Oui nous sommes « En Guerre ».

« En guerre » c’est le titre du dernier film de Stéphane Brizé.

Dans un précédent billet, j’avais dit mes réserves sur «La Loi du Marché» où l’on voyait le personnage principal (le chômeur solitaire Thierry, joué aussi par Vincent Lindon) s’enfoncer dans une dérive individuelle et se tenir à l’écart de toute lutte collective. Cette fois-ci (Brizé aurait-il lu le billet-BiBi ?), le réalisateur prend le contrepied de sa «Loi du Marché» et met en scène un ouvrier syndiqué CGT de l’usine agenaise Perrin, représentant des 1100 ouvrier(e)s en lutte contre une maison mère d’une multinationale basée en Allemagne. Cette dernière s’apprête à fermer le site et à délocaliser alors qu’un plan sur les 5 dernières années avait été accepté par les ouvriers de l’usine agenaise.

«Words, Words, Words»

Dans le Hamlet (Acte II scène 2) de Shakespeare, il y a cet échange entre Polonius et Hamlet :

POLONIUS. (…) Que lisez-vous là, monseigneur ?

HAMLET. – Des mots, des mots, des mots !

POLONIUS. – De quoi est-il question, monseigneur ?

HAMLET. – Entre qui ?

POLONIUS. – Je demande de quoi il est question dans ce que vous lisez, monseigneur !

HAMLET. – De calomnies, monsieur !

Il y aura donc ici de la lecture, des mots qui calomnient, qui font risette, des discours de trahisons, des manipulations langagières, des mots qui tanguent, des mots qui se redressent et qui crient. Et des gens qui se donnent le mot. Du haut de leurs perchoirs. Et en bas, de plus en plus nombreux, en bas dans les rues.

Words, words, words.

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Françoise Nicolas, lanceuse d’alerte.

Ils/elles ne sont pas forcément révolutionnaires, dissidents ou anti-système. Ils/elles ont tout simplement du courage. Ils/elles font correctement leur boulot jusqu’à tomber un jour sur des malversations et découvrir des trafics illégaux. Des opérations obscènes. C’est là, sous leurs yeux. Il y a les preuves. Elles sont là, indiscutables.

Mais cela ne suffit pas.

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Une cueillette à toute vitesse.

T’as pas trop envie d’écrire. Tu te dis «chouette je vais me consacrer à autre chose» mais tu n’es pas Roi en ton Domaine. Tu as beau te protéger, faire le sourd, t’éloigner jusqu’au coeur des forêts, voilà que les rumeurs, les infos viennent te harceler. Nul repos, nul répit. Tu es obligé de mettre le nez dans ces horreurs. Pour t’en dégager, tu n’as d’autre choix que de trier, de garder ou de jeter, au compost, dans la poubelle grise ou la poubelle jaune. Pas d’autre alternative pour que ton carré de jardin survive jusqu’à la prochaine saison.

Dans ton malheur, il te reste quand-même quelques fleurs que tu as cueillies pour en faire un joli bouquet. Oui, pour quelques fleurs, ouf, le Monde est sauvé. 

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Cette semaine j’ai lu Le Figaro.

Au Café du Commerce de mon coin, on trouve tous les journaux. Surtout les pires. Et je les lis. C’est qu’il me faut bien connaître mes ennemis pour les combattre et tenter au mieux de les démolir. Le journal choisi cette semaine est celui de Dassault, phare de la pensée réactionnaire : Le Figaro. Je dois avouer que je me suis bien sali les mains pour éplucher ses pages. Rude épreuve quotidienne, croyez-moi.

Pour finir ma semaine en beauté, je suis allé 1. jeter un coup d’oeil aux tweets de Bruno Roger-Petit (journaliste de Challenges hier et chien de garde elyséen aujourd’hui) et 2. je suis allé saluer la Brigade policière de Libedesintox qui a inauguré en 2017 une collaboration très riche avec cette très belle Officine qu’est FaceBook.

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