Elle me disait… (épisode 11).

Ellemedisait11

*

Elle a l’air de ne pas être là mais quand elle vous regarde, elle est terriblement présente. Elle se tourne vers vous, yeux bleus, yeux vert-clair, vous hésiterez toujours pour repérer leur couleur. Ses yeux changent avec les affres du ciel. C’est qu’elle a un rapport céleste avec les éléments. L’état du Monde, les états du monde (ajoutons-y le minéral, le souterrain, le climatique, l’aquatique même) influent sur ses états d’âme.

Ses paroles dévalent du haut des sommets, stagnent dans les plaines, paressent dans les méandres intimes de ceux qui l’écoutent. Quand la rivière s’assèche, on découvre, sur le limon, la trace de ses mots un peu rudes. Elle ne se soucie guère de savoir si ce qu’elle dit (paroles déjà vouées à l’effacement) ont ou non une quelconque portée, une quelconque profondeur. Le lecteur est embarqué dans son Dire avant toute connaissance de ce qui lui arrive. Et chacun de s’apercevoir dans la houle et dans les vents, mi-étourdi, mi-assuré, qu’il est, en cette lecture, acteur obligé.

Voilà ce lieu particulier dans lequel Elle vous a entraîné : théâtre intra-muros où s’actent sa bravoure, son intrépidité, sa détermination, sa sensibilité.

Ecoutez-la dès le lever de rideau. Ecoutez ses murmures à deux dizaines.

ALEP, Mon Amour.

 

ALEP cette superbe ville (août 2010) est aujourd’hui une ville détruite (octobre 2014). Dans ma cosmogonie géographique et humaine, aucune autre Cité d’envergure ne saurait l’égaler (sauf Athènes).

On le disait jadis avec raison : «Rien n’est plus terrible que la destruction d’une Cité».

Arrêt sur Image : le Dîner de la Biennale vu par Paris-Match (2)

TTTTT

 *

Le 9 septembre 2014, de prestigieux invités firent partie du grand Dîner de la Biennale de Paris. Biennale des Antiquaires à Paris où BiBi croisa Bernadette Chirac, Laurent Fabius et sa femme, Juliette Binoche, de grands antiquaires et de célèbres joailliers (Dior, Piaget, Bulgari, Cartier, Chanel, Boucheron, Van Cleef & Arpels, Wallace Chan). Ajoutez-y des «tas d’autres milliardaires» comme l’écrit la Chroniqueuse du Canard laquais de Lagardère (Paris-Match). Voici donc la deuxième partie dans laquelle BiBi présente ce plateau de haute volée, de haute valeur (je n’ai pas dit de «hauts voleurs» mais n’en pense pas moins). Entrechoc : à peine mon second billet terminé que – sans gêne et sans honte – un Socialiste de haut rang, Monsieur Rebsamen, se désole de l’augmentation du chômage.

Arrêt sur Image : la Biennale vue par Paris-Match (1)

prom_biennale_2014

Avant de vous informer de ce qui se passa ce mardi 9 septembre 2014, j’expliquerai dans quelles circonstances m’est venue l’idée de ce double billet. J’attendais patiemment mon tour dans la salle d’attente de mon cher Docteur. Pour tuer le temps, je me suis mis à feuilleter distraitement les magazines people sur la petite table (remarquons au passage que les instances médicales ne s’abonnent jamais à Fakir, l’Humanité-Dimanche ou à Politis et préfèrent étaler les n° du Figaro Madame, de Voici ou de Paris-Match). Et c’est justement l’hebdo Lagardère, le Paris-Match du 18-24 septembre qui attira mon attention. Et plus particulièrement la dernière page avec la rubrique d’Agathe Godard. 

Au retour, en plus des médocs soignant ma toux, je continuais de penser à cette dernière page de l’hebdo (mise en ligne ici) qui célébrait – à sa façon pipolitique – le Dîner de gala de la Biennale des Antiquaires, le 9 septembre de cette année.

Double billet dont voici la première partie.

Le Tour de ma Méditerranée.

 ulysse

Lors de mes derniers jours, de mes dernières nuits, je n’ai guère eu envie de suivre les péroraisons des Artistes suivistes qui ont donné leurs bénédictions à Bernard Arnault et à sa Fondation Vuitton. Guère envie non plus de convaincre quelques Blogueurs de Gauche s’extasiant devant la multitude des Opérations politiques de Com. Mes oreilles n’en peuvent plus.

Il y a crise. Crise de notre Monde ? Pas forcément. Plutôt crise dans la représentation que nous nous en faisons (moi compris). Crise qui fait fêlure dans nos habitus et face à l’Inconnu (demain nous mourrirons) ; nous qui avons été élevés dans le Progrès glorifié, dans le Savoir tout-terrain, dans la Réponse à Tout.

Ces derniers jours, ces dernières nuits, j’ai donc décidé de me changer les idées en faisant le Tour de ma Méditerranée.