Comment détourner les problèmes ?
Le populisme est partout présent : on attaque les forts pour défendre les faibles. On se place sous l’étiquette du «bon sens». Cette façon de voir le Monde emporte certes l’adhésion du plus grand nombre mais elle masque les autres représentations du Monde et tente de les faire taire.
Écoutons cette présentation des choses de la part de Louis Nicollin, président de Montpellier : «Il y a ceux qui aiment le football et ceux qui n’en ont rien à foutre et qui seraient prêts à aller jouer en Laponie si on leur donnait 100 ou 200.000 euros de plus. Les mecs ne pensent qu’au fric. Niang [transféré en Turquie] en fait partie». Fort bien mais Louis Nicollin serait plus avisé de compléter le tableau en nous parlant de ses amis les Agents qui «drivent» le poulain Niang et sur lesquels Nicollin se tait pudiquement.
Le Pouvoir des Agents.
En lisant l’article d’Olivier Joly (JDD du dimanche 22 août), on comprend mieux quels sont leurs pouvoirs. Ce sont les agents qui font la pluie et le beau temps dans les clubs. A l’OM comme ailleurs. Même Jean-Claude Dassier n’ose les contredire. Ainsi devant Anigo («qui cultive des rapports privilégiés avec plusieurs d’entre eux (Hutteau, Aklil, Piola…»), le Président se fait tout petit et ne suit pas Didier Deschamps lui rappelant même « les lois du marché » (du «milieu de… terrain » disent des mauvaises langues sur la Canebière). Car «l’essentiel, écrit Olivier Joly, c’est d’éloigner Bernès des affaires du Club, quitte à ce que celui-ci y soit perdant». «C’est le prix d’une lutte d’influence et de territoire». Ce vocabulaire ne vous rappelle rien ?
Le foot anglais a les Clubs les plus endettés du Monde.
237 millions de livres sterling de dettes pour Liverpool, jamais classé au-delà de la 5ième place avant la saison dernière. Arrivés en février 2007, Tom Hicks et George Gillett (2 businessmen US) ont emprunté 490 millions, ont multiplié les transferts prestigieux, ont promis un stade etc. Ils espéraient ainsi revendre le club bien plus cher. Ben non…
A Aston Villa, club de Birmingham, le milliardaire américain Randy Lerner a injecté 350 millions de livres sterling en faisant exploser les salaires des joueurs (84% de son budget total). Manchester United tient la tête de l’endettement. Pour l’ensemble des clubs anglais, la dette atteint 56% de la dette totale européenne. Le Club de Portsmouth (qui eut comme Président Arcadi Gaydamak – le bénéficiaire de l’AngolaGate avec Pasqua) a été déclaré en faillite. West Ham a tout juste évité le même désastre. Quant au mécène russe Roman Abramovitch de Chelsea, il a investi 1 milliard de livres sterling depuis sa reprise du club en 2003. Sa motivation ? La passion du football. Sa femme qui présente dans sa galerie moscovite les œuvres détenues par François Pinault a une autre passion : la Peinture…
Et vive le Foot !