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Les Flèches de BiBi (9-15 avril).

La voix de Carla déraille.

C’est Claude Askolovitch qui interviewe Carla Bruni-Sarkozy sur Europe 1. C’est du très très bon boulot avec des questions qui fâchent et tout et toutou. Les refrains de Carla ont été parfaits. Par exemple le couplet sur Rachida Dati : «Il n’y a aucune enquête de police. C’est inimaginable de dire une chose pareille ».

En écho sonore, on pouvait entendre les propos de Bernard Squarcini, patron de la Direction centrale du Renseignement Intérieur (DCRI) : « Mon service a été saisi par mon autorité de tutelle, le directeur général de la police nationale Frédéric Péchenard, début mars », afin d’«effectuer une remontée informatique au plus près du point de départ dans le temps et, si possible, de la source ». Un beau morceau. Dommage pour la fausse note, chère Carla.

Rolex & Bling-bling :« Retour aux Fondamentaux »?

L’Inconscient prend de drôles de chemins. Dimanche dernier, BiBi lit le Figaro et voilà qu’il s’attendrit sur l’édito dominical d’Etienne Mougeotte (« Revenir aux fondamentaux »). BiBi se doute bien que notre brave Étienne anticipe et commence à délivrer ses analyses avant la Soirée électorale désastreuse : «En toute hypothèse, écrit-il, il faudra impérativement dès la semaine prochaine que le président remette les PENDULES à l’heure pour remobiliser tous les déçus du sarkozysme ».

A l’insu alors de son plein gré, BiBi voit son regard s’attarder sur un encart publicitaire attenant, très bling-bling : une pub ROLEX avec une jolie montre (Voir photo). Quoi ? Chouchou remettrait-il sa montre Rolex Daytona (valeur de 10 000 à 15 000 euros) pour sa seconde partie de quinquennat ? Va-t-il revenir à son plan Bling-Bling ? Est-ce que cette pub ne ferait pas partie intégrante de ce retour aux «Fondamentaux » voulu par l’Ami Mougeotte ?

Reviennent à BiBi les mots de Yasmina Reza sur Nicolas Sarkozy. Dans son livre « L’Aube, le soir ou la nuit », elle rappelait cet épisode : « Dans le salon de l’hôtel, avant le meeting de Charleville-Mézières,  [Nicolas Sarkozy] prend Le Figaro qui est sur mes genoux, visiblement attiré par un article. En une, il y a le revers électoral d’Ahmadinejad, et divers sous-titres dont son propre déplacement. En bas de page, à droite, une publicité. Après quelques secondes d’attention, il dit : «elle est belle, la Rolex ».

Pour se changer les idées, BiBi alla s’aventurer sur un de ses sites préférés (« Betapolitique »). Et là, pur hasard ou effet d’Inconscient, il croisa en Une le titre de l’article d’un certain…  Julien Dray (autre amateur de Rolex, de Patek et de Breitling Navitimer). Le titre de l’article de son blog ? «Prochaine étape : 2012 »

BiBi espère seulement que dans deux ans, la Gauche sera alors… bien à l’heure pour le grand Rendez-vous.

Jean Reno et Sarko dans un même bateau.

Jean Reno occupe les écrans avec « La Rafle » et « L’Immortel ». Pour BiBi, c’est son grain de voix qui a fait son succès, un timbre de voix qui racle la gorge, qui possède une couleur, qui – à défaut d’originalité – doit bien évoquer quelque chose. Reno serait donc une présence ? Bof. Pour BiBi, c’est surtout l’appel de réalisateurs américains qui a propulsé notre Jean au firmament. Elle est là, la clé : être reconnu aux States.

BiBi essaye de se souvenir des apparitions de l’acteur sur les écrans. Rien ne lui vient hormis la persistance d’un électroencéphalogramme plat dans son fauteuil de spectateur : souvenir de nombreux tics d’acteur, d’un monolithisme dans son jeu qui perdure, d’une voix sous-employée et sans nuances. La Suisse aime beaucoup notre Frenchy et cet amour lui a valu un article central dans le « Migros Magazine » avec… Sarko en photo (été 2005). De bons vieux potes très touchants dans ce port corse, non ? Et encore : il manque la famille élargie sur le cliché : Clavier-Chazel- Bigard-Hallyday-Mathy et leur port d’attache commun – sans qui rien n’aurait été possible – Michel Drucker.

D’un côté, l’Acteur préféré des Français crie haut et fort qu’il n’a pas envie de faire de ses enfants «des enfants tordus qui brandiraient l’étendard de leur père ». En effet, «ce milieu est cruel. Mon fils aîné chante comme un dieu, et un jour on saura qu’il est mon fils» (Paris-Match 18 mars) mais on apprend ailleurs (Migros Magazine) que « pour aider ses enfants, Reno n’a pas peur d’activer ses réseaux et de l’avouer : « Le plus grand, il va chanter pour la première fois chez Drucker. J’ai dit à Michel, qui est un ami « tiens, tu vas faire chanter mon gamin ».

Dire une chose et son contraire : pas étonnant qu’il garde Sarko comme pote.

Sur cette amitié, il évacue vite (« J’ai aussi beaucoup de potes de gauche dont personne ne parle». Des potes et des potiches certainement). Reno évacue vite mais pris de remords, il revient à la charge : «Le boulot [de Nicolas] n’est pas facile. De la folie. Jamais, je ne voudrais faire ça ». T’as raison, Jean : «De la folie».

Dans la suite de l’interview, voilà que notre Héros continue de philosopher sur la fameuse imprécation de son ami : «La France, on l’aime ou on la quitte». Il hausse les épaules en regrettant que « les gens aient pris ça pour une insulte ».
Jean joue souvent l’insensibilité à l’éloge et à la critique, il se drape à merveille dans l’indifférence [interview dans le Soir du 24 mars] : « Les professionnels du cinéma français ne m’aiment pas, n’aiment pas mon succès. Plus encore quand on en a en ayant tourné aux Etats-Unis sans être passé par les conditions imposées par le petit monde parisien. Vous savez, je n’ai jamais eu d’agent. Je me suis débrouillé et du coup, j’ai été perçu comme quelqu’un qui voulait gommer ce qui avait existé avant ». Sauf qu’ il rajoute : « C’est un malentendu qui perdure. Cela m’agace car je mérite mieux ». Il mérite mieux ? Pauvre Jean.

Il n’a pas aimé le poing tendu de Maurice Pialat à Cannes : «Il y a des gens qui crèvent de faim, lâche Reno, qui n’ont pas de quoi se loger, et nous, on fait des films et on se plaindrait ?»

BiBi les imagine bien, lui et ses potes (Sarko et Clavier) dans une scène d’un prochain film immortel.

Reno : « Il y a des gens qui crèvent de faim »

Sarko : « Oui, et il y en a qui n’ont pas de quoi se loger ».

Clavier : «Et, nous, on fait notre cinéma ! »

Tous, en chœur : « Et on se plaindrait ? » (Grands éclats de rire).

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Toutes les voix comptent (surtout celle de Jean Ferrat).

Jean Ferrat.

Un jour, grimpant les lacets menant à Antraigues, BiBi aperçut Jean Ferrat sur la place qui jouait à la pétanque. Nous étions sous la France de Giscard. Entre les arbres, sur les murs des maisons de pierre, on voyait d’immenses calicots, des banderoles déployées, des drapeaux chiliens : on y lisait le soutien et la solidarité avec les Peuples d’Amérique latine qui luttaient contre l’Impérialisme US.

A France-Info, on lit le communiqué-hommage de Sarkozy à Jean Ferrat.  Obscène. On oublie de dire que le chanteur avait déclaré :  « Nicolas Sarkozy est un arriviste forcené qui, soi-disant, pense à la France… Ses idées sont détestables ».

BiBi se souvient que dans «Fragments du Discours amoureux», Roland Barthes écrivait : «Nous Deux – le magazine – est plus obscène que Sade ». BiBi a eu cette même impression après avoir écouté Carla Bruni-Sarkozy parler sur Sky News de son grand amour, de la « solidité » de son couple etc… Obscénité-bis : à mille lieues de l’Amour/Aragon chanté par Ferrat.

Konrad Hummler.

Jean Ferrat avait en horreur les Konrad Hummler du Monde entier. Konrad Hummler est le président de l’Association des banques privées suisses. Il a déclaré dans la Tribune de Genève : «Renoncer au secret bancaire ferait du mal au pays tout entier». Toujours cette arrogance chez ces banquiers : Konrad et ses amis s’arrogent le droit de parler au nom d’un pays tout entier.

Décroissance et Bakchich.

Dans le numéro de Décroissance, l’équipe éditoriale (Paul Ariès and Co) se paye Dany-le-Rouge en rappelant ses hauts faits d’armes. Elle dénonce à juste titre l’abandon du politique dans ce Mouvement entré dans l’arène dans les années 70 au profit du Spectaculaire. Outre la chronique féroce d’Alain Accardo, BiBi s’est attardé sur l’article de Guillaume Carnino qui nous conte son itinéraire de lecteur trentenaire, lecteur qui se demande si ce n’est pas « Internet et sa culture de l’immédiateté qui donnent de moins en moins envie de lire ». Il rajoute ce possible constat qu’à «moyen terme, il devienne insupportable, y compris physiquement, de lire des livres pour tout un pan de la population». Pas faux.

Heureusement, le papier existe : Bakchich-hebdo, lui, revient à un euro avec une qualité papier supérieure et une mise en page plus agréable, plus riche et plus fouillée.

www. megacouscous.net

Après avoir lu les articles-BiBi sur les méandres de la Politique humanitaire de Chouchou et du Mentor de Carla (Grégoire Verdeaux), les organisations de lutte contre le Sida ont posté dans sa Boite-mail une invitation au Méga-Couscous du 20 mars à la Maison de la Jeunesse de Saint-Denis. BiBi y sera en… pensées mais avis aux Parisiens et aux banlieusards : dépêchez-vous de réserver les dernières places à http://www.papamamanbebe.net/couscous

Et n’oubliez pas de saluer Tina de la part de BiBi.

« What a Wonderful World ! »


Rumeurs sur le couple Sarkozy-Bruni
envoyé par inet. – Regardez les dernières vidéos d’actu.

BiBi ne sait pas pourquoi il fit un raccourci entre l’interview de Carla Bruni-Sarkozy sur SkyNews (Les Nouvelles du Ciel !) et l’image de Françoise Lebrun, actrice du film majeur de Jean Eustache «La Maman et la Putain». Ce film de 1972 cloua BiBi dans un fauteuil du Cinéma «L’Entrepôt» à Paris. Entre la futilité au Pouvoir («Je vis un Conte de fées » dit Carla Sarkozy) et la densité, l’intensité du magnifique monologue de Françoise Lebrun, il y a évidemment tout un gouffre, tout un Monde : Mensonge puéril d’un côté ; Colère, Passion, Tumulte et brûlure de l’autre.

De cet entrechoc, BiBi en a tiré son 600 ième article. Il a voulu rendre hommage au cinéma immémorial de Jean Eustache et voulu rappeller ici la forte conclusion d’Alain Philippon dans son livre consacré au cinéaste de Narbonne : « Comment rester un cinéaste de son temps, comment rester cinéaste quand ce temps commence à vous dégoûter ? Telle est la question qui ne cessera de hanter Jean Eustache » .


La maman et la putain eustache
envoyé par chloegc. – Regardez plus de courts métrages.
 

[A Françoise Lebrun]

« C’est une image de vous que j’ai aimée, une image porteuse de fictions innombrables. Non, ça ne m’avait jamais fait ça, une image de cinéma, une image sans emphase soutenant votre phrasé. Il y a eu là, collusion entre le Monde et vous pour m’apprendre de ce Monde, collision entre vous et moi, accident majeur jamais regretté. Je suis à vous, reconnaissant, je vous l’avoue, à vous, rien qu’à vous. Même si le temps a passé, dites-moi que ce bon temps peut revenir, dites-moi si vous avez vécu d’autres choses, si votre temps a été bien employé, dites-moi si je fais erreur sur votre personne. Dites-moi que vous avez été autrement filmée et que vous n’êtes, au jour d’aujourd’hui, ni figée, ni fixée, ni sur vos tensions d’avant-hier, ni sur vos intentions d’hier, ni sur ce film d’avant-hier. Dites-moi que vous allez toujours allègrement de l’avant, qu’il y a eu d’autres films, d’autres pièces, d’autres créneaux, d’autres châteaux que je connais pas, qu’il y a eu, pour la femme libre que vous êtes, d’autres libertés prises, d’autres prises de vues libres, dites-moi que vous êtes toujours prise, éprise de prises de vues. Alors, alors, me reviendra le temps d’une seconde jeunesse ».