BiBi a écouté Régis Mailhot ce 2 avril 2010. un Mailhot jaune au sommet (de sa forme).
Qu’est-ce que vous voulez ? Pour BiBi, Régis Mailhot est au Top : souvent implacable, très souvent impeccable, toujours inimitable. Ses répliques sont cinglantes, directes, offensives et éminemment politiques. Bref, il mouille le maillot… comme aujourd’hui au «Fou du Roi » sur France-Inter où il a suivi Chouchou et Chochotte en voyage chez Barack. Pour finir sa superbe intervention, il nous envoie une de ses bénédictions pas très catholiques et pas très orthodoxes. Un régal.
Dans l’enfance de BiBi, il y avait la télé noir et blanc. Le journal télévisé faisait la Une. Notre perception du Monde (celle des petits et des grands) passait déjà par le Roi cathodique : le présentateur du Journal Télévisé, celui-là même qui donnait son avis sur tout le Monde, qui faisait l’intermédiaire entre le Réel et Monsieur Tout-le-Monde. Son regard optique louchait déjà évidemment en permanence du côté de l’Elysée.
Lorsque l’annonce du décès de François Gerbaud fut connue de BiBi, elle faillit lui passer inaperçue mais Dieu seul (ou l’Inconscient) le sait, Gerbaud… François Gerbaud… voyons… Ger-baud, ça finit par dire quelque chose à BiBi. Et d’un coup, presque tout lui revint : le visage gris, le menton à la Kirk Douglas, le visage bien joufflu du Courtisan et le timbre boursoufflé de sa voix. Aujourd’hui, nous avons toujours cette même lignée de journalistes aux Ordres : ex-PPDA en haut et en couleurs, Arlette Chabot verte de rage, la claire et transparente Chazal, la Ferrari toute rouge… devant ses nombreux dérapages etc. Des vedettes de JT colorisées aux pinceaux et pensums du Pouvoir.
BiBi a un peu honte de s’être souvenu – à l’insu de son bon gré – de cette catégorie de journalistes courtisans dont la présence (avec la dénommée Danielle Brehm) faisait son quotidien morne de minot. BiBi revoit son grand-père, main plaquée à son sonotone, mettant le volume TV à plein tube, imposant silence autour de lui pour écouter religieusement le Journal de 20 heures de l’ORTF. BiBi entend encore la voix mal dégrossie de François Gerbaud, ses bafouillages, ses lapsus réguliers et son phrasé emberlificoté. Sans avoir su son appartenance politique d’alors (fidélité UDR-RPR-UMP), BiBi avait déjà l’intuition qu’il allait rencontrer de nombreux Toutous de ce genre sa vie durant. Ces Chiens de garde honnis et insupportables, ces Aboyeurs infatigables et zélés au service des Maîtres occupent toujours la place, occupent toujours l’écran.
Le jour où il apprit que Nicolas Sarkozy voulait supprimer les cours d’Histoire pour les Terminales S des lycées français, André Loiseau, âgé aujourd’hui de 92 ans, a tenu à témoigner de sa propre traversée de la Guerre 39-45. Soldat appelé en novembre 1939, prisonnier de guerre en Allemagne jusqu’en mai 1945, André Loiseau se raconte devant les caméras-vidéo de BiBi avec une précision exceptionnelle et une digne sobriété.
Filmé par BiBi ce 15 janvier 2010, son témoignage est présenté ici en deux parties :
1. « L’Errance du Soldat André Loiseau »
En novembre 1939, André Loiseau a 21 ans. Il est appelé au 39ième Régiment d’Infanterie à Rouen. Son cantonnement se situera à Abbeville et dans la commune de Saint-Riquié (Somme).
Le 8 mai 40, l’Allemagne occupe la Hollande et la Belgique : c’est le début de la bataille de France. Les intenses bombardements de l’aviation allemande vont pousser les populations françaises à l’exode. Sans commandements, sans officiers, sans munitions, André Loiseau commence – avec quelques autres soldats – une longue errance à pied sur le territoire français. Itinéraire chaotique qui le mènera à Saint-Riquié, Dieppe, au Tréport, à Rouen, Le Mans, Angers puis à Yzernay où les Allemands le font prisonnier.
Interné au Camp d’Auvours puis à celui de Mulsanne (Le Mans), il y restera jusqu’en novembre 1940.
2. « Prisonnier de Guerre, matricule 77755 XB » (1940-1945).
André Loiseau fait partie des 4000 prisonniers du Camp de Mulsanne (Sarthe). Le 27 novembre 1940, il sera expédié en train à Sanbostel, camp allemand de transit. De là, il sera envoyé au camp de Pinneberg, près d’Hambourg.
André Loiseau nous raconte comment il espéra après la bataille de Stalingrad (février 1943) et comment il survécut à l’apocalyptique bombardement de Hambourg (dernière semaine de juillet 1943). Une fois libéré, André Loiseau nous restituera avec une grande émotion son retour solitaire à Maubeuge.
Au retour, les prisonniers de Guerre ont porté le poids de la défaite de 40. Silencieux, ils ont rarement témoigné. La reconnaissance de la Nation a été très tardive (André Loiseau n’a été reconnu comme Ancien combattant qu’en 1978). Aujourd’hui, âgé de 92 ans, humble et sans haine, il livre aux générations présentes et futures un témoignage d’exception capté et enregistré par BiBi.
«Petites Boites» : voilà le dernier clip de BiBi. C’est en écoutant la dernière version de la chanson de Graeme Allwright (écoutée sur France-Inter), refrain lui-même repris de Malvina Reynolds, que BiBi a eu l’idée d’en faire un clip. Mais pour entreprendre une seule et unique chose, il fallait avoir, croiser et nouer deux idées. Aussi, lorsque BiBi tomba sur l’affligeant tube de l’hiver des Jeunes de l’UMP, BiBi n’eut alors aucun doute. L’UMP, les «Petites Boites», tout s’emboita à merveille…
La phrase d’Anna Karina à Jean Paul Belmondo refit surface ce lundi, jour de repos de BiBi : «Qu’est-ce que j’ peux faire ? J’sais pas quoi faire ?» BiBi commençait à s’ennuyer ferme jusqu’à ce qu’il apprenne qu’à Montreux (Suisse), Laurent Ruquier et la Radio-Lagardère étaient de passage au Miles Davies Hall pour l’émission «On va s’gêner!» (ce lundi 8 décembre de16h à18h30). Si Radio-Lagardère ne vient pas à BiBi (qui, depuis longtemps, a perdu de vue cette radio), BiBi ira donc à Radio-Lagardère.