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Bernard Cerf est directeur du Festival des cinémas différents et expérimentaux de Paris. Il est par ailleurs réalisateur et producteur (Les productions aléatoires). Il est toujours vivant mais BiBi ne le connaît pas du tout.
Katerina Golubeva était actrice. Elle avait tourné avec Léo Carax, Bruno Dumont, Claire Denis. Elle est décédée le 14 août à Paris. BiBi ne la connaissait pas non plus, ne l’avait jamais vue.
Mais c’est la lettre de Bernard Cerf au Monde, lettre parlant de Katerina Golubeva qui a touché BiBi.
«Elle [KG] habitait près de chez moi. La première fois que je la croisai, je me demandai si c’était elle. Une amie me confirma qu’elle habitait là. Puis je la revis au Parc des Buttes-Chaumont avec sa fille. Elle avait ce visage blanc d’une beauté à la fois pure et mélancolique qui s’éclaire et mélange douceur et folie potentielle.
Je la recroisai. Lui parler n’aurait rien changé, mais j’étais amoureux d’elle et je ne lui ai rien dit. On devrait toujours dire aux gens que l’on est tombé amoureux d’eux, que l’on n’a pas osé leur dire, mais que l’on est content de savoir qu’ils existent même si l’on sait que l’on n’a rien à voir avec leur vie, leur travail, leur amour. Parce qu’ils meurent. Et que l’on a rien dit».
Voilà qui ferait une belle intro de long métrage. Une inconnue tenant la main d’un enfant aux Buttes-Chaumont. Un homme qui la regarde de loin. Un jour puis un autre. Avant d’apprendre un jour sa disparition.
Entre-choc des images et des lectures : c’est vers Jean Eustache, cinéaste lui aussi disparu, que BiBi se tourna instantanément. Jean Eustache dont Alain Philippon avait écrit le drame en posant cette question essentielle : «Comment rester un cinéaste de son temps, comment rester cinéaste quand ce temps commence à vous dégoûter ?» Jean Eustache qui mit magnifiquement en images l’actrice Françoise Lebrun dans La Maman et la Putain. Une Françoise Lebrun que BiBi rêve toujours de croiser aux Buttes-Chaumont ou au bord du Léman pour lui dire ce qu’il n’a jamais osé dire.
Lors de ces derniers mois, Nicolas Sarkozy fait flèche de tout bois. Il investit tous les domaines culturels. Un vrai glouton ! Cette fois-ci, il nous dit son incroyable amour de la Peinture.
L’Homme des Temps Nouveaux.
Ayant désormais abandonné le cinéma des Clavier-Reno-Chazel & Co, il s’est accoquiné avec les grands cinéastes : Dreyer, Pasolini, Fellini et tutti quanti (Lire ici). Ayant délaissé les Œuvres Complètes de Didier Barbelivien, il s’est rué sur Proust, Camus (pas le cognac, hein ?), Nerval etc. (Lire ici). Et ce n’est pas fini : le voilà à présent tombé dans les pots de peinture. Notre Chouchou s’adonne plus que jamais à la contemplation de tableaux. Dernièrement, il s’est rendu à l’atelier parisien du peintre Pierre Soulages.
Et c’est un petit entrefilet de Paris-Match qui nous le dit.
Stratégie de la Discrétion.
Une fois de plus, BiBi rappellera ici cette Opération Discrétion, fomentée par Frank Louvrier et son équipe de Com’. Le Chef de l’Etat doit se faire rare et discret, n’intervenant que lors de choses qui en vaillent le coup. La stratégie de Conquête du Monde Intellectuel (appuyée par les éditocrates, intellectuels médiatiques, chiens de garde, plumitifs impressionnables etc) se fonde sur la Discrétion mais d’une discrétion fortement répercutée par les Journaux et Hebdos à la botte.
La Botte Lagardère.
On connaît la botte Lagardère, propriétaire de Paris-Match où BiBi a trouvé cet entrefilet qui n’a l’air de rien mais qui joue un rôle de Com et de persuasion essentiel.
Frank Louvrier, pâle copie de Jacques Pilhan.
Du coup, cette discrétion démultipliée n’en est plus une mais elle se pense diablement efficace – comme en sont persuadés Louvrier et son équipe. Ce vilain Louvrier ne fait d’ailleurs que copier lamentablement le Pionnier de la Com’ politique, Jacques Pilhan, homme de Com de Mitterrand et de Chirac. (Voir article BiBi).
Quatre lignes qui disent tout.
Reprenons ce petit encart qui n’a l’air de rien. Tout y est : l’ «atelier de Pierre Soulages» (pour les intellos, «atelier» sonne bien) ; les mots «en toute discrétion» (Ainsi Chouchou s’est assagi, il est plus posé) ; Chouchou rend visite à Soulages «avec Carla» (c’est un bon mari, il partage tout, il ne court pas les jupons comme DSK et ce sera un bon Papa-Président). De plus, il a échangé « UNE HEURE» avec le peintre ! Jusque-là, nous avions un Président qui avait la Danse de Saint-Guy et la parole brutale. Fini tout ça : on n’est plus au Salon de l’Agriculture ! Le Président est capable de parler et d’échanger UNE HEURE avec un des peintres les plus renommés de la Planète.
Au fond, rien de changé dans cette minable Stratégie déjà éventrée par BiBi. Louvrier et son équipe de Con’ continuent de nous prendre pour des ânes. Peut-on croire un seul instant à un Chouchou dialoguant avec Pierre Soulages alors que, encore hier, il ne connaissait – pour les vanter – que les tableaux d’un seul vendeur de croûtes : son père, Pal Sarkozy ? Finalement, Chouchou veut – via cette pauvre stratégie discrétionnaire – toujours se faire voir. Et plus que jamais.
Et si, effectivement, en unissant nos forces en 2012, on aidait le bonhomme à aller véritablement se faire voir ?