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Nouvelles d’un Monde ahurissant.

Un Monde ahurissant

PPDA : «J’ai été baptisé comme un nombre de petit rémois au champagne. Cette petite goutte que l’on m’a fait boire a dû s’installer dans mes gênes». Et aussi dans ses livres… BiBi suivra avec attention ses bulles dans le prochain.

PAPA MOBILE : c’est en Tchéquie que Benoît XVI aurait voulu faire des miracles mais l’aide divine ne lui a pas suffi à enrôler de nouveaux fidèles. En effet, le tiers seulement des tchèques est catholique. Tout ça, dit notre Pépé mobile, à cause «des blessures causées par l’idéologie athée».

PETITS SUISSES : on ne le sait pas mais la Suisse est le troisième partenaire économique de la France. Les échanges avec nos voisins sont de quelques 18 milliards de francs suisses. La France accueille plus de 1000 entreprises suisses (occupant 168000 personnes). On n’a pas communiqué à BiBi le nombre des réfugiés politiques suisses qui ont passé la frontière. Ils ont surement passé la frontière par un trou de souris (ou par le trou de Bâle).

TRANSFUGES : on savait que Nicole Notat, grande défenseure des Travailleurs et Travailleuses, ancienne secrétaire générale de la CFDT, flirtait avec les commissions pro-sarkozystes de Michel Rocard. Olivier Ferrand qui cherche des Terra Nova à conquérir s’est aventuré dans les mêmes territoires. Claude Evin, ex-educateur, a fait aussi bien que ce duo. Il a rejoint Roseline Bachelot. Il est peu probable qu’il la prenne en grippe.

HUMOUR : l’avocate de Richard Gasquet n’en est pas dépourvue. Elle est tellement satisfaite du classement sans suite de l’affaire du contrôle à la cocaïne de son client qu’elle a déclaré le jugement…. «positif» !

DENIS ROBERT : le seul journaliste que BiBi peut voir en peinture. Il expose Galerie W. jusqu’au 30 octobre, 44 rue Lepic dans le dix-huitième. Ouvert tous les jours de 10h30 à 20 heures. On n’est pas obligé d’être sur les comptes de Clearstream pour s’acquitter de l’entrée.

ROLAND COURBIS, le Marseillais emprisonné, a donné hier une interview au Parisien Libéré.

JALABERT : En 1998, il pestait contre les descentes de polices sur le Tour de France. Aujourd’hui, directeur de l’Equipe nationale de Cyclisme, il a déclaré : «L’objectif, c’est le podium, une place dans les 5 ou dans les dix premiers et en finir avec le complexe d’infériorité». Cet homme-là fait penser à notre Chouchou. Leurs paroles ne suffisent pas à nous doper. Le premier français est arrivé 29ième.

GILLES PERRET : Le 4 novembre, le film de Gilles Perret «Walter, retour en Résistance» sera en sortie nationale. Le cinéaste brosse le portrait de Walter Bassan, résistant de la première heure et déporté politique, animateur aujourd’hui du pique-nique du Plateau des Glières. Le propos du film est de démontrer que le Programme du CNR est aujourd’hui démantelé de A à Z et vidé de toutes ses options progressistes. Dans ce film, Bernard Accoyer profère des menaces ridicules et notre Chouchou se montre sous son meilleur jour dans un plan-séquence ahurissant. BiBi avait déjà parlé du film ici même (https://www.pensezbibi.com/little-nikos-et-carla/le-plan-sequence-qui-ridiculise-sarkozy-800). Le très bon blog Article 11 (http://www.article11.info/spip/spip.php?article549) nous offre un long et très riche interview du réalisateur.

Une pensée BiBi pour Denis Robert.


12-Denis Robert
envoyé par ParadisFJ. – L'actualité du moment en vidéo.

BiBi avait déjà eu une pensée (1) pour Denis Robert à propos de son passage à TéléLibre, invité qu’il était avec le mielleux Laurent Valdiguié aujourd’hui dans l’équipe du JDD. BiBi a suivi, livre après livre, les aventures de Denis Robert avec la Chambre de Compensation Clearstream. BiBi se retrouve un peu dans son parcours puisque dans sa biographie, Denis Robert avait commencé par travailler dans le Social. Aujourd’hui entre l’affaire Clearstream 2 et la bande dessinée, il a gardé son optimisme, faisant confiance à ses supporters contre cette énorme machine qu’est Clearstream. Batailleur, il a réussi à percer les secrets de la Haute Finance (Clearstream a changé de Président, de siège social). Aujourd’hui, en simple citoyen, il demande à ce que les opinions européennes aient un droit de regard sur les comptes de Clearstream. BiBi ne peut que l’approuver. Pour appuyer cette demande, BiBi reprend ici des morceaux choisis de son interview récent au Nouvel Observateur (2) :

Les listings de Denis Robert A publier

Les listings de Clearstream :
En mettant le nez dans ces interminables listes de comptes et de clients, on voyage beaucoup. On trouve des multinationales, des agents de change, des sociétés offshore, des banques évidemment. Le plus intéressant, je trouve, c’est la vision très concrète de l’univers financier. En lisant les noms des milliers de clients acceptés par Clearstream dans des paradis fiscaux – Caïman, les Barbades, les Antilles néerlandaises, Jersey… – on voit bien que les clients peuvent utiliser l’outil informatique pour émarger vers ses ailleurs. En valeur, voilà ce que cela représente : d’après une dépêche Reuters, dix TRILLIONS d’euros (10  000 000 000 000 €) étaient officiellement conservés chez Clearstream en janvier 2009.

Un concurrent à Clearstream ?
Barack Obama est en train de créer une chambre de compensation internationale pour les banques américaines qui va concurrencer les deux chambres de compensation européennes existantes : Clearstream et Euroclear. Ces deux multinationales ont le monopole du marché obligataire. Elles sont présentes sur toute la planète et dans tous les paradis fiscaux. Elles voient passer chaque année près de 150 trillions d’euros (150 000 000 000 000 000 000 €).

La Route du Paradis.
Les listes de l’OCDE ne sont pas assez radicales. Elles sont faites sous la pression des Etats. Les critères de sélection sont discutables. Les informations fournies par les paradis fiscaux restent floues et peu vérifiables. Tout se fait dans la précipitation. Mais c’est un début. Et on voit bien que contrairement à ce qu’on nous faisait croire – souvenez-vous de Jospin qui avouait sa démission face aux puissances économiques – les politiques peuvent avoir un réel pouvoir quand ils sont acculés (3).

La pression est possible.
Plus le public sera informé sur ce qu’on peut appeler «les circuits de l’argent invisible», plus la pression se fera sur les politiques et donc sur les banquiers. Les politiques ont laissé les banquiers s’autocontrôler depuis tant d’années. J’avais posé la question en 2002 à Jean-Claude Trichet alors gouverneur de la Banque de France du contrôle exercé sur les filiales des banques françaises à Vanuatu ou à Caïman. M’inspirant des listings de comptes de Clearstream, je lui avais livré des faits précis. Il avait répondu que ces filiales de banques françaises dépendaient des autorités judiciaires des pays en question. Le patron de la COB avait confirmé. L’hypocrisie du système est résumée dans ces réponses.

Comment ça marche ?
Les subprimes dont on dit qu’ils sont à l’origine de la crise sont – au départ – un crime financier. (…) Certaines banques font passer pour un service (prendre votre argent, le transformer en compte bancaire…) ce qui devrait être un devoir. Ces banques ont inventé un business : le commerce de notre argent. Il fonctionne sur des promesses et la gestion du temps. C’est un univers très complexe si on le prend par petits bouts, mais simple à comprendre si on prend du recul. Les banquiers vendent en chaîne des promesses de remboursements.  Qu’on appelle ça «obligation», «warrant» ou «hedge funds», cela participe du même esprit de spéculation. Plus ces banquiers vendent, plus ils s’enrichissent. Ils mettent en place un casino virtuel où ils sont les seuls joueurs à ne pas perdre.

L’Informatique et ses traces.
L’Informatique représente aussi un piège formidable pour les fraudeurs pour une raison que j’ai compris en enquêtant sur Clearstream. Il y a toujours des traces en informatique. Même les dissimulations ou les écrasements de fichiers laissent des traces.

Madoff.
Madoff avait des comptes chez Clearstream et Euroclear. La stratégie de Madoff était celle du joueur de bonneteau. Il cachait ses détournements dans ses comptes en les faisant voyager très vite. Pour ça, il avait besoin d’outils informatiques sûrs, rapides, discrets, efficaces.

(1) Non, Denis Robert n’est pas un personnage.

(2) http://bibliobs.nouvelobs.com/20090827/14188/denis-robert-le-proces-clearstream-sera-celui-dune-epoque

(3) BiBi rend justice à Bernard Bertossa.

Eva Joly est un amour.

Paradis fiscal, enfer social ! Eva Joly
envoyé par EuropeEcologie. – L’info video en direct.

BiBi aime beaucoup Eva Joly. Pas uniquement pour son nom et pour son prénom déjà ravissants en eux-mêmes.
BiBi aime le versant obstiné de l’ex-magistrate, son franc-parler, sa légitime fierté (« Je crois avoir laissé une trace. On va encore dire que je ne me prends pas pour de la merde, mais pourquoi le ferais-je ? »). BiBi aime les mots qu’elle va chercher dans sa langue qui n’est pas maternelle, il est ému au tremblé de sa voix dans les interviews.

BiBi aurait aimé aussi croiser Mademoiselle Gro Eva Farseth (son nom de jeune fille) le soir où elle fut désignée reine de beauté norvégienne ou il l’aurait volontiers accueillie comme jeune fille au pair (qu’elle fût en arrivant en France).
C’est aussi le chemin qu’elle a suivi que BiBi aime bien car Eva Joly n’a jamais oublié la citation de John Locke : «C’est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites». Eva Joly fut cette limite avec obstination, avec ténacité malgré les menaces des Puissants, les pressions des politiques, les moqueries de nos grands journaux.
BiBi l’aime par exemple beaucoup lorsqu’elle règle le compte d’Alain Finkielkraut qui déclarait voir dans l’Affaire Elf une «souris de rien du tout» (1). Rappelons-nous cette Affaire Elf : Loïk Le Floch-Prigent, le PDG d’Elf, incarcéré ; Roland Dumas, le président du Conseil constitutionnel, poussé à la démission ; délits financiers mis en lumière pour plusieurs centaines de millions d’euros.

Et ce qui suit mérite respect et salutations : dénonciation du Secret défense dans l’Affaire des Frégates, enquête de l’Angolagate, soutien constant à Denis Robert dans son combat contre la chambre de compensation Clearstream, instigatrice de la Déclaration de Paris, première politique à apostropher la BNP Paribas sur ses filiales de Chypre, des îles Caïman et du Luxembourg et les 5 milliards d’aides publiques (devant un PS étrangement absent et muet) (2).
A tous ces hauts faits d’armes, BiBi y ajoute la petite phrase de l’ex-magistrate sur Villepin, – phrase jamais démentie – sur le lobbying de l’ex-premier ministre en faveur du gouvernement bulgare : oui, Eva Joly fut et reste cette limite pour notre bonheur et notre honneur de citoyen.

Aujourd’hui, la Dame en vert croise le fer avec Little Nikos, s’élevant avec punch dans ses analyses contre les options anti-démocratiques de notre Omni-Président. Ses protestations, ses réflexions, son argumentation prennent encore plus d’ampleur lorsqu’on sait les dégâts de la politique judiciaire de Little Nikos. Celui-ci veut augmenter les pressions sur le Parquet en supprimant le juge d’instruction, il veut  mettre fin à la possibilité d’enquêter sur dénonciations anonymes alors que les pays membres de l’OCDE et de l’ONU veulent mettre en place une législation qui protège ces mêmes dénonciations anonymes.
Eva Joly a répondu au quart de tour à l’intention présidentielle de dépénaliser la vie économique (discours prononcé lors de l’Université d’été du Medef à Jouy-en-Josas qu’il serait bon de relire et de rediffuser pour savourer toute l’esbrouffe sarkozyste d’aujourd’hui envers nos chers banquiers et leurs fumeuses promesses de transparence).
Avec Eva Joly, les crimes d’argent ont cessé d’être perçus comme des faits divers. Grace à sa voix, la délinquance des cols blancs est devenue un fait politique.
BiBi aime aussi la générosité et la modestie de l’ex-magistrate : il va courir acheter son dernier livre où elle rend hommage aux anonymes qui se battent contre les Puissants de ce Monde (3).

(1) Est-ce dans ce Monde que nous voulons vivre ? Editions Les Arènes. page 244.
(2) Reconnaissons pourtant que Vincent Peillon et Arnaud de Montebourg eurent ce courage (solitaire) de parler du Luxembourg et de Monaco en 2000 dans leur mission parlementaire sur la délinquance financière. Ce n’est pas Laurent Fabius qui enterra le trésor des Frégates de Taïwan qui contredira BiBi.
(3) Des héros ordinaires, d’Eva Joly avec Maria Malagardis aux éditions Les Arènes.

Qatarsis ou Catharsis ?

Segolene et Rachida : bras dessus, bras dessous.

Bibi a déjà eu la surprise de voir que, sur les sites de Désirs d’Avenir, plusieurs de ses propres articles avaient été repris en ligne. Pourquoi pas ? Il attendra avec amusement le choix de ces mêmes blogs à propos du présent article.
C’est en lisant http://torapamavoa.blogspot.com que BiBi a appris à quoi une ex-candidate à la Présidence de la République pouvait bien occuper son temps. Peut-être à soutenir les licenciés de Michelin à Clermont-Ferrand ? Peut-être à rencontrer les salariés de Rencast de Thonon-les-Bains ?
Non. Ségolène était occupée ailleurs… à la Cérémonie qui a vu la réception de la Cheikha Mozah Bint Nasser Al-Missned, épouse de l’émir du Qatar à l’Académie des Beaux-arts. C’était fin juin. Dans l’assistance présente à l’Institut de France, surprise : côte à côte, sur des fauteuils de velours, Ségolène Royal et Rachida Dati. Non loin de là, se tiennent Betty Lagardère et Maryvonne Pinault, autre grande amie de Ségolène.
La femme de l’émir y est reçue en tant que membre associée. Elle fera une intervention remarquée (à défaut d’être remarquable). Elle aura parlé de «civilisation» et du rôle essentiel de l’Art «pour rendre aux hommes leur humanité». BiBi, sidéré, se répète en ruminant : pour-rendre-aux-hommes-leur-humanité ?

A la fin du discours, tonnerre d’applaudissements. Ségolène, Rachida, bien sûr, font la claque mais on note aussi dans le public jet-set, Yann-Artus Bertrand at home et cette chère Elise Longuet, fille de son «papa formidable», Monsieur Gérard Longuet, ami inconditionnel de Little Nikos et d’Edouard Balladur, Gérard Longuet qui,ministre, fut démissionné pour des tas de raisons – dont Denis Robert parle très bien dans ses premiers livres.

Photo tirée du site : www.purepeople.com

Les bons Princes du « Monde »: Nicolas et Albert.

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Dans le Figaro du 26 mars, BiBi lit, un peu étonné, les propos de Little Nikos et ses vertueux «je veux, je veux». «Je veux que les banques ne travaillent plus avec les îles Caïman, Hong-Kong et Macao. Et je démissionnerai de mon Poste de coprince d’Andorre si les choses n’avancent pas». Little Nikos oublie de parler de Taïwan et de ses frégates dont l’argent avait servi à financer des partis politiques. Le «Secret Défense», prononcé par trois gouvernements successifs sur cette affaire, ne donnera plus la parole à la Vérité. En écho aux propos de notre CoPrince, BiBi apprend aujourd’hui que l’ex-Président de Taïwan, Chen Shin-bian, qui avait quitté le pouvoir en mai 2008, est accusé de corruption.

Autre Prince Attitude : celle d’Albert de Monaco. A Denver, son Association caritative Peace and Sport participe à un congrès de SportAccord. Cette Association aide les enfants des pays sortant de la guerre. BiBi applaudit à tant de générosité princière mais il est un peu plus gêné aux entournures lorsqu’il lit Le Monde du 25 mars qui fait tout un dossier sur les Paradis fiscaux. BiBi y apprend qu’en Principauté, on craint de voir filer les milliards investis localement. Rappelons que cette petite bande de terrain bétonné rend joyeux Italiens, Anglais et Allemands. Ces derniers et quelques autres y profitent du secret bancaire. L’impôt sur le revenu est inexistant pour les résidents.
Franck Biancheri, conseiller du Prince, veut bien coopérer pour lutter contre les malfrats de la Haute Finance «mais il s’agit de voir jusqu’où on peut aller dans la coopération». Ah, ce «mais» ! Petit mot faible pour coffres toujours forts.

Ces informations princières ont été tirées du Figaro, de l’Equipe mais aussi du Monde qui a fait un dossier sur «Les paradis fiscaux» de quatre pages. Là-dedans pas un mot sur la Chambre de Compensation Clearstream. Le quotidien est toujours aussi discret sur cette Chambre, comme au temps où Edwy Plenel dézinguait les investigations incontestées du journaliste Denis Robert.
Pas un mot non plus sur le réseau (très méconnu des profanes) SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication). Sous forme de coopérative bancaire, cette Société fournit pourtant des services de messagerie standardisée de télécompensation interbancaire et des interfaces à plus de 7.800 institutions dans plus de 205 pays. Le montant de transactions journalières total de SWIFT se chiffre en trillions de dollars US. Bientôt quatre autres pages dans un prochain numéro ?