Ce lundi sur Arte, on passait le grand film de Jean Eustache («La Maman et la Putain»). Je l’avais déjà enregistré en VHS lors d’un dernier et lointain passage à la télévision. Ce qu’il y a de fort dans la re-vision d’un film qu’on a aimé c’est le trouble vers lequel il nous renvoie, trouble différent aux différents âges auxquels on le voit. Trouble d’adolescent en 1972 à l’Olympic-Entrepôt, troubles d’adultes plus tard. Et hier soir encore.
C’est évidement le privilège des films singuliers que d’être pluriel, que de se démultiplier, que de nous remuer ainsi et autant de fois. Pluralité et bouleversements inattendus de nos regards qui confirment la phrase rimbaldienne : «Je est un autre».