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Propaganda-Sarkozy 2012 : R. comme Rupture ?

Parfois, les mots s’échappent et ils disent mieux – dans leur apparente innocence – que ce qu’ils sont censés cacher. Ainsi, notre Chouchou a programmé ses efforts à venir : «Il faudra que j’apparaisse en rupture avec moi-même» clame t-il.

BiBi soulignera à quel point le verbe «apparaître» sonne merveilleusement bien. Car il s’agit pour Chouchou non d’être mais d’apparaître, de faire image – ce qui est le but du langage publicitaire (nous faire prendre l’image pour le réel). Avec, toujours cette insistante idée que les français seront dupes de la Manipulation.

Photo de Sarkozy (JDD) : réconciliation avec les travailleurs?

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Supposons que vous soyez devant un paysage extraordinaire (par exemple les dunes du Sahara à perte de vue, les vertigineuses gorges du Colorado ou encore devant Palmyre) : votre mémoire visuelle s’activera à puissance N. Elle fera instantanément la somme des paysages que vous avez vus auparavant et fera aussitôt un tri à grande vitesse. Vous en déduirez alors… que le Colorado, New York ou Palmyre sont uniques que rien d’autre ne leur ressemble. Vous voilà devant l’Inédit, devant le Nouveau, devant du  Jamais-Vu.

Jean-Luc Godard avait bien raison de dire qu’«on ne peut penser à quelque chose que si l’on pense à autre chose».

Ici, la démonstration-BiBi sera de tenter un billet avec cette idée que « BiBi ne peut voir cette photo de Sarkozy que si il pense aux autres photos de Sarkozy».

Sarkozy veut nous réveiller en nous endormant.

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Pour une fois, BiBi a trouvé une confidence d’importance dans le JDD. C’est Bruno Jeudy qui la rapporte mais – évidemment – sans s’en offusquer. Qu’on en juge : Maître Sarko s’avance devant le Peuple de France et lâche (en prélude à ses cancanneries télévisées de Jeudi) : «La crise est là. Je vais dire la vérité aux Français. Il faut qu’ils se réveillent. Ils doivent entendre la vérité. J’y suis prêt». Toujours ce paradoxe manipulateur avec la même conclusion-BiBi : Sarkozy veut nous réveiller en nous endormant.

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Un mot sur «la crise» : BiBi renvoie à l’article d’Alain Accardo (1) dans le dernier numéro de La Décroissance et mis en ligne chez Agone. Ecoutons les politicards UMP, aidés de leurs économistes : que nous serinent-ils ? Les sempiternels et très ingénieux refrains qui leur permettent de s’en laver les mains : «C’est la crise !» La Grèce, le chômage, l’austérité, la fuite des capitaux, c’est LA CRISE, les Bourses qui s’affolent, le petit qu’on vaccine, la femme qui se barre, la Royal qui pleure, c’est LA CRISE.

Donc, pour Chouchou : «La crise est là». Sa pensée, qui prend appui sur la soi-disant science économique (libérale bien sûr), a l’aval de tous nos Jeudy des Médias.

«Je vais dire la vérité aux Français» : Sarkozy prépare bien sa potion magique. Il remet son breuvage du lundi à jeudy. Comme toujours dans ce Monde délirant, celui qui vient vous dire la vérité (ou qui balance son discours dominant) se présente comme celui qui l’incarne. Et voilà notre Nicolas qui  joue au Grand illusionniste des Temps présents avec son tour de passe-passe bien éventré : Celui qui «dit la vérité» se prend (se donne) pour la Vérité.

«Il faut qu’ils se réveillent». Notons cet oukaze («Il faut»). Façon de dire : Fais gaffe, mon Citoyen, si tu ne te plies pas à cet Ordre de mes Gens d’Ordre, il t’arrivera des bricoles. Il y a peu, les Français étaient des fainéants (les chômeurs), étaient des privilégiés (les fonctionnaires), étaient des victimes à secourir (les travailleurs qui se lèvent tôt), de bien pauvres brebis égarées (ceux dont on parle dans l’intervention de béni-oui-oui du Puy-en-Velay). Pour le Discours de ce Jeudy, le Français sera désormais un Dormeur à la force de travail honteusement en sommeil. Pas étonnant de la part de ce Français roupilleur, il a probablement trop lu Lénine qui écrivait : «Il faut rêver».

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(1). Extrait : « »La Crise », c’est une nouvelle vertu dormitive, pseudo-explication purement verbale qui a pour effet de masquer que toute crise, économique ou autre, est fondamentalement l’état d’un système dont les contradictions internes (Capital vs Travail en l’occurrence) ont atteint un degré d’acuité indépassable, un blocage irrémédiable dont on ne peut sortir que par la rupture et la mise en place d’un système obéissant à une rationalité différente».

Il s’énerve, il pleure à chaudes larmes : c’est Thierry Gaubert.

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Le JDD – via les écoutes de la Police – révèle que le 14 septembre dernier, les deux filles de Papa Gaubert se parlent au téléphone :

PaPa m’a dit.

–  Maman a tout dit au juge. C’est une folle.

–  Genre quoi ?

–   PaPa m’a dit : «Il faut que je vous en parle tout à l’heure» (…) PaPa m’a dit : «Vous allez vous retrouver à la rue à cause de votre mère. Et genre, IL AVAIT LES LARMES AUX YEUX QUAND IL DISAIT CA. C’était horrible».

Horrible, oui.

C’est vrai : c’est horrible, Thierry. Horrible de voir qu’on te délivre un réquisitoire supplétif pour subornation de témoin, horrible de te faire construire une Maison en Colombie où régnait une drôle de «débauche morale» ou encore de soulever des valises jamais assez lourdes. C’est horrible et pas gentil de dire à Hélène, ta jolie femme : «Qu’est-ce que tu as été raconter aux flics, il paraît que tu m’as balancé ? Tu es complètement folle, tu vas partir à l’asile». Cher Thierry, tu devrais au contraire féliciter ta belle Hélène pour avoir bravé l’Omerta.

La Vérité ? C’est à pleurer ?

Allez, sèche tes larmes, grand nigaud ! Pourquoi t’énerves-tu si fort lorsqu’elle donne – sans rétrocommissions – ta clé USB aux policiers ? La vérité ferait du bien à tes deux filles, non ? Pourquoi n’es-tu pas fier d’avoir été le témoin de mariage de tes amis Nicolas et Carla ? Et aussi pourquoi verses-tu tant de larmes lorsqu’Hélène évoque les dîners politiques dans ton appartement de Bagatelle où défilaient Sarkozy, la famille Hortefeux ou les Balkany ? Pourquoi pleures-tu encore lorsqu’elle évoque ta transaction en 1996 de la maison de Tourgéville (13 pièces à Deauville) au Mont Canisy, entre vendeurs et le couple Balladur ?

Pleure pas, Grand Nigaud !

Allez, ne pleure pas et n’aie pas honte, Thierry ! Tu aimes la campagne, ça doit être ça : campagne normande (où tu possèdes une si belle maison), campagne présidentielle. Tu les préfères à tes compagnes : Diane Barrière (la compagne des Casinos), de laquelle tu avais divorcée ou Hélène (la compagne de Yougoslavie)… Dommage.

Et dire aussi que tu ne regrettes pas de fricoter avec ce Claude Guéant qui insulte les Roumains alors que ton propre papa venait de là-bas. Dommage.

Sèche tes larmes, Thierry ! D’accord, il est fini le bon vieux temps où tu étais chef de cabinet adjoint de Nicolas Sarkozy au ministère du Budget mais la vie ne s’arrête pas pour autant. Tu pourras toujours te reposer dans ta belle Maison de Colombie, hein ?

Oui tout à fait, Thierry, pour tes gosses.

Allez pleure pas, Thierry, tout ça, c’est juste pour te dire que c’est dommage pour tes deux filles, Milena, Nastasia et pour ton garçon, Léopold. Dis, Thierry, tu y penses à ton petit garçon lorsque tu persistes à dire tous tes mensonges ?

L’incroyable Une du JDD !

L’article de mercredi du Canard EnchaînéLa valise du dimanche») nous rappelait que Laurent Valdiguié, journaleux du JDD, avait voyagé le 5 mars 2011 tout à côté de Ziad Takieddinne et de sa mallette (avec 1,5 million d’euros en petites coupures). BiBi attendait donc avec gourmandise les confidences de Laurent sur ce voyage à bord d’un jet privé affrété par Kadhafi.

La semaine précédente, le journal de Lagardère n’avait pas hésité à publier les confidences de Bourgi, un autre intermédiaire à valise. Aussi BiBi fut étonné de ne pas voir la Une sur les rapports entre Takieddinne et notre Président en première page de ce dimanche. Il n’y avait en effet pas mieux placé que Laurent Valdiguié, Grand-Journaliste-Investigateur du journal de Frère Lagardère pour enquêter.

Il se dit qu’Olivier Jay et Bruno Jeudy, les deux merveilleux journalistes du JDD, étaient prêts à publier cette exclusivité lorsqu’un… coup de téléphone de l’Elysée vint interrompre la Conférence de Rédaction… etc… etc…

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