1. Ne nous trompons pas sur la coloration gauchisante de la chronique de Claude Askolovitch du JDD (numéro du 12 décembre, page 7). Le début d’article du journaleux ne doit pas surprendre. Askolovitch ne se mouille pas, il joue à l’habituel Homme poli, rappelant que Brice Hortefeux est «un homme sympathique et urbain (?), apprécié du mundillo politico-médiatique». Ah bon ? «Sympathique» ? Dis-nous en plus, cher Claude.
2. C’est dans la continuité de la lecture que vient alors la confusion. Que chacun s’attarde sur la phrase suivante, bel archétype du «tout et n’importe quoi» : «On ( remarquez le «On» qui englobe tout le Monde et n’importe qui) accordera le bénéfice du doute et de l’humour douteux à Hortefeux – même si cette blague-là aurait dû – conditionnel sans risque – l’expulser du Gouvernement».
3. Notre Claude va-t-il nous rappeler qu’après remaniement, le «Maitre» Sarkozy a confirmé son Ministre dans son Intérieur ? Notre Claude va-t-il nous rappeler que Brice est surtout «Homme sympathique» pour Nicolas, ami de toujours et grand pote solidaire po-li-ti-que-ment ? Dans la foulée, notre Claude va-t-il enfin clamer haut et fort sa honte de voir un Ministre ayant tenu des propos racistes parader dans les plus hautes sphères de «notre État démocratique» ? Et notre Claude va-t-il demander la démission de ce Ministre toujours en poste ? Euh… vous n’y pensez pas : Frère Lagardère serait très très mécontent.
4. Que peut bien valoir de circonscrire le problème des Libertés démocratiques de notre pays au seul Hortefeux ? Que veut dire Askolovitch à personnaliser et à réduire au seul Brice Hortefeux un problème qui concerne l’orientation générale de la politique sarkozyste ? Lisons attentivement : pas une seule fois, Askolovitch étend la question à ce Gouvernement et à ses prises de position unanimes. On chercherait en vain un UMP qui se serait élevé sur la Chasse aux Roms comme on chercherait en vain le nom de Sarkozy dans l’article du Journaleux du JDD.
5. Qu’est-ce que dit cette façon de raisonner – croire et faire croire que les choix politiques de Hortefeux sont du seul ressort d’Hortefeux ? C’est qu’il s’agit de nous faire avaler cette vision du Monde qui excuse toute une politique globale, c’est qu’il s’agit de nous faire accepter cette représentation du Monde qui s’attarde sur des personnes (ou sur des erreurs de ces mêmes personnes) comme si elles ne dépendaient que d’elles-mêmes. C’est ainsi que tous ces Journaleux interchangeables du Frère Lagardère raisonnent : au fin fond du fin, ils ne remettent jamais en cause les axes fondamentaux de cette politique honteuse et rétrograde.
6. Voilà pourquoi il ne faut pas se tromper. Les accents gauchisants du Journaleux («Brice aurait du s’interdire de parole», «Le Ministre de l’Intérieur brise les tabous de la République», «Il agresse en chef de bande», «Il a cessé de parler en Ministre» etc) sont de pauvres masques qui ne sont là que pour cacher/gommer les responsabilités premières du Haut Niveau.
7. Pas étonnant dès lors que l’article de Claude prenne fin sur des accents de «révolté» : le Journaleux nous assure de son soutien dans la défense de WikiLeaks et semble d’accord avec la colère de la Webgénération. Quoi ? Il voudrait encore draguer BiBi ?
8. Bouhhh… BiBi pourrait demander au Journaleux du Frère Lagardère (qui, un jour, voulut être son Ami-Twitter), de méditer plutôt sur les propos de Jean-Luc Godard à qui on demandait «Comment caractériseriez-vous un régime ou un gouvernement ?». Le cinéaste avait eu alors cette réponse offensive politiquement, réponse qui faisait lien entre responsabilité collective et individuelle : «Regardez un peu son Ministre de l’Intérieur».