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Va-t-on laisser faire Clearstream, Euroclear et Swift ?

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BiBi s’est accroché depuis longtemps aux écrits de Denis Robert via ses livres («La Boite Noire », «Révélations » etc.) A l’heure où les pays européens s’enfoncent dans la Crise, le Capitalisme libéral se porte on ne peut mieux (en Espagne, en Italie, en Grèce, il a imposé démocratiquement ses suppôts politiques). BiBi, lui, se pose la question suivante : «Va-t-on laisser faire Clearstream, Euroclear et Swift ? » (1)

«Le lobby bancaire est plus puissant que je ne l’imaginais». Ce n’est pas n’importe qui qui lâche ce constat, c’est… Denis Robert dans un interview à Regards. De quoi en frémir, non ?

Ce romancier-journaliste-peintre parti seul à la découverte du Trou noir de la Finance internationale a essayé d’en dessiner les contours. Pas (encore) fatigué, il continue de nous parler du rôle central de Clearstream, la banque des Banques et notaire du Monde, d’Euroclear et de Swift.

Des économistes (at)terrés dans le Silence.

BiBi s’étonnera toujours que les économistes fassent silence sur les apports de Denis Robert. Quand on parle d’économistes, il n’est pas question des larbins qui sont salariés des grosses entreprises et qui participent aux divers lobbyings. Non, il s’agit, par exemple, des Economistes Atterrés qui se veulent d’avant-garde et dont les analyses souvent pointues (voir les livres de Frédéric Lordon) n’ont strictement RIEN à dire sur les Chambres de Compensation et leur importance dans les tractations bancaires mondiales. (Lire ici une pensée-bibi de septembre 2009 ).

 Help Frédéric !

Le samedi 14 mai dernier, à Thorens-les-Glières, pour la Journée du Rassemblement des Citoyens, BiBi avait assisté à la Conférence-débat sur les Banques avec Frédéric Lordon. A la question-BiBi : «Et sur Clearstream?», l’économiste avait répondu curieusement : «Je n’ai rien à dire» puis était passé à une autre question.

Remonte-nous le moral, Denis !

Curieuse réponse lorsqu’on lit les dernières déclarations de Denis Robert :

«Ce que je montre est insupportable pour les banquiers car ça touche le cœur de leur bizness et celui de leurs plus gros clients» ou encore cette petite sonnette qui nous plonge dans les prémices du désespoir : «Le lobby bancaire est plus puissant que je ne l’imaginais».

Ou encore : «D’un point de vue judiciaire, la situation n’a pas évolué. Les juges restent toujours cadenassés dans leurs frontières». Avec ce vœu pieux, irréalisable pour les Temps présents : «Il faudrait maintenant une commission d’enquête et un véritable audit sur Clearstream mais aussi sur Euroclear et Swift». Ah, ce terrible «il faudrait» !

Qui pour tenir ces positions, les défendre, passer à l’offensive ? Jean-Luc Mélenchon ? Ben, BiBi attend toujours une Opération d’envergure. Pourquoi le Front de Gauche n’a pas inclus dans ses analyses tout ce que Denis Robert sait, tout ce qu’il a écrit ? Le PS ? Nul besoin de développer ici pour espérer quoi que ce soit lorsqu’on se souvient de la réponse de François Hollande à Denis Robert.

L’optimisme de Serge Halimi.

Alors espérer quoi ? Lorsqu’en lecture parallèle, on s’attarde sur le bel article de Serge Halimi («Où est la Gauche ?», article du Monde Diplomatique de novembre 2011), on ne peut que tomber d’accord sur les impasses des politiques assumées par les Partis Socialistes européens. Et on peut ne pas suivre l’optimisme du journaliste du Monde se référant aux seules conquêtes du Front Populaire pour nous donner du courage :

«Une course de vitesse est engagée (Ah, bon ? Avec quels bolides de Gauche ?) entre le durcissement de l’autoritarisme libéral et l’enclenchement d’une rupture avec le capitalisme». Et il rajoute, doux euphémisme : «Celle-ci paraît encore lointaine».

Lointaine ? Hélas, non, Serge ! Et pour parler de façon réaliste, BiBi écrit plutôt : très lointaine, très, très, très lointaine.

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(1). Pour ceux qui – comme BiBi au tout début de sa découverte des travaux de Denis Robert – seraient un peu paumés, lire :

Un Samedi de Résistance.

Sous la pluie, ambiance chaleureuse à Thorens-les-Glières ( Haute-Savoie) pour la Journée du Rassemblement Citoyen qui se prolonge dimanche avec une montée au Plateau des Glières. Eurent lieu ce samedi, deux débats de haute tenue, l’un en présence de Gérard Mordillat, l’autre sur les Banques avec Frédéric Lordon. Et un autre sur l’Hopital et la Santé Publique auquel BiBi n’assista pas. Auparavant, Gilles Perret, Stéphane Hessel et d’autres résistants lancèrent un Appel à la lutte et à une Europe ouverte.

Voici les premières photos… 🙂


 

Deux livres, une interview et les 4 mots de l’Etranger.

1. Ces Mots qu’on dit  «importants » et qui le sont… (Interview d’Arlette Farge à Nouveaux Regards. Juillet/Sept 2005) :

«On a pu parfois se féliciter qu’il n’y ait plus d’intellectuels en France, se réjouir de la mort du Père, signes d’une liberté retrouvée. Mais il faut bien constater qu’à force d’être libres et indépendants de cette manière nous sommes devenus orphelins… J’ai pris lentement conscience de la volonté constante de réfléchir à l’utilisation des mots (…). Peu à peu, je me suis aperçue que mes étudiants sursautaient lorsque j’utilisais des termes comme  «domination», «travailleurs», pour ne rien dire de l’emploi de la notion de «lutte des classes». Ce qui m’a incitée à proposer un séminaire sur ces mots, sur leur histoire, leur emploi, leur trajectoire ou leur disparition, leur euphémisation également.
Mais les réactions de la jeune génération ne font que refléter les reniements de la génération précédente. Les engagements politiques, les appartenances militantes ont été oubliés au profit d’un intérêt pour une douce Europe et la déclinaison d’une pensée «molle» inhabitée par les mots que l’on veut anciens et par la compagnie des êtres humains.
Dans le cadre de la recherche universitaire, de nouveaux termes sont promus pour décrire des réalités sociales sans aucun souci pour la pensée et les stratégies des gens eux-mêmes. Ces stratégies discursives et ces effets de nomination sont assez puissants et visent à disqualifier ou à faire disparaître des acteurs sociaux. On nomme des situations en les euphémisant pour faire advenir des concepts sans aspérité qui gomment le réel».

2. Ces évidences qu’il faut imposer contre les idées reçues du Grand Kapital (Frédéric Lordon. Jusqu’à quand ? Éditions Raisons d’Agir, p. 49):

«Providentiel Kerviel ! De la Société Générale, on aurait pu conter l’histoire de son ralliement au modèle de la banque de marché, faire l’analyse des forces structurelles qui ont distordu ses comportements, mais non : le «voyou» – qui ne fait jamais qu’exprimer à sa manière l’essence du système – portera tout. Le département Banque de Financement et d’Investissement de la Société Générale dégageait 700 millions d’euros de profit en 1999, il en donne 2,3 milliards en 2006 et contribue à lui seul à la moitié du résultat total de la banque, n’y aurait-il pas d’intéressantes choses à dire à ce sujet ?»

3. Cette sensation finement analysée par J.B. Pontalis (Dans « Les Marges du Jour » Gallimard, p.52) et qui traverse ceux qui, dans la France, se lèvent tôt.

Le saut :

« Au saut du lit : ce saut qui – brutalement – c’est pourquoi j’en diffère le moment en prolongeant le demi-sommeil qui me permettra une transition plus douce – nous précipite hors de l’espace du dedans et du hors-temps pour nous projeter dans le monde extérieur.

Quand, douché («moi-peau ») – jet d’eau chaude puis froide, la seule opposition binaire que j’apprécie !- et soigneusement vêtu («moi social»), je traverse la cour de l’immeuble, ouvre la porte cochère, je suis saisi par le bruit, me sens attaqué par la violence de ce bruit, moteurs des voitures, pétarades des motos, marteaux-piqueurs, bétonneuses sur le chantier voisin, je retrouve, accentuée, la même impression d’une coupure entre deux mondes antagonistes ».

4. Les quatre mots de l’Étranger.

L’Etranger, le livre d’Albert Camus, est resté un des plus importants « Livres de Vie » de BiBi. Le destin de Meursault, le héros, a frappé son Imaginaire dès son entrée en lecture. L’incipit de la fiction de l’Algérois de Lourmarin – les 4 mots du début du roman – frappe aujourd’hui BiBi dans le Réel. Quatre premiers mots qui portent son deuil :  » Aujourd’hui, Maman est morte« .

BiBi comme un poisson dans l’eau à l’Atlantic Dinner (2)

Les Artistes du Politiquement correct.

Jusqu’à présent, peu de gens de culture depuis que les Diners existent (Octobre 2009), peu d’artistes mais patientons. Sans les Artistes dans le décor, il manque évidemment quelque chose. Notre Felix y remédiera.(1).
Verre de champagne à la main, BiBi a quand même salué le très socialiste Hubert Védrine, artiste à ses manières, échappé du PS et de LVMH (il a laissé bosser Bernadette Chirac à sa place), Anne Lauvergeon notre Atomic Bomb, Antoine Bernheim (qui félicita BiBi pour son article élogieux), il a vu Nicolas Beverez et Thierry Saussez papoter très longuement ensemble mais n’a pas pu approcher l’hôte du dîner (le Président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbayev). BiBi connaît de vue sa deuxième fille qui loge en toute simplicité près de chez lui, à Genève, dans une propriété de 8000 m2. La fortune de son mari, Timour Kulibayev, s’élève à 2,1 millions de dollars selon le Magazine Forbes. Rappelez-vous : c’est chez eux que Monica Bellucci (prochaine invitée de Félix ?) s’est rendue pour la crémaillère. (Lire article-BiBi. )

Les Sponsors.

Autour de Felix Marquardt, BiBi a pu encore apercevoir les représentants-Sponsors de Sciences-Po, de Canal Plus, d’EuroNews, les directeurs du Figaro (Étienne Mougeotte au micro y fut absolument remarquable) et de l’Herald Tribune, Sami Labidi, président-fondateur de Beebac.com.

Qui c’est ? Jean-David Levitte !

Jean-David Levitte apostropha même Charles Rivkin, ambassadeur US en des «Charlie» très sonores ! «Charlie ! Je voudrais saluer la détermination du président Obama d’aller de l’avant, qui n’a d’égal que la détermination du président Sarkozy». Un moment magique ! Dans la salle, un intervenant crut que Levitte était notre «vrai ministre des Affaires étrangères». C’est que si France 24 de Dame Ockrent était là, le Bernard Kouchner, lui, n’avait pas été invité. Désolé Nanard, la prochaine fois… peut-être.

Une sacrée ambiance.

Ah, bon sang, que l’ambiance était bon enfant ! Quel enthousiasme aussi lorsque, tous en chœur, on cria qu’il fallait «inventer ensemble l’Ordre du XXI ième siècle» ! A ce moment-là, BiBi ne put s’empêcher de rajouter en criant à pleins poumons : «Ouais, tous ensemble, tous ensemble, ouaiiiiss !» Oh, ce délire général ! Un grand moment !

Chacun avait bien raison de redire que «la Vieille amitié franco-américaine était revenue, comme au temps de Lafayette et du débarquement sur nos plages le 6 juin 44». En toute discrétion, BiBi en profita pour dire à Felix d’ôter ce passage-vidéo de l’Association sur lequel on voit notre Président rire de bon cœur avec l’ex-Président Bush sur les pelouses de sa maison du Connecticut. «C’est ta seule fausse note dans ta com’» lui a chuchoté BiBi.

Des vedettes, toujours des vedettes.

Felix Marquardt est vraiment un prince du lobbying : tant de gens invités ! Pas un, pas une n’a fait défaut. Et quelles toilettes chez les femmes ! BiBi a vu (de loin) Eric Woerth mais n’a pas pu savoir si Florence son épouse et Patrice, son ami, étaient de la Fête. BiBi a encore écouté le rigolo Christophe de Margerie (Total) plein d’humour en évoquant les bateaux qui s’échouent sur nos côtes. Il a bien aimé les conversations discrètes entre Gérard Mestrallet (GDF Suez), Chris Viehbacher (Sanofi), Patrick Kron (attention à l’orthographe) et Douste-Blazy parlant d’Unitaid (Où était Grégoire Verdeaux ?). BiBi a aussi beaucoup voyagé dans les Pays émergents qui appellent à l’aide tous ces Grands Capitaines d’Industrie : Georgie, Kazaghstan, Brésil, Costa-Rica. C’était d’un exotisme !

Felix, un homme heu-reux !

BiBi n’en revenait pas de la maestria de Felix Marquardt, international multicartes, ex-plume de Lindsay Owen-Jones de L’Oréal, galeriste de la Place des Vosges, avocat associé chez Kramer Levin. Un vrai Boss que notre Felix : il a vraiment tout pour être heureux. Comme l’écrit le Figaro à son propos : «Il a imposé ce soft-power à la française et il jubile aujourd’hui de « faire vraiment ce qu’(il) aime». Notre Felix a aussi chuchoté que Frédéric Lordon sera le prochain invité de l’Atlantic Dinner ( à Casablanca et non à Paris où Felix craint des Manifestations ?) mais BiBi n’a pas eu confirmation.
Allez, cher Felix, amuse-toi bien, and don’t forget, tu invites BiBi quand tu veux.

Pour bien commencer le dîner : lire part.1  » BiBi s’invite au dîner de l’Atlantique »

(1). Dans l’Express de cette semaine, on trouve l’info suivante. Au cours de la réception du Chef d’État du Kazaghstan, étaient invités à ce Cinquième dîner : Gérard Depardieu et Patricia Kaas. Félix est vraiment un as de la Com’ : une année d’existence et il trouve le moyen d’avoir un bel encart dans l’Express sur la présence de ces deux grands artistes ! Ce soir-là, BiBi s’en veut de n’avoir vu ni Gérard ni Patricia. Peut-être au Sixième  Dîner ?

Le JDD, François Pérol et Frédéric Lordon.

Le JDD et le livre de F.LORDON

Chaque dimanche, BiBi déplie le Journal du Dimanche. Le gros titre de ce dimanche est offert à ce Monsieur Pérol qui s’explique et se défend en pages deux et trois. Monsieur Pérol veut qu’«on le laisse travailler». Il veut avoir la paix dans la Guerre économique que ses pairs ont déclenché il y a bien longtemps.