Le plus gros mensonge de l’été.
Ils pensent à notre avenir et ils pensent aussi à leur avenir.
Christine LAGARDE : Trouvant les numéros de ce grand journal à prendre dassault (Le Figaro), BiBi a rapporté les prophéties de Christine Lagarde, celle-là même qui nous avait presque persuadés de ne pas nous inquiéter aux premiers jours du séisme d’Octobre 2008 et qui avait affirmé que l’armature des Banques françaises allait nous protéger contre les méchants traders américains etc. «Je reste sur un schéma de sortie de crise à la mi-2010» déclare t-elle avec force et persuasion. Lagarde se meurt mais ne se rend toujours pas… (compte).
Que les lecteurs de PensezBiBi se rassurent : pas de révélations fracassantes, pas de pipolisation du site, pas de pensées insolites sur le dragueur invétéré de DSK, le « Julio Iglesias de l’Economie » comme le qualifia naguère un de ses partisans. Pour BiBi, les aventures de Monsieur Dominique Strauss-Kahn ne se jouent que sur la scène bien plus palpitante du Politique et de l’Economique. BiBi a donc tenté de comprendre comment cet homme là était parti à la conquête… du Top de la Finance mondiale.
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Pour les débuts de la recherche, rien de tel pour BiBi que d’ouvrir le JDD de ce dimanche 19 octobre, pages 2 et 3, de lire les deux articles de Claude Askolovitch (photo du centre), le bon copain de Frère Lagardère.
Déjà le 28 septembre, ce même Claude avait offert un espace DSK sur une belle double page à son cher copain-coquin avec un interview sur la Crise. Le JDD de ce dimanche verse dans le dithyrambe rarement vu à ce niveau : « En France, l’opinion a retrouvé le DSK magnifique, le seul économiste capable de rassurer au cœur de la tempête… » » Un économiste doué pour le bonheur » ou encore « un magicien de la communication économique », « un socialiste moderne » très jalousé, « le trop heureux Dominique fait figure de pôle de stabilité » « le seul politique qui gèrerait mieux la crise mondiale que Little Nikos », c’est dire !
Deux silences assourdissants pourtant dans le panégyrique de ce grand journaleux :
1. Claude tait les casseroles de DSK.
2. Claude fait silence sur son réseau patiemment construit depuis son entrée en politique.
Pour les affaires, rappelons que DSK a été blanchi sur l’affaire du dossier fiscal de Karl Lagerfeld. Au terme d’une transaction conclue au mois d’août 1999, M. Lagerfeld avait en effet vu le montant de ses redressements réduit de 93,5 à 43,3 millions de francs.
On retrouve le « magnifique » Dominique au cœur de l’épisode de la cassette de Jean-Claude Méry via Alain Belot qui fut à la fois avocat du couturier et… ancien conseiller de DSK
Mis en examen en janvier 2000 pour « complicité et recel d’abus de biens sociaux » dans l’enquête sur la société Elf, DSK s’est vu reprocher d’avoir fait salarier en 1993 sa secrétaire, Evelyne Duval, par une filiale suisse de la société pétrolière, Elf Aquitaine International, pour un montant total de 192.000 francs. Il obtiendra un non-lieu.
L’enquête de la MNEF démarre sur une rémunération de 603.000 francs perçue en février 1997 par DSK qui sera poursuivi pour faux et usage de faux pour avoir antidaté des documents justifiants son rôle dans les négociations entre la MNEF et la Générale des Eaux. DSK reconnaîtra avoir commis une « erreur » de date dans les documents qu’il a fournis à la justice. « Mon rôle était de montrer à la Compagnie générale des eaux (rebaptisée depuis Vivendi) qu’elle avait besoin d’un partenaire pour intégrer le marché des mutuelles. J’ai essayé de faire en sorte que l’affaire puisse se faire. » Non-lieu dans cette affaire.
Ce que le public sait moins, c’est combien on joue de la solidarité familiale chez les Strauss-Kahn. Le frère cadet, Marc-Olivier Strauss-Kahn dit « MOSK » (photo de gauche), le numéro quatre de la Banque de France (BDF) partit rejoindre Isabelle, son épouse, partie en mai 2007 à Washington à la Banque mondiale grâce à l’approbation efficace de Little Nikos et de Christine Lagarde. Depuis le 14 mars dernier, il y est en tant que « représentant en Amérique de la Banque de France, localisé comme + Visiting Senior Adviser + au Federal Reserve Board à Washington ». Il y cumule un poste d’administrateur à la Banque interaméricaine de développement (BID), une discrète organisation internationale basée à Washington et un strapontin au conseil d’administration de l’Institut d’Emission des Départements d’Outre-Mer et de l’Institut d’Emission des Territoires d’Outre-Mer (2 instituts dépendant de la Banque de France). Il y obtint en toute légalité 160 000 € d’émoluments annuels, environ 150 000 € d’indemnité d’expatriation, une confortable enveloppe de frais de représentation ( le frérot demande 50.000 euros par an), le tout entièrement défiscalisé.
La suite des aventures ? Eh bien, lire l’article suivant…
1. Little Nikos au Mondial de l’Auto : notre Président veut qu’on investisse dans le Véhicule électrique. Little Nikos, branché bling-bling, au courant de la Crise, toujours prêt à disjoncter, dit pourtant n’avoir aucune prise sur le Krach. « On ne sait pas où on va ! » clame t-il par ailleurs ( Le Canard Enchaîné du 8 octobre). Il serait peut-être temps de faire sauter le Courant UMP ?
2. Little Nikos et ses ministres : Lorsqu’il paraît à la télévision, Little Nikos se fait doux comme un agneau. Il a tellement pris de cours de maintien qu’il commence à savoir jouer et minauder. Mais en privé, c’est une autre histoire : il a gardé ses mauvaises habitudes de gosse de Neuilly. Toujours rapportées par le Canard Déchaîné, voilà les dernières frasques de Little Nikos dans le texte : « (à l’adresse de Christine Lagarde) :Tu m’as foutu le bordel avec Merkel. Tu n’avais pas à t’exprimer dans un journal allemand. C’est moi qui parle, ce n’est pas à toi e faire des annonces ! » Il parle… et même il continue en aparté : « Une connerie de plus de Lagarde. Décidément, elle n’en rate pas une ! »
Little Nikos, lui, n’en rate pas… un ! Ce mot à Raffarin : « Ne m’emmerdez plus avec Raffarin ! Il ne pèse rien. Il m’intéresse moins que l’humeur de l’huissier de l’Elysée ». BiBi se demande ce que vient faire un huissier à l’Elysée : il vient procéder à l’expulsion du Maître des lieux ?
3. Little Nikos fait des émules : Boorlo par exemple qui imite si bien la voix de son Maître que BiBi en est resté sur le cul. N’a-t-il pas entendu Monsieur Boorlo hurler à l’adresse d’Eric Woerth qu’il était « un trou du c… ». Un mot qui restera certainement dans les… annales.
4. Les charmants voisins de Carla BS : Madame a une entrée sur la Villa Montmorency, un îlot à deux pas de la Porte d’Auteuil. A proximité, sur un terrain en friche doivent se construire des logements sociaux, quatre petits immeubles séparés par des espaces verts qui sont plus destinés à la classe moyenne fortunée qu’aux banlieusards de seconde et troisième zones. Branle-bas de combat cependant chez ceux qui y résident déjà : ils s’inquiètent méchamment pour leur tranquillité et ont déjà créé l’Association « Porte d’Auteuil-Environnement » dont la Présidente clame à tout va que son combat – et celui de ses amis – n’est « qu’écologique et qu’il n’est pas dirigé contre le logement social ». Dans ce village méconnu, écrin de verdure, havre de paix parisien, la Présidente dit même avoir aperçu des « indigents » (c’est son mot !) «lorsqu’elle se rend au marché » !
Ce domaine fermé, sécurisé et adorablement bucolique est habité par des Grands Personnages de notre Théâtre social, politique et culturel. Citons – pas très loin de Carla Bruni-Sarkozy – : Rika Zaraï, Sylvie Vartan, Mylène Farmer, Vincent Bolloré et ses deux fils Yannick et Sébastien, Arnaud « Frère » Lagardère, Dominique Desseigne (patron des Casinos Barrière et Hôtels de luxe), Jean-Paul Baudrecoux (PDG de NRJ), Alain Afflelou, Georges Tranchant ( Casinos de Finndurco), Xavier Neil (Iliad et Free). Un « Ghetto du Gotha » ! Nul doute que la pétition de la Présidente va valoir son pesant d’or !
5. Le Grand Ami de Little Nikos, François Fillon : il a clamé très sentencieusement que « le Monde est au bord du gouffre ». BiBi le voit bien poursuivre son discours en rajoutant tout aussi sérieusement : «… et avec le gouvernement et l’UMP, nous ferons le pas en avant qui s’impose ! »
1. BiBi essaye d’imaginer la tête de Madame Michèle Alliot-Marie lorsqu’elle doit ouvrir son Canard enchaîné et qu’elle lit de quelle façon Little Nikos lui vole dans les plumes. Dommage que TF1 et Paris-Match n’aient pas eu de paparazzis pour nous présenter ses réactions très réactionnaires. Voilà Little Nikos dans le texte : « Elle a été nulle, archi-nulle ! Elle ne sent pas la société française. C’est l’archétype de la Bourgeoisie (Little Nikos de Neuilly doit être l’archétype du Prolétariat ?) Elle ne parle qu’à ses vieux copains gaullistes. » … Ce fichier Edvige est « une connerie qui touche aux libertés publiques » qui peut « devenir vite une connerie majeure ». On aurait tort de comprendre que Little Nikos est opposé au projet. Sur Edvige, ce n’est pas le contenu qui est remis en cause. C’est comment faire passer un projet sans faire de vagues ? Citoyens bien fichés. Rapport très fâcheux et mal fichu.
2. Les caméras, les photos qui font chic et choc, les mots qui ont leurs poids (et leurs bourrelets) ont aussi manqué pour nous offrir la plastique bronzée de Little Nikos au bord de la piscine du Cap Nègre. Partagés entre les gouts de Carla et les égouts de Belle-Maman, on aurait pu l’entendre répondre au téléphone à Poutine, Poutine qui est resté très ami avec Monsieur Chirac qui l’avait décoré en son temps et en catimini de la Légion d’Honneur. Un ami (Clavier ?) complimente ainsi Little Nikos : «Tu es le Maître du Monde ! ». Un vidéo-gag ? Hélas non.
3. Ri-Poste : il faut bien entendu défendre le Service public postal, faire en sorte que le projet ne passe pas comme une lettre à la Poste. Du coup, se dit BiBi, « Bienvenue chez les Ch’tis » va devenir un film historique sur l’épopée de la Poste française. Et Dany Boone, notre Facteur Chance dans le film, va devoir accepter sa mutation à Marseille. Pour le prochain film ?
4. France-Inter ( 17 septembre 2008) : sur le plateau de l’émission « Le Téléphone sonne », deux Grands Invités-journaleux triés évidemment sur le volet du Politiquement correct et des auditeurs (idem) qui sont censés débattre autour du thème : « La Gauche peut-elle revenir au Pouvoir ? ». Le Téléphone sonne mais… il n’y a plus d’abonnés au numéro que la France (de BiBi ) a demandé.
5. Libé pérore beaucoup sur les oppositions internes à l’UMP, sur ces députés qui, contre les mesures annoncées, se lèvent comme un seul homme. BiBi veut bien admettre qu’ils se lèvent mais quand donc ces mêmes médias parleront de l’heure à laquelle ils se couchent ?
6. (Christine) Lagarde ne se rend pas… aux évidences du Marché : « Les banques françaises sont relativement (apprécions le «relativement» !) peu affectées. Elles ont une exposition directe au risque Lehman faible par rapport à ce qui est observé dans d’autres pays».
Aussi vrai que le nuage de Tchernobyl s’arrêtant à nos frontières.
7. BiBi a beau chercher dans les Journaux sérieux de France, BiBi ne voit rien.
La crise est devenue manifeste après avoir été latente. Certes, faillites, panique, pique-nique et déficit : tout y est, tout y est écrit. On est bien entré dans la phase incroyable du Capitalisme délirant. Il y a quelques années, Denis Robert avait fait un film où l’on voyait l’état de l’Argentine en faillite et en perdition financière. On y parlait du rôle d’une Chambre de Compensation dans laquelle se retrouvent les médaillés des plus grandes équipes financières du Monde. BiBi a beau chercher : pas un mot sur Clearstream et sur ses flux financiers qui y passent et y repassent à vitesse supersonique… sans évidemment qu’un regard public européen soit convié à la Course. Little Nikos va sûrement nous en toucher deux mots, oui juste deux mots, dans sa Grande Conférence de Presse. Il va probablement nous dire : « Clearstream n’a jamais existé ! »