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UNITAID pris en grippe.

Sortez couvert

Comme souligné par BiBi dans ses précédents articles, le Plan Humanitaire de nos Gouvernants commence à se mettre en place. Unitaid, qui est la structure créée pour répartir les ressources issues de la taxe sur les billets d’avion mise en place en 2006 pour des programmes de lutte contre le sida, devait valider un plan de mise en œuvre du patent pool. Le Patent Pool est une communauté de brevets sur des médicaments antirétroviraux qui permettrait à Unitaid de mettre à disposition plus facilement des médicaments contre le sida à des milliers de personnes.

La protestation d’Act-Up, mise en ligne ce 14 décembre, lance une sévère mise en garde qui rompt avec le silence environnant.

«Nous venons d’apprendre que le représentant de la France au CA d’Unitaid, Patrice Debré, ambassadeur sida, entend demander un nouveau délai pour la mise en place de ce dispositif, voire s’y opposer, suivant ainsi les consignes données par Bernard Kouchner et Nicolas Sarkozy, consignes relayées par le chef de cabinet adjoint de l’Elysée, Gregoire Verdeaux » (1)

BiBi avait déjà soulevé le lièvre en esquissant les nouvelles tendances du Pouvoir dans l’Humanitaire. Pierre Bergé était trop occupé à charger le Téléthon et à remercier Carla de son hospitalité. A Marigny, le premier décembre, les flashes ont crépité, aveuglant probablement les représentants des Organisations de lutte contre le Sida (excepté Act-Up). Ils auraient dû lire les éclairages de BiBi et ne pas prendre pour argent comptant «les profondes préoccupations» de la Première Dame de France. Maintenant que Carla va préparer son anniversaire et les Fêtes de Noël dans un Palace marocain, un nouveau rendez-vous à Marigny n’est évidemment guère envisageable. Et des milliers de malades attendront (probablement en vain) les protestations de Pierre Bergé…

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(1) Article d’Act-Up :  «Kouchner et Sarkozy bloqueront-ils une possibilité d’améliorer l’accès aux médicaments contre le SIDA?»

Sida : Propagande et Solidarité.

Hotel Marigny, 1er décembre 2009.

Sur son site, Chochotte parle en long (mais pas trop en large) de son invitation du premier décembre aux Associations de Lutte contre le Sida. Toutes y étaient conviées mais seul Act-Up a refusé. Sur la photo de propagande, on peut voir, souriants et probablement très impressionnés par leur Hôtesse, le professeur Christine Kathlama (Solthis), Luc Barruet (Solidarité Sida), le vindicatif Pierre Bergé (Sidaction), Jean-François Delfraissy (Agence nationale de recherche contre le sida), Reda Sadki (Comité des familles) et Bruno Spire (Aides).

BiBi, attentionné comme à son habitude, s’est penché sur le communiqué : «Aucun ordre du jour pour cette réunion de travail, sinon s’écouter et réfléchir ensemble face aux principaux défis rencontrés par la lutte contre le Sida». Et aussi un appel final, un vœu plein de promesses qui fera certainement grand bruit auprès des malades : «Les associations appellent la France à rester en tête de ce combat».

BiBi s’étonne : Euh… une «réunion de travail» sans aucun ordre du jour ? Pourtant, quelques jours auparavant, l’ensemble des associations (Solthis, Solidarité Sida, Sidaction, Aides, présents à l’Hôtel Marigny) signaient un Appel conjoint pour faire stopper les coupes des budgets de l’ONU-Sida et pour protester contre les restrictions du budget d’Unitaid. Pas à l’Ordre du jour ?

Résultat de cette belle rencontre de Marigny : un an après la demande du Conseil des Familles, Chochotte recevra les familles du Conseil avec un heureux et très impressionnable Monsieur Sadki. Gageons que cela fera une nouvelle et très belle photo.

Mais hélas, BiBi est là pour rappeler les choses qui fâchent : seul Act-Up a été clair et conséquent avec ses positions. Monsieur Stéphane Vambre, co-Président, avait décliné l’offre…(1). C’est Gregoire Verdeaux qui a du pousser un Ouf de soulagement. Des fois qu’on aurait évoqué les projets rétrogrades de l’UMP (via sa rencontre en juin 2009 avec la députée Henriette Martinez).

Rappelons une nouvelle fois pour mémoire les protestations des Associations contre les projets 2010. Elles sont contenues dans cette lettre du 27 octobre envoyée à Nicolas Sarkozy, une lettre difficile désormais à trouver sur le Net.

«La députée UMP des Hautes-Alpes s’apprête à proposer un amendement réduisant de 5% la contribution française au Fonds Mondial. Le groupe UMP à l’Assemblée doit s’y opposer et renforcer au contraire cette contribution.

Mme la députée Henriette Martinez va prochainement faire la proposition de réduire la contribution de la France au Fonds Mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose de 5%».

Le premier Décembre 2009 ? Assurément une belle journée de Solidarité.

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(1) Si Stéphane Vambre veut bien expliquer les raisons du pourquoi «il a préféré ne pas venir», l’espace des Commentaires sur le blog à BiBi lui est largement ouvert.

Carla, »juste une femme émue par l’injustice d’un monde… »

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BiBi avait déjà parlé de la lettre de protestation signée par Act-Up Paris, Aides, Avocats pour la santé dans le monde et Sidaction (lettre datée du 27 octobre 2009, retirée du Net ?). Ces organisations protestaient à juste titre contre la proposition d’Henriette Martinez, députée UMP. Il est bon de rappeler en quels termes : « La députée UMP des Hautes-Alpes [Henriette Martinez] s’apprête à proposer un amendement réduisant de 5% la contribution française au Fonds Mondial [de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose]. Le groupe UMP à l’Assemblée doit s’y opposer et renforcer au contraire cette contribution». BiBi a du mal à faire les calculs mais heureusement, cette lettre précise les enjeux financiers : «Le montant financier ainsi dégagé (15 millions d’euros) serait mis à disposition des «opérateurs français» (programme Esther, Croix Rouge et ONG)». Le Pouvoir a reculé devant le tollé mais ce n’est que partie remise.

Autre lettre, celle du 24 septembre 2009, écrite à Nicolas Sarkozy : «C’est avec consternation que nous apprenons aujourd’hui que la contribution de la France à UNITAID diminuerait de 30 % en 2009 par rapport à 2008 (110 millions d’euros au lieu de 160), diminution qui ne peut pas s’expliquer par le déclin qu’a connu le trafic aérien de et vers la France».

Tous ces préambules sont nécessaires pour situer dans quel contexte Madame Carla Bruni-Sarkozy va pondre, en contrefeux, un article dans Paris-Match, un article dans Le Monde, va faire sa promotion de dame patronnesse dans une émission-télé sur France 5 et va lancer des invitations le premier décembre aux responsables de 10 associations de lutte contre le Sida à l’Hôtel Marigny. Quelle semaine !Les Responsables, invités à Marigny, ont dû dire à Carla leur façon de penser sur l’initiative élyséenne de Madame Henriette de l’UMP. Enfin, BiBi le suppose mais n’en est pas très sûr lorsqu’il voit un Pierre Bergé si attendrissant envers la Première Dame de France à la sortie de la réunion.

BiBi reste quand même admiratif : il avoue que Grégoire Verdeaux, très discret, a fait fort ! Quelle opération rondement menée ! A croire qu’il a mis les bouchées doubles après la lecture des articles de BiBi ! Plaisanterie bien entendu car Greg-le-Millionnaire a autre chose à faire. Pendant que son Maître veut sauver la Planète, le Conseiller Com veut – via Carla – «protéger du sida les mères et les enfants» et comme cela ne suffit pas, il veut «traiter toutes les femmes porteuses du VIH d’ici à 2015»( Titre de l’article du Monde). Merveilleux programme. A quelques réserves près quand on sait dans quel état de délabrement et de pénurie financière les hôpitaux publics se trouvent. Bah, la Crise ne touche pas les secteurs de la Santé de la même façon.

Ce qui frappe à la lecture de l’article de Carla du Monde (30 novembre), c’est cette oscillation entre le «Je» et le «Nous», petite manœuvre syntaxique pour «nous» mettre du côté du «Je», c’est-à-dire de son côté. Et qui ne voudrait sauver tous ces malades ? Qui ne voudrait partager sa «profonde préoccupation particulièrement à l’égard des femmes et des enfants» ? Qui ne voudrait la suivre au Burkina-Faso où elle a magnifiquement œuvrée ? Qui oserait se désintéresser de son discours des Nations-Unies ? 

Certainement pas BiBi, emporté par l’émotion lorsque la Première des Dames de France lance : «Je ne suis ni médecin, ni chercheur, ni responsable politique. Je suis juste une femme émue par l’injustice d’un monde…»

Pierre Bergé et ses Moutons.

 

Pierre Bergé et ses amis.

Ecrire sur Pierre Bergé, tracer son itinéraire, émettre une opinion désagréable sur le bonhomme, ça ne se fait pas. Dans le champ médiatique, BiBi n’a pas trouvé l’ombre d’une critique. Sur le Net aussi. Pourquoi ? Mystère. A croire que ses réseaux sont solides, bien installés et bien intimidants. A croire aussi que toute critique risque d’attirer les foudres et les représailles du bonhomme. Mais vous n’êtes pas obligés de croire BiBi.

Pierre Bergé est un homme qui a fait des choix souvent désastreux sur le plan strictement politique. BiBi a cette désagréable impression que le bonhomme a toujours misé sur de bien mauvais moutons.

Il y a longtemps, Pierre Bergé avait jeté son dévolu sur Laurent Fabius mais ce dernier fut banni à la suite de son Non européen. Il s’enticha ensuite du Camarade Julien Dray à qui il prêta la coquette somme de deux millions d’euros pour l’achat d’un appartement parisien et qu’il soutint dans son noyautage de SOS Racisme. Mais là aussi, Bergé fut en retard du cadran politique et laissera – sans regrets- l’animal Julien se laisser tondre dans le bercail socialiste.

Qu’on se le dise, Monsieur Bergé est un socialiste, un socialiste mitterrandien de la première et dernière heure (enfin pas le Mitterrand décoré de la Francisque), un socialiste dont la fortune personnelle dépasse les quelques 400 millions d’euros. Sans compter les bénéfices de ses dernières ventes récentes.

Aujourd’hui, le Grand Mécène se tourne vers les jeunes loups du PS, quadragénaires déguisés en moutons. Voyons leurs chances respectives.

1. Il y a celui qui est à la traine : Benoit Hamon. Ce jeune cadre dynamique s’est fait, lui aussi, tondre la laine et n’a plus aucun espoir d’être au chaud pour l’hiver. C’est que, tout benoitement, il avait dit beaucoup de mal du Neveu de François. Sacrilège irréparable et impardonnable pour le cœur de Pierre.

2. Pierre Bergé ne parle plus guère de la bergère du Poitou. Ségolène Royal, dites-vous ? Mais comment ça s’écrit Ségolaine ?

3. Les moutons de Panurge sont donc au nombre de trois : Arnaud Montebourg, Manuel Valls et Vincent Peillon. Le grand débat à venir se fera certainement dans les rubriques de Libération chez qui Pierre Bergé a placé quelques écots (500000 euros) pour renflouer le journal. Notre généreux donateur donne d’ailleurs à droite et à gauche sans compter. Si on savait les dessous de ses affaires, on pourrait peut-être découvrir que ses largesses vont très, très loin. Mais en ce Monde indéchiffrable de la Finance et des Médias, il ne faut s’étonner de rien. Il y a bien longtemps, de méchantes langues susurraient que le Père d’Arnaud (ce cher Jean-Luc Lagardère) avait misé des billes dans le Capital de l’Humanité. Des méchantes langues vraiment.

     CARRRRLA

Mais revenons à nos moutons : Bergé prépare l’Avenir sans vraiment un désir… d’avenir. Il s’en prend soudainement au Téléthon avec pertes et fracas médiatiques au moment même où le Pouvoir, lui, s’en prend à la contribution française d’Unitaid, au moment même où Madame Martinez, députée UMP, en accord avec Grégoire Verdeaux (Conseiller Com de Carla), parlent de réduire le budget de l’ONU-Sida pour le confier à Qui-Vous-Savez. Comme le soulignent les journaux depuis la rencontre du premier décembre, Pierre et Carlita sont redevenus amis mais sur quoi repose désormais leur nouvelle entente cordiale ?  Mystère et boule de gomme.

Reste que ce Bergé a beaucoup de travail : pendant qu’il admire cette autre bergère (Carlita) sur sa droite, il compte (sur) ses moutons sur sa «gauche».

BiBi exprime ses impressions et imprime ses expressions.

BiBi sur papier.

Le numéro 104 de la Revue Vie Sociale et Traitements (VST) a eu la gentillesse de publier un des coups de gueule de BiBi dans son numéro de décembre 2009. Pour les lecteurs réguliers de BiBi, cet article leur était déjà familier puisqu’il soulevait l’affligeante posture du Maire de Lisieux qui voulait retenir les mineurs de moins de 13 ans dans leur famille après 23 heures en leur imposant un couvre-feu.

L’article avait pour titre «Lisieux ou la Haine de l’enfant» (voir en appendice). Educateur ou non, travailleur social ou non, psy ou simple citoyen, chacun peut commander le numéro de cette revue du champ social et de la santé mentale des Céméa sur le site http://www.edition-eres.com

Coïncidence, le Monde Diplomatique de ce mois de décembre publie un article signé Patrick Coupechoux sur «Le Traitement sécuritaire de la Folie » où l’auteur détaille comment la France stigmatise les malades mentaux. BiBi en a retiré deux phrases pointues, deux paroles bienvenues et incisives. L’une est de François Tosquelles : «Sans la reconnaissance de la valeur humaine de la folie, c’est l’homme même qui disparaît». Et, devant cette rage des évaluations demandées à tout prix aux soignants, Jean Oury, fondateur de La Borde à Cour-Cheverny, distille ces simples mots : «Un sourire – pas celui des hôtesses de l’air – c’est très important en psychiatrie. Mais un sourire, cela peut-il s’évaluer ?»

Un excellent article qui taille en pièces les idées foldingues de ce régime qui n’offre qu’une volonté de créer un fichier national de patients hospitalisés d’office, qui fait fi de la relation humaine et de la rencontre singulière entre soignant et soigné, qui est à l’opposé de toute prise en compte du sujet et pour qui la folie est à «neutraliser» et à gérer au coût le plus bas possible. Pour Chouchou et consorts, les dépenses en psychiatrie sont dans cet esprit : elles sont inutiles et elles sont faites pour des gens inutiles.

BiBi signale aussi le numéro 11 de Bakchich de ce mercredi. En avant-dernière page, l’équipe de Bakchich a relevé une flèche de BiBi lancée sur Twitter à propos de Madame Valérie Hortefeux et de son crêpage de chignon (de chiffon) avec une cliente de chez Dior. Par ailleurs, BiBi s’étonne que le journal fasse si peu cas de la Journée Mondiale du Sida et des directions stratégiques nouvelles mises en place par Chouchou, Chochotte et Grégoire Verdeaux, leur Conseiller Com. Dans un prochain numéro ? Allez… tout vient à point pour celui qui sait attendre. BiBi sera donc un patient… très patient.

En attendant, les lecteurs de BiBi peuvent se faire les dents sur :