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Les Mains du jeune Tisserand syrien (clip-BiBi).

Dans la vie, il y a des carrefours, il y a des voies inédites qui s’entrecroisent pour se fondre en un point nodal. BiBi fut à la croisée du texte de Bernard Noël (1) et de l’instant qu’il passa avec ce jeune tisserand syrien (août 2010).

BiBi ne pouvait faire autrement qu’obéir à cette nécessité de faire du lien, de tisser un petit ouvrage sur sa chaîne de montage. A la croisée de ce clip-vidéo : un texte, une séquence-vidéo et la très belle musique de Titi Robin.


Cadeau de Noël pour les ami(e)s de BiBi qui pensent, eux aussi, beaucoup à la Syrie.

« Le spectacle de ces mains qui lancent le fil, qui le glissent, le passent, le nouent, toujours aériennes dans l’allégresse de leur propre maîtrise – ce spectacle déclenche derrière les yeux du visiteur une crise : rien ne va plus, ni le temps, ni le sens, ni la présence.

C’est que la main, ici et en ce temps, ne fait pas qu’une tapisserie : elle continue et elle projette – continue à inscrire le présent dans la chaîne de la durée ; projette la réflexion dans le geste de telle sorte que chaque point soit dans le voisinage de son avenir. Bien qu’indubitablement «manuel», ce travail ne saurait être défini par opposition à «intellectuel» et à «esthétique» : il inclut les deux et, de ce fait, dérange l’ordre des choses actuel réglé par la vitesse où, perpétuellement, viennent s’accélérer la production et la consommation.

La main introduit dans cet ordre-là un ralenti, qui est son rythme et sa justesse, et qui a pour effet final d’ajouter à l’œuvre terminé un contenu mystérieux».

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(1) Extrait de Bernard NOËL. La Castration Mentale (POL).

(Bernard) Noël au balcon.

Portes

BiBi est tombé sur un livre « La Castration mentale » de Bernard Noël chez POL.

« L’écriture, écrit ce dernier, s’oppose à l’agressivité malade, à la prise du Pouvoir, à la totalité triomphante parce qu’elle ne vit qu’en se remettant en jeu ». BiBi pense aussitôt à une vieille émission d’Ex-libris où notre récent Chômeur longue durée PPDA parlait d’Antonin Artaud pour en faire une divine éloge, il se remémore Sieur Villepin de Galouzeau nous bassinant avec son Amour des Rebelles dans la Poésie et la Littérature, il se souvient du sérieux de Feu Georges Pompidou et de son penchant pour l’Art poétique, de Feu-bis François Mitterrand qui aurait tout donné pour être un écrivain honoré (et surtout aimé des femmes). Tous un peu castrés mentalement, ces Hommes du Pouvoir, soupire BiBi.
Le Père Noël (Bernard) continue d’écrire : « Nous avons quitté l’infini Divin pour entrer dans l’interminable Humain. Il s’ensuivit un déchirement, un déchirement que l’art et la littérature assument depuis plus d’un siècle, mais qu’aucun pouvoir, aucune forme de pouvoir n’a jamais pris en compte, car tout pouvoir veut au fond rester absolu. Alors, comme au temps des Rois, notre Société fonctionne sur des figures, qui sont autant d’images dégradées de Dieu.
Il y a les figures de l’homme providentiel et le culte de la Personnalité, il y a les champions, les stars, les présidents, la loterie, le loto, le tapis vert. Il y a tout ce qui fabrique du vedettariat ; mais qu’est-ce qu’une vedette ? C’est un tout petit dieu qui ne peut guère vous dispenser qu’un… autographe
. »