Etienne Mougeotte est – parait-il – bien ennuyé qu’on ait découvert son appartenance au Cercle de Jean-René Fourtou, le think Tank qui a décidé d’aider la réélection de notre Président. (Source : Le Monde du 12 septembre).
Chagriné notre Etienne, non à cause d’une perte de prestige auprès des (é)lecteurs-lambda. Non, ce qui ennuie ce Grand Journaleux, c’est qu’on puisse 1. le prendre pour un journaliste partisan, lui qui se pique d’objectivité depuis la Nuit des Temps des Médias. Et 2. qu’on puisse continuer à se moquer de lui dans sa propre rédaction où son adoration pour son Idole Nicolas fait beaucoup rire le personnel.
Puisque cela ennuie notre Lèche-bottes de papier, énumérons ses acolytes :
Gérard Carreyrou qui squatta longtemps nos écrans en se déclarant spécialiste de Politique intérieure, Jean-René Fourtou, Président du Conseil de Surveillance de Vivendi, Michel Pébereau, patron de BNP-Paribas et pigiste au JDD où il se fait l’expert de la Rubrique Science-Fiction, Michel Calzeroni, communicant number One de Vivendi, Pierre Giacometti, expert élyséen, Geoffroy Didier, suiveur de Brice Hortefeux, Camille Pascal et l’ex-taulard Alain Carignon qui a su y faire pour opérer une souterraine et avantageuse reconversion auprès du Petit Chef. Enfin, autre aide précieuse: Patrick Buisson, conseiller spécial de l’Elysée qui danse régulièrement sur le tempo FN.
Bah, diront certains : «Ils se réunissent et puis après ? Ils ne font pas de mal». Oui des vieux potes autour d’un pot commun : ça blablate, ça casse du sucre sur le dangereux gauchiste Borloo, ça ironise sur la grandeur de Villepin, ça sort les couteaux à l’approche de n’importe quel syndicaliste et ça égorgerait un sympathisant d’un Manuel Valls bien trop à gauche (c’est dire). Mais nos Pappys ne font pas que se réunir et jouer au bridge : ils font tourner les turbines de la Machine à décerveler.
Dans l’article du Monde qui nous présente Mougeotte, ce qui frappe, c’est cette collusion extrême et si rapprochée de ces Journaleux, occupants massifs de la Scène Médiatique avec les Puissants de l’Elysée. Etienne discute «presque chaque jour» avec Patrick Buisson, il prend le chemin de Neuilly «régulièrement depuis six mois» ; il écoute Serge Dassault «chaque semaine exiger que le Figaro mène campagne contre les 35 heures, les syndicats, la gauche». A tout moment, Etienne est joignable pour être «appelé d’urgence à l’Elysée» où il prend illico ses ordres, aussitôt traduits dans le numéro du Figaro. Ces affinités politiques et électorales durent depuis longtemps : «depuis l’époque où [Sarkozy] était Maire de Neuilly».
Le Monde rapporte que lorsque les proches du Maitre du Monde discutent avec Etienne, ils retrouvent dans sa bouche les mêmes expressions entendues à l’Elysée. Un mot déjà souligné par BiBi (lire le billet ici) court dans les cours de Communication élyséenne du lundi. «Gravité». Ainsi, après tant d’autres, Etienne Mougeotte nous ressort la bonne leçon apprise: «Le Président a gagné en gravité», suivant ainsi Bruno Lemaire («Le Président a évolué vers plus de gravité») ou encore le Journaleux du Monde, Gérard Courtois, si fasciné par le Maître Chouchou («Plus de gravité, moins d’agitation»). Pour les Perroquets qui ont bien retenu la leçon, l’Agence de Notation-BiBi leur attribue, sans contestation possible, le Triple A.
PS : le dessin retravaillé par Bibi est du dessinateur Glez.