Charlie et mes petites contrariétés.

Lever du soleil

Que n’ai-je entendu pendant ces dix jours qui ébranlèrent la France et les français, les Charlie ou les-pas-Charlie ! Petit florilège.

L’Après-Charlie.

Essayons

Derrière l’unanimisme, l’indistinction, le consensus, il y a toujours la volonté très politique de nier, d’annuler le Politique, de gommer les fractures du Social. La Contradiction est l’essence même du Politique et il n’y a aucun chemin qui mène à la résolution – une fois pour toutes – de cet antagonisme. De cette lutte des contraires, aucune force ne pourra en venir à bout. Impossible demeure cette osmose entre Dominants et Dominés.

Cabu d’hier et d’aujourd’hui.

Mieux qu’un long discours, je présente un extrait de l’hommage du Canard Enchaîné à Cabu (de son vivant). Cet extrait fait partie des deux pages de présentation du dessinateur multiforme et multimédia. Si chacun a loué sa gentillesse, chacun pourra (re)voir qu’il fut notre contemporain et qu’il ne chercha jamais cette unanimité qui, aujourd’hui, fait descendre dans la rue toutes les tendances politiquement compassionnelles.

Canard

21 questions pipolitiques pour 2015.

 BIBI la joie

Puisque l’époque est à la Politique noyée dans la Pipolisation, voilà que des Questions – 21 exactement – affluent de toutes parts chez BiBi.

Et c’est entre Hilarité et Mélancolie que l’Année 2015 commence. 

Elle me disait… (épisode 13).

Elle 13

*

J’aimais la voir marcher sur le sable fin de notre plage. Elle s’arrêtait devant moi, posait son sac de toile, en retirait livres, serviette, crème solaire (elle s’en enduisait le dessus des cuisses, l’entour du nombril, le bout du nez). Elle chantonnait bien sur, mais le plus souvent elle parlait, sans but, lançant à la cantonade des phrases qui semblaient voleter sur la crête des sables ou au-dessus des vagues.

J’entrepris de rassembler ses incises. Ce que j’avais perçu instantanément, c’est qu’elles allaient compter pour moi, que ses rares paroles par moi retenues seraient là, à mes côtés, de tous côtés, toute ma vie durant.

Parfois Elle s’éloignait. Elle me laissait seul, rejoignant les membres d’une équipe de volley pour d’interminables parties. J’en profitais pour ouvrir un petit carnet que j’avais acheté au Grand Bazar et tentais de consigner au plus près ses petites proses. Bercé par le flux et le reflux, j’oubliais les hourrah des volleyeurs, les pleurs d’enfants pourtant tout proches (je t’avais dit, disait la mère, de ne pas t’éloigner, les vagues sont hautes et le roulis t’a fouetté si fort, si fort qu’il t’a fait tomber, t’as vu hein) et je noircissais consciencieusement les pages de mon livret… 

Ces phrases, jadis disséminées par les vents, me reviennent aujourd’hui pleine face, toujours difficilement explicables, toujours tournoyantes mais si précises, si indispensables. Elles m’arrivent par pelletées entières ; je les retrouve, je les (re)découvre aussi, immergé dès lors dans d’interminables travaux de copiste.