Tag Archives: « Après la Pluie »

12 montages-photos d’«humour» politique.

Rire Twitter

Le Rire ! On trouverait à rire dans mon blog ? Je n’en suis pas si sûr. Ou alors il s’agit d’un rire crispé, d’un rire au-delà du rire rigolard. Bref, comme dirait Lautréamont, d’un « rire qui ne rit pas« . Oui, je suis toujours un peu étonné que le lecteur ou la lectrice trouvent à rire à mes compositions photographiques. 

Étonné car le rire-bibi a presque toujours partie avec la Mort (ici le rire pharaonique sur le choix du dessin), avec le Politique (je vois mal les journaleux du JDD ou du Figaro-Magazine se tenir les côtes en regardant mes planches) et avec… le Mortifère dans le Politique.

J’ai rassemblé ici quelques photo-montages déjà mis en ligne sur Twitter (pour certains d’entre eux).

Douze petits travaux dont le plus important est certainement le dernier.

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Revue des Blogs et autres petites choses…

BiBi a fait sa tournée des blogs. Au hasard mais d’un hasard objectif. Une promenade dans sa blogroll, une plongée dans ses tweets et chez des bloggeurs (quasi) inconnus, un regard sur les journaux. Trois coups d’œil pour un billet.

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BLOGS HORS ZONE OFFICIELLE.

Voilà ce qui fait du bien à BiBi : en navigant sur le Net, il trouve des blogs qui sortent de la Zone Officielle.

Christian COTTET-EMARD : Lorsque BiBi est tombé sur les deux billets de Christian Cottet-Emard, il eut comme un double ravissement. Deux courts billets mais de haute tenue : lisez donc (c’est un Ordre !) : «Les ennemis du poète» et «Leurs petits besoins».

Frédéric SCHIFFTER : Un billet qui ne fera pas plaisir à tous, c’est celui de Frédéric Schiffter, «philosophe sans qualités» (en voilà une jolie qualité). Il a pondu un billet d’une belle et incisive envergure sur le Duo Stéphane Hessel/Edgar Morin, frères de combat, en concluant par ce rappel que tout avait commencé par… Abel et Caïn. Dans le Com-BiBi qui accompagne son billet, une certitude : ni Hessel, ni Morin n’ont hélas lu Cioran et Thomas Bernhard.

Le Blog d’AGONE est toujours aussi instructif. Outre le billet d’Alain ACCARDO, il y a l’intervention de Xavier Montanyà Les vieux vautours de la Françafrique ont atterri en Libye»). Le meilleur des articles lus sur la Libye.

BIBLIOSURF  lance cet appel opportun à propos des livres numériques. On y apprend que «les sociétés Apple et Amazon qui ont leurs sièges sociaux au Luxembourg bénéficient d’une totale exonération alors que les librairies françaises reversent 19.6 % de TVA à l’Etat français sur la vente de livres numériques». Billet à lire. Pétition à soutenir.

DANS LA BLOG-ROLL DE BIBI.

NICOCERISE : Un petit signe amical à NicoCerise qu’un Libertaire vient emmerder au nom de l’Esprit Libertaire. Ben oui, Nico, il y a des petits Maîtres et des petits Dieux partout.

BEMBELLY s’arrache sur Rachida (Dati). Et croyez-en la lecture-BiBi, son billet n’est pas fictif. Il rappelle opportunément que Fillon pioche dans nos bourses publiques pour payer sa future Campagne parisienne. Un scandale de plus.

CUI CUI FIT L’OISEAU : BiBi est heureux de voir qu’il n’est pas le seul à tirer le portraits des Brigands de la Brigade élyséenne. Voilà CuiCui l’Oiseau qui plante son bec dans les chairs de Laurent Wauquiez. L’Oiseau a une belle plume et il sait où la mettre…

PLUME DE PRESSE : Dans le blog offensif d’Olivier Bonnet, propos instructifs de Sonia Mitralias, citoyenne grecque membre du Comité pour l’annulation de la dette du Tiers monde. En Grèce, l’inquiétude monte encore  : «Le chômage atteindra probablement 30% l’année prochaine. On aura 40% de moins d’hôpitaux et de lits d’hôpitaux (…) L’Etat grec se trouve déjà dans l’incapacité de fournir des livres scolaires à ses écoliers et les invite à en faire des photocopies. Et la faim, oui la faim, commence à faire son apparition dans les grandes villes tandis que les suicides se multiplient dans un pays plongé dans le stress et le désespoir». 

LES COULISSES DE JUAN (SARKOFRANCE) : BiBi aime beaucoup Brassens (Voir ici l’interview du Copain Georges ). Mais la chanson mise en ligne par Juan, chanson qui rappelle que «Quand on est cons, on est cons», n’est pas de la meilleure veine pour BiBi. Arrêtons-nous sur ce refrain : on serait donc con à vie, on ne pourrait pas ainsi être con parfois et intelligent à d’autres moments. Il y aurait donc des cons figés une fois pour toutes dans la Connerie ? Eh bien, BiBi n’est pas du tout de ce côté car, la Psyché humaine n’est pas toute Une, n’est pas définitivement Une… même si chacun d’entre nous a moult exemples de Connards restés à vie dans la (leur) Connerie.

LES JOURNAUX.FR

LE MONDE.FR fait un carton sur l’article «La Strauss-Kahnie entre rage et amertume». A propos de Dominique Strauss-Kahn, on écrit : «Il est chez lui toute la journée, il tourne en rond ». Et BiBi de tweeter : «Étonnant pour cet amateur de parties carrées».

« Menaces sur les proches de Jean-Louis Borloo »?

A-HU-RISSANT le dessous des cartes de la bataille politique 2012 ! Le JDD parle de «menaces de responsables UMP sur les proches de Borloo». Aucun journal

Football français : du côté des quotas (2).

BiBi entame la seconde mi-temps de sa confrontation avec les belles paroles des hauts responsables de la Fédération Française de football. Il s’arrête au rivage de l’impossible « souche française ».

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L’introuvable «souche française».

Ah, ce savoureux dialogue !

Les jolis bras blancs d’Agnès Jaoui.

Jaoui Bacri et Debouze dans la charette

«A PROPOS DU FILM : PARLEZ-MOI DE LA PLUIE» d’Agnès JAOUI.

Jaoui, Bacri et Debouze s’en vont faire leur film-documentaire. Ils grimpent les Alpilles en ronchonnant, contournent les fourrés, évitent les épineux. Bacri insiste pour persuader les deux autres qu’il y a là-haut, « un endroit d’où l’on peut voir toute la France ». BiBi s’interroge alors dans son fauteuil et sort de son ennui : « Existe-t-il un point de vue d’où l’on peut tout voir ? ».

BiBi se dit que ça part mal cette histoire de pré-voyance. Et en effet, ça s’arrête en chemin. Le trio se pose un peu là, pas forcément où le Désir commande. BiBi se dit qu’il va y avoir un moment de vérité qui va donner toute sa grandeur à ce petit film. Et voilà que derrière ce trio, par dizaines, viennent bêler des moutons. A ce moment du film, ils ne sont pas invités, ils s’invitent. A une autre époque, Charles De Gaulle vociférait que « Les Français étaient des veaux », voilà que le troupeau avait changé : les Français seraient-ils devenus des moutons ?

BiBi se dit qu’il a mal compris, que le trio Agnès Jaoui-Jean-Pierre Bacri-Jamel Debouze ne peut pas penser ça. Ils ont dû lire «La Misère du Monde» de Bourdieu avant de se lancer dans cette aventure. Ils ont sûrement compris qu’on pouvait très bien montrer et analyser, jouir et être Jaoui, crier et être Bacri en même temps.

Et puis vient la scène des deux pèquenots du Lubéron. BiBi se souvient que dans «Les Bronzés», il y avait une scène similaire, très réussie, avec les bouseux qui sortaient un alcool bien de chez eux et qui l’offraient à des Parigots-têtes-de-veaux. BiBi s’en souvient de cette séquence, tordu de rire qu’il était devant Michel Blanc et Josiane Balasko (et leur tord-boyau) irrésistibles. Mais jeunesse se passe.

BiBi a vingt ans de plus et il regarde Jaoui-Bacri-Debouze autour de la table. Que va-t-il voir ? Deux moutons haineux (pas laineux). Lorsque le premier des deux bouseux crie sa hargne contre Bruxelles, BiBi sent venir le cliché « Front national ». Et en effet, ça ne rate pas : Jaoui répond que «quand-même, faut pas exagérer, y a des subventions». Rien à dire, c’est politiquement très très correct. Plus loin, le même bouseux pousse un peu et décrit assez justement son réel : «Je travaille 15 heures par jour, je suis de plus en plus pauvre, je crèverai la gueule ouverte… »

Et c’est ici, c’est ici, hélas, que Jaoui gomme toute la complexité du Monde et étouffe toute la richesse possible de ce personnage… auquel elle ne va donner aucune chance. Là, Jaoui aurait pu faire un cinéma qui cherche, qui prospecte, soulève les contradictions, de celles qui font que les Damnés de cette terre provençale participent hélas à leur propre domination. Ou encore filmer quelque chose d’approchant qui dit cela… Mais non : Jaoui squizze ce paysan tendance FN qui pourrait dire des choses intéressantes sur sa condition. Mieux même : pour se venger, Jaoui fait intervenir le second mouton, obsédé sexuel, deuxième bouc émissaire. Pourtant ce Paysan préhistorique va dire une des répliques les plus poétiques du film. Yeux rivés sur Agnès Jaoui, il lui lance : «Vous avez de jolis bras blancs».

Et c’est juste avant que ne parle la pluie… que le film prend l’eau. Il prend eau de toutes côtés à partir de la réaction de Jaoui qui prend son chandail, s’en couvre les bras et le resserre sur ses épaules.

Jaoui s’est « couverte » et à cet instant-là, elle rate le coche, elle rate l’avion, elle rate son film qui ne décollera plus, toute à son incapacité à voir autrement ces bouseux. Pour elle, ce ne seront que deux moutons haineux, deux boucs en rut devant elle.

Jaoui ne voit pas que c’est dans ses bras couverts que réside  l’humiliation ordinaire qu’elle dénonce par ailleurs – via le couplet plus noble de Debouze sur le tutoiement du pharmacien à sa mère. Dur évidemment de filmer des personnages qui résistent au Stéréotype : ils peuvent se venger.
BiBi trouve que c’est dans ce geste de tirer la couverture à soi (aux préjugés de sa couche sociale) que le film devient frileux et sent le renfermé. Une fois ces paysans hors-champ, chacun peut se bercer de douces illusions sur ses petits bonheurs, sur ses petits malheurs. La Pluie – comme dirait une jeune hippie dans le film Woodstock – lave de tout. Dans le film de Jaoui, cette pluie, filmée de façon catastrophique, effacera tout : le personnage de Jaoui retrouvera sa passion politique et son homme, Djamel sa femme qu’il a failli tr(e)omper, Jean-Pierre Bacri rejoindra son fils qui aime son papa sous le parapluie d’une jolie rouquine et Mimouna partira vivre chez sa sœur bien-aimée, à distance de son méchant mari.

Pourtant, Dieu – et BiBi avec – sait que le mouton disait vrai : Agnès a de bien jolis bras blancs.