient-ils. Comme si j’avais cette option».

C’est un condensé de l’Europe 2011, celle que nous ont préparé Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.

Les Flèches de BiBi (1-15 décembre).

Céline, le chouchou de Sarkozy ?

Comme déjà dit, Nicolas Sarkozy a invité Fabrice Luchini à l’Elysée – via Alain Carignon. Il paraît – défense de rire – que notre Président s’est pris d’admiration pour l’écrivain Céline. Le problème c’est que lorsque Nicolas évoque Céline, il faut comprendre en réalité : « C’est Line…Renaud ».

Destin de deux grands Gauchistes.

Il est bon de méditer sur les trajectoires de deux grands gauchistes d’antan. Ils se sont connus sur les bancs de Louis-le-Grand et finissent au service de Nicolas-le-Petit. On trouvera dorénavant Denis Olivennes-le-Gros chez Frère Arnaud Lagardère et Henri Weber-le-Vieux, fondateur de la Ligue Communiste Révolutionnaire, dans les petits papiers de Nicolas-le-Petit.

Inrocks (1) : Montebourg dans la semoule.

BiBi s’est payé les Diners de l’Atlantique. Auparavant, il s’était goinfré aux repas du «Siècle». En dévorant le dernier numéro des Inrocks, BiBi est tombé sur le menu d’Arnaud Montebourg, invité du grand Canard incorruptible et il a été servi : couscous au menu. Les infos sont capitales : nous voilà dans un restaurant marocain, le couscous est royal avec, ô surprise, couches de semoule, légumes, saucisse. En fin de repas, Montebourg rajoute sucre et canelle et mélange le tout : ça lui rappelle son pappy maternel d’Algérie. On ne dit pas qui a payé. Ce qui reste sûr, c’est qu’avec cet édito qui pédale dans la semoule, les Inrocks se payent la tête de ses lecteurs.

Inrocks (2) : Des Stars à croquer.

On bouffe, on bouffe dans ce numéro des Inrocks (décembre 2010). Dans un bel élan révolutionnaire, on nous fait part de la fête du Fooding, guide culinaire qui a 10 ans d’âge. Joey Starr a momentanément abandonné sa lecture du Suicidé de la Société d’Artaud pour ressusciter autour d’un «velouté de lentilles vertes du Puy, d’un haddock fumé et d’une crème acidulée à l’aneth». Hey Joey, tu rappes toujours… ton fromage ?

Nicolas Bedos, Louis Bertignac, Miossec se sont jetés sur les «mogottes». Dans un autre coin, les admirateurs d’Arielle Dombasle buvaient ses paroles. Elle avait lancé à Frédéric Mitterrand ces mots imbuvables : «Oh, je suis si heureuse que tu sois resté ministre ! ».

Inrocks (3) : ABBA ou abats ?

Pages 20 à 26, on arrive au plat de résistance : on y pérore sur le groupe «mythique» suédois ABBA. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, Abba est à la rock Music ce que Gilbert Montagné est au Blues. BiBi ira jusqu’à la dernière bouchée de l’entretien avec Björn Ulvaeus :

Les Inrocks : «Quand vous avez arrêté ABBA, était-ce aussi parce que vous sentiez venir le déclin artistique ?» Juste ciel, la question laisse entendre qu’avant le déclin chez Abba, il y aura eu de l’Art ? (Du lard plutôt, non ?). Voilà un repas de huit pages qui commence à peser lourd pour un canard qui se veut aérien. BiBi se demande alors si, pour être plus léger, il ne chanterait pas : «ABBA les Inrocks» ?

Mamita dans la Marmite.

Canal Plus (la Boîte à Questions) a cuisiné Anne Sinclair (surnommée : Mamita) : «Quel est le plus gros défaut de DSK ?» lui a-t-on demandée. Et Anne Sinclair de répondre : «Le sauté de veau». Elle n’a quand-même pas osé rajouter : «… et le boudin blanc».

Flèche de Cœur.

Dans son édito sur les «fantasmes récurrents que les filles deviendraient hyper violentes», Laurent Mucchielli (Journal des Jeunes, numéro de novembre 2010) nous rappelle que «l’intégralité des chiffres qui sont jetés en pâture aux médias et à l’opinion publique sont issus de la statistique de police» et que celle-ci «n’est pas un sondage permanent sur l’état réel de la délinquance en France mais un enregistrement des PV dressés par les fonctionnaires». Pour une vision plus fine sur le phénomène de la violence des jeunes, voir le livre du même sociologue (en collaboration avec Véronique Le Goaziou «La Violence des Jeunes en Question»)