Monthly Archives: octobre 2009

Une plume et un Canard.

Anne Gillet, rédactrice en chef de Management, parle de la presse éco :

«Notre ambition de conseils, de coaching, de mise en perspective fonctionne d’autant plus en période d’incertitudes». (JDD du 27/09)

BiBi, rédacteur en chef de son blog, répond par voie d’affiche à Madame Anne Gillet… sans trop d’économie.

Songe et mensonge

Marche en avant, retour en arrière.

Il est toujours bon de se souvenir.

Remember

Lisant l’Equipe-Magazine de juin dernier (avec grand reportage sur le Pape Diouf de l’OM), BiBi s’esclaffa en s’arrêtant sur les paroles très persuasives de l’ex-Président. Il imagina ce Pape taper sur la table d’un poing énergique en réponse à l’apostrophe du journaliste : «A l’OM, le Patron, c’est moi !». Des paroles d’acier qui ne résistèrent pas à l’arrivée de Papa Dassier.

Putain de blog.

Putain de blog

450 articles en un an et demi de blog, soit 2 articles tous les trois jours. BiBi s’appuie le Figaro quotidien, se paye le JDD tous les dimanches, la Tribune de Genève, le Monde, Challenges, Le Point, Politis, les Inrocks, le Monde Diplo et puis au bout du compte, tournant une des dernières pages, il lui vient comme une nausée. Il se sent sale et sali par tous ces évènements dont la moitié ne le touche pas directement. Il a un mal de tête qui dure et perdure, il a des élancements qui le picotent, des fourmillements qui l’agacent. Et une fatigue généralisée.

Il se dit que toute Pensée écrite ne saura jamais dire et traduire ce dégoût subit, que rien ne pourra fixer cette mélancolie devant ces choses de la Vie qui l’accablent et qui le rendent tout chose. S’il s’écoutait un peu plus, un peu trop, il se dirait qu’il en a assez fait avec ce blog, que dorénavant, il ira dire les choses ailleurs, autrement. Il lui est facile de se persuader qu’il y a d’autres enseignements à tirer de sa vie. Le regard qu’il se porte est implacable : il est temps non de s’en aller (il n’est pas touriste ou suicidaire) mais grand temps, de savoir un peu plus ce qu’il veut.

Il tient un blog et – paradoxe – c’est le blog qui le soutient. Il ne cherche pas ses articles, il ne les calcule pas, il n’a pas ce défaut-là… heureusement. Il laisse venir le Monde, ce Monde qui lui envoie tant de signes, qui déverse sur lui autant d’ordures que de diamants. Il garde jusqu’à présent une force intacte, de celle qui lui permet de séparer cette activité de fourmi (le blog) de sa vie courante. Il a des carnets en pagaille, des notes en désordre, des archives personnelles bondées, trois, quatre articles qui attendent, il écrit aussi sec, il met en ligne à grande vitesse. Souvent, il ne sait même pas comment tout cela s’agence, comment tout cela se met en place. Il n’a pas peu à dire et à écrire mais plutôt trop : ça déborde, ça l’envahit. Il n’est pourtant pas dans l’automatisme de l’écriture. En écriture, il baigne plutôt dans une certaine forme de somnambulisme, d’un inexplicable somnambulisme. Mais il dort, il bosse, il joue, il marche, il boit, il invite, il voyage, il lui prend la main, il l’embrasse.  

Des fois, il se sent l’enfant qui aimait arpenter la rue des Ecoles, courant, bras ouverts en goûtant au vent chaud qui descendait des montagnes du Rif. Des fois, il repense à Gérard, son ami envolé, à leurs premières lectures croisées (découverte d’Artaud, Blanchot, Bataille, Joyce, Dostoïevski et tutti quanti). Alors, il sait qu’il fait fausse route avec ce blog, il s’en veut de perdre du temps à caviarder tous ces quotidiens qui lui salissent les mains, de ces articles lus qui lui salissent surtout surtout surtout l’âme.

Il s’en veut : il lit moins qu’avant, il a tellement de retard sur les Beautés du Monde. Il ne les rattrapera plus. Il voudrait tout Proust, s’attarder sur Shakespeare, relire Kafka, Faulkner, avancer dans les microgrammes de Robert Walser, il voudrait travailler en reprenant Bourdieu, il voudrait y voir clair, que le ciel se dégage, il voudrait voler et ne jamais atterrir mais, pauvre de lui, il s’aveugle et se plombe à son blog.

Il s’ébroue, il se donne du courage : cette «saudade» est provisoire. Le voilà qui choppe un livre tiré de ses étagères et, une fois ouvert à sa lecture, il refait un peu d’ordre dans sa tête : ce livre est un livre d’entretien de Madeleine Santschi avec Michel Butor. Il est content de voir se rallumer une petite flamme intérieure. Putain, oui, la Littérature a toujours raison. Il a ouvert ce livre et sa joie naît et renaît : ce temps, ce bonds, ce rebonds à lire ne seront pas perdus. Il tombe en arrêt devant la première citation de Michel Butor. En exergue, elle est rapportée d’un numéro de Paris-Match de l’année 78. Dieu, que faisait-il en 78 ? L’année de la  Coupe du Monde en Argentine. Avec Guillou, son joueur préféré et ce but ultra-rapide de Bernard Lacombe.

Butor, donc :

« Je pense que la littérature transforme la réalité. Le seul fait de constater un certain nombre de choses fait qu’elles ne peuvent plus rester comme elles étaient avant cette constatation. Un écrivain n’a pas besoin de s’engager. Il lui suffit de sa littérature. Presque tout ce qui fait notre vie passe par le langage. Dès qu’on touche au langage, on transforme la réalité. Il y a des choses que nous ne savons pas dire, faute de trouver l’expression juste. Si on arrive à cette expression, des pans de murs entiers s’écroulent, et on découvre des horizons tout neufs. C’est cela changer la vie».

Et la Joie, et la rage jusqu’alors éteintes, de naître, de renaître. Putain de littérature, putain de blog.

Henri Guaino & le Populo.

Henri Guaino

Nouvelles d’un Monde ahurissant.

Un Monde ahurissant

PPDA : «J’ai été baptisé comme un nombre de petit rémois au champagne. Cette petite goutte que l’on m’a fait boire a dû s’installer dans mes gênes». Et aussi dans ses livres… BiBi suivra avec attention ses bulles dans le prochain.

PAPA MOBILE : c’est en Tchéquie que Benoît XVI aurait voulu faire des miracles mais l’aide divine ne lui a pas suffi à enrôler de nouveaux fidèles. En effet, le tiers seulement des tchèques est catholique. Tout ça, dit notre Pépé mobile, à cause «des blessures causées par l’idéologie athée».

PETITS SUISSES : on ne le sait pas mais la Suisse est le troisième partenaire économique de la France. Les échanges avec nos voisins sont de quelques 18 milliards de francs suisses. La France accueille plus de 1000 entreprises suisses (occupant 168000 personnes). On n’a pas communiqué à BiBi le nombre des réfugiés politiques suisses qui ont passé la frontière. Ils ont surement passé la frontière par un trou de souris (ou par le trou de Bâle).

TRANSFUGES : on savait que Nicole Notat, grande défenseure des Travailleurs et Travailleuses, ancienne secrétaire générale de la CFDT, flirtait avec les commissions pro-sarkozystes de Michel Rocard. Olivier Ferrand qui cherche des Terra Nova à conquérir s’est aventuré dans les mêmes territoires. Claude Evin, ex-educateur, a fait aussi bien que ce duo. Il a rejoint Roseline Bachelot. Il est peu probable qu’il la prenne en grippe.

HUMOUR : l’avocate de Richard Gasquet n’en est pas dépourvue. Elle est tellement satisfaite du classement sans suite de l’affaire du contrôle à la cocaïne de son client qu’elle a déclaré le jugement…. «positif» !

DENIS ROBERT : le seul journaliste que BiBi peut voir en peinture. Il expose Galerie W. jusqu’au 30 octobre, 44 rue Lepic dans le dix-huitième. Ouvert tous les jours de 10h30 à 20 heures. On n’est pas obligé d’être sur les comptes de Clearstream pour s’acquitter de l’entrée.

ROLAND COURBIS, le Marseillais emprisonné, a donné hier une interview au Parisien Libéré.

JALABERT : En 1998, il pestait contre les descentes de polices sur le Tour de France. Aujourd’hui, directeur de l’Equipe nationale de Cyclisme, il a déclaré : «L’objectif, c’est le podium, une place dans les 5 ou dans les dix premiers et en finir avec le complexe d’infériorité». Cet homme-là fait penser à notre Chouchou. Leurs paroles ne suffisent pas à nous doper. Le premier français est arrivé 29ième.

GILLES PERRET : Le 4 novembre, le film de Gilles Perret «Walter, retour en Résistance» sera en sortie nationale. Le cinéaste brosse le portrait de Walter Bassan, résistant de la première heure et déporté politique, animateur aujourd’hui du pique-nique du Plateau des Glières. Le propos du film est de démontrer que le Programme du CNR est aujourd’hui démantelé de A à Z et vidé de toutes ses options progressistes. Dans ce film, Bernard Accoyer profère des menaces ridicules et notre Chouchou se montre sous son meilleur jour dans un plan-séquence ahurissant. BiBi avait déjà parlé du film ici même (https://www.pensezbibi.com/little-nikos-et-carla/le-plan-sequence-qui-ridiculise-sarkozy-800). Le très bon blog Article 11 (http://www.article11.info/spip/spip.php?article549) nous offre un long et très riche interview du réalisateur.