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Coucou la Suisse !

Notre Président n’aime pas les Helvètes.

Nicolas Sarkozy prétend ne pas aimer la Suisse mais fait silence sur ses coffres-forts. «Liliane Bettencourt est la femme la plus riche de France et elle est restée en France. Est-ce qu’on aurait préféré qu’elle parte en Suisse ? Je ne veux pas qu’elle foute le camp en Suisse, moi !». BiBi rectifie quand même : l’argent de Madame Bettencourt est déjà en Suisse. Elle détient déjà deux comptes en Helvétie : l’un de 13 millions d’euros et l’autre, à Vevey ( de 65 millions d’euros) tous deux non déclarés au fisc français. N’est-ce pas plutôt ça le problème ? En tous les cas, ce n’est pas à elle que notre Chouchou nous refera le coup du : « Allez, casse-toi pauvre C… » !

Le couple Woerth en villégiature genevoise.

Comme sa femme Flo, Eric connaît bien la route qui mène à Genève et au Lac Léman. Tous deux viennent souvent rendre visite à un ami très… cher :  Pierre Condamin Gerbier, responsable de l’UMP à Genève et gérant de fortune ardent défenseur des « family offices », ces sortes de banques qui n’acceptent que les Puissants. Comme banquier amoureux de Genève, BiBi n’avait qu’un ami : Edouard Stern mais hélas, il a définitivement démissionné. BiBi se demande quand même si le couple Woerth et Edouard se connaissaient ?

« Le Monde » à l’heure du Patronat suisse.

BiBi avait parlé du racisme de l’Intelligence envers ces «Bleus» illettrés. C’est tout le contraire avec les dithyrambes du Monde à propos de Nicolas Hayek, patron des montres Swatch et des Mercèdès de même nom. Le Monde ne tarit pas d’éloges sur l’entrepreneur suisse, récemment décédé : «Pour Nicolas Hayek», résume la journaleuse Nicole Vulser, «un entrepreneur doit retrouver la fantaisie originelle qui est en lui. C’est un artiste. Il crée des choses, il surmonte des obstacles (…) C’est quelqu’un qui admire la beauté et la culture, qui motive, qui refuse la domination de la finance sur l’industrie, qui passe très vite de la théorie à la pratique, à la réalisation». Gageons qu’avec les nouveaux repreneurs du Monde, ces éloges se feront quotidiennement. BiBi attend impatiemment les prochains articles sur Pierre Bergé.

Veaux, vaches…

En Suisse, l’Office Vétérinaire Fédéral estime que 2500 à 3000 étables devront être agrandies d’ici août 2019. En effet, les vaches grandissent et grossissent plus vite que leurs étables. Il est donc temps que leur logis soit adapté à leurs mensurations voluptueuses, a décidé le Conseil Fédéral. BiBi est vachement content pour elles.

… et Cochons.

Relevé dans la Tribune de Genève : «Faire le salut hitlérien ou arborer une croix gammée en public restera impuni en Suisse. Le Conseil Fédéral évoque des difficultés d’application de sanctions…». BiBi suggère que les membres très fatigués de ce même Conseil Fédéral soient désormais pris en charge par la Croix… Rouge.

Sepp Blatter déblatère.

La FIFA a procédé à 208 contrôles anti-dopages lors des 52 premiers matches de la Coupe du Monde. Tous négatifs. Depuis… 1998, aucun joueur n’a été contrôlé positif à une substance interdite. Sepp Blatter a-t-il été lui aussi contrôlé ? Car ce Président doit vraisemblablement se doper au mensonge tout terrain.

Racaille.

Dans la Tribune de Genève du 5 octobre dernier, on pouvait lire un encart publicitaire de l’UDC genevoise qui dénonçait « la racaille d’Annemasse ». Plainte avait été déposée par le Maire d’Annemasse pour injure publique, provocation à la haine et à la discrimination. Le magistrat a classé l’affaire, prétextant la perte des dossiers. Pourtant BiBi semble avoir vu les dossiers en question : ils n’étaient pas très loin du juge, juste à côté, à son extrême-droite.

JDD : Olivier Jay et son édito.

Le JDD est aussi embêté que notre Président sur l’Affaire Woerth-Bettencourt. Olivier Jay, nouveau directeur du Journal du Frère Lagardère, est monté au créneau pour colmater les brèches de la Forteresse sarkozyste.

Le titre de son édito  est « Tous pourris ? » Comme si la Question était là. Bien arrangeante cette question car, même à question inutile, tout lecteur salive déjà à lire la réponse. Celle-ci arrive dans les dernières lignes :  » Nicolas Sarkozy doit trancher… C’est aussi la marque des Hommes d’État. Pour rétablir l’idée de justice. Pour éviter la montée insupportable du « tous pourris ». Il est encore temps« .

Jolis envols et jolies envolées pour ce Jay-là avec ces deux maîtres-mots : attendre (« Il est encore temps« ) et promettre (« Nicolas doit trancher« ). Tout cela évite d’interroger le Présent dans le détail. Pourtant, avec cette affaire Woerth, les détails au quotidien fourmillent non ?

Le Journaleux prend bien soin de ne pas écrire une seule fois le nom de « Woerth ». Il nomme l’Affaire du seul nom de « Bettencourt ». Par contre, dès les premières lignes, il cite les deux défenseurs de Woerth, Simone Weil et Michel Rocard et les qualifie de « deux sages« . Ah bon ? Des Sages ? Sage, Monsieur Rocard qui déclarait dans le Monde du 20 novembre 2009 :«Il faut commencer par cela : nous voulons conserver le Capitalisme». Sage Madame Veil, supportrice de toujours de Chirac, de Tibéry et de Sarkozy ?

Mais le plus drôle est à  venir : il paraitrait selon notre Oiseau du JDD que l’Affaire Woerth serait un « roman vrai« . Un Roman vrai ! Oh, merveilleuse trouvaille que voici : le « roman vrai » concilie les contraires et fait perdurer la confusion. Car la « confusion » est le seul stratagème pour éviter que l’Affaire ne devienne claire (ce qu’elle est pourtant). Voyez-en les avantages :

1. Si vous êtes plutôt pro-Sarko, vous tirez du côté du « Roman » (comme élucubrations, fiction, invention…).

2. Si vous considérez que l’Affaire Woerth dit des vérités sur les méthodes exécrables et anti-démocratiques de Chouchou, vous choisissez le « vrai« .

Il faut attendre la page… dix pour lire des infos détaillées sur le plus grand scandale du quinquennat. Le journaleux Laurent Valdiguié reste aphone et ne prononce pas – lui non plus – une seule fois le nom d’Eric Woerth, continuant de pérorer sur « l’Affaire Bettencourt ».

Enfin, dans le petit encart adjacent, on apprend qu' »Eric Woerth » ne veut pas apparaitre en public, qu’il est « épuisé et miné« . Et ce n’est pas dans les Hôpitaux qui vont fermer ( et dont le JDD nous dessine la carte) que notre Ministre va pouvoir se refaire une santé.

Quand Nicolas (Sarkozy) défend son pote Eric (Woerth)

Il est juché sur une petite estrade. Il est amaigri, presque en mauvaise santé. Lorsqu’il parle, il baisse les yeux et il baisse la tête : il regarde certes les caméras mais à la dérobée. On sent que ses tics peuvent resurgir à tout moment. Se contenant à peine, il lâche : «Est-ce que je maintiens ma confiance à Eric Woerth ? Si vous me reposez la même question demain matin, je ferai la même réponse». C’est donc «oui».

Chouchou a quand même du mal à avaler cette affaire Woerth. Peut-être n’est-il pas vraiment au courant des frasques de son ami, trésorier de son propre parti ? ( BiBi le reconnait : hypothèse absurde). Il a fallu pourtant à notre Président convoquer de toute urgence la Pool Connection (Guaino, Levitte, Louvrier and Co. Guéant, lui, intervenant à New York) et, dans le même temps, ménager François Fillon et ses amis râleurs.

Chouchou est à Huntsville, en Ontario et fait donc sa Conférence de presse. Carla n’est pas venue avec lui, elle qui adore les voyages (elle prépare probablement de nouvelles rengaines). Il se sent seul, humainement seul, mais chacun sait que, pour lui, «humainement» ne veut rien dire. Eric son ami, Eric qui en sait long, trop long sur les ramifications financières du Grand Parti, est bien entendu indéboulonnable. Pas question de le démissionner, de sacrifier cet homme-clé qui ouvre toutes les serrures du quinquennat.

Seule stratégie possible : il faut jeter de la confusion, il faudra cravacher en montant sur ses grands chevaux – et au galop s’il vous plait. Il faudra remettre en selle tous ces journaleux – grands ânes de chez Dassault et de chez Lagardère. Les hommes du JDD, par exemple. Le Journal du Frère Lagardère s’est déjà remobilisé ce dimanche pour définir la Stratégie de défense d’Eric : le bonhomme attaque le verbe haut,il  joue les offensés, il garde son calme dans la tempête. Un homme bien, un homme intègre qui, contre vents et marées,se bat,  fait front. Magnifiquement.

Énumérons les subtils détours de ces manœuvres : faire silence sur Florence, éviter de rappeler qu’Eric est l’homme (le mari) qui l’a nommée (pistonnée) chez Clymène, réduire l’affaire au très vilain Patrice de Maistre. Pour exemple, dans l’article de Laurent Valdiguié, le nom de Florence Woerth n’est cité que par la bande (une seule fois). Pas d’interview, pas de billet retraçant sa carrière, pas d’investigation : c’est que la solidarité de caste Patrice-Flo doit être soigneusement gommée. Sur Patrice, on peut lire : « A écouter les enregistrements, il semble au centre de la fraude fiscale ». Vous voudriez que l’on parle de Florence ? Florence-Qui ? Que ? Flo qui ? Florence quoi ?

Le cher Louvrier et son Équipe veulent jouer aux plus malins : déplaçons donc l’Affaire Woerth-Bettencourt en la couvrant avec cette enquête sur les lingots de Robert Peugeot. La Stratégie de Défense de Monsieur Éric est en marche : Dans l’article page 3 sur Peugeot, le journaleux Laurent Valdiguié fait passer Éric pour… «un hystérique du contrôle fiscal» (Bravo Lolo !).

Et qu’on n’attende pas que, dans un article en page 2, Laurent Fabius vienne s’époumoner et hurler au scandale. Laurent Fabius, vous connaissez? Ex-premier ministre, il couvrit, le premier, l’Affaire des Frégates de Taïwan du Secret-Défense. Juste ciel, BiBi ne s’ennuie pas le dimanche. Très guilleret, il chanterait presque l’air plagié d’Enrico : «Ah qu’ils sont jolis les scandales de mon pays, la, la la, la… »