Les détails qui tuent.

Freud disait qu’il avait forgé ses topiques et avait parfait son écoute en s’attachant aux détails. Robert Walser, l’écrivain helvétique, avait déposé superbement ses trois mots comme programme poético-littéraire : « Explorer l’anodin ». Ailleurs, on parle de « celui qui énerve à toujours chercher la petite bête« . C’est que derrière les banalités passées sous silence, derrière les manières de ces maniaques du détail, se glissent de bien intéressantes choses. Si intéressantes qu’elles révèlent des stratégies jusqu’alors tûes, des censures, des masques qui tombent, des parcours qui, tout d’un coup, reviennent à la surface.

NICOLAS BAYS.

En 2012, cet autre « Nicolas » avait démarré son parcours de politicard comme jeune socialiste. Pistonné par Fabius, il va se retrouver chef de cabinet de Jacques Mellick (celui qui couvrit Tapie) puis secrétaire départemental du MJS (Mouvement des Jeunes Socialistes). Chouchou de Manuel Valls, il se portera candidat PS (2012) et sera élu député du Pas-de-Calais.

Itinéraire typique de l’homme politique sans scrupules, Nicolas Bays va changer tranquilou de boutique et grandira chez Macron. C’est là qu’il rencontre la femme de sa vie : Agnès Pannier-Runacher. Comme sommets de la Crétinerie LREM, on entendra beaucoup les tirades de Madame, envoûtée par le si poétique travail à la chaîne dans les usines mais exhortant le commun des mortels à profiter du COVID pour faire « de bonnes affaires en Bourse« .

Monsieur et Madame se mettent donc en concubinage mais Madame, Ministre de l’Industrie, employant son concubin lors de la campagne des Régionales, est rappelée à l’ordre par le Conseil d’Etat.

Bah, tout cela ne gêne aucunement nos pigeons amoureux qui continuent de rou(cou)ler LREM. Monsieur est aujourd’hui nommé chef du cabinet chez Blanquer (Jeunesse et Sport) pendant que Madame trône toujours au Ministère de l’Industrie. Un couple très demandeur… Lisez, c’est hallucinant :

Bref, voilà un parcours d’un duo qui slalome entre copinage, opportunisme et pantouflage à haut salaire. Un parcours que Monsieur et Madame auraient voulu cacher. Hélas, il y a mon double qui traine sur les réseaux sociaux… mon double qui les affuble du méchant mot de Crevards. On ne peut lui donner tort.

ERIC NAULLEAU.

Dans un tweet, Eric Naulleau, le grand ami du facho Zemmour, se moque du français employé par le candidat à la Présidentielle, Anasse Kazib. Celui-ci – comme la destinataire de son tweet –  » ne parleraient plus français « .

Qu’est-ce que vient nous dire Naulleau ici… sans le dire ?

  1. Déjà, remarquons qu’il s’en prend à un type qui n’a pas un prénom français, hein ? On a là un aperçu des  » valeurs actuelles  » obscènes qu’il partage avec Eric Z. son alter ego.
  2. Cela dit aussi que ce pov’ Naulleau se décrète Top-Représentant de la Langue française, du Bien Ecrire, bref, que, lui, Eric Naulleau, parle souverainement le bon français.

Qu’est-ce donc qui cloche dans tout cela ?

Tout simplement le déni que toute langue vivante est une forêt plurielle où s’inventent sans cesse d’autres passages, le refus que le langage est à la fois notre errance, le labyrinthe où nous sommes perdus et qu’il est aussi le chemin pour en sortir, que c’est « une architecture d’échos » (V.Novarina). Langage à l’opposé bien entendu du langage-marketing parfait, de ce langage de traders reçu 5 sur 5 dont rêvent libéraux et néo-fascistes. « Crevards » qui n’écriront jamais une ligne poétique, qui ne nous offriront jamais « un livre qui nous soulève » (Calaferte). C’est que ce verbiage Naulleau, couleur brune, langue morte, rêve d’un impossible : celui de corseter la langue, de lui passer la corde au cou pour qu’elle obéisse.

MELENCHON / MELANCHON.

Mes  » amis  » de Checknewsfr de Libération, si prompts à délivrer de bonnes ou mauvaises notes dès qu’il s’agit de NEWS, se sont empressés de vouloir coincer Mélenchon pour la énième fois. Peu importe la raison. Notons simplement que, dans leur précipitation, ils ont écrit MélAnchon, affublant d’un A le nom patronymique du leader de la France Insoumise. Très exactement comme le fait continuellement l’extrême-droite.

*

LE MONDE.

On sait l’importance du quotidien dans la bataille 2022. On connaît l’amitié qui lie Xavier Niel et Emmanuel Macron. On ne sera donc pas surpris du langage euphémisé utilisé dans l’article signalé ci-dessus. A l’incessante stigmatisation et aux insultes répétées d’Olivier Véran envers les non-vaccinés, le Monde, de son côté, a traduit cette haine de façon très LREM avec un indolore et si gentil :  » Olivier Véran met la pression… »

FRANK PROVOST.

Autre ami d’Emmanuel Macron : Frank Provost, mis en examen pour fraude fiscale. J’ai longuement cherché : je n’ai pas trouvé trace de cette formidable amitié entre Frank et Emmanuel. Ni à l’AFP ni à France Info. Alors, réparons l’erreur avec cette capture d’écran d’un Frank admirateur (elle date de… 2017).

LA JOURNAILLE DE FRANCE INFO.

Ô surprise, la radio du macroniste Vincent Giret s’est permise de déposer un tweet qui se gaussait de… Nicolas Sarkozy, le Sarkozy de décembre…2011. Un tweet qui rappelait quel menteur avait été notre ex-Président. Fort bien mais on aurait aimé que cette même journaille de France Info dénonce les mensonges sarkozystes non pas en décembre 2021 (soit 10 ans après) mais en décembre 2011.

Au fait, que faisait donc cette journaille en ce temps-là de décembre 2011. Cette photo imparable (voyez Hélène Jouan, Aphatie, Thomas Legrand présents et de connivence) avait déjà immortalisé leur insupportable allégeance.

MADAME PECRESSE.

Valérie Pécresse veut maquiller son passé. Aujourd’hui, elle parade dans le fief de Jacques Chirac. Mais, hélas pour elle, elle n’a pu dissimuler ses amours de La Baule. Difficile en effet de gommer ses liens avec Frank Louvrier, suppôt publicitaire des campagnes sarkozystes et surtout impossible de taire ses incalculables fréquentations du superbe manoir de Geoffroy Roux de Bézieux, le patron du… MEDEF.

TWIST SNCF.

Depuis toujours, les « crevards » de Droite et d’extrême-droite s’insurgent contre les soi-disant avantages dont bénéficieraient les cheminots. (Voir ci-dessus les insultes). Mais les voilà bien silencieux sur les policiers qui non seulement ont eu le droit de ne pas se faire vacciner (Ici Olivier Véran approuve et applaudit) mais bénéficient de pouvoir voyager en train gratuitement. En 2022, ce sera pour les trajets domicile-travail et en 2023 pour les trajets privés. Pour ces avantages, cela nous coûtera 100 millions d’euros (Source : Le Canard Enchaîné). Un sacré coup de pouce à leur train de vie, non ?

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SABINE WEISS.

Tristesse. Sabine Weiss, la grande photographe, est décédée à l’âge de 97 ans. J’avais eu le bonheur de la rencontrer lors d’une exposition en 2010 à Thonon-les-Bains. Ici mon clip et mon billet qui suivirent notre rencontre d’alors.

« Vichy »… encore et toujours.

C’est la venue en grande pompe de notre Président qui remet la ville de Vichy à l’honneur. Un Président qui déclare qu’il ne faut pas « manipuler, agiter, revoir » l’Histoire… Or que fait-il d’autre lorsqu’il présente un Maréchal Pétain reconstruit par l’extrême-droite en seul vainqueur de Verdun, lorsqu’il se tait – comme Zemmour et ses nervis – sur les fusillés des mutineries 1917 sur ordre de Pétain ? Bê oui, il manipule, il agite, il revoit et fabrique un récit national qui sent très mauvais. Demandons-nous ici au nom de quoi un chef d’Etat décrète et veut imposer à la recherche historique de ne pas être « revue » (poursuivie) ?

On rappellera ici plusieurs choses :

1.    La première des choses – et pas des moindres – c’est que Macron voulait légitimer Pétain (et commémorer le fasciste Maurras). Ici l’info et le titre du Figaro.

Un Pétain dont justement l’Histoire revoit son héroïsme de la première guerre mondiale…

2.  La seconde chose concerne cette idée que seuls 80 parlementaires s’opposèrent à Pétain ce 10 juillet 1940. Un professeur d’Histoire (un certain Ianis Roder) déclare même sur France Info que ce jour-là, Pétain avait « réuni TOUS les Parlementaires pour demander le vote des pleins pouvoirs ». Non, ils n’y étaient pas TOUS. Dans le salut de Macron d’hier, il y a une demi-vérité mais surtout un complet mensonge. Cette cérémonie d’hommage se fonde sur des omissions importantes – et pour cause. 

  • 1. Beaucoup de députés ne furent pas là en raison de la désorganisation de la France occupée. 
  • 2. Ces louanges sur les 80 parlementaires permettent de taire les causes de l’absence des députés communistes. Ces derniers furent interdits par décret-lois de début janvier 1940 du « socialiste » Daladier, celui-là même qui partit à Munich pour soi-disant défendre la Paix avec Hitler ! Ces communistes furent assignés à domicile. Ils ont été forcés à la clandestinité, ils ont été pourchassés, emprisonnés ou déportés – ce qu’on ignore hélas – dans les bagnes d’Algérie.
  • Silence aussi sur les 27 passagers qui embarquèrent sur le Massilia pour Alger car refusant l’emprise nazie.

Enfin, il faut rappeler que Laval (et derrière lui ses sbires, ses hommes de main) usa d’intimidations ce 10 juillet afin qu’une majorité approuve sa place de grand Chef. Un « 10 juillet » qui n’eut rien d’une surprise puisque préparé de longue date par les industriels, les banques, les synarques, les ligues et toute la presse antisémite et anticommuniste (principalement depuis Madrid, chez FrancoPétain, ambassadeur dès 1939, recevait ses hommes et préparait en toute tranquillité son putsch).

*

VENI VIDI VICHY

Certains (à Vichy et ailleurs) en ont marre qu’on associe Vichy à l’époque de la Honte. Aucun complexe à avoir. Et pour cette simple raison que la Collaboration n’est pas une question historique locale mais indéfectiblement nationale. Il n’y a en effet pas de rapports directs entre les Vichystes (les 40.000 fonctionnaires et auxiliaires de la Collaboration venus s’installer dans la ville après la capitulation) et les Vichyssois (même si certaines familles suivirent le Maréchal). Redisons-le fermement : il n’y a aucune mesure entre les uns et les autres.

Et si les historiens parlent de « France de Vichy » il n’y a pas lieu de pleurnicher inutilement – comme le fait régulièrement le Maire de la ville. A Nuremberg, on n’a pas sorti les mouchoirs pour regretter que l’on parle des funestes « Lois de Nuremberg » de septembre 1935. Le Maire s’honorerait plutôt à défendre l’idée d’un vrai et grand Musée national pour l’époque 1940-44 (voir mon billet d’alors ici).

UN PEU D’HISTOIRE.

Et au lieu de faussement s’indigner comme lui, faisons un peu d’Histoire.

Ici un témoignage (1) d’après-guerre d’un maquisard de la montagne bourbonnaise toute proche de Vichy. Il revient sur l’année 1943. Lisez bien les dernières lignes. Elles introduisent des nuances sur la population rurale ( ici des environs de Vichy) et démontent quelques clichés sur la France qui aurait été truffée de délateurs ou encore sur la supposée léthargie des Français(es) d’alors.

PRESSE D’HIER (ET D’AUJOURD’HUI (2) ?)

Ce groupe de maquisards de Châtel-Montagne, hélas pas assez vigilant, fut trahi par un milicien malheureusement introduit dans ce groupe. La plupart des maquisards capturés furent envoyés en camps et n’en revinrent pas. Regardez comment le Progrès de l’Allier d’alors parlait de cette arrestation dans ses obscènes feuilles de chou.

Voilà qui nous mène directement à aujourd’hui, au meeting de Villepinte, aux médias de la honte. Mêmes mots, mêmes insultes sous couvert d’ »amour de la France ». Mêmes grands patrons de presse (De Wendel, Bolloré, Bernard Arnault, Pinault, Lagardère, Bouygues etc).

*

Rien d’obsessionnel à continuer de revisiter, à continuer de parler de cette période brune – n’en déplaise au Président.

CONCLUSION PROVISOIRE

Si vous comprenez comment « l’Etat français », valet de l’Occupation allemande, a été construit et préparé bien avant ce 10 juillet 40 par le grand patronat (qui possédait et finançait les journaux), les banques, les ligues fascistes (issues de l’Action Française, matrice de ce fascisme),

Si vous comprenez le rôle très important de De Gaulle à Alger bataillant contre les hommes des Américains (Giraud, Weygand, Darlan, Pucheu) et l’apport décisif des gaullistes et des communistes dans la Libération,

Si vous écartez cette « vichysto-résistance » introuvable (parlons plutôt de vichysto-américains, de ceux qui voulaient se vendre à Roosevelt et Murphy), si vous comprenez la non-épuration dans la Police et la Magistrature dans l’après-guerre (Papon et Bousquet furent la règle non des exceptions)…

alors NOUS comprendrons ensemble et de façon majoritaire ce qui se cache derrière le laisser-faire de Macron et de Darmanin à propos de ces facheux fachos qui hurlent et qui s’arment.

Et…. VOUS comprendrez qu’il ne faudra pas se tromper au moment du vote 2022.

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(1) Témoignage tiré de ce livre hélas non réédité d’André Sérézat. Ce livre restitue les combats dans l’Allier. On regrettera que le livre d’Audrey Mallet se soit limité à la ville de Vichy (ce qui laisse entendre qu’il n’y eut pas de résistance FTPF dans la ville – et pour cause !) alors que les combats faisaient rage tout autour dans le département (Montluçon, Moulins, Saint-Germain des Fossés, Lapalisse, Montagne bourbonnaise, Forêt de Tronçais).On incitera le lectorat-bibi à se reporter aussi à la fiction de M.Alioua sortie récemment sur le Vichy de 1940-41.

(2) Pourquoi associer la presse d’hier à celle d’aujourd’hui ? Bah, pour trois fois rien. J’ai juste constaté que la Montagne Vichy m’avait bloqué sur son compte Twitter. Petit scandale de rien du tout de voir que, dans notre France pluraliste, un quotidien interdit à un citoyen d’accéder à ses tweets.

Y en a marre : un dimanche matin sur France Inter.

Ce dimanche matin, l’antenne de France Inter avait Alexis Levrier (1) comme invité d’honneur.

Il venait parler des relations entre la Presse et les Politiques. Il disserta sur la vampirisation de Bolloré. Fort bien -c’est toujours bien de se ruer sur le bouc emissaire – mais cette ruée lui permettait, dans les temps d’antenne qui ont suivis, de nous présenter un Macron 2017-2021 sans lien de dépendance avec la Presse ! :-))

Il aurait pourtant suffi de lui rétorquer :

  1. qu’en 2016-2017 Macron avait été la personnalité politique la plus médiatisée dans la presse.
  2. que les quotidiens Liberation, l’Obs, le Monde et L’Express avaient totalisé plus de 8000 articles sur lui contre 7400 pour – tous les trois réunis – Mélenchon-Hamon-Montebourg.
  3. qu’il lui aurait fallu – à titre d’exemple – lire mon billet sur le numéro de janvier 2017 du Point-Pinault et ses 48 pages d’adulation sur notre très détestable Emmanuel.

Mais nous sommes sur France Inter et nos animateurs Jérôme Cadet et Carine Rochat ont autre chose à faire qu’à préparer sérieusement leurs dossiers.

Y en a marre de ces expertises à la con.

Voulant bien entendu continuer sa démonstration que « Non, Macron n’a pas été le candidat de la Presse », notre bel expert universitaire a décoché ses flèches. Mais demandons-nous quels sont donc les discours qu’Alexis Levrier veut disqualifier ? Le voilà d’abord qui envoie une première flèche contre le discours (supposé) des Gilets Jaunes (2) avant de décocher sa seconde en râlant contre ceux (celles) qui appartiennent à « la critique radicale des Médias » (3). Il poursuit : « Macron manquait alors [2017] de relais dans la Presse ». Défense de rire !

On pourrait lui souffler de (re)lire « Crépuscule » de Juan Branco, lui (re)dire les liens forts des deux derniers directeurs du Monde avec le candidat 2017, l’amitié de Bernard Arnault, le relais Le Point-Pinault-Lagardère, les Unes du JDD, les photos de Paris-Match, les articles du Figaro, de La Montagne etc. etc.

Y en a marre des déformations sur le discours critique.

Dans la même émission, Alexis Levrier nous ressert le même discours dans la défense (supposée) des journalistes en les globalisant (c’est tellement plus simple d’ignorer les contradictions du champ) puis il enchaîne sa démonstration via un exemple :

Ecoutons-le :  » Il suffit de voir l’attitude du journal Le Monde à l’égard de Macron. Le quotidien n’a pas hésité à lancer des affaires comme l’affaire Benalla alors même que le couple Macron a des liens avec Xavier Niel ou avec Mimi Marchand. Cela ça n’a pas empêché Le Monde de faire un travail …« 

Voilà donc notre expert qui a subtilement quitté les deux années décisives de promotion par la Presse (2016-2017) pour sauter en 2018 (année moins chargée d’enjeu évidemment). Et là, pas de bol, BiBi veille : c’est que notre expert s’arrange joliment avec le Réel. Avec cette affaire Benalla, il oublie que c’est une vidéo de Taha Bouhafs qui fit un gigantesque buzz le premier mai de cette année-là et… que Le Monde fut alors obligé – pour suivre l’énorme mouvement d’interrogation et de protestation – de faire une enquête (deux mois et quinze jours pour trouver …. un seul nom !). Oui, obligé. OBLIGE.

Y en marre de ces exemples non-exemplaires.

Pour nous présenter un Macron traitant enfin les journalistes avec bienveillance (on approche des Présidentielles. Aussi faut gommer les défauts du Maître !), notre Universitaire aux anges nous serine qu’aujourd’hui avec Macron on serait « dans une logique d’apaisement avec la Presse, ce qui contraste avec le début de son quinquennat… ça change aujourd’hui IL FAUT S’EN REJOUIR ! ».

A la rescousse, il se sert du récent entretien de La Voix Du Nord avec le Président qui a accepté de parler, cette fois-ci, sans demander à ce que l’entretien soit avalisé par l’Elysée avant publication ! Quel progrès réjouissant ! Quelle avancée !

Devant l’aura de La Voix du Nord, j’aurais quelques réticences à présenter. Voyez ainsi mon tweet en réponse à celui de Julien Lécuyer, journaliste enthousiaste du bureau de Paris. Voyez son extase devant les potiches élyséennes LREM non masquées (en particulier Castex aujourd’hui touché par la Covid malgré deux doses).

Y en a marre du supposés « tous journalistes, tous marionnettes ».

Non, cher Alexis, perso, je ne pilonne que sur ceux que je vois jusqu’à l’overdose dans les grands médias des Millardaires, hein ? Et je me range du côté de ceux sur lesquels vous vous taisez, du côté de tous ces autres (précaires, désespérés, écartés, censurés ou en auto-censure).

Les « grands » journalistes, les « grandes » plumes  n’ont pas besoin d’une ligne téléphonique directe avec l’Elysée pour écrire. Oui, ils ne reçoivent pas d’ordre de Macron car ils n’en ont pas besoin : ils ont été recrutés parce qu’ils partagent et ont intériorisé – à très peu de choses près –  les valeurs dominantes de leurs Rédactions. Pour faire plus court, je fais ici un énième rappel : celui des analyses d’Alain Accardo.

Y en a marre de ces satisfecit directoriaux.

Laurence Bloch porte aux nues sa radio. Directrice de France Inter, la voilà très impressionnée par le nombre d’auditeurs (plus de six millions). Mais, comme toujours, est tû le pourcentage de ces mêmes auditeurs qui sont satisfaits (ou non) des programmes (surtout ceux qui groupent émissions politiques et journaux 13h-19h).

Rappelons une chose simple : on peut écouter une radio (publique, la NOTRE) et suivre ses émissions même si, globalement, on ne les aime pas. L’auditeur.trice instatisfait espère toujours que sa radio publique sera enfin pluraliste, qu’il pourra écouter autre chose que les inamovibles Lea Salame, Nicolas Demorand, Dominique Seux, écouter autre chose que les économistes libéraux, ne plus partager les tris très très discutables des éditoriaux et des titres de la rédaction de Bruno Duvic ou pouvoir contester la sélection des questions du Téléphone Sonne de Fabienne Sintès. Sans compter les invité(e)s ministériel(les) qui squattent les émissions quotidiennes (7/9 Inter) et les annonces gouvernementales sur la Covid.

Une étude de Fakir montrait que sur 1080 minutes d’écoute seules 18 l’étaient pour les ouvriers-employés (soit 1,7%). Enfin, répétons-le encore et encore, la directrice de Radio-France, Sibyle Veil, est une sarko-macroniste compatible, supportrice zélée de Nathalie Loiseau (qu’elle qualifia de « femme d’exception ») comme le fit à sa suite, la Directice Bérénice Ravache, directrice de FIP (tweets ci-dessus très réels).

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  1. Impressionnants titres que ceux portés par l’expert Alexis Lévrier. Maître de Conférences à l’Université de Reims, il s’intéresse prioritairement aux relations entre journalisme et politique ! Il y a consacré deux essais, dont le dernier : Le pouvoir présidentiel face à la presse. Encore une ou deux invitations et notre expert, nouveau venu dans les grands Médias, tiendra le haut du pavé… médiatico-politique.
  2. Verbatim :  » Je pense par exemple que les Gilets jaunes étaient dans un discours fantasmé de croire que tous les journalistes étaient aux mains d’oligarques et étaient des marionnettes entre leurs mains. Cette main mise des oligarques n’empêchait pas les rédactions de conserver leur indépendance au moins relative« . Jolie ce « au moins relative, non ?
  3. Verbatim : « D’avoir dit qu’Emmanuel Macron était le candidat de la presse ça, ça vient d’une critique radicale des Médias QUI EST LARGEMENT DE L’ORDRE DU FANTASME « . On devine de quel côté radical se porte l’exaspération de ce brave expert : celle probablement de l’équipe d’Acrimed. Enfin notons qu’à aucun moment, notre Universitaire n’évoque les médias alternatifs comme Le Media TV, Quartier Libre d’Aude Lancelin ou Blast de Denis Robert.

Deux jours au Salon des Lanceurs d’Alerte.

En assistant aux deux journées si riches du Salon des Lanceurs d’Alerte à la Maison des Sciences de l’Homme, il m’est revenu en mémoire le livre de Léa Salamé qui avait fait récemment son beurre éditorial en promouvant jusqu’à l’overdose ses émissions de radio publique et surtout son livre au titre de « Femmes Puissantes » (2 tomes SVP et il paraît que… ce n’est pas fini).

Au retour du premier jour de ce Salon de La Plaine St-Denis, ce samedi soir, je suis allé chercher quelques unes de ses interviewées. Et c’est vrai que, pour beaucoup d’entre elles, c’est la Puissance qui les caractérise : là, c’est Anne Hidalgo dans toute sa splendeur et sa prédominance parisienne qui applaudit puissamment le facheux facho Didier Lallement en Conseil de Paris; ici c’est au tour de Nathalie Kosciusko-Morizet qui lâche : « Je suis une femme puissante, comme vous, comme toutes celles qui nous écoutent « . Apprécions ici la Grande Famille dans laquelle elle veut nous insérer avec ce  « je suis comme… vous » ! Pour la similitude entre elle et « nous », je renvoie les bibis à la lecture de mes deux billets qui avaient pour support l’incroyable photographie de Paris-Match de Madame en ces temps (2011) où elle servait les hommes très très… puissants (Sarkozy).

Enfumage de NKM. « Mon premier bébé c’est la politique »

Parmi ces femmes puissantes, Léa Salamé a aussi glorifié Christine Lagarde dont la vue de ces seules photos (ci-dessous) suffirait à se gausser ou… à se mettre en rage. Et mon étonnement sera encore plus grand lorsque je découvris Anne Méaux dans cet inventaire, elle sur qui j’avais écrit un billet assassin, rappelant à mon pauvre panel de lecteurs et lectrices qu’elle avait pour clients les magnats de l’entreprise (120 SVP), Benali, Wade tous deux charmants dictateurs, qu’elle appartint en son temps au parti fasciste des Forces Nouvelles et qu’on la surnommait… Eva Braun ! Je passerai sur l’inclusion de Carla Bruni dont la puissance était probablement vraie (mais peut-être pas dans sa voix de gnan-gnan).

A droite, les propos obscènes de Mme Lagarde.

Bref, j’en étais là de mes réflexions lorsque je me suis aventuré dans les amphithéâtres du Salon des Lanceurs et Lanceuses d’alerte dirigés de main de maitre par Daniel Ibanez (et son équipe). Un amphithéâtre et auditorium où je me suis installé en prêtant l’oreille à toutes ces femmes lanceuses d’alerte, incroyablement puissantes dans le compte-rendu de leur parcours. Attention, ici, nous ne sommes plus dans la même puissance salamesque, nous avons quitté les ondes radiophoniques de Radio France commandée par la sarko-macroniste Sibyle Veil.

Alors citons ces femmes si courageuses : Françoise Nicolas (voir mon billet de soutien ici de 2018), Maureen Kearney, admirable dans son combat contre l’ogre Areva, Denise Schneider qui se bat depuis plus de vingt ans dans son village de Bourg-Fidèle dans les Ardennes. Ahurissant témoignage de cette combattante contre les pollutions des sols et de l’eau de l’usine de retraitement de batteries Métal blanc. Et aussi les journalistes menacées en Bretagne (Inès Léraud et Morgan Large ou encore Brigitte Gothière de L214). Ajoutons enfin les trajectoires plus connues d’Irène Frachon (Affaire Le Mediator) et Elisabeth Borrel qui se battent, elles aussi, depuis tant d’années.

En soutien à Julian Assange.
(Avec son père, à droite)

Il faut les avoir écoutées pour avoir idée de leur infinie solitude, de leurs forces pour surmonter celle-ci, pour avoir idée de leur courage pour trouver réseaux d’amitiés et de solidarité. Leur puissance est là, toute entière, basique, indestructible. Malgré les aléas, le découragement, le désespoir, admirons à chaque fois la reprise de leur combat envers et contre tout. Elles sont bien évidemment à distance millénaire du choix des invitées de Léa Salame. Oublié l’inventaire que cette dernière a vite catalogué en « femmes puissantes » (rajoutons sans rire dans ce lot : Leïla Slimani, Marion Cotillard, Laure Adler, Line Renaud). Un choix d’élite qui vient dire la… puissance exorbitante de cette entre-soi… au service des Puissants.

Inutile de dire que je n’ai croisé ni Lea Salame, ni Laure Adler, ni Natacha Polony, ni Sophia Mabrouk, ni Fabienne Sintes à ces deux journées passionnantes et riches. Par contre, il convient de féliciter les élèves de l’Ecole de Journalisme de Grenoble (Compte Twitter @EJDGrenoble) qui – je l’espère – deviendront les relayeurs sociaux et mediatiques de ces femmes et de ces hommes. Des hommes, eux aussi puissants : citons ici Christian Chouvat, père de Cédric, le policier de Nice Ludovic Fayolle dans l’affaire Legay, Daniel Corcos sur les mammographies. Enfin haute fut la tenue des débats avec les éclairages d’Arié Alimi, de Serge Portelli, d’Asma Mhalla, d’Aymeric Monville, avec les films des cinéastes (Anne Richard, Juan Pancorbo venu soutenir Julian Assange en présence du père) et l’intervention tout simplement merveilleuse de l’écrivain-citoyen italien Erri De Luca.

Let’s tweet Again…

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Hubert Germain, résistant gaulliste, dernier Compagnon de la Libération, est récemment décédé. Comme pour en récolter quelque gloriole et quelques gains en pourcentage de notoriété, Macron est allé lui rendre hommage. Et aussitôt, l’on a entendu sur nos ondes (France Info) que notre Président avait une « posture gaullienne« . Je me demande ce qu’aurait pensé Hubert Germain de tout ce cirque, lui qui avait surement écouté l’hommage légitime du Président à… Pétain.

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Macron toujours. Omniprésent quotidiennement sur écrans et trustant tout micro qui se tend, il a présenté son plan 2030. Comme à son habitude, il a construit son discours sur des mensonges à répétition. Celui-là en particulier alors qu’en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Suisse, le salarié travaille beaucoup moins. Il m’a donc fallu traduire au plus près les pensées et les arrière-pensées présidentielles.

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Le mensonge : seconde nature du Pouvoir. Mais sur cette déclaration, c’est plus insidieux. On reconnaît le recul et, bien entendu, ce sera pour y remédier. Faites-lui à nouveau confiance et il corrigera les erreurs. Donc, il a r-e-c-u-l-é. Mais pas sa Police.

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Cette semaine, Edouard Philippe est revenu sur la scène politique avec un nouveau parti (Horizons). Un machin qui va aider Macron en 2022. A ce dernier, de faire un retour d’ascenseur à Edouard en 2027. En attendant, je suis allé revoir les captures de tweets sur l’ex-Premier Ministre. Ô surprise, on trouve les noms de deux supporters qu’Edouard et ses sbires s’empressent de cacher. Frédéric Mion, ex-directeur de Science-Po Paris, qui -dit-on- offrit une place à Edith Chabre (épouse d’Edouard) dans l’officine politique préférée du Pouvoir. Ultimes précisions : 1. Madame n’avait pas les diplômes requis pour y entrer. Et 2. le second supporter d’Edouard est tout simplement Olivier Duhamel, conseiller de Macron sur l’affaire Benalla, patron du Siècle, pédocriminel, en conversation ici avec Brigitte Trogneux-Macron.

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Marianne, le magazine de Daniel Kretinski nous offre une somptueuse manipulation avec ce tweet de promotion de Natacha Polony. Guère besoin d’en dire plus car mes lecteurs.trices ont été sondés et ils sont d’accord avec moi 99,99%.

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Je suis tombé sur un tweet d’Ariane Chemin (que j’avais défendue ici en son temps contre les insultes de Yann Moix) La journaliste du Monde relevait les transformations d’Europe1, la radio tombée dans l’escarcelle Bolloré. Une radio que je n’écoute plus depuis belle lurette, bien avant l’ère nouvelle de Bolloré. Mais c’est vrai qu’à renifler les émissions de ces derniers jours, on y a versé carrément dans le nauséabond. Mais – mauvais esprit comme je suis – cette main mise bolloréenne m’en a rappelé une autre. Une autre avec cette petite phrase du Boss…. d’Ariane Chemin.

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On sait que le Sieur Bolloré appuyera Eric Zemmour. Ce dernier continue de se présenter en victime des Médias, venant péter et répéter qu’on le censure (et le clamant haut et fort bien entendu dans… les Médias). Mais Robin Andraca a fait un récapitulatif des interventions-invitations de ce Monsieur si maltraité. Entre Unes des hebdos conciliants et émissions radio-TV, on s’aperçoit que le bouffon d’extrême-droite n’a pas une minute – hors champ médiatique – à lui.

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J’aime beaucoup la photo et le Noir et Blanc. Voilà que le premier tweet repéré ce matin-là présentait un cliché de Brigitte et d’Emmanuel Macron enlacés sur une banquette de leur avion présidentiel. Il ne m’en a pas fallu plus pour pondre en rafale ces 22 lignes…

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Comme je continue de soutenir la belle fiction offensive de Madani Alioua sur le Vichy 1940-41 (voir ici les deux billets d’entretien ) je vous dépose ici une critique de belle facture tirée d’un blog de Médiapart. Elle y dit l’essentiel et vous encourage, en ces temps de mensonges et de falsifications de l’Histoire, à vous le procurer.