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La Loi Estrosi par la bande.

Monopoly pour être honnête.

L’Assemblée a donc voté la proposition de loi Christian Estrosi qui crée le délit de participation à une bande violente. Délit passible de trois ans de prison et de 45.000 euros d’amende.
BiBi a relevé qu’Estrosi s’est appuyé sur un rapport très discutable des anciens RG pour faire passer sa loi. Il paraîtrait que 2453 individus forment le noyau dur de 222 bandes en France, réparties à 79% en Île-de-France. «La précision, écrit Franck Joannès dans le Monde du 24 juin, n’a aucun sens : les alliances dans les quartiers sont par essence mouvantes et on n’adhère pas à une bande comme au Rotary de Nice».
L’Association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste devient désormais applicable aux jeunes voire aux enfants puisque selon notre Ami Estrosi, les bandes seraient constituées pour moitié de mineurs. D’autre part, la proposition de loi entérinée ne poursuit plus la culpabilité mais la dangerosité. Foin donc de l’accusé présumé innocent, la personne dangereuse sera, elle, présumée désormais dangereuse.
 
Le sociologue Laurent Mucchielli, auteur de «La Frénésie sécuritaire» rappelle que le Fichier STIC (Système de Traitement des Infractions Constatées) fichera bientôt 6 millions de personnes, soit près de 10% de la population. Il s’interroge : «Jusqu’où va-t-on entretenir l’illusion que l’on répond fondamentalement aux problèmes de délinquance en ajoutant des lignes dans le Code Pénal ? Ce dernier a été modifié à plus de 40 reprises depuis 2002».
Pour lui, la Grande Peur des bandes (après les premiers Apaches du début du siècle, les Blousons noirs, les Loubards, les Zonards, les Jeunes des Cités d’aujourd’hui) persiste aujourd’hui «à cause de certaines politiques qui cherchent à exploiter les faits divers et de certains journalistes qui s’y précipitent dans une logique sensationnaliste» (Source : Le Monde du 25 mars).

Le rapporteur Eric Ciotti et Michèle Alliot-Marie ont étendu la sanction aux personnes non armées participant à un attroupement violent. Une circonstance aggravante a été créée lorsque l’auteur de violences sur les personnes ou de dégradations de biens dissimule volontairement son visage, par exemple en portant une cagoule.
BiBi se demande si un visage grimé de suie noire pourra être considéré comme celui d’un terroriste. Il se demande aussi si les clowns blancs qui font des spectacles de rue seront arrêtés ? Si les personnes portant des masques d’Halloween seront fusillées ? Et si les enfants encagoulés le jour de Mardi-Gras seront envoyés aux Galères ?

Photos : www.vd.ch et www.joyeuxdrilles.com