BiBi se dit qu’arrivé à 615 articles et deux années de blog, il est temps pour lui de stopper toutes les Machines. Il arrête son blog dès aujourd’hui et demande aux lecteurs de prendre date, eux aussi.
Lorsque BiBi démarra son blog, il ne se doutait pas que le temps passerait si vite.
Deux ans et 615 articles mis en ligne.
Heureusement qu’il rédigeait vite (mais pas à-la-va-vite), heureusement qu’il ne s’est pas embarrassé de trop de questions et encombré de trop d’enjolivures pour écrire ! BiBi était cependant loin de penser que faire tourner quotidiennement la Machine psychique et aiguiser son regard jusqu’à l’exacerbation, le conduirait à l’exaspération.
Et à une fatigue généralisée.
C’est qu’on ne s’immerge pas impunément dans l’analyse du Monde. On sème mais les semailles ne vous rendent pas l’espoir escompté. Tu dois choisir, tu dois renoncer. Aucune place pour un compromis, pour un choix médian : ou la Vie dans le Réel ou la Catastrophe dans le Virtuel.
Tu dois compter avec ta fatigue généralisée, avec (surtout) l’impatience justifiée de tes proches, tu dois faire taire tous les malentendus et t’abriter des orages de plus en plus nombreux. Car au plus près, les ouragans se multiplient ; au plus serré, arrive le temps de la Casse et des cassures. Faut que tu fasses gaffe, BiBi, ça pourrait mal finir.
L’idée d’un Arrêt définitif parut alors comme la seule issue possible : quitter la table et le clavier, abandonner l’écran qui fait écran, partir retrouver l’air iodé, parcourir d’autres plages, en finir avec ces pages, « aller par la Nature comme avec une Femme » (Rimbaud). Faire du Neuf. Bricoler ailleurs. Se refaire de fond en comble et marcher en partage.
C’est qu’en ce bas Monde, il y a tant d’autres choses à faire. Et si cette Vie est Une, elle est encore divisible. Deux années pour ce blog arrivé à terme, ce n’est déjà pas si mal. Juste que BiBi est poussé Ailleurs aIlleurs aiLleurs ailLeurs aillEurs ailleUrs ailleuRs ailleurS. Un AILLEURS divisible en plus d’attentions à l’autre, en voyages qui régénèrent ( ils pensent à l’Iran mais ce sera probablement la Syrie, ils pensent aussi à la Réunion, à l’Argentine, au Pérou). Constat implacable : le Temps lui devient une denrée de plus en plus rare.
BiBi est triste. Triste pour celles, pour ceux qui l’ont suivi aimablement. Triste comme il l’était à la fin des colonies de vacances lorsqu’il voyait Bénédicte ou Dolorès s’éloigner à jamais. Il voudrait saluer son lectorat un par un, une par une, il voudrait prendre congé sans esbroufe, ne pas trop s’attarder, ne pas larmoyer. Il aimerait écrire une dernière fois sur l’exaltation des Rencontres, demander Pardon aux Offensés, dire la bienveillance à ses amis lointains et rire (quand même) avec les imbéciles qu’il a croisés.
Il s’entend dire tristement et définitivement : « Merci à tous mais… deux ans, ça suffit. Aujourd’hui, j’arrête »
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