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Notre Président n’en finit plus d’être fasciné par le Monde Intellectuel. Toujours à la recherche de belles plumes, Nicolas Sarkozy vient de donner carte blanche à Camille Pascal, agrégé d’Histoire, érudit en col blanc, pour écrire ses discours. Celui-ci a consacré toute sa vie professionnelle à naviguer dans le monde politico-économico-médiatique : Camille-la-belle-anguille.
Un itinéraire multidirectionnel.
Ce genre de Conseiller des Puissants est multicartes : on le voit postulant à la Présidence de l’INA comme être promu directeur de cabinet de Dominique Baudis (alors à la tête du CSA) ou devenir ami-ami de Frank Louvrier, une des têtes pensantes publicitaires de Sarkozy.
Notre Camille Pascal, si féru d’Histoire, a depuis longtemps choisi son camp : louvoyer, slalomer mais toujours sur les terres des Puissants. Homme à tout faire à France Télévisions (il y est Secrétaire Général), il est aujourd’hui Conseiller audiovisuel de Sarkozy (on sait l’importance de l’image présidentielle dans la Guerre 2012). Notre Homme a encore quelques réticences : il se défend d’être «un Sarkozyste historique» (N’aie pas honte de l’avouer, mon p’tit Camille) mais se vante d’être un ami historique de l’incontournable ex-taulard, Alain Carignon (visiteur de prison du temps de l’emprisonnement d’Alain ?)
Bruits de casseroles à la Télé.
Pascal est aujourd’hui cité par Le Canard Enchaîné. Le Palmipède rappelle qu’il est possible que notre Camille ait suivi de près une Opération dans laquelle des appels d’offres n’auraient pas été lancés, notre Camille ayant préféré «faire appel lui-même à deux sociétés, NPA Conseil et Bygmalion» pour de bien juteux contrats. Pas rien ce Marché puisque d’après le Palmipède, «22 millions d’euros auraient été dilapidé entre 2009 et 2010», précisément à l’époque où notre bon Camille officiait à la Télé Publique.
Notre Camille se justifie ainsi via un flou étonnant pour cet historien : «JE CROIS ME SOUVENIR que des appels à concurrence avaient été lancés et plusieurs devis examinés». Pas merveilleux d’écouter ça ?
Un gratte-papier infatigable.
Donnons-lui acte de sa (piètre) défense : «J’avais une grosse charge de travail». Et c’est vrai qu’il s’est toujours démené le bougre. Shooté à l’écriture des Discours, le bon Camille se pavanait déjà en 1995 au cabinet de François Bayrou alors au Ministère de l’Education nationale. C’est lui qui écrivit récemment le Discours de Sarkozy au Puy-en-Velay sur «nos racines chrétiennes», c’est encore lui qui écrivit le Discours sur le transfert des cendres d’Alexandre Dumas au Panthéon pour l’ami d’Alzheimer, Jacques Chirac. Serviteur zélé de Patrick de Carolis, il l’est aujourd’hui celui de Claude Guéant qui l’a repéré et d’Henri Guaino. Pas rien, hein ?
Un travailleur au service des Puissants.
Désormais sous l’autorité de ce pauvre Henri, voilà que le Président himself «lui confie de plus en plus de missions». Notre Camille représente désormais l’Elysée dans le groupe piloté et structuré autour de Jean-René Fourtou (président du conseil de surveillance de Vivendi), de Gérard Carreyrou et d’Etienne Mougeotte, groupe qui a pour but de maintenir le Petit Chef au Pouvoir en 2012. C’est probablement en leur compagnie qu’il peut dire que «l’Elysée est un endroit de… très grande liberté intellectuelle». Il a récemment invité les «historiens» à la table de son Maître, Maître qui n’en peut plus d’essayer de rattraper son retard intellectuel (Lire ici billet-BiBi)
Qu’il s’en aille en mai 2012.
Camille Pascal, notre pseudo-historien, a donc beaucoup de travail. Ainsi justifie t-il son trou de mémoire dans le vague Appel d’Offres. Il écrit, écrit, écrit… mais reste évidemment un sous-fifre de troisième zone dans l’Ecole Française des Historiens. Ce n’est bien entendu pas avec la biographie d’une maîtresse cachée de Louis XV, une certaine Marie-Louise O’Murphy (1) qu’il pourra gagner ses galons au Top de l’Ecole française.
Notons encore que ce Montpelliérain (ou Versaillais) va religieusement à la messe tous les dimanches et qu’il se plaît dans les odeurs d’encens. Camille Pascal fait dès lors partie du fameux «Premier Cercle» de notre Président. Prions alors que dès mai 2012, ce énième Bouffon du Roi fasse partie du «Cercle des Chiens de Garde disparus».
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(1). BiBi attendra avec intérêt le volume 2 du «Goût du Président». Que le très religieux Camille – qui aime bien s’encanailler dans l’écriture des Courtisanes – garde une couverture du même type ! (voir photo du présent billet !)