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JDD : la « Une » à laquelle vous avez échappé…

Le JDD n’a pas osé mettre en « Une » la photo et le titre-montage de BiBi. Dommage: le Journal du Frère Lagardère aurait certainement gagné beaucoup de lecteurs. Fort heureusement, avec la bénédiction d’Olivier Jay, Claude Askolovitch nous emmène faire un voyage dans la Chanson et le Prolétariat.

Claude Askolovitch, désormais numéro Deux du JDD, n’a, lui, aucun complexe. Il larmoie sur Jean Ferrat en page 2, il célèbre la Classe ouvrière à coups de clichés (pudique, il n’ose quand même pas écrire qu’elle a disparu), il laisse entendre qu’il s’encanaillerait bien avec une môme qui cultiverait «l’érotisme prolétarien» avant – sitôt passé les premières pages d’un lyrisme de pacotille – de nous consoler avec les Elixirs du Docteur Strauss-Kahn.

Après ses mésaventures avec BiBi, on sait désormais avec quels médocs le brave Toutou Lagardère s’est soigné. Il toussote encore 60 lignes pour nous vanter les diagnostics de crise et les soins appropriés, façon FMI. Bien sur, il nous cache toutes les manifestations de colère et de protestation qui se multiplient de par le Monde contre cette Organisation au service des Puissants : qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour éviter la rechute !

Ainsi, il paraitrait que le bon Docteur Strauss-Kahn a trouvé un élixir de jouvence qui l’a transformé en « ami des faibles », en un « acteur de progrès ». Avec ses fioles, DSK se montre désormais « compréhensif » auprès « des sociétés civiles » et il tient en son FMI «la preuve» par laquelle il prétend « démontrer la validité du paradigme social-démocrate ». «La Métamorphose est en bonne voie » lâche notre Journaleux.

La Métamorphose ? Quelle métamorphose ? Le 21 octobre 2008, notre Clo-Clo du JDD versait de la même façon dans l’idolâtrie quasi-stalinienne : «En France, l’opinion a retrouvé le DSK magnifique, le seul économiste capable de rassurer au cœur de la tempête…»  «Un économiste doué pour le bonheur» ou encore «un magicien de la communication économique», «un socialiste moderne» très jalousé, « le trop heureux Dominique fait figure de pôle de stabilité » «le seul politique qui gèrerait mieux la crise mondiale que Chouchou».

Entre le Chanteur et les Maitres-Chanteurs, BiBi n’a d’oreille exclusive et bienveillante que pour le premier.

Claude Askolovitch (suite et fin).

Il y a des lecteurs attentifs du Blog à BiBi au Journal Le Messager. Les aventures de Claude Askolovitch avec BiBi y sont expliquées dans cet entrefilet (numéro du jeudi 18 février). De la Pub involontaire qui fait sourire BiBi.

Mais la pêche au gros Poisson est terminée. BiBi a plié ses gaules, rangé ses hameçons et a rentré son petit bateau.

Et a tout rejeté au Lac.

Revenons les deux pieds sur terre, là où y a mieux à faire : lire le JDD de ce dimanche par exemple.

Quand C. Askolovitch du JDD rencontre BiBi sur Twitter…

Lorsqu’il découvrit la demande d’abonnement de Claude Askolovitch, éditorialiste du JDD, à son compte Twitter, BiBi se demanda si ce n’était pas un bug informatique, un hasard électronique ou une demande sérieuse de dialogue de la part de l’éditorialiste. BiBi (300 lecteurs par jour) accepta non parce qu’il est flatté ou magnanime mais plutôt parce qu’il est curieux. BiBi n’avait en effet qu’une seule question-tweet à poser au Rédacteur en Chef du JDD (300000 lecteurs par dimanche) : « Monsieur, aviez-vous signé, en son temps, la lettre au Frère Lagardère des journalistes du JDD qui protestaient contre l’orientation trop sarkozyste du journal ? »

Premier JDD 2010 : le Défi du Bonheur.

Dans le petit éditorial du JDD de ce premier dimanche 2010, Christian de Villeneuve nous promet que « le JDD continuera d’analyser sereinement cette réalité bouillonnante », qu’il le « fera – à tête reposée – afin de faire de chaque week-end un moment de réflexion, de culture et pourquoi pas… de bonheur ! » Le vrai défi dominical de ces donneurs de leçons est donc magnifiquement lancé avec ce projet, avec cette promesse de « rendre foi et enthousiasme aux Français ». Cela n’empêche pas d’y retrouver une pointe de mépris envers un Populo ingrat : «Les Français [seraient] trop facilement résignés alors qu’ils ont été pourtant moins atteints par la crise que leurs voisins»).

Dans le sillage du JDD, BiBi, lui aussi, «analysera sereinement la réalité bouillonnante », celle plus terre-à-terre du tentaculaire Frère Lagardère. Un rappel à tout berzingue : le Monsieur tient l’Edition (Hachette Livres, Grasset, Stock, Lattes, Fayard, le livre de jeunesse, le tourisme, l’éducation et les dictionnaires Larousse) ; il est le N°1 de presse magazine grand public dans le monde (260 titres, dont 200 à l’international, 41 pays touchés) ; son groupe possède des journaux (Elle, La Provence, Le Journal du dimanche), des magazines (Télé 7 Jours, Paris Match, diffusé chaque semaine à 700.000 exemplaires), il détient une participation de 25 % dans le Groupe Amaury (Le Parisien et L’Equipe), il contrôle 20 % de Canal + France et 16 sociétés de production (GMT Productions, DEMD Productions, Angel Productions), il possède les radios Europe 1, Europe 2, RFM, 17 radios à l’étranger et 11 chaînes thématiques (dont MCM), il tient la Distribution via Hachette Distribution Services (Librairies Payot, les Magasins Virgin, les Relay) etc, etc. Voilà pour la Scène et les Coulisses.

Pour le JDD, ce qui compte – au-delà de l’appui à Chouchou – c’est de consolider son lectorat bobo et populaire en n’escamotant rien du Réel, c’est de rentabiliser l’aventure des numéros du Samedi/Dimanche et de leurs suppléments. Au nom de la proximité avec ceux qui le lisent, il lui est donc vital de ne pas nier le Réel du Désastre (Chômage, réduction du Pouvoir d’achat, Taxes etc) qui frappe à notre porte. Mais la subtilité de sa Propagande n’est pas dans cette présentation, elle réside plutôt dans la façon dont ce Journal envisage «la France». Ce sont Claude Askolovitch, Marie-Christine Tabet qui s’y collent (avec Jacques Marseille, expert libéral). En gros et en détails, leur vision du Pays, c’est : «Sarkozy et/contre les Autres».

Les « Autres » ? Mot passe-partout, Concept-maitre de la Manipulation.

La Gauche n’est jamais nommée sauf par ces deux minuscules détours «La gauche va manger son pain blanc avec les régionales puis découvrira les ambitions contradictoires et les divisions» (page 2) et «opposition inconséquente, Verts radicaux» (Claude Askolovitch, page 3). De la méchante gauche, circulez, il n’y a rien à en attendre. Habile et jolie censure non ?

La gauche (petit G) évacuée, déconsidérée, que reste t-il face à celui que le Journal appelait il y a peu «le Maitre du Monde» ? Eh bien, en face de Sarkozy, il y a «la France » et «les Français». Tellement commode, ces deux entités ! On peut tout y fourrer : d’abord les grands Contestataires… de droite bien sur ! (On reste en famille). Enumérons-les : le Conseil Constitutionnel, les ambitieux (Copé, Juppé, De Villepin, Baroin), certains membres du Clan (Guaino, Soubie). En point d’appui, on a droit à l’avis de l’expert en économie libérale, Jacques Marseille. Lui aussi analyse cette « réalité bouillonnante », lui aussi nous sert de « la France » et des « Français » en veux-tu, en voilà, avant de délivrer son verdict, merveilleux résumé de ces trois pages de Propagande : «Je ne pense pas que le quinquennat soit « perdu ». Au fond d’eux-mêmes, les Français, même ceux qui sont déçus, se disent : « Mieux valait quand même Nicolas Sarkozy que sa rivale aux élections présidentielles».

Merci Monsieur De Villeneuve. Merci cher Claude. Du Bonheur ! Rien que du bonheur !

Lettre ouverte aux journalistes du JDD.

 

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Fidèle lecteur du JDD, BiBi s’est souvenu des différents différends entre la Société des journalistes du Journal du Dimanche et les dirigeants du Groupe du Frère Lagardère. Le tirage moyen du journal (sans compter la version Samedi) dépasse régulièrement les 400.000 exemplaires. Le poids considérable du Marchand de canon dans la fabrication de l’Opinion publique est donc considérable.