Monthly Archives: janvier 2010

Carla : Macadam Cow-Girl.

Il nous tend son Macadam, on l’achète. Et on découvre parallèlement que le Directeur du Magazine est un journaliste lyonnais du nom de… François Fillon. Non, ne riez pas : c’est la vérité, ce n’est pas de l’humour (de caniveau) de macadam. Ce même François Fillon s’explique sur son scoop du numéro de décembre, sur cette interview exclusive en Une de Madame Carla Bruni-Sarkozy dont BiBi avait déjà parlée ( Lire article ). Le numéro portait sur l’Exclusion et Carla nous apprenait qu’elle s’apprêtait à aller suivre une équipe du Samu social, qu’elle était amie avec un SDF du 16ième, qu’elle s’y connaissait en précarité. Le sans-abri (qui avait refusé l’aide de Carla) vit toujours dans une des rues du XVIième et a même offert deux guitares à la Première Dame de France.

On apprenait aussi que, par delà ses silences et sa petite voix de Mégère apprivoisée, Carla avait le sens de l’humour. Elle avait ainsi charrié l’Homonyme Fillon : «Je dirai à mon mari que j’ai passé la matinée avec François Fillon». Heureusement que l’interview n’avait pas eu lieu dans la nuit. Imaginons alors le calembour : «… que j’ai passé la…» Hum hum. Chouchou n’aurait peut-être pas apprécié la blague.

Evidemment François Fillon (Macadam) se défend de toute opération de Com. Lorsqu’il explique cette opération probablement signée Gregoire Verdeaux, il devient très bavard : «Un collègue journaliste du «Point» [Saïd Mahrane] qui appartient à l’équipe de bénévoles de «Macadam» a posé la question à Carla Bruni en avril 2009 et elle a dit tout de suite « oui ». Quels hasards : un bénévole du Point dans l’équipe de Macadam ! Heureusement pour Macadam que ce n’est pas un journaliste de Bakchich ou de Fakir ! Là, l’interview aurait été impossible. Et second hasard : Saïd Mahrane passe par hasard devant l’appartement parisien de Madame, il sonne par hasard, on lui ouvre la porte par un très heureux hasard (heureux car… on n’appelle pas Brice Hortefeux pour Saïd l’Auvergnat), Madame lui fait un «discours parfait», comme l’écrirait Philippe Sollers, Madame parle parfaitement pendant deux heures. François Fillon, au hasard très impressionné, se lâche : «Le discours de Madame est tout sauf politiquement correct».

Il n’est pas dit si Carla a joué la Sérénade jusqu’au bout à nos chers Saïd et François : pourtant elle avait les deux guitares de son ami du 16ième.

Frères de langue (Kafka, Beckett, Cioran).

« Tu m’interroges sur mes maux et sur mes élancements : pas d’inquiétude ! Les aiguilles dans ma tête sont aiguisements de mes pensées, aiguillons dans mon phrasé.

La Maladie de la Lecture m’a rendu, me rendra la Santé resplendissante. Les souvenirs sur les livres ont resurgi à vitesse grand V. Les brûlures et les baumes avec. J’ai repris Kafka quelque trente ans après. Comme au premier jour : peur, effroi devant les déplacements incongrus de Grégoire Samsa, devant le sifflement de sa Souris, les postillons de la toux de son Singe. Et que dire de l’écrivain pragois, en fin de vie,ventriloque au Sanatorium de Kierling et soutenu par Dora Dyamant, s’émerveillant tous deux d’une plante buvant son eau ?

Il est des Oeuvres de destin qui font bouteille d’oxygène. Des livres par lesquels on respire. Pas besoin de savoir qui, comment, pourquoi. On branche le premier mot et c’est instantanément la Vraie Vie qui s’installe et nous envahit. En refermant tel livre, nous voilà désemparés, incrédules, cherchant à nouveau un second souffle.

Je relis les Irlandais ce début de semaine. James Joyce, presque juif, est Terre promise à lui tout seul. Samuel Beckett, lui, écorche jusqu’au sang la chair des mots français. Tous deux invités de la Langue française (comme Cioran) – sans égards pour leur Mère d’adoption.

Diaboliques, eux aussi, en toute innocence. Ils volent les bébés dans les berceaux.

Ils sont mes frères de langue».

Photographie de Cioran par Marc Trivier, E.M. Cioran, Paris, 1983.

Songe d’une Nuit d’Hiver.

«Pléthore de souvenirs : des Lieux surgissent, se confondent. Oh, très bien de rester accroché aux lieux mais faire attention de ne pas s’y laisser enfermer. Prague tout à coup. Visions d’un séjour antérieur. «Oui, rester, rester, rester un Exilé de l’Intérieur. Se promener sur les Ponts Saint-Charles des Cinq continents. Rester un Bohémien de Bohême sur les routes du Monde».

Habitant au bord d’un Lac, on pourrait croire que je pratique la Navigation intérieure. Mais non, j’exècre la Voile. Ici, les Marins d’eau douce et leurs Chris-craft ont une sale gueule. Et pourtant la Voile m’importe, plutôt le mot, oui, le mot voile qui m’enrobe de ses atours, qui glisse sur ma peau et bat à tous les vents. C’est de voile de Chine, de voilage, de l’étoffe légère, du maillage des mots volants dont je veux parler.

Les bateaux à voile, je les laisse couler ».

« Femmes je vous aime… »

1.  «Du sexe aussi souvent que tu veux, aussi longtemps que tu veux, comme tu veux» : c’est le Slogan des «Pussy Clubs», bordels low-cost, relookés à l’allemande. On t’offre un menu Pizza, de la bière et un choix de femmes à volonté. 100 euros en soirée. 70 l’après-midi. Baiser buccal en supplément. D’un côté, on a des tenancières qui revendiquent le droit de tirer le max de profit de leur outil de travail. De l’autre, on a des associations qui dénoncent ces mises en tête de gondole, ces passes à la chaîne et ces exténuants travaux forcés. Dans l’Allemagne de Merkel, la Prostitution, légale depuis 2002, n’est plus considérée comme une «activité contraire aux bonnes mœurs» mais, là-bas comme ailleurs, dans l’ère du Tout Business, le Corps humain est toujours considéré comme une marchandise.

2. Brigitte Lahaie, ex-star du X, cause aujourd’hui dans le poste en animant une émission quotidienne sur les Ondes de Radio Monte-Carlo. «Je n’ai pas l’impression d’avoir changé de registre» précise t-elle. Peut-être toujours ce plaisir par la langue (française) ? «Mon entrée en pornographie n’a pas été motivée par des scènes de cul. A l’époque, on recevait un vrai scénario et on tournait des films plus artistiques. Et moi, j’avais simplement envie de montrer mon plaisir au grand jour». Les temps sont devenus beaucoup plus durs et beaucoup plus dangereux. Finies les petits plaisirs. « Si j’avais 18 ans aujourd’hui, j’y réfléchirais à deux fois avant de me lancer. Les filles sont de vrais objets sexuels et elles en sortent plus abîmées au sens psychique du terme que l’on pense ».

3.  A l’autre bout de l’échelle sociale, il y a les femmes argentées comme Aude de Thuin, business woman qui a créé le «Davos des Femmes», ce Women’s Forum qui, une nouvelle fois, rassemblera en 2010 les grandes pointures féminines mondiales du Business et du Marketing. Si les amies de BiBi veulent s’y rendre, il leur en coûtera 5000 euros pour les 3 jours. Avec l’appui financier de Publicis d’Elisabeth Badinter (61ième fortune française avec ses 460 millions d’euros), Aude a pu passer à la vitesse supérieure. Au congrès 2009 à Deauville, le programme qu’elle avait concocté avait pour thème « Demain ! ».

Demain ? Du 14 au 16 octobre 2010, on invitera les mêmes : Laurence Parisot, Anne Lauvergeon d’Areva, Mercedes Erra d’EuroRSCG, Anne-Marie Taittinger, Agnès Touraine. Le contenu ? Les objectifs ? «Echanger, enrichir son réseau, ses connaissances, découvrir de nouveaux talents, avec des intervenantes, des participantes venues du monde entier et 1200 leaders d’opinion ou chefs d’entreprise». En un mot, consolider la Solidarité de classe. On ne sera guère étonné d’y rencontrer Irène Frain (récemment décorée de l’Ordre du Mérite), Christine Ockrent, Anne Bauer des Echos, Maria Shriver, femme de Schwarzenegger, l’inénarrable Arielle Dombasle (elle clôtura le Forum 2009 en chantant : «A la fin, la Femme n’est qu’une poupée») et tant de merveilleux partenaires : Barclays, L’Oréal, GDF Suez, Cartier, Allianz, Renault-Nissan. Et c’est une Aude sans complexe qui conclut le Forum 2009 de façon très modeste : «Je peux apporter quelque chose aux femmes du monde entier». Du Monde entier SVP !

4. «Lady Thatcher, un diable d’homme», titrait Le Monde du 31 décembre. Agée aujourd’hui de 84 ans, la Dame de Fer souffre de troubles mentaux et de problèmes de mémoire. Selon sa fille Carol, ses pertes de mémoire sont apparues en 2000 lorsqu’elle a confondu Guerre des Malouines et conflit bosniaque. En 1984-85, Margaret Thatcher eut recours aux forces policières, fit voter des lois empêchant le soutien des non-mineurs aux grévistes mineurs et supprima les aides sociales aux familles grévistes. Les mineurs de ces grandes grèves, eux, n’ont rien oublié.

Où sont passés les millions ? (Annecy 2018)

Le lundi 7 décembre 2009, Chouchou recevait les membres du Comité exécutif de la Mascarade-Annecy 2018. La rencontre dura à peine une heure car Chouchou avait un RDV autrement plus important, celui avec ses amis entrepreneurs qui allaient lui verser des fonds pour préparer l’UMP à la Présidentielle 2012. Notre Chouchou laissa Rama et Roselyne s’occuper du Service Après-Vente d’Annecy 2018 en fonçant vers son Hôtel chéri : l’Hôtel Bristol.

Lorsqu’on regarde la vidéo de Propagande si bien ciselée, on pourrait croire à la grandeur de l’Aventure 2018 et à l’amour que Chouchou porte à la Haute-Savoie mais heureusement BiBi a de longues antennes. Il n’a pas ramené de l’Elysée le mêmes son de cloche et de clochette que celui d’Accoyer et de son troupeau.

Rappels : 1. Nous sommes à quelques mois des Régionales et les deux départements savoyards sont les seuls encore à droite en Rhône-Alpes. Voilà qui explique pourquoi Chouchou a chouchouté ses représentants en les invitant. 2. La Candidature d’Annecy est en phase de requérance jusqu’en juillet 2010  et qu’elle sera en phase Candidature jusqu’en juillet 2011.

Il a fallu 15 millions d’euros d’argent public pour promouvoir cette Mascarade, sans aucune garantie sur l’acceptation de cette candidature. Déjà avaient été engagés 1,4 million d’euros pour la phase de… précandidature. Les hauts savoyards peuvent commencer à s’inquiéter au seul souvenir du déficit des JO d’Alberville (42,7 millions d’euros de déficit dont 25% payés par le département de la Savoie) et de ceux de Grenoble (à grand peine remboursés). Et ce n’est pas l’EuroSCG de Stéphane Fouks, de Bolloré et de Séguéla, Princes de Com’ d’Annecy 2018, qui mettra la main à la poche.

Ils étaient donc tous là nos Pions et nos Champions d’Annecy 2018. Bernard Accoyer en tête qui s’était beaucoup «dépensé» pour obtenir ce rendez-vous. Jean-Luc Rigaut, maire d’Annecy, Christian Monteil, président du Conseil Général de la Haute-Savoie, le socialiste Philippe, les parlementaires Carle, Francina, Hérisson, Sadier et Lionel Tardy étaient tout à côté. Derrière, on trouvait les Sportifs de très grande renommée (haute-savoyarde), Edgar Grospiron qui bosse toujours et Antoine Dénériaz qui ne descend plus, soutenus par le Président du CNSF (Denis Masseglia), par Sophie Dion (conseillère sportive de Chouchou et adjointe à Morzine) et par nos trois larrons UMP (Guy Drut, Jean-Claude Killy et David Douillet).

Chouchou attaqua le premier et tint le crachoir la moitié de la réunion : «J’ai besoin d’un chef, d’une équipe et d’un projet » tempêta t-il. Très en colère, il pointa du doigt l’assemblée : «Trouvez rapidement un sportif qui ait de l’autorité nécessaire… S’il y a un véritable enthousiasme, on vous soutiendra après… après ! Pas avant ! »

Ce fut ensuite le tour de la rebelle Rama Yade. Elle n’avait qu’un souci : plaire au Chef « Je tiens à préciser, même si ça n’est pas agréable pour tout le Monde, que les Coréens paraissent favoris et que Munich a une vraie candidature». Et vlan ! Mais ce n’était rien à côté du nouveau promu, le doux Douillet : « Je ne vais pas être agréable. Il est urgent que vous passiez à la vitesse supérieure sinon vous êtes foutus». David Douillet, qui avait entretemps reçu une «lettre de mission» pour promouvoir les grandes manifestations sportives à intérêt économique et touristique, était visiblement ailleurs : il ne pensait qu’aux deux grands désirs sportifs de Chouchou et de Bouygues (avoir l’Eurofoot 2016 et les JO d’été de Paris 2024).

Jean-Claude Killy, patriote très réservé, lâcha : «Cette candidature manque de puissance». Il n’osa pas rappeler que, lui, était déjà gagnant-gagnant avec la puissance des roubles et des dollars de l’Opération- JO de Sotchi 2014.

Juste avant que Roselyne ne prenne l’attitude publicitaire de circonstance (voir Vidéo), Chouchou, désinvolte et pressé d’en finir, lâcha devant toutes les têtes baissées et les visages abattus : « Je vous propose une rencontre prochaine… Et une autre tous les deux mois mais… pas avec moi ! Ces deux dames (Rama et Roselyne) superviseront ça ! » Rama la rebelle se fendit alors d’un « Bien, Chef ! » puis d’un «Bon retour en Haute-Savoie» devant les élus et sportifs médusés, silencieux et évidemment soumis. Gagnants ou Gnan-Gnan : à vous de choisir !

(Remerciements au Faucigny du 10 décembre et aux Conseillers Verts de Rhône-Alpes pour leurs informations)

Pour plus d’infos, voir les Articles-BiBi déjà mis en ligne :