Paris, vendredi 13, samedi 14 novembre.

Ecran noir

Je ne crois pas en Dieu mais je remercie le Hasard. Des très proches qui sont vivants aujourd’hui, qui auraient pu être sur ces 7 scènes du massacre. Au Bataclan, Rue de Charonne ou au Stade de France. Je me répète 148, 148, 148 morts. Je pense aux fans du groupe des Eagles of Death Metal, levant les bras, heureux, enthousiastes puis aux lumières qui s’éteignent soudainement, à la subite confusion, aux cliquetis des armes, aux bruits que font les tirs des Kalachnikov. Une pensée qui t’étreint et t’étreindra tout ce samedi, ce dimanche, toute la semaine prochaine. Des pensées pour ceux, pour celles qui sont morts, aux traumatisés, à leurs familles frappées de plein fouet. Des pensées pour ceux qui écrivent encore ce matin sur les réseaux sociaux : «Où est-il ? Où est-elle ? On n’a pas de nouvelles». Et des pensées pour mes très proches, vivants.

PENSEZ BIBI LANCE SA CAMPAGNE…PUBLICITAIRE.

Page de Pub BiBi

Ça oscille entre 200 et 300 lecteurs internautes par jour. Le but du blogueur PensezBiBi est bien entendu d’atteindre les 2 millions par jour. Pour toucher au Graal, BiBi a engagé une équipe de pubards à lui tout seul. Il lance donc une campagne de pub qui ne s’adresse pas à ses fidèles du premier et du dernier jour. Il compte plutôt aller toucher les ouvriers d’usine, les précaires de Franprix, les apprentis-jockeys, les petits hommes en scooter, les astronautes au chômage, les rats de l’Opéra, les collégiens de quatrième techno ou/et les rappeurs de Neuilly. Toute une frange de population dont nul ne fait la promotion. Voilà l’intention (donquichottesque).

Les panneaux publicitaires présentés ici vont quand-même un plus loin. BiBi vous avouera à regret qu’il en ignore la destination. Ces images vont, elles viennent sur les écrans, elles se faufilent, elles montrent le bout de leur nez, elles évitent de montrer le bout de leur Q, elles s’arrangent pour jouer la surprise, roulent des mécaniques apprises chez Stéphane Fouks et JCDecaux, cherchent à tomber dans tout panneau vide (pour s’afficher).

Tout lui est bon. A vous de juger.

Socialistes ? La Grande Nausée.

Faire l'Opinion

En dépôt sur mon écran Twitter, fourmillent des gazouillis qui citent et re-citent les dernières Odes sondagières. Cette fois-ci ce fut le tour de magnifiques specimen et de quelques groupies pro-hollandistes tous heureux de voir leurs gourous élyséens remonter dans les sondages.

Je me suis alors rappelé avoir lu le livre de Patrick Champagne («Faire l’Opinion») qui avait longuement et justement insisté sur l’importance des sondages (dans les années 90). Pour compléter le tout et le tour de la question, on m’avait refilé ce travail très instructif de Rémi Lefebvre à propos des Primaires socialistes. Un chapitre entier (pages 87 à 122) était consacré à l’emprise des sondages, à l’affaiblissement militant du parti socialiste, à la dégradation du politique et à cette soi-disant rénovation du Parti.

Voilà pour le billet-BiBi n°1495.

MA JOURNÉE DE LA MÉCHANCETÉ.

R Bert

Pulsions irrépressibles. Montent la colère puis la rage de tout détruire. Elle dure, dure, dure cette rage et voilà que, soudain, on cherche sur qui, sur quoi se défouler. On ne se reconnaît plus. Aucun argument ne peut tenir contre cette colère froide et ce sang chaud. Pour tout dire, ce jour-là, ce fut ma Journée de la Méchanceté.

*

« Elle me disait… » (24)

Nuit

Peut-être l’ai-je su depuis longtemps ? Cette nuit, me redressant, en sueur, bouche ouverte, à la recherche d’une aspiration vitale, j’ai tout compris. Tout s’est remis en ordre. Le jour allait se lever. Au petit matin, j’allais exécuter à nouveau tous ces vieux gestes quotidiens, perdus hier, retrouvés aujourd’hui, en parfaite connaissance de cause. Apaisé. Serein. Délivré.

Enfin délivré.

Je ne sais pas d’où est venue la compréhension de tout ça, comment cela tient depuis mon réveil, comment c’est arrivé mais je sais. Tout se tient. J’ai saisi la raison pour laquelle ce «ELLE me disait» m’avait surplombé (combien de jours, de nuits, de l’aube au crépuscule, de mois, d’années, je ne peux m’en souvenir). «ELLE me disait… » : il était là cet oukase qui avait empoisonné ma vie, qui m’avait obligé petit à petit à un dialogue de forçats, il était certes là ce leitmotiv terrorisant mais il n’était plus qu’un déchet, défait, parfaitement inutile. Un dialogue ? Entre ELLE et moi ?

Non, car maintenant, je sais.