Yearly Archives: 2014

Entre rire et désespoir : 16 photos et leurs légendes.

 Rire (2)

Rendu amer par cette journée insipide qui vit la séparation du couple mythique David et Cathy Guetta, l’annonce extraordinaire d’Alain Juppé en candidat aux Primaires UMP, la déclaration de la sublime Brigitte Bardot à la très vilaine Marine-Jeanne d’Arc, je pris la décision de faire un billet pour rire (et pour faire rire). Une envie de secouer l’Autre, de faire tomber des pommes d’Humour des Arbres fruitiers, de sentir un souffle de vie hors d’innombrables gorges déployées.

La difficulté réside quand-même dans le fait de ne jamais vraiment savoir si mes traits sont d’humour ou de désespoir. Peut-être qu’après tout naviguent-ils dans un entre-deux indécidable et ne sont pas tout à fait réussis ? Pour ce, j’ai repris quand-même quelques-unes de mes photos-légendes construites sur le vif et balancées aussi sec sur Twitter. Elles ne garantissent pas le rire (sauf, sous-jacent : un rire grandement teinté de mélancolie) mais ne l’excluent pas non plus. Dans ce dernier cas, mon souhait le plus cher serait que vous en riez jusqu’à suffocation.

Mahiedine Mekhissi : un geste de Mutant.

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Ce mercredi sur la piste d’athlétisme du Letzigrund de Zurich, on a vu arriver un mutant. Au dernier tour de piste, dans le dernier virage, juste après le saut d’obstacle de la rivière, Mahiedine Mekhissi lancé comme une flèche, a produit son effort et personne n’a pu le suivre. C’est alors que, de façon incompréhensible, Mahiedine a ôté son maillot (ce que le règlement interdit) et finit la course, torse nu, haranguant la foule, se frappant la poitrine tout au long de sa dernière ligne droite. Ses adversaires sont loin, très loin derrière lui.

Une heure plus tard, Mahiedine Mekhissi (MM) sera disqualifié en vertu du règlement qui précise qu’un athlète qui franchit la ligne d’arrivée sans maillot n’existe pas. Comment interpréter ce geste ? Un geste de mutant pour BiBi.

Elle me disait… (8)

Elle me disait

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La rencontre a eu lieu. Par sept fois déjà.

Rencontres improbables mais si l’on tend l’oreille, on découvre le murmure du ruisseau, le grondement souterrain des eaux profondes, les échos d’une préhistoire. Elle, lui. Si l’on descend encore plus bas, on ne perçoit que quelques bribes. A première vue et à première audition, les associations paraissent incongrues, incohérentes, barbaresques. Puis les mots jusque là figés, jusque là décomposés, se recomposent.

Alors on n’entend plus : on l’écoute. Pour la huitième fois.

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Les Flèches estivales de BiBi.

Flèèèches de BiBi

Les Flèches de BiBi sont de retour. Pour bander son arc et décocher des flèches, il a suffi à BiBi d’ouvrir les canards-laquais de ces derniers jours pour trouver des cibles à foison. Comme toujours dans cet exercice, c’est toujours le Jury des Lecteurs et des Lectrices qui dira si cette épreuve très sportive a atteint (ou non) sa cible.

Michel Butor, Garcia Lorca, Imre Kertész et quelques autres.

 Lectrice

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Tout m’est venu lorsque j’ai trouvé cette magnifique phrase de Michel Butor en dialogue avec  Madeleine Santschi :« Travailler sur le langage change la réalité par le seul fait que cela change la façon dont nous voyons la réalité ». La maxime de Butor fut aussitôt mise en tweet. Je fus heureux de voir qu’elle rencontra et toucha nombre de mes followers (et même au-delà). J’ai alors repris mes livres de Butor et quelques autres livres – lus autrefois – quelques auteurs jamais quittés. J’ai retrouvé quelques passages soulignés au stabylo, des textes en morceaux, des phrases éparses toujours aussi fortes, aussi intenses, aussi vibrantes. Phrases ensoleillées en ce début d’été pluvieux.