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Pas des fainéants, les Boss d’aujourd’hui.

 

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Les Nouveaux Capitaines d’Industrie ne croient jamais que d’autres qu’eux puissent penser. Les autres (les grévistes, les Manifestants, les Peuples en colère) sont dans l’Emotion. Paralysés par leur sentimentalisme puéril, ils ne peuvent évidemment pas penser le Monde et ses réalités. Quatre adjectifs pour les résumer : Exaspérés. Fragilisés. Désespérés. Décervelés.

BiBi a continué de lire le numéro de l’Expansion (novembre 2011) et il est tombé sur deux articles encensant deux Capitaines d’Industrie, penseurs activistes de ce New Age de l’Économie (Mr Philippe Carli, nouveau Boss chez Amaury et Madame Arianna Hufftington).

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Vendredi 7 octobre dernier, grève au Parisien contre les coupes et les plans en préparation. Le journal, dont Philippe Carli est le Boss, est absent dans les kiosques.

Philippe CARLI garde un calme olympien : «Il est légitime que ce changement crée de l’émotion. La presse est un secteur qui doit réinventer ses codes et définir sa propre méthode de conduite de changement. Il faut dépasser les clichés».

Analysons :

«Il est légitime que ce changement (apprécions le mot qui donne l’impression que ce changement est un progrès et que le mouvement des Grévistes est rétrograde) crée de l’émotion (Carli réduit le mouvement à une émotion et les émotions ne sont pas souvent maîtrisées, hein ? Les motifs des grévistes sont ainsi ravalés à des positions infantiles).

« La presse est un secteur qui doit réinventer ses codes…» : avec du langage emprunté à la Sémiologie 1968, on fait moderne et on cache la brutalité de licenciements à venir « …et définir sa propre méthode de conduite de changement» (Mot-bis)» :  Apologie du mouvement contre l’immobilisme dont le synonyme (« Il faut dépasser les clichés») est le cliché.

Décervelés sont les grévistes qui réagissent à chaud, sous le coup de l’émotion (les Adultes – c-à-d les Boss – eux, pensent à froid). Les mauvaises graines ne voient pas grand-chose de l’Avenir radieux qu’on  (On ? Les Papas qui transmettent les belles Valeurs aux enfants) leur prépare. Et s’ils persistent, ce sont des ingrats. Ne pas s’étonner alors que, dans ses dispositifs, le Nouvel Esprit du Capitalisme fasse appel à certains courants de la psychologie persuasive pour rappeler les mauvais sujets à leurs «responsabilités».

Les Boss travaillent dur : un travail de titan. Ils se vouent à l’Entreprise, ils descendent du piédestal sur lequel se complaisaient leurs Ancêtres, Vieux Patrons hiérarchiques.

L’EXPANSION (toujours à propos de Philippe Carli) : «Le Nouvel homme fort d’Amaury est sur le terrain, à la rencontre des salariés. Un journaliste témoigne : «En bon chef de chantier, il vient environ une fois par semaine».

Analysons :

«Le Nouvel homme fort d’Amaury est sur le terrain». A l’instar du travailleur manuel, très loin de l’Intello toujours fainéant  (petite dose bienvenue d’anti-intellectualisme – ça marche toujours), Philippe Carli est au cœur de l’Entreprise, il se salit les mains notre Géant, il n’a pas peur, il va au charbon en venant à la rencontre des salariés ! Et c’est un journaliste, un bon petit gars de la base qu’on ne saurait suspecter d’être un lèche-bottes du Patron, qui le dit.  Sympa, hein, le Boss ? Pas comme tous ces Rentiers vieille-génération, ces Capitalistes-Salauds, loin de tout, qui attendaient que rentrent les sous en se payant la bonne.

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L’EXPANSION, page suivante.

C’est le tour de la présidente et rédactrice en chef d’AOL-Huffington Post Media Group, Arianna Huffington d’être en pleine page. Elle aussi bosse dur, dur, très dur. Vous pouvez pas imaginer : «Une force de la Nature» écrit L’Expansion. Et au risque de surprendre, BiBi est d’accord avec le constat de L’Expansion. Chez ces gens-là, on bosse comme des fous, comme des folles. Ce qui fait courir ces Capitaines d’Industrie, ce n’est pas (forcément) l’argent. Ce qui intéresse les Top-Models du Patronat comme les Coqs de la Nouvelle Économie, ce sont la Gloriole et la Notoriété, les Feux de la Rampe, les Projos de la Célébrité :

L’EXPANSION : «Elle était plus riche avant. La gloire l’attire plus. On l’a comparée à Madame de Staël pour qui c’était «une jouissance enivrante d’emplir l’univers de son Nom».

La Gloriole, comme l’écrivait Elias Canetti : vermine de ce Siècle.

Dominique Desseigne, l’ami sarkozyste (3).

Le meilleur de ses amis : Nicolas S.

DéDé est un des plus grands amis de confiance de Chouchou : il a accompagné notre Président en Tunisie, en Israël et au Maroc. A une époque, Chouchou venait très régulièrement dîner chez Monsieur DéDé à la Villa Montmorency, villa-bunker du Gotha des hautes personnalités (où Carla a encore un petit appartement, où le fils Arnault, le fils Bolloré etc…). Chouchou le lui rend bien d’ailleurs : pour notre Président, DéDé est «travailleur, fonceur, honnête, réfléchi».

La légende tente de nous en mettre plein la vue : «Du jour au lendemain, Dominique Desseigne s’est retrouvé à la tête du premier groupe de casinos et d’hôtels de luxe français». « Du jour au lendemain » ? Bouhhh… DéDé n’a  absolument pas été l’héritier du groupe Barrière par automatisme. Ce qui est, là, oublié, c’est le rôle de Chouchou dans cette ascension au Top-niveau. Il suffit d’écouter DéDé qui n’a cessé de clamer que «c’est grâce au Maire de Neuilly que je suis parvenu à prendre le groupe Barrière» pour s’en persuader.

Petit retour en arrière : Chouchou et DéDé se connaissaient du temps de Diane (qui était une amie d’enfance de Cécilia). Ils se retrouvèrent ensuite grâce à l’ami Bernard Laporte (ex-Casino de Saint-Julien en Genevois), ami à qui Chouchou voue une reconnaissance éternelle (Bernard au si beau phrasé consola notre Président du départ précipité de Cécilia). Nanard l’emmena alors au Fouquet’s qui appartient à notre DéDé, féru lui aussi de rugby et grand supporter du Stade Français. Le Fouquet’s, vous savez ? C’est ce joli établissement où se déroula une grande surprise-party le 6 mai 2007. Il se murmure cependant que le DéDé est beaucoup moins apprécié par Carlita… qui doit probablement préférer les hommes de moins de 1,91 m.

Les amis de DéDé ? En veux-tu ? En voilà !

Qui s’est empressé de voter les lois inhérentes à l’ouverture à la concurrence des jeux d’argent (Poker en tête) et des paris en ligne ? C’est Eric Woerth qui, en tant que ministre du Budget, en a été le principal architecte et promoteur avec l’appui d’Eric de Sérigny, de Sébastien Proto (ami d’Antoine Arnault, actionnaire de Betfair) et de Vincent Talvas (que Woerth rencontra au Cabinet Andersen)…

Notons qu’Eric de Sérigny, porteur d’eau d’Eric Woerth et bon pote à DéDé, a des parts dans l’entreprise colossale de Paul Desmarais. Il fait par exemple partie du conseil d’administration d’Imerys, une société minière détenue en partie par une filiale de Power Corporation. Depuis son divorce de Sophie Desmarais, Éric de Sérigny dit garder de bonnes relations avec son ex-épouse et sa famille. Tu parles, Eric ! Avec un tel trésor, faudrait être con pour se fâcher ! Ne nous étonnons pas par ailleurs qu’Eric Woerth , lui aussi porteur de si belles affaires, ait du mal à «être démissionné»!

Continuons : si vous tombez sur le génial Frédéric Lefebvre, peut-être vous racontera t-il le bon vieux temps où il faisait du lobbying chez Domaines Publics ? Cette belle maison avait pour plus gros client, tiens tiens, le groupe Desseigne-Barrière. Pourquoi s’étonner dès lors de retrouver Bernard Laporte comme Ministre des Sports et Frédéric Lefebvre, lobbysiste pour les Casinos Desseigne, porte-parole du Boss ?

Notons encore qu’Alain Krzentowski, numéro deux d’Amaury Organisation (Société du Tour de France, journal L’Equipe) est aussi un grand ami de DéDé. C’est d’ailleurs grâce à lui que David Douillet (conseiller de KZR) fit connaissance de DéDé et de Chouchou.

Ah, le bel esprit de camaraderie ! Comme l’écrivait un grand bloggeur, pour tenir son rang : « Des liens, bordel ! Des liens !« 

Encore un p’tit Tour.

Encore un p’tit Tour ?

Dimanche, Contador gagnera son second Tour de France. Une victoire de Lance Armstrong aurait été contre-productive car elle aurait été difficile à digérer pour l’Opinion publique. Les Organisateurs, les Sponsors, les Patrons de chaîne sont tout guilleret. Ils ont bouclé en beauté la Grande Boucle. Au bilan final, on parlera Renaissance, Renouveau.
Désormais l’Amaury Sport Organisation (ASO) va passer à un objectif d’envergure : les Jeux Olympiques. Pour y arriver, Madame Amaury a mis le grand braquet, le gros paquet.
Premier objectif : en finir avec la mauvaise réputation répétée de la grande Course. Cette réhabilitation a commencé par le rappel aux journalistes-maison que le Dopage, ça suffisait (d’en parler, évidemment). Elle a continué par l’éjection de Patrice Clerc puis par le retour de Lance Armstrong, appuyé par Chouchou et Michel Drucker, suceur de roues. Lance tient le haut du pavé : le Tour est lancé. On reparle en bien, en mal de la Grande Boucle : c’est tout bon pour les Affaires.
Fin 2007, Madame Amaury fait revenir Alain Krzentowski qui redevient Numéro Deux du groupe.
Deuxième objectif : lancer l’ASO sur le marché de la gestion des Droits Marketing et Audiovisuel pour les JO. Pour cela, il faut vite, très vite réconcilier l’ASO avec l’UCI de Hein Verbruggen. On oublie les injures passées, les menaces, les coups-fourrés au nom de l’intérêt supérieur et bien compris du Sport-Bizness.
Pas de meilleur médiateur gonflé au Dollar que notre Jean-Claude Killy, membre du CIO et ex-dirigeant de… l’ASO. Enfin, autre coïncidence : Hein Verbruggen est aujourd’hui un membre très très influent du Mouvement Olympique.
Mais pour monter sur le Podium, la route est encore longue. Pour les requins de la Finance sportive, l’important n’est pas de participer mais de truster les premières places.

Faites un dernier Tour avec :

Le Tour de… passe-passe.

Tour de France et Tour du Monde (diplomatique).

BiBi admirait Jacques Anquetil et son côté «nietzschéen». BiBi pensait que les rêves, on ne devait pas les abimer jusqu.à ce que Jacques Anquetil meurt pour les mêmes raisons qui attaquent Fignon au corps. Il y en a un pourtant qui slalome très bien entre Vie et Mort, c’est Lance Armstrong. Est-ce de passer à Vivement Dimanche ? Est-ce d’avoir mis dans sa poche la Famille Amaury ? Est-ce d’avoir donné des conseils à Little Nikos pour commencer un nouveau cycle ?
Pour pouvoir répondre à tout ça, BiBi a fait son petit tour des gazettes. De l’Equipe new-look au tour du Monde (diplomatique). Laurent Fignon a donné une interview dans le quotidien sportif (numéro du premier juillet) mais, à le lire, BiBi a du mal à comprendre qui est responsable dans les Affaires de Dopage. BiBi connaît trop bien la chanson : tous responsables. Comme dans les refrains de Yann-Artus Bertrand, nous serions tous responsables de la dégradation de la Planète. Notre Laurent colle à la roue de cette analyse : «Finalement, dit-il, on est tous responsables, chacun à son niveau». BiBi pense alors que l’ex-vainqueur du Tour va donner des précisions. Et il en donne : «C’était le Système qui nous amenait à ça». Le système, Laurent ? Mais encore ? Hélas, Laurent n’a pas mis le bon pignon pour avoir un bon développement.
Par exemple, sur Indurain dopé (?) : «…mais on ne peut rien affirmer».
Par exemple, sur Armstrong dopé (?) : «Je ne sais pas ce qu’il a fait».
Qui donc serait responsable ? Qui donc serait alors coupable ? Il n’y en a qu’un. Et c’est.. Fignon lui-même qui finit par avouer : «J’ai eu tendance à généraliser le dopage, j’ai eu tort». Bernard Hinault, l’intouchable, vient même lui botter les fesses pour avoir dit (le peu de) ce qu’il a dit. Ce Bernard Hinault, donneur de leçons, qui ne consacrait qu’une ligne sur le dopage dans son dernier bouquin sur son métier de coureur cycliste.
Morale de l’histoire : «Le cyclisme, ce n’est pas que du dopage». Bien dit Laurent. C’est d’ailleurs pour ce seul constat final, Laurent, que le journal d’Amaury (L’Equipe new style) t’ouvre grand les portes de ses colonnes.
Aujourd’hui, nous voilà donc repartis pour un tour… de passe-passe.
BiBi a lu, dans l’Equipe, que 72% des français pensent que la présence de Lance ne les dérange pas. La même proportion que ceux qui approuvaient Pétain en 40. Du PCF au FN, du coup de pédale de Little Nikos au coup de pub de Michel Drucker invitant son fer de Lance, le culte de la Grande Boucle dépasse, on le voit, les clivages partisans. Les Anglais ont eu la mort de Diana pour se ressouder. Les Français ont le Tour chaque année.
Plus près du Réel, l’article du Monde Diplomatique (numéro de juillet 2009) intitulé «Grandes Affaires et petits arrangements du Tour de France». Un excellent article dont BiBi recommande la lecture. Avec cet extrait qui ne fera pas les gros titres de l’Equipe : «Un autre scandale, laissé dans l’ombre, explique la tolérance à l’égard des transgressions de l’éthique sportive : les profits-records de la Famille Amaury».

BiBi avait déjà écrit :