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Y en a marre : un dimanche matin sur France Inter.

Ce dimanche matin, l’antenne de France Inter avait Alexis Levrier (1) comme invité d’honneur.

Il venait parler des relations entre la Presse et les Politiques. Il disserta sur la vampirisation de Bolloré. Fort bien -c’est toujours bien de se ruer sur le bouc emissaire – mais cette ruée lui permettait, dans les temps d’antenne qui ont suivis, de nous présenter un Macron 2017-2021 sans lien de dépendance avec la Presse ! :-))

Il aurait pourtant suffi de lui rétorquer :

  1. qu’en 2016-2017 Macron avait été la personnalité politique la plus médiatisée dans la presse.
  2. que les quotidiens Liberation, l’Obs, le Monde et L’Express avaient totalisé plus de 8000 articles sur lui contre 7400 pour – tous les trois réunis – Mélenchon-Hamon-Montebourg.
  3. qu’il lui aurait fallu – à titre d’exemple – lire mon billet sur le numéro de janvier 2017 du Point-Pinault et ses 48 pages d’adulation sur notre très détestable Emmanuel.

Mais nous sommes sur France Inter et nos animateurs Jérôme Cadet et Carine Rochat ont autre chose à faire qu’à préparer sérieusement leurs dossiers.

Y en a marre de ces expertises à la con.

Voulant bien entendu continuer sa démonstration que « Non, Macron n’a pas été le candidat de la Presse », notre bel expert universitaire a décoché ses flèches. Mais demandons-nous quels sont donc les discours qu’Alexis Levrier veut disqualifier ? Le voilà d’abord qui envoie une première flèche contre le discours (supposé) des Gilets Jaunes (2) avant de décocher sa seconde en râlant contre ceux (celles) qui appartiennent à « la critique radicale des Médias » (3). Il poursuit : « Macron manquait alors [2017] de relais dans la Presse ». Défense de rire !

On pourrait lui souffler de (re)lire « Crépuscule » de Juan Branco, lui (re)dire les liens forts des deux derniers directeurs du Monde avec le candidat 2017, l’amitié de Bernard Arnault, le relais Le Point-Pinault-Lagardère, les Unes du JDD, les photos de Paris-Match, les articles du Figaro, de La Montagne etc. etc.

Y en a marre des déformations sur le discours critique.

Dans la même émission, Alexis Levrier nous ressert le même discours dans la défense (supposée) des journalistes en les globalisant (c’est tellement plus simple d’ignorer les contradictions du champ) puis il enchaîne sa démonstration via un exemple :

Ecoutons-le :  » Il suffit de voir l’attitude du journal Le Monde à l’égard de Macron. Le quotidien n’a pas hésité à lancer des affaires comme l’affaire Benalla alors même que le couple Macron a des liens avec Xavier Niel ou avec Mimi Marchand. Cela ça n’a pas empêché Le Monde de faire un travail …« 

Voilà donc notre expert qui a subtilement quitté les deux années décisives de promotion par la Presse (2016-2017) pour sauter en 2018 (année moins chargée d’enjeu évidemment). Et là, pas de bol, BiBi veille : c’est que notre expert s’arrange joliment avec le Réel. Avec cette affaire Benalla, il oublie que c’est une vidéo de Taha Bouhafs qui fit un gigantesque buzz le premier mai de cette année-là et… que Le Monde fut alors obligé – pour suivre l’énorme mouvement d’interrogation et de protestation – de faire une enquête (deux mois et quinze jours pour trouver …. un seul nom !). Oui, obligé. OBLIGE.

Y en marre de ces exemples non-exemplaires.

Pour nous présenter un Macron traitant enfin les journalistes avec bienveillance (on approche des Présidentielles. Aussi faut gommer les défauts du Maître !), notre Universitaire aux anges nous serine qu’aujourd’hui avec Macron on serait « dans une logique d’apaisement avec la Presse, ce qui contraste avec le début de son quinquennat… ça change aujourd’hui IL FAUT S’EN REJOUIR ! ».

A la rescousse, il se sert du récent entretien de La Voix Du Nord avec le Président qui a accepté de parler, cette fois-ci, sans demander à ce que l’entretien soit avalisé par l’Elysée avant publication ! Quel progrès réjouissant ! Quelle avancée !

Devant l’aura de La Voix du Nord, j’aurais quelques réticences à présenter. Voyez ainsi mon tweet en réponse à celui de Julien Lécuyer, journaliste enthousiaste du bureau de Paris. Voyez son extase devant les potiches élyséennes LREM non masquées (en particulier Castex aujourd’hui touché par la Covid malgré deux doses).

Y en a marre du supposés « tous journalistes, tous marionnettes ».

Non, cher Alexis, perso, je ne pilonne que sur ceux que je vois jusqu’à l’overdose dans les grands médias des Millardaires, hein ? Et je me range du côté de ceux sur lesquels vous vous taisez, du côté de tous ces autres (précaires, désespérés, écartés, censurés ou en auto-censure).

Les « grands » journalistes, les « grandes » plumes  n’ont pas besoin d’une ligne téléphonique directe avec l’Elysée pour écrire. Oui, ils ne reçoivent pas d’ordre de Macron car ils n’en ont pas besoin : ils ont été recrutés parce qu’ils partagent et ont intériorisé – à très peu de choses près –  les valeurs dominantes de leurs Rédactions. Pour faire plus court, je fais ici un énième rappel : celui des analyses d’Alain Accardo.

Y en a marre de ces satisfecit directoriaux.

Laurence Bloch porte aux nues sa radio. Directrice de France Inter, la voilà très impressionnée par le nombre d’auditeurs (plus de six millions). Mais, comme toujours, est tû le pourcentage de ces mêmes auditeurs qui sont satisfaits (ou non) des programmes (surtout ceux qui groupent émissions politiques et journaux 13h-19h).

Rappelons une chose simple : on peut écouter une radio (publique, la NOTRE) et suivre ses émissions même si, globalement, on ne les aime pas. L’auditeur.trice instatisfait espère toujours que sa radio publique sera enfin pluraliste, qu’il pourra écouter autre chose que les inamovibles Lea Salame, Nicolas Demorand, Dominique Seux, écouter autre chose que les économistes libéraux, ne plus partager les tris très très discutables des éditoriaux et des titres de la rédaction de Bruno Duvic ou pouvoir contester la sélection des questions du Téléphone Sonne de Fabienne Sintès. Sans compter les invité(e)s ministériel(les) qui squattent les émissions quotidiennes (7/9 Inter) et les annonces gouvernementales sur la Covid.

Une étude de Fakir montrait que sur 1080 minutes d’écoute seules 18 l’étaient pour les ouvriers-employés (soit 1,7%). Enfin, répétons-le encore et encore, la directrice de Radio-France, Sibyle Veil, est une sarko-macroniste compatible, supportrice zélée de Nathalie Loiseau (qu’elle qualifia de « femme d’exception ») comme le fit à sa suite, la Directice Bérénice Ravache, directrice de FIP (tweets ci-dessus très réels).

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  1. Impressionnants titres que ceux portés par l’expert Alexis Lévrier. Maître de Conférences à l’Université de Reims, il s’intéresse prioritairement aux relations entre journalisme et politique ! Il y a consacré deux essais, dont le dernier : Le pouvoir présidentiel face à la presse. Encore une ou deux invitations et notre expert, nouveau venu dans les grands Médias, tiendra le haut du pavé… médiatico-politique.
  2. Verbatim :  » Je pense par exemple que les Gilets jaunes étaient dans un discours fantasmé de croire que tous les journalistes étaient aux mains d’oligarques et étaient des marionnettes entre leurs mains. Cette main mise des oligarques n’empêchait pas les rédactions de conserver leur indépendance au moins relative« . Jolie ce « au moins relative, non ?
  3. Verbatim : « D’avoir dit qu’Emmanuel Macron était le candidat de la presse ça, ça vient d’une critique radicale des Médias QUI EST LARGEMENT DE L’ORDRE DU FANTASME « . On devine de quel côté radical se porte l’exaspération de ce brave expert : celle probablement de l’équipe d’Acrimed. Enfin notons qu’à aucun moment, notre Universitaire n’évoque les médias alternatifs comme Le Media TV, Quartier Libre d’Aude Lancelin ou Blast de Denis Robert.

Lanceurs d’alerte à Montreuil : choses vues et entendues.

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Deux noms à l’arrivée : Julian Assange et Armand Gatti. Leurs patronymes se télescopent en arrivant dans les locaux de la Parole Errante à Montreuil. Le Salon des Lanceurs d’Alerte s’y est tenu du vendredi 22 novembre 18h00 au dimanche 24 novembre. En entrant, on se remémore les paroles d’Assange :

« Je suis en train de mourir. Lentement mais surement. Tout ça parce que j’ai rendu publics les crimes de guerre. Pour éveiller la société et montrer ce que les gouvernements cachent. Je suis en train de mourir. Et la liberté de la Presse et la démocratie avec moi ».

Ce lieu a été initié par le poète et dramaturge Armand Gatti.

Dès l’ouverture, on est plongé, éberlué et rageur, dans la projection du film sur Chelsea Manning et son courage à toute épreuve (« XY Chelsea« ), salle Gradin.

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On va écouter d’une oreille attentive Denis Robert et Maxime Renahy (qui a enquêté sur Drahi et ses filières de Jersey et des Pays-Bas). On rebondit sur le débat «Gilets Jaunes : Alerte pour la République», en regrettant qu’une question n’ait pas été posée sur les propos d’antan d’un des participants souhaitant… un rassemblement qui prône le dépassement du clivage gauche-droite. 🙁

On s’arrête sur les tables remplies de livres (C’est un Salon du Livre) et on discute avec ceux et celles qui dédicacent. De Philippe Pascot à Florence Merreo. De Raphaël Kempf à David Dufresne.

On se rend Salle Librairie pour suivre le débat avec les «résistantes» (lanceuses d’alerte) sur «Médicaments et principe de précaution, le rôle des Citoyens» où, hélas, les grands groupes pharmaceutiques ne sont pas assez montrés du doigt. L’intervention d’un pharmacien dans le public dénonçant la mafia autour des vaccins aurait mérité un peu plus de temps de parole.

Ailleurs, le débat est aussi animé où sont réunis des lanceurs/euses d’alerte (Plateau sur les « Paroles de lanceurs d’alerte« ). Le tour de table donnera la parole à Mauricio Garcia Peirrera au parcours infernal, lui qui dénoncera l’abattage aux Abattoirs de Limoges, lui qui s’est battu pour recevoir ses indemnités de licenciement et qui rêve aujourd’hui à un projet de restauration vegan. Emotion et solidarité.

La parole circulera ensuite de Denis Breteau (SNCF) (« Il existe un système mafieux servi par le silence d’une oligarchie au pouvoir, 300 millions d’euros de trucage d’appel d’offres au sein de la SNCF et pas d’enquête, c’est consternant ») à Françoise Nicolas qui dira, avec trop peu de temps, les difficultés de ceux qui n’écrivent pas de livres sur leur itinéraire. A son image, tous sont occupés à chercher impérativement et quasi-exclusivement du travail pour survivre, à faire des petits boulots pour tenter de payer des frais d’avocats astronomiques. En effet, les procédures sont longues : 16 fois au tribunal, 1700 euros à devoir pour les mois prochains. Faites le compte.

« Je n’ai fait que mon travail. J’ai été une employée intègre. J’en suis à 16 procédures judiciaires en 10 ans, à 100.000 euros d’acomptes d’avocats. On a attenté à ma vie et on m’oppose la Raison d’Etat. Quel est ce pays ? ».

Pour plus de renseignements sur cet itinéraire de courage et de souffrances, voir mon billet ici.

On aurait aimé que ces lanceurs d’alerte – qui n’ont pas eu un livre dans leurs bagages – soient encore plus mis en avant. J’y ajoute la courageuse marseillaise Hellia Kherief et le nordiste Karim Ben Ali dont l’histoire est ici, à l’interview dans le Media TV. Pourquoi ne bénéficient-ils pas d’une table sur les deux jours pour une discussion citoyenne permanente ? (L’an prochain ?). Voilà qui donnera sens à leurs signaux d’alarme qui bouleversent instantanément leurs vies.

J’ai en tête une intervention rapportée par un article de L’Humanité de Céline Boussié sur les conditions de lanceurs d’alerte. Ces dernier(e)s sont le plus souvent placardisé(e)s, muté(e)s de force ou licencié(e)s, laissé(e)s sans ressources autres que les minima sociaux.

« J’ai eu de la chance d’être la première relaxée depuis la loi Sapin II. Mais, même lorsque la justice reconnaît que nous avons eu raison, on est placés sur une liste noire. Les employeurs vont sur Google et ils se disent, celle-là, c’est une casse-pieds, on ne va pas l’embaucher ».

Bien sur, on assistera au débat attendu mais au très curieux titre (« Forces de l’Ordre ou gardiens de la Paix »). Curieux titre car n’y a t-il pas illusion à attendre qu’un jour l’Appareil répressif de l’Etat devienne gardien de la paix (sociale) ? On peut certes s’attarder sur les contradictions internes de la Police, sur les humeurs contradictoires à l’œuvre dans ce Corps, humeurs rapportées par Alexandre Langlois du syndicat ViGi, mais on aurait aimé qu’à ces souffrances policières, on mette en sérieux contrepoint des témoignages sur les violences exercées par cette même police. A cet effet, on regrettera l’abscence sur le plateau de Vanessa Langard, gilet jaune mutilée même si David Dufresne y fut présent pour insister sur ces incroyables statistiques qu’il a recensées (morts, blessures et mutilations à vie) depuis novembre 2018.

Au total, on eut droit à deux jours très riches.

On espère bien entendu revenir en 2020. Si Dieu et les luttes nous donnent vie.

Pour l’heure, chacun, chacune sait, doit savoir, que c’est le 5 décembre qui nous attend.

Chikirou à BFMTV. Questions.

Via les réseaux sociaux, j’ai donc appris que Sophia Chikirou, proche de Jean-Luc Mélenchon, avait signé un « contrat »( les guillemets s’imposent puisque « non salariée »- paraît-il) avec BFMTV la chaine de la Honte (c’est ma dénomination-BiBi). Avant elle, il y avait eu récemment l’embauche de Raquel Garrido chez ce brigand-plagiaire-monarchiste Thierry Ardisson (ça, c’est un triple rappel BiBi). Cette arrivée surprenante sur la chaine Bolloré m’avait laissé complètement indifférent. Je n’avais aucun avis sur cette entrée, entrée que je mettais sur le compte des raisons et choix personnels de Raquel Garrido. Elle avouait d’ailleurs qu’elle s’était mise en marge des Insoumis pour remplir son nouveau rôle de chroniqueuse. OK, il faut bien que tout le monde vive.

Voilà donc une seconde arrivée. Cette fois-ci, elle concerne Sophia Chikirou, proche de Jean-Luc Mélenchon, étiquetée sans me tromper d’Insoumise. Sur ce bis-repetita, je décidais de donner mon opinion agacée sur Twitter. Avec cette deuxième fois, il ne s’agissait plus (uniquement) de choix personnel mais aussi d’un choix politique qui engage sympathisants FI (dont je suis) et militants. En préambule, je viens avertir : je n’ai rien contre les femmes (hormis Christine Lagarde/Boutin et leurs consoeurs, je les aime beaucoup).

Je n’ai aussi rien non plus contre les qualités personnelles de Raquel Garrido (qu’on me pardonne j’ai eu quand-même bcp de mal avec «Salut LesTerriens») et contre celles de Sophia Chikirou. Mis à part une intervention politique avec Ruth Elkrief, je ne la « connais » pas beaucoup non plus. Je rajoute que sur l’affaire qui a agité Le MediaTV, je n’ai pas d’avis : c’est un ni-ni, ni pour, ni contre, ne m’interessant ni aux tenants ni aux aboutissants de ce foutu mais toujours interessant bazar (1)

Ce bibillet, je l’écris plutôt pour poser des questions sur ces deux engagements. Ces premières, d’importance tactique : « Qu’est-ce que la France Insoumise a à gagner avec cette entrée» ? «Pourquoi, en ce moment précis où les luttes de toutes parts s’exacerbent, ces deux Medias ont éprouvé le besoin d’engager deux Insoumises» ?

Je rappelle ici que les deux Boss sont : Drahi et Bolloré. Donc, je me demande – par exemple – si Sophia Chikirou, apprenant que Drahi est partie prenante plein pied dans l’Affaire des PanamaPapers, pourra attaquer son Boss au nom de la liberté d’information ? Quand on voit la hargne que Drahi a mis pour couper court aux insinuations (voir mon billet), quand on a entendu les menaces qu’il a proférées pour obtenir le silence, j’ai des doutes que Sophia Chikirou puisse continuer de tenir son poste. Un peu comme si – rêvons un peu – Yann Barthes s’attaquait aux affaires africaines de Bouygues.

Pourquoi BFMTV a engagé Sophia Chikirou ? Plusieurs-hypothèses BiBi : Sans aucun doute, pour l’aura de… la Chaine. Pour que cette TV-Obscénités se dégage des étiquettes infamantes de suppôts du Pouvoir Macroniste. Pour redorer son blason. Pour se payer un bon vernis de chaine pluraliste. Pour se pavaner et se poser – via Chikirou – en étendard d’ouverture à tous les courants.

A tous ? N’y a t-il pas quelque chose qui vous chagrine là-dedans ? Il n’y a pas de chroniqueurs (euses) RN. Premier reflexe : ouf ! Ah, bon : ouf ? Regardons ça de plus près. Le RN va reprendre sa place d’opposant Medias n°1. Exclus, mis en hors-jeu Media, il va rajouter FI au duo En Marche-LR, s’attribuant la si belle place qu’on le lui aura laissée, celle de victime, d’exclue, la place de hors-système. Jolis bénéfices quand on sait qu’une grande majorité de Français ne font pas confiance aux Médias, qu’ils détestent cette Doxa qui envahit les écrans. Sur Twitter, mon Tweet-posé sur ce problème n’a pas encore reçu de réponses. :-((

Enfin, que la FI ne vienne passe plaindre du peu de temps d’antenne accordé aux autres intervenants FI (hormis je suppose Clémentine Autain)! On sait d’avance ce qui lui sera répondu : «Mais enfin, vous exagérez, cessez de gémir, vous avez Chikirou».

D’autres choses pour le mauvais esprit que j’ai (2). J’ai noté que plus on crevait la dalle avec frigos de moins en moins fournis, plus les émissions TV comptent de chroniques culinaires, de championnats autour de la bouffe. Hé bien, plus les luttes sont des combats de guerre avec blessés, mutilés, gazés et plus il ya de chroniqueurs FI acceptés régulièrement. Je veux bien qu’on hausse les épaules mais qu’on m’explique.

Va t-on dans les rangs insoumis s’extasier sur ces 12 minutes de combat de catch avec Alain Duhamel pour s’interdire désormais de voir en BFMTV la chaine de l’Obscénité (qu’elle est et restera – Chikirou ou non).

Est-il si sot que de mettre en correspondance la désertification militante pour ces Européennes et cet engagement TV ? Ne veut-on pas compenser cette perte militante par la présence télévisuelle et ainsi remplir les manques réels sur le terrain ? Si c’est cela, alors on va au devant de plus grandes désillusions encore. Je suis assez vieux pour me souvenir du PCF, gargarisé par les superbes audiences de Georges Marchais, starisé TV, roi de l’audimat, triomphant à 22% et finissant aujourd’hui avec L’Humanité licenciant et 2% aux Européennes.

Je dois encore répondre à «bof ce ne sont que douze minutes par semaine». Ici on oublie le côté symbolique, sa résonnance politique. Voilà qui pèse beaucoup plus que le Réel des 12 minutes hebdomadaires.

Deux billets en arrière, je parlais de cette «distance», de cette gêne mise entre le militant et le Citoyen lors des dernières Européennes :

Et à ce constat personnel, une petite reflexion se rajoute, me revenant en mémoire – est-ce si curieux que ça ?— ce jour même où il est question d’approuver l’arrivée d’une Insoumise derrière nos… écrans. Oui, «écran». «Faire écran» alors qu’on veut faire…. passer nos idées.

Post-Scriptum : j’ai écrit tout ceci à vif. Mais il faudrait reprendre les grandes questions d’ensemble. Les Medias (la TV) et leurs puissances (souvent surévaluées). Les résultats du Référendum 2005 avec 95% des Medias pour le traité. Le dispositif audio-visuel des débats. La place des Animateurs/trices etc. Et lire, relire, pour nous aider, les interventions indispensables d’Acrimed.

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(1) Juste content de voir arriver Denis Robert comme chef de Rédaction. Même avec des désaccords sur certains points.

(2) Rappel : je suis sympathisant FI, je le reste. J’ai toujours voté pour le LAEC. Alors, écartons d’emblée les faux débats.

SOUTIEN à « Crépuscule ».

« Prends un livre, c’est une arme ». (Lénine).

Je ne connais pas Juan Branco mais je connais son texte Crépuscule.

Je l’ai lu, je l’ai relu attentivement.

Parallèlement à ma relecture, j’ai vu arriver des attaques directes et indirectes sur son travail. Des attaques incroyablement violentes de la part de ceux qui voient un crime de lèse-majesté dans la façon de rapporter ce que la plupart des Medias ont caché pendant la période pré-Présidentielles 2012-2017, période où a été construit le candidat Macron. Normal.

Mais il est des critiques virulentes qui étonnent grandement lorsqu’on s’aperçoit qu’elles proviennent de gens qui se classent eux-mêmes à gauche (dans cette gauche, j’évacue Place Publique, Génération Hamon et autres partisans de cette seconde gauche qui nous a fait tant de mal et causé tant de souffrances).

Crépuscule connaît une énorme résonnance. Un tel succès en librairie ravive les rancoeurs de toutes sortes principalement de ce monde intellectuel où les livres – par exemple – de ces fractions dominantes et dominées composées d’experts, de sociologues, de juristes, de « grands » journalistes, de politologues, de politiques, de philosophes ne connaissent pas un aussi grand succès. Après reflexion bourdieusienne, faut-il être surpris ? Non. Dans ce champ-là, le discours qui cherche une légitimité, qui cherche à l’imposer, qui l’impose, est un enjeu de luttes au couteau ininterrompues.

« Crépuscule » ne parle pas des Gilets Jaunes. Seul Denis Robert dans son introduction les évoque mais sans s’y arrêter. Interessant que Denis Robert honore ce livre par sa préface car, lui aussi, a connu les déboires et les attaques absolument dégueulass (oui j’écris « dégueulass ») de tous bords, particulièrement là aussi, de la part de ceux qui voient rouge (ou rose) aujourd’hui au simple nom de Juan Branco. Bien entendu, ici, je rappellerai le nom d’Edwy Plenel du Monde (pour Denis Robert) et d’Edwy Plenel de Mediapart (sur Juan Branco). Ici un a-parté : dans un domaine proche (l’Histoire), je fais revenir ici – pour m’en montrer aussi solidaire – les travaux d’une grande, d’une très grande historienne travaillant sur l’époque 1920-1945, Madame Annie Lacroix-Riz, elle aussi vilipendée comme jamais, ostracisée de tous côtés.

L’exemple Laurent Mauduit de Mediapart.

Ce livre, « Crépuscule », met en une rogne incroyable un journaliste aussi estimable que Laurent Mauduit (j’écris estimable pour son remarquable travail dans son livre « La Caste »). Dans Crépuscule, page 72-73-74, Juan Branco parle de la tiédeur des gens de Mediapart lors de l’entretien du 6 mars 2017 dans leurs questions au candidat-invité Macron. Laurent Mauduit (notez bien, ce sont ses mots) se considère comme un « soutien critique » au Président. Et le voilà insultant Juan Branco, via un tweet, le traitant de « complotiste » en  évitant de revenir sur l’hypothèse émise par l’auteur de Crépuscule et d’y répondre.

Une hypothèse parmi d’autres.

Pour expliquer cette « timidité » de ce soutien critique de Macron dont se prévaut Laurent Mauduit lors de cet entretien capital, Juan Branco émet un ensemble d’hypothèses dont l’une est la suivante (je cite p.72) : « Serait-ce parce que la conjointe de l’homme chargé d’étudier la caste chez Mediapart, Laurent Mauduit, avait jusqu’en 2017 le poste de Directrice de communication dans l’un des groupes où Mr Bernard Arnault détenait ses plus importantes participations, Carrefour et que l’on n’en avait rien dit ? » Il suffisait à Laurent Mauduit de répondre tranquillement et de rétablir sa vérité. Parce que ce silence me chiffonait, j’ai envoyé un tweet sur le réseau social Twitter pour demander à l’abonné Laurent Mauduit (et à sa femme) une simple explication. Une réponse ? Que nenni. Pour toute retour, j’eus droit à un « je ne parle pas à un anonyme » et au qualificatif insultant de « complotiste » adressé à Juan Branco sans argumentation. Dialogue impossible. Bonne soirée donc, cher Laurent et fermez le ban.

Je ne suis pas tout seul à attendre la réponse à cette question citoyenne.

 Je ne connais pas Juan Branco mais je connais son texte Crépuscule.

Je resterais sur ce texte en demandant aux gens qui l’insultent ce qu’ils ont à reprocher à un témoin qui décrit dans le détail – avec preuves – le fonctionnement de la classe dirigeante pendant cette période-là. Comment n’applaudissent-ils pas à ce livre qui vient dire de l’intérieur ce qui s’est passé dans cette collusion politico-économico-mediatique, cachée au grand public, collusion qui a porté Macron au pouvoir ? Pourquoi ne sont-ils pas en soutien de Juan Branco lorsqu’il détaille le rôle de Jouyet et ceux – solidarité de classe oblige – des Arnault, de Mimi Marchand, du jeune loulou Attal, lorsqu’il insiste sur l’importance de Sciences-Po Paris, ce panier de
crabes, à genoux devant les pouvoirs (Sarko-Hollande-Macron) ? Rappel: personne n’en avait fait cas auparavant. Comment ne pas féliciter celui qui a pris des risques de recevoir les insultes ahurissante en nombre de sa classe ? Comment ne pas s’insurger des attaques de cette intelligentsia de gauche qui a, pourtant ici, un témoignage de première main ? Une explication ne serait-elle pas que beaucoup de ces insultes oscillent entre l’ouvrièrisme et la rancœur petite-bourgeoise ? On se pare de solidarité avec les exploités en mettant en avant cette critique de l’appartenance de classe de Juan Branco et ainsi pouvoir tranquillement le défoncer. Misère de l’analyse.

Je me prononce ici en solidarité totale avec Juan Branco sur son texte. Texte précieux. Texte explosif qui réjouit bon nombre d’entre nous, syndiqués CGT, engagés France Insoumise, citoyens de gauche. C’est un travail qui aide à la compréhension des mécanismes du Pouvoir. « Crépuscule » démonte implacablement ce pouvoir qui a joué d’intrigues de bas-étage pour porter au sommet le plus violent des Présidents. Disqualifions donc tous ceux/celles qui s’en prennent à Juan Branco en faisant l’impasse sur ce qu’il écrit, qui disqualifie l’auteur en reprenant des mensonges et des vérités sur d’autres questions actuelles, non présentes dans le livre. Qu’attendre des arguments portant sur sa personnalité, sur sa psychologie (un « ego surdimensionné »), son origine sociale bourgeoise (voir celles d’Engels et Marx SVP) ? Rien. Haussons les épaules : un rictus sarcastique suffira.

Je ne connais pas Juan Branco.

Alors une idole, Juan Branco ? Bien sur que non. Car mes désaccords – hors Crépuscule – sont forts.

Sur la CGT, il y a un désaccord à critiquer uniment la CGT dans la bataille. Perso, ce syndicat – bon an mal an – est un soutien indispensable aux luttes. Mais doit-on, dans le même temps, ne pas s’interroger sur son Secrétaire Philippe Martinez incroyablement silencieux à propos du plus grand mouvement social depuis 1945 ?

Sur les Européennes, je suis en total désaccord avec l’auteur de Crépuscule qui prône non pas l’abstention (perso, je soutiens la France Insoumise en sympathisant – sans aveuglement) mais le retrait pur et simple de l’élection.

Bourdieu disait que notre liberté venait de notre appropriation des instruments de connaissance que les sciences sociales nous apportent, que notre responsabilité était de nous emparer de tout ce qui peut aider à éclairer les agissements de la classe dominante pour la combattre. La lecture de Branco par exemple sur l’ascension de Gabriel Attal, couplée avec les repères sociologiques de Bourdieu, est un éclairage indispensable. C’est en effet le premier coup de projecteur  sur cette jeune génération qui va, dans les prochaines années, nous en faire baver. Mieux vaut connaître nos adversaires de fond en comble, non ?

Ne laissons pas insulter Juan Branco qui – de sa place sociale – a cotoyé tous ces branquignols qui nous gouvernent plus que férocement. Il nous a fait partager son expérience unique, si unique que la classe qu’il dénonce a voulu collectivement censurer son témoignage. D’une censure jamais vue. Oui, Juan Branco a publié un livre dont il peut être fier.

Et soyons fiers de l’avoir lu, de l’avoir prêté à des amis, de nous en servir dans nos argumentations et dans nos luttes.

Let’s Tweet Again.

Un petit relevé des tweets de la quinzaine.

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Bouteflika ne se représentera pas. Une bonne chose : c’est le résultat des manifestations inédites en Algérie. Bien sur, tout n’est pas réglé mais permettez que je m’en réjouisse et que je sois en léger désaccord avec ceux/celles qui disent se méfier en restant sur la réserve. Tout recul obtenu grace à la lutte collective élève le niveau de conscience du populo, fait aussi entrer dans le combat des couches sociales jusqu’ici silencieuses. Cette avancée restera dans la mémoire du peuple algérien. Tout comme ici les luttes et les manifestations hebdomadaires des gilets jaunes. Et de cela, les Medias dominants français ne veulent surtout pas en parler et en entendre parler.

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Il y a 8 ans, Fukushima. Célébrons cet anniversaire.

Restons encore au Japon avec le Camarade de Renault, Carlos Goshn. Son avocat, voulant que la sortie de prison se fasse en catimini, eut l’idée que le Boss se déguise en… ouvrier. Voilà qui a motivé ce tweet.

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L’affaire Tapie arrive enfin sur le marché de la Justice. Ici, je me suis souvenu de cet entrefilet du Canard Enchaîné qui parlait de ce Noël 2006 au Dorint Atlantic Hotel d’Agadir (Maroc) où Tapie, André Guelfi, Hortefeux et JF Copé s’étaient réunis pour causer Crédit Lyonnais. 2006!

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Les émissions ( C’est Dans l’Air et C’est à Vous) sont des carrefours obligés pour entendre causer Politique à la TV. Nul besoin pour moi d’écouter ces professeurs/sondeurs/editocrates libéraux autour de Caroline Roux, d’Ali Baddou ou d’Annie-Elisabeth Lemoine. La pensée Unique, on connaît. Par contre ce qu’on connait moins et qu’il me faut répéter à longueur de tweets, c’est leur sponsors sur lesquels ils se taisent bien entendu. Lagardère pour C’est Dans l’Air et Niel/Pigasse pour C’est A Vous.

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Sur les radios, c’est la même chose. Alors, répétons (Oui, oui, c’est notre Propagande à nous !) : Sibyle Veil, patronne de Radio-France est une sarko-macroniste, Vincent Giret, directeur de France-Info en est un autre (voir ses tweets pendant la Campagne présidentielle 2017). Ces groupies de Macron utilisent notre argent – via redevance – pour signer des contrats dont sont exclus nombre de titres de Presse et d’entreprises. Une fois encore, on ferme la porte à la diversité, à la Démocratie.

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Un mot, un tweet, sur les incroyables agissements de la Police de Macron / Castaner.

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Une nouvelle passée inaperçue de la part de la Cellule d’Investigation de France Inter, si prompte à sauter sur Mélenchon. Silence de Mediapart (Plenel se vengeant de Denis Robert ?). Voilà donc cet entrefilet posté sur le FaceBook de Denis Robert (dont je vous conseille le livre « Les Prédateurs »). De quoi pourtant aller enquêter, non ?

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La vie ne saurait être vivante et belle sans un peu d’humour (politique).

… et, bien sur, comment ne pas finir avec un brin de poésie ? De ce brin qui célèbre ici magnifiquement – envers et contre tout – le rire.