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Les Vieux de la veille : Bigeard, Pasqua, Chirac et Bergé.

Les Vieux

1. Ce «vieux connard» de Bigeard (c’est lui qui se dénomme ainsi et ce n’est pas BiBi qui ira le contredire) a réapparu dans le Figaro de ces derniers jours. Le «vieux» est toujours là, bon pied, bon œil. A croire que les guerres d’Indochine, d’Algérie, ça conserve. Il a toujours gardé son humour : «Vous savez, à 20 ans, j’étais antimilitariste. D’une certaine manière, je le suis resté. Dans l’Armée, peu de gens m’ont impressionné». Devant un tel sens de l’humour, voilà BiBi qui en est tout… désarmé.

Le Colonel Marcel Bigeard (93 ans) nous délivre ensuite cette petite monstruosité : «Aujourd’hui la France a du mal à supporter de perdre des hommes. A Dien Biên Phu, on avait 40 morts par jour. Moi, je pense que si on ne supporte pas les conséquences de la guerre, mieux vaut ne pas la faire». Son ego surdimensionné le pousse à collectionner ses propres bustes, les plaques de rues à son nom et des albums de photos en nombre.« Aujourd’hui encore, dit-il, ça emmerde le Pouvoir d’avoir un Bigeard vivant». Pauvre «vieux connard», pour le Pouvoir, il n’y en a qu’un qui soit vivant : c’est Bigard et il se prénomme Jean-Marie.

2. Autre vieux de la vieille : Pierre Bergé (79 ans) mécène et entrepreneur des bonnes causes, grand ami de Line Renaud, d’Alain Minc, d’Yves Saint-Laurent. Il a, lui aussi, sa petite page dans le Figaro (vendredi 30 octobre). Le «Vieux» se manifeste au crépuscule de sa Vie, toujours avec ce désir de reconnaissance éperdu et pathétique. Il veut se faire mousser avec ses Donations, ses Associations caritatives, ses Ventes au profit de. On dirait qu’il a une mauvaise conscience qui le taraude. «Toujours sur tous les fronts» écrit le Figaro, comme si Pierre Bergé était increvable, humain, plus qu’humain. Ces Vieux aiment par-dessus tout qu’on les aime, effet-boomerang de leurs dons faramineux (la vente de Pierre Bergé a rapporté 342,5 millions d’euros). Ce Pierre a le cœur à «gauche» mais il «aime bien» Nicolas Sarkozy. «Il n’a pas dit son dernier mot pour se représenter à l’Académie Française», écrit encore le Figaro. «La Gloire, cette vermine» écrivait de son côté Elias Canetti.

3. La Mort. La Mort qui rôde et qui fait s’ouvrir les bouches avant qu’elle ne nous cloue le bec. Dur, dur de passer sa Vie à mentir. Aujourd’hui, les Vieux de la trempe de Pasqua (83 ans) veulent régler leurs comptes. Le Père Charles enjoint Jacques Chirac de «prendre ses responsabilités» avant de descendre Alain Juppé (qui, lui aussi sur le tard, commence à balancer) et avant de faire la peau à Edouard Balladur-à-cuire. De son côté, Philippe Seguin sort de son enclos et se répand dans les Médias à propos des dépenses pharaoniques de la Présidence française. Ils jouent tous sur les fautes et les magouilles de leurs ex-Partenaires de Jeu pour se refaire une virginité. Pauvres vieux.

4. Chichi vient de publier ses Mémoires. Sur les conditions de la remise de l’Ordre National du Mérite au brigand Arcadi Gaydamak, il répond dans le Figaro :  «Je n’ai pas un souvenir très précis de cette affaire». BiBi se dit que la démarche de Jacques Chirac tient du prodige : ce doit être en effet la première fois dans l’Histoire humaine qu’un malade d’Alzheimer écrit un livre de Souvenirs.

BiBi entend de là le Colonel Bigeard faire l’appel dans la Cour, les mettre au garde-à-vous et de sa voix sonore leur balancer du «Non, pas pauvres vieux ! Vieux connards !».

Jacques Attali sain et sauf.

ATTTTALIII

Le jugement de l’Angolagate du 27 octobre portait sur plus de 800 millions de dollars. On a beaucoup parlé des coups-fourrés de Charles Pasqua, d’Arcadi Gaydamak et de Pierre Falcone (et ce, à juste titre) mais il y en a un qui est passé à travers les mailles du filet, c’est Jacques Attali, notre grand amateur de grande Musique, notre Intellectuel médiatique de «gauche», le fidèle ami d’Alain Minc, de Nicolas Sarkozy et de sa Chochotte. Il a donc bénéficié de la relaxe mais il n’est pas aussi vierge qu’il le prétend puisque cette relaxe a été prononcée «au bénéfice du doute». Merci au «Monde» pour les trois misérables lignes de son numéro du 29 octobre sur sa participation. Au 30 octobre, le lecteur passera son chemin et circulera car il n’y aura plus rien à voir sur le Frère Jacques.

Le Tribunal présidé par Jean-Baptiste Parlos a assorti son jugement de considérations sévères sur son comportement. Jacques Attali – qui sort un livre «Survivre à la Crise» – va, lui, survivre au Jugement. Il va recommencer à faire les bordures des rangs de Droite et de «Gauche» et surtout, il va continuer de nous délivrer ses jugements sur le site Slate.fr dans lequel il est partie prenante. Il paraît que ce site se veut être un espace de dialogue, le rendez-vous du Nouveau Journalisme. Jacques a bien de la chance d’avoir été aux premières loges de cette juteuse Affaire. Bibi lira avec attention ses articles sur Slate.fr qui – n’en doutons pas – seront autant d’analyses imparables sur ce grandiose scandale. Sacré Jacques :  toujours the Right Man at the Right Place.