On connaît le pouvoir des mots. Mots pilonnés, mots caressants, mots de révolte. On connaît aussi les mots qui s’en vont tanguer, de la proue de la vérité à la poupe du mensonge (où – hélas – ils finissent le plus souvent par échouer).
On reconnaît aussi qu’avec des mots mensongers, on peut aller très loin, « mais sans espoir de revenir en arrière ». Imaginons qu’il ne s’agisse pas que d’un seul mensonge mais d’une somme de mensonges répétés à l’infini. Le souvenir de cette phrase du nazi Joseph Goebbels pointe alors, disant assez justement qu’un « mensonge répété mille fois se transforme en vérité ».
Mais allons encore au-delà du simple constat : c’est qu’un mensonge répété à l’infini va s’inscrire dans nos corps, dans nos perceptions, dans notre vision du monde. Il va se glisser dans chacun de nos actes jusqu’à devenir des parts de nous-mêmes. Pire même : jusqu’à devenir nous-mêmes, jusqu’à parler et agir en notre nom. Et malheur à qui viendra alors nous contredire : c’est simple, celui-là sera Complotiste ou Comploteur, Terroriste, Populiste, Menteur toujours. Avec les insultes qui suivront.
*
Les mensonges (macronistes). Ils nous submergent. Ils sortent de leurs boites médiatiques à vitesse supersonique. Ils envahissent notre géographie intime, s’imposent, s’installent plus rapidement qu’un éclair, plus rapidement que notre respiration, plus rapidement, bien entendu, que notre volonté de compréhension.
Le Mensonge pose un autre problème et pas des moindres. Comment le distinguer de la Vérité car, s’avançant masqué, il porte les attributs de… la Vérité. De même, comment distinguer un prophète d’un faux prophète ? Comment repérer les instances de consécration qui font la promotion des vrais prophètes (on dit aujourd’hui : Experts, Spécialistes du Décryptage, Journalistes de Préfecture) et qui ne cessent de crier haro sur les faux ?
Hé bien, notre société néo-libérale a trouvé un bien ingénieux moyen : elle a créé des officines qui écartent le Fake et disent le Vrai. Avec une omission de taille, avec un interdit absolu : ne pas questionner sur «qui sont-elles»,«qui les financent», «qui les encensent», «qui les utilisent»,«pourquoi leur donne t-on blanc-seing» ? Ne vous fatiguez pas : à ces questions déterminantes, premières, légitimes, il ne vous sera jamais donné de réponses… sauf à vous battre pour les avoir.
*
Depuis 2018, en simple citoyen, je demande régulièrement à Checknewsfr (anciennement Libedesintox) le pourquoi de leur soumission à l’entreprise privée FaceBook. Il m’en a fallu de la patience et des tweets d’interpellations (deux années !) pour ne pas me satisfaire de leurs justifications dérisoires («Nous sommes occupés» «Nous sommes en vacances» «On nage dans le coronavirus. Désolé» etc) et pour avoir enfin ces deux vraies (semblant de ?) réponses :
En 2018, FaceBook leur a versé 245.000 dollars.
En 2019, FaceBook leur a versé 236.000 dollars.
Et me voilà, janvier 2021, reparti dans une course de fond pour leur demander les chiffres de l’année 2020. Signalons que les autres officines (Les Decodeurs du Monde, journal de «référence», eux, se taisent purement et simplement. Et je ne parle pas de l’AFP qui a certainement le plus gros contrat avec FaceBook). Ainsi trie t-on les infos et les censures qui vont toujours avec.
*
Prenez l’opposant Navalny, vrai ennemi déclaré de Poutine. Nul ne rappellera les vraies déclarations de cet homme, encensé par notre Presse moutonnière, où il se dit tout heureux des positions de Marine Le Pen sur le nationalisme et très content des succès de son parti.
*
Monsieur Jean Veil est interviewé par Laurent Valdiguié de Marianne et avance le principe de défense qui justifierait son silence sur Olivier Duhamel. « J’étais tenu au secret professionnel » lâche t-il. Fort bien, mais un « journaliste » ne fait-il qu’enregistrer et s’en tenir là ? Un simple travail supplémentaire de l’Expert en Vérité aurait été de ne pas en rester à cette parole «vraie» (pas de doute, c’est bien Jean Veil et personne d’autre qui l’a prononcée) et d’aller se renseigner sur ce qu’était précisément le secret professionnel. Mr Laurent Valdiguié aurait pu alors repérer les articles du Code Pénal qui en parlent et dire tranquillement que le baratin de défense de Jean Veil était ignoble.
Conséquence de cette omission sur la vérité du secret professionnel, la machine médiatique s’est mise sans attendre en branle, ne rapportant que la justification de Jean Veil. Le Mensonge, seul, reste. Et puis, hop, hop, on passe à autre chose.
*
Vérité : Madame Brigitte Macron s’interesse de près à l’inceste et veut en faire son cheval de bataille propagandiste.
Là encore, il y a une omission de taille qui tempère la vérité : si madame parle d’inceste, c’est qu’elle ne parle pas de (évite) la question de la pédocriminalité. Arrangeant… surtout quand on a eu vent de ce roman national où une certaine héroïne avait 39 ans le jour où elle fit connaissance de ce garçon de 14 ans sur une scène de théâtre scolaire. Vérité goebbelsienne jamais contestée dans les journaux de la Bande à Niel et de l’Association de Malfaiteurs Arnaud-Bouygues-Drahi-Bolloré.
*
Enfin que dire du pilonnage Vaccin, de la parole sanitaire-totalitaire qui occupe écrans et micros, de tous les propos de ces ministres devenus soudainement humanistes au grand cœur, pérorant pour notre bien à longueur de journée et, ô surprise, dépourvus de toute étiquette politique ? En ce moment d’écriture de fin de billet, je n’ai – pour protestation – que mon majeur bien tendu à leur opposer.