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Et ton Blog, bordel ?…

Dernières lignes pour les derniers jours 2009. Les réflexions de BiBi sur les blogs sont indissociables de sa propre expérience de bloggeur. Le voilà qui oscille entre Construction d’hypothèses et Déconstruction de son Réel.

Blog-roll & Lecture.

Pour accueillir un blog et l’inscrire dans sa Blog-Roll, BiBi tente à chaque fois de ménager en lui un peu d’espace intérieur. Il lui faut en effet de l’espace et aussi du temps pour que l’échange puisse rayonner. Chaque rencontre et chaque lien d’écriture ayant leur importance singulière, BiBi se demande s’il pourra multiplier à l’Infini les blogs de sa liste ?

Tamiser sa Blog-Roll.

BiBi a pris toute une année pour construire ses liens, a dû les passer au tamis, les trier, les éliminer et enfin les retenir. Pour ne pas se laisser intimider par les Grandes Gueules blogosphériques, par le ridicule classement Wikio et accueillir les blogs en toute hospitalité, un principe d’éthique : pas de lecture en diagonale irrespectueuse, une attention soutenue afin que se déploie avec l’Autre, le Jeu de la Précision et du Mystère.

La Justesse contre la Séduction.

Une exigence : dire les choses du Monde (extérieur, intérieur) de telle manière qu’elles soient les plus justes possibles sans se préoccuper de l’effet que cela peut produire. Lutter avec les dents et l’estomac contre la préoccupation catastrophique de la Séduction. Ecartée, elle revient. Installée, elle vous dévore. Seul remède imparfait : tenter de se donner pleinement à ce qu’on écrit pour ne pas s’y retrouver à chaque fois aigri, diminué, honteux ou désespéré.

Stérilité.

Il est des jours de pluie, des écritures mortes-nées sur l’écran, des mots en déshérence qui arrivent exténués (ou qui n’arrivent pas). Ne pas s’en effrayer. Ne pas craindre la Stérilité et l’Impatience qui – paradoxalement – préparent souvent le meilleur. Laissons se poursuivre le travail dans les profondeurs à notre insu, restons attentif aux Signes du Monde qui foisonnent, qui nous débordent, qui toujours nous submergent.

Quand Jeremy Cricket parle à «Pinocchio» (BiBi).

«Ecrire, écrire ! Et, de tout ton temps, tu voudrais en faire de l’écrit ? Et tu voudrais encore nous faire croire à ta Logique de Sacrifice à l’écriture (tellement à la mode ces Temps-ci) : hum, hum dévotion à ton Art ! Hum, hum, l’Art bloggesque au-dessus de tout, au-dessus des Banquiers et des Rentiers, au-dessus de ton boulot qui te prend bien plus que les 35 heures, au-delà aussi de ton âge qui commence et finit par peser lourd pour toi et pour quelques autres ? Ben mon coco, naïf BiBi que tu es, mégalo et fiérot que tu fais : de la Vie, BiBi, tu as encore beaucoup à apprendre ! »

Surprises.

Au clavier, c’est souvent quand on est le moins bien parti qu’on y arrive le mieux. Comme quoi, l’intentionnalité du «bien écrire» n’est jamais première. Ce qui prime à la Source, c’est l’incompréhensible Désir d’écrire, c’est cette Pulsion de vie, cette Energie qui pousse à l’écriture et à la trace, une sorte d’Acharnement amoureux mis à la disposition de chaque phrase.

Pensez BiBi : un Ordre ?

La Vie est un malentendu et c’est tant mieux. BiBi aurait pu être ce Libertaire et clamer à tout va «Ni Dieu, ni Maître !» mais dans cette Cosmogonie parfaite, il a repéré le détail qui tue. C’est que «Ni Dieu, ni Maître» est encore un Ordre. Peut-on alors lui désobéir et continuer de rester libertaire ? L’injonction « Pensez BiBi» est à lire moins comme un Ordre que comme une façon de descendre l’Escalier vital en chantonnant : «Pensez bibi, pensons par nous-mêmes, pensons singulièrement».

Supplique et Vœux.

Aussi, BiBi aimerait que l’on dise après lecture : «BiBi se trompe mais il y a quelque chose de vrai en lui (en ses écritures)».Puisse cette parcelle de vérité offrir de belles éclaircies à tous ses lecteurs pour l’Année 2010.

Quatre blogs de filles.

4 blogs de filles.

Putain de blog.

Putain de blog

450 articles en un an et demi de blog, soit 2 articles tous les trois jours. BiBi s’appuie le Figaro quotidien, se paye le JDD tous les dimanches, la Tribune de Genève, le Monde, Challenges, Le Point, Politis, les Inrocks, le Monde Diplo et puis au bout du compte, tournant une des dernières pages, il lui vient comme une nausée. Il se sent sale et sali par tous ces évènements dont la moitié ne le touche pas directement. Il a un mal de tête qui dure et perdure, il a des élancements qui le picotent, des fourmillements qui l’agacent. Et une fatigue généralisée.

Il se dit que toute Pensée écrite ne saura jamais dire et traduire ce dégoût subit, que rien ne pourra fixer cette mélancolie devant ces choses de la Vie qui l’accablent et qui le rendent tout chose. S’il s’écoutait un peu plus, un peu trop, il se dirait qu’il en a assez fait avec ce blog, que dorénavant, il ira dire les choses ailleurs, autrement. Il lui est facile de se persuader qu’il y a d’autres enseignements à tirer de sa vie. Le regard qu’il se porte est implacable : il est temps non de s’en aller (il n’est pas touriste ou suicidaire) mais grand temps, de savoir un peu plus ce qu’il veut.

Il tient un blog et – paradoxe – c’est le blog qui le soutient. Il ne cherche pas ses articles, il ne les calcule pas, il n’a pas ce défaut-là… heureusement. Il laisse venir le Monde, ce Monde qui lui envoie tant de signes, qui déverse sur lui autant d’ordures que de diamants. Il garde jusqu’à présent une force intacte, de celle qui lui permet de séparer cette activité de fourmi (le blog) de sa vie courante. Il a des carnets en pagaille, des notes en désordre, des archives personnelles bondées, trois, quatre articles qui attendent, il écrit aussi sec, il met en ligne à grande vitesse. Souvent, il ne sait même pas comment tout cela s’agence, comment tout cela se met en place. Il n’a pas peu à dire et à écrire mais plutôt trop : ça déborde, ça l’envahit. Il n’est pourtant pas dans l’automatisme de l’écriture. En écriture, il baigne plutôt dans une certaine forme de somnambulisme, d’un inexplicable somnambulisme. Mais il dort, il bosse, il joue, il marche, il boit, il invite, il voyage, il lui prend la main, il l’embrasse.  

Des fois, il se sent l’enfant qui aimait arpenter la rue des Ecoles, courant, bras ouverts en goûtant au vent chaud qui descendait des montagnes du Rif. Des fois, il repense à Gérard, son ami envolé, à leurs premières lectures croisées (découverte d’Artaud, Blanchot, Bataille, Joyce, Dostoïevski et tutti quanti). Alors, il sait qu’il fait fausse route avec ce blog, il s’en veut de perdre du temps à caviarder tous ces quotidiens qui lui salissent les mains, de ces articles lus qui lui salissent surtout surtout surtout l’âme.

Il s’en veut : il lit moins qu’avant, il a tellement de retard sur les Beautés du Monde. Il ne les rattrapera plus. Il voudrait tout Proust, s’attarder sur Shakespeare, relire Kafka, Faulkner, avancer dans les microgrammes de Robert Walser, il voudrait travailler en reprenant Bourdieu, il voudrait y voir clair, que le ciel se dégage, il voudrait voler et ne jamais atterrir mais, pauvre de lui, il s’aveugle et se plombe à son blog.

Il s’ébroue, il se donne du courage : cette «saudade» est provisoire. Le voilà qui choppe un livre tiré de ses étagères et, une fois ouvert à sa lecture, il refait un peu d’ordre dans sa tête : ce livre est un livre d’entretien de Madeleine Santschi avec Michel Butor. Il est content de voir se rallumer une petite flamme intérieure. Putain, oui, la Littérature a toujours raison. Il a ouvert ce livre et sa joie naît et renaît : ce temps, ce bonds, ce rebonds à lire ne seront pas perdus. Il tombe en arrêt devant la première citation de Michel Butor. En exergue, elle est rapportée d’un numéro de Paris-Match de l’année 78. Dieu, que faisait-il en 78 ? L’année de la  Coupe du Monde en Argentine. Avec Guillou, son joueur préféré et ce but ultra-rapide de Bernard Lacombe.

Butor, donc :

« Je pense que la littérature transforme la réalité. Le seul fait de constater un certain nombre de choses fait qu’elles ne peuvent plus rester comme elles étaient avant cette constatation. Un écrivain n’a pas besoin de s’engager. Il lui suffit de sa littérature. Presque tout ce qui fait notre vie passe par le langage. Dès qu’on touche au langage, on transforme la réalité. Il y a des choses que nous ne savons pas dire, faute de trouver l’expression juste. Si on arrive à cette expression, des pans de murs entiers s’écroulent, et on découvre des horizons tout neufs. C’est cela changer la vie».

Et la Joie, et la rage jusqu’alors éteintes, de naître, de renaître. Putain de littérature, putain de blog.

Le blog : un lieu de transgression sans limites ?

RIMBAUD ou la TRANSGRESSION

Fanny Derrien, «journaliste» à Backchich.fr, a fait un compte-rendu de la réunion à la Comète du Kremlin-Bicêtre où un certain nombre de bloggeurs de France étaient au rendez-vous. Voir et lire http://www.bakchich.info/Le-Kremlin-des-blogs,08540.html

Elle y a repris une parole de Mtislav : «Le blog est un lieu de transgression où il n’y a pas de limites, j’y fais ce que je veux». La journaliste a rajouté en commentaire : «Chacun a un droit de vie et de mort sur son blog. Quitte à alimenter les pourfendeurs d’Internet, qui le considèrent comme une zone de non droit. A réguler au plus vite. Bref de l’eau apporté aux moulins des partisans de la loi Hadopi, favorable à une réglementation plus stricte».

« Pensez BiBi », invité à France-Info.

Pensez BiBi à France Info (23 juillet 2009)

Jacques Rosselin tient une rubrique quotidienne sur les blogs et les bloggeurs à France-Info. Ce 23 juillet, ce fut au tour de Pensez BiBi de passer à la moulinette.

«BiBi est un citoyen optimiste qui blogue du côté du Léman. C’est un fan de lecture et de foot. Il veut que « les esclaves acceptent un peu moins leur servitude et que les damnés de la terre souscrivent un peu moins à leur propre domination sociale».
Mais ce n’est pas juste un blog militant. Le monsieur sait tirer avec justesse et humour ses flèches sur tout ce qui le dérange.Il a son couple favori : « Little Nikos » et « Carla »… Il sait aussi parler bouquin et musique. Il s’essaie encore à de petites fictions…
Voilà un bloggeur qui a su tailler son chemin numérique !»

Pour écouter la chronique de France-Info, cliquez ici : la rubrique de Jacques Rosselin (1’53)